Paul RicCBur Ce Cahier a été dirigé par Myriam Revault d'Allonnes et François A

Paul RicCBur Ce Cahier a été dirigé par Myriam Revault d'Allonnes et François Azouvi Ouvrage publié avec le soutien du Centre National du Livre L'iconographie de ce Cahier est partJculièrement redevable à Catherine Goldenstein qui a contribué à la sélectJon et à la datatJon des photos, ainsi qu 'à j'identifïcatJon des diverses personnalités et des circonstances de leur rencontre avec Paul Ricœur. © Couverture, UlfAndersen/Gamm a; 4" de couverture, © Lionel Charrier. Tous droits de traductJon, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. © Éditions de l'Herne, 2004 22, rue Mazarine 75006 Paris W ISBN: 2-851-97-097-6 Sommaire Avant-propos 9 Myriam Revault d'All onnes et François Azouyi Avant-propos l Témoigner 1 5 Paul Ricœur Entretien recueilli à l'occasion de ses 90 ans par Nathalie Crom, Bruno Frappat, Robert Migliorini La conviction et la critique 19 Jacques Derrida La parole. Donner, nommer, appeler 26 Jean Starobinski L amitié qui rassemble 28 René Rémond Paul Ricœur à Nanterre 34 Rose Goetz « Strasbour g » 46 François Azouvi La Revue de métaphysique et de morale II Dire 51 Paul Ricœur Discours et communication 68 Jean Ladrière Expliquer et comprendre 5 78 Stanislas Breton La philoso phie face aux sciences cognitives 85 Marc de Launay Réflexions sur la traduction 96 Jacques Dewitte . Clôture des signes et véhémence du dire. À propos de la critique du structuralisme de Paul Ricœur III Lire/Interpréter 1 1 1 Jaakk o Hintikka Les phénoménologues ou les aventuriers de la forme perdue 120 André LaCocque À propos de l'herméneutique de Paul Ricœur 125 Jean-Claude Eslin Paul Ricœur lecteur de la Bible 136 André Green· Paul Ricœur à Bonneval 140 Julia Kristeva La narration en ps ychanalyse: des s ymboles à la chair 1 56 Pierre Bouretz L 'Écriture entre la lettre et l'Être 1 68 Michaël Fœssel La lisibilité du monde. La véhémence phénoménologique de Paul Ricœur 179 Françoise Dastur Volonté et liberté selon Paul Ricœur N Être soi 191 Paul Ricœur et Bruno Clément Faire intrigue, faire question : sur la littérature et la philosophie 205 Richard Kearney Entre soi-même et un autre : l'herméneutique diacritique de Ricœur 219 Vincent Descombes Une philosophie de la première personne 229 Olivier Abel Le discord originaire. É popée, tragédie, et comédie 237 Andris Breitling L ëcriture de l'histoire : un acte de sé pulture ? 6 246 Peter Kemp Mémoire et oubli: de Bergson à Ricœur 256 François Dosse Lieux, travail, devoir de mémoire chez Paul Ricœur 271 Olivier Mongin L'excès et la dette. Gilles Deleuze et Paul Ricœur ou l'impossible conversation v Juger/Agir 287 Paul Ricœur Le Juste, la justice et son échec 307 Marc Crépon Du « paradoxe politique » à la question des appartenances 315 Frédéric Worms Paul Ricœur entre la vie et le mal, ou les coordonfJées philosophiques du siècle 326 Marcel Hénaff Remarques sur la Règle d'Or. Ricœur et la question de la réci procité 338 Antoine Garapon Comment lutter démocratiquement contre le terrorisme ? 351 Catherine Goldenstein Chronologie 355 Bibliographie 357 Collaborateurs de ce Cahier Avant-propos Myriam Revault d'All onnes et François Azouvi S'expliquant sur la publication de Soi-même comme un autre (1990), Paul Ricœur disait ceci : « C'est une réflexion qui vient très tard, à la fin sans doute de mon parcours philosophique. Parce que j'ai voulu régler mes comptes non pas avec les autres mais avec moi-même, c'est-à-dire avec tous ceux que j'ai croisés pendant trente ou quarante années de travailI. )} Dans ce propos, on reconnaîtra sans peine la f açon de f aire de l'homme et du philosophe. Régler ses comptes avec les aurres, voilà bien quelque chose de parf aitement étranger aux habitudes de Paul Ricœur ; mais régler ses comptes avec les autres dans son es prit, c'est-à-dire négocier avec leur œuvre là où celle-ci présente le maximum de résistance à sa propre pensée, voilà qui qualifie une manière philosophique suf ­ fisamment originale pour qu'il vaille la peine d'y insister. Tous ses lecteurs le savent, et certains le lui ont reproché : il ri' est pas un livre dans son abondante production qui, à sa f açon, n'entame un dialogue avec un ou plusieurs parte­ naires, comme si le philosophe avait une dette à l'égard de tous ceux qu'il a croisés dans ses lectures et qui l'ont incité à penser. La liste serait trop longue et f astidieuse de ceux, morts ou vivants, qui ont ainsi été conviés dans ses livres à débattre avec lui ; certains, du reste, sont sortis grandis de ce débat où le phi­ losophe a prêté plus qu'il n'y avait, donné plus qu'il n'avait reçu. Paul Ricœur est un lecteur si assidu qu'il n'a pas. f allu moins de trois volumes pour rassembler ce qu'il a appelé ses Lectures. Mais en un sens, ce pourrait être aussi le titre générique de toute son œuvre, des premiers ouvrages qui dialoguent avec Karl Jaspers et Gabriel Marcel, jusqu'aux tout derniers, Soi-même comme un autre, Parcours de la reconnaissance où ne se dément pas une exceptionnelle vigilance aux débats en cours. Aussi, lorsqu'il nous a fallu concevoir ce Cahier qui lui est consacr:é, avons-nous choisi de privilégier, plutôt que la chronologie ou la seule théma­ tique, une organisation qui fasse droit à la multiplicité de ces dialogues. Par le choix des auteurs pressentis et par le choix des sujets, nous avons souhaité donner 9 la mesure de cette immense polyphonie philosophique qu'est l'œuvre de Paul Ricœur. Polyphonie, non seulement au sens où cette œuvre travaille tous les grands philosophes de la tradition occidentale mais aussi au sens où elle entretient un dialogue soutenu avec les principaux théoriciens des sciences humaines du xx' siècle. Ce n'est pas la moindre de ses originalités, et c'est sans doute l'une des raisons de son extraordinaire audience, que d'avoir traversé les plus hauts massifs des sciences humaines contemporaines et d'en avoir tiré l'aliment phi­ losophique qui, parfaitement assimilé ensuite, a contribué à donner ces livres admirables que sont, par exemple, De l'interprétation. Essai sur Freud (1965), La Métaphore vive (1975), ou encore, pour sa réflexion sur la pratique historique, Temps et récit (1983-1985). On ne dira jamais assez ce que la philosophie a gagné, avec Paul Ricœur, d'avoir cessé de pratiquer l'endogamie stricte pour s'ouvrir au métissage raisonné. En tout cas de mordre sur les questions impro­ prement dites « de société » et de rencontrer ainsi les problématiques du monde intellectuel au sens le plus vaste. Mais là où d'autres se seraient contentés d'appli­ quer un zeste de philosophie à ces débats vivants, Paul Ricœur s'est donné la difficulté de faire entrer ceux-ci de plain-pied dans le grand dialogue philoso­ phique qui f ait dialoguer intemporellement Aristote avec Kant, Bergson avec Descartes, Heidegger avec Platon. Les cinq parties dans lesquelles nous avqns regroupé les diverses contri­ butions de ce volume visent seulement à désigner les modes principaux de cette polyphonie : après une partie consacrée à quelques témoignages sur ce qu'ont été ses rencontres à la fois privilégiées et singulières et son rôle institutionnel - l'ami, le professeur, le doyen d'université, le directeur de revue -, ce sont quatre rubriques où nous ont semblé pouvoir être rangés les grands types d'interlo­ cuteurs qu'a eus Paul Ricœur : les spécialistes du langage ( Dire), les théoriciens de l'interprétation ( Lire/Inter préter), ceux qui ont travaillé sur les questions de l'identité et de la personne - comment les nommera-t-on ? - (Être soi), les théo­ riciens et les praticiens de l'action juste (Juger/ Agir). Et les philosophes, deman­ dera-t-on ? Ils sont évidemment présents dans toutes ces rubriques. Mais nous n'avons pas cru devoir, ici, revenir longuement et pour eux-mêmes sur tous les dialogues philosophiques noués par Ricœur depuis un demi-siècle. Il nous a semblé que ce serait là aiguiller le lecteur dans une fausse direction et revenir à l'idée d'une philosophie pour les seuls philosophes. Au contraire, nous avons voulu donner une indication de la richesse des débats dans lesquels Ricœur est entré et où il est, aujourd'hui encore, présent ; une indication aussi de la diversité des directions dans lesquelles cette œuvre invite ses lecteurs à regarder. Une telle diversité fait qu'il paraît difficile, à première vue, de dégager le fil conducteur autour duquel s'organise et se tisse l' œuvre de Paul Ricœur. Au reste, le terme de « polyphonie » indique que cette composition à plusieurs voix pourrait bien être une unité faite de dissonances. Ricœur sans doute ne le récu­ serait pas s'il est vrai que la continuité de son œuvre tient - paradoxalement - à la discontinuité des problèmes qu'il a abordés et dont les « restes » ou les « résidus » ont fait rebondir la réflexion à venir2• C'est précisément parce qu'il est difficile - voire impossible - d'y tracer une « ligne » qu'on se risquera à qualifier cette œuvre immense et diversifiée d'« anthropologie philosophique ». On voudrait par là signifier par là plusieurs choses : d'abord que l'interlocution qui habite son œuvre ne f ait pas seulement de Ricœur - uploads/Philosophie/ ricoeur-herne-pdf.pdf

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