Première partie : LA NATURE DE L’HOMME Chapitre-I : QU’EST-CE L’HOMME ? Introdu
Première partie : LA NATURE DE L’HOMME Chapitre-I : QU’EST-CE L’HOMME ? Introduction : La discussion sur la nature de l’homme tourne autour de deux questions suivantes : Qu’est-ce que l’Homme ? ou quelle est la nature de l’homme ? Comment jouit-il de sa nature ? Nous allons résumer en quelques lignes les cinq réponses possibles à ces questions. 1) La vision sociologique de l’homme : La sociologie est l’étude de la société, la science des phénomènes sociaux, c’est-à-dire, la science des faits sociaux. Pour le sociologue, l’Homme n’est lui-même que dans et par la société. A l’état naturel et à la naissance, il n’a que la forme physique de l’être humain. Par l’éducation, par l’apprentissage de la vie en société, par son influence, il devient un véritable homme : il retient les habitudes et les besoins de l’être humain. Donc on peut dire que l’homme est un être social. FICHTE : « l’homme n’est vraiment homme que parmi les hommes » AUGUSTE COMTE : « Tout en nous appartient à la société, car tout vient d’elle. » Henri SALVAT : « On ne nait pas homme, on le devient. » 2) La vision morale de l’homme : Les moralistes pensent et affirment que La vraie nature de l’homme se trouve dans l’état naturel à la naissance où il est à la fois bon, libre et heureux. Pour eux, l’homme est innocent. Mais La vie en société corrompt cette bonté naturelle. Par l’éducation morale, l’homme doit retrouver ou conserver sa bonté, même s’il doit vivre avec ses semblables. D’après JEAN JACQUES ROUSSEAU : « L’homme est naturellement bon par nature mais la société qui le déprave. » Pour Emmanuel KANT : la discipline transforme l’animalité en humanité ». 3) La vision théologique de l’homme : L’homme est une créature divine, créée à l’image de Dieu. Il est doué d’intelligence, de puissance et de volonté. Il est à la fois bon et heureux à l’état naturel. Or, par la désobéissance à la loi divine, sa nature est corrompue. Par la recherche du pardon, la fidélité à l’amour de Dieu et en vivant sa parole, l’homme retrouvera la bonté perdue. Saint Thomas D’ACQUIN disait : « Nous naissons homme ». 4) La vision scientifique de l’homme L’homme est un être vivant doué d’intelligence et d’un langage articulé, rangé parmi les mammifères, d’ordre primates, d’une station verticale, des mains préhensibles et d’un cerveau volumineux. En dépassant sa nature biologique, par la recherche de la jouissance sensible et des biens matériels, il vit son humanité. ARISTOTE : « L’homme est un animal raisonnable » 5) La vision philosophique de l’homme : La philosophie est une activité de connaissance basée sur la méthode réflexive dont la raison d’être est d’aider l’homme à connaître afin qu’il puisse déterminer la meilleure forme de conduite à suivre. La philosophie a sa propre vision sur l’homme : - L’homme est un être pensant : La pensée est une activité spécifique distinguant l’homme de l’animal. L’homme éprouve des sensations, perçoit, imagine, se souvient. Tout cela, il le fait et il sait qu’il le fait. Il en a conscience. Avec la conscience, nous avons la forme supérieure de la connaissance humaine : l’homme pense. Qu’est-ce que penser ? Pour René DESCARTES : « Toutes les opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination, des sens sont des pensées». C’est par la faculté de penser, l’esprit, que l’homme est éminemment respectable. Blaise Pascal confirme cette vision en disant : « Pensée fait la grandeur de l’homme ». « Toute notre dignité consiste dans le pensée ». Littéralement, penser c’est penser le pour et le contre pour bien comprendre. Selon Platon, la pensée est un moyen d’accéder à la vérité, il faut aborder chaque chose. Pour lui, la pensée est « un dialogue intérieur et silencieux de l’âme avec elle-même ». - L’homme est un animal raisonnable : Selon Aristote, l’homme est un être doué de la raison. La raison est une faculté qui a plusieurs significations : C’est d’abord une faculté de connaître. Nous connaissons le monde non seulement avec les sens, mais aussi avec la raison. Elle est capable de dénoncer les illusions sensibles, d’analyser les faits, les comportements, de rendre compte des causes qui les produisent. Elle recherche leur « raison d’être » ou leur cause. D’où la raison est aussi principe d’explication. C’est aussi la faculté de raisonner, c’est-à-dire, la faculté de combiner logiquement des concepts et des propositions. Le discours est une pensée qui, au lieu d’être immédiate, comme l’intuition, utilise la médiation du langage. La forme achevée du discours est le raisonnement (déduction, induction, analogie…) qui consiste à enchainer logiquement des jugements afin d’aboutir à une conclusion. C’est enfin la faculté de bien juger, c’est-à-dire, la capacité de discerner le bien du mal, le vrai du faux. L’entendement qui juge et qui conduit au vrai s’appelle raison. Tout homme normal est capable de « reconnaître certaines propositions pour vraies ou fausses, d’apprécier des différences de probabilité, de distinguer un mieux et un pire dans l’ordre de l’action ou de la production ». André Lalande. DESCARTES, appelle aussi la raison « le bon sens » qui nous rend homme et qui nous distingue des bêtes, parce qu’elle nous permet de bien appliquer notre esprit (actions raisonnables), d’indiquer le droit chemin, de pratiquer les vertus et de nous éloigner des vices. La raison ou le bon sens constitue le propre de l’homme et, étant également réparti chez tous les hommes fonde leur égalité, leur dignité au-delà de leurs différences naturelles ou sociales : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Descartes. D’après HEIDEGGER : « L’Homme est le seul animal qui s’interroge sur son destin ». Il peut atteindre et attendre d’une façon réfléchie son avenir. Mais, cette attente réfléchie est aussi la source profonde de souci et de peines que l’avenir incertain fait surgir. Tout se passe comme si l’Homme était le seul être vivant qui voulait la souffrance. - L’homme est composé de corps et âme : L’homme est composé de deux substances : une substance matérielle, le corps, et une substance spirituelle, l’âme. Mais les relations entre l’âme et corps varient suivant les philosophes. Selon Platon, un idéaliste et un dualiste, l’âme, principe de la pensée est immortelle. Elle existe indépendamment du corps. Elle fait l’essence de l’homme. Elle a déjà eu connaissance de toutes les choses dans le monde des âmes ou des idées mais en tombant dans un corps, elle est devenue prisonnière du corps et a tout oublié. Il s’agit de rappeler les souvenirs oubliés et de se liberté de cet emprisonnement du corps : la connaissance est une réminiscence et « philosopher, c’est apprendre à mourir ». En effet le corps, par ses tendances, caprices passions qui veulent avoir des satisfactions illusoires, prend les images pour des réalités. Pour accéder à la vérité, il faut alors penser avec « son âme toute seule et toute pure » et recourir à la dialectique ( s’ élever au monde des idées et remettre en question les acquis…). Chapitre-II : LA PHILOSOPHIE GENERALE I- QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ? 1) Sens étymologique: La philosophie fut apparue au VIIè siècle avant notre ère. Le grand mathématicien et astronome THALES fut le premier à fonder une école philosophique dans la IONIE (Région d’Asie Mineure, Turquie actuelle), plus précisément dans la ville de Milet. Cependant, la paternité du mot « philosophie » est attribué à PYTHAGORE de Samos (570-500 av. J-C), un mathématicien et philosophe. Quelqu’un avait demandé à PYTHAGORE sur quel art il s’appuyait. Il répondit : « je suis philosophos » qui peut vouloir dire : « je suis quelqu’un qui aime la sagesse ». Du « philosophos » vient le substantif « philosophia » qui comprend lui-même de deux mots grecs : « philia » et « Sophia » qui signifient respectivement « amour » [du verbe grec « PHILEIN » aimer] et « sagesse ». Littéralement le « PHILOSOPHIE » se traduit en « amour de la sagesse ». a) L’amour est un désir L’amour est un thème éminemment philosophique. Le BANQUET ET PHEDRE de PLATON met en scène plusieurs personnages censés donner chacun à leur tour leur vision de l’amour, sur sa nature et sur sa définition. SOCRATE, il soutient la thèse suivante : l’amour est désir de l’objet. On ne désire que ce dont on manque. Celui qui aime ne détient pas l’objet de son désir. C’est pourquoi SOCRATE affirme : « Ce qu’on a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour ». b) Notion de sagesse La sagesse a essentiellement deux sens : sens gnoséologique, c’est-à- dire sagesse théorique, connaissance, science et sens moral, c’est-à-dire sagesse pratique, conduite sage, raisonnable. - Sens gnoséologique : sagesse théorique La sagesse est d’abord un ensemble de savoirs sur la vie humaine et sur la nature, donc une connaissance, une science, une recherche rationnelle. A l’origine, philosophie et science uploads/Philosophie/ philosophie-22023.pdf
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- Publié le Jul 15, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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