Dans le fait de vouloir avoir raison on sous-entend par conséquent que les autr

Dans le fait de vouloir avoir raison on sous-entend par conséquent que les autres ont tort. En effet, Vouloir et clamer qu'on a raison, c'est dire qu'on a le dernier mot, qu'il nous revient. Cette expression admet donc que celui qui a raison ne trouve plus aucun intérêt à quelconque discussion, puisque le résultat déjà obtenu est irréfutable et indétrônable. Ainsi, vouloir avoir raison est le théâtre d'une discussion contradictoire entre différents interlocuteurs opposant leurs points de vue au moyen de la démonstration, il s'agit d'échanger des "preuves" pour convaincre l'autre bien qu’elles ne soient réellement que des interprétations. Vouloir avoir raison c'est aussi un moyen d'achever cette discussion entre les différents locuteurs. Mais faut-il toujours avoir raison ? Est-ce que vouloir avoir raison est critiquable ? En premier lieu, nous allons voir ce que signifie "avoir raison", puis pourquoi la vérité ne se discute pas : elle s'impose à nous, et pour finir, en quoi la vérité est différente de l'opinion. Nous voyons que lorsque nous cherchons à avoir raison, il y a derrière une envie de domination. En effet, nous imposons notre idée de sorte à persuader son auditoire, sans jamais chercher à savoir si notre idée est véritablement la bonne, mais seulement pour la faire paraître « véritable » aux yeux des autres. Nous voulons en quelque sorte imposer notre vérité, quand bien même cette vérité n'est pas absolue aux yeux de tous. Il n'y a pourtant pas une vérité générale et non discutable dans une vérité propre à soi-même. De la même manière que l'on fait un pari, la vérité est la traduction d'un enjeu dans notre propre jugement : "L'esprit agit en tant qu'il affirme" dit Lagneau. Notre vérité, parfois bornée et tyrannique, peut donc nous rendre dogmatique. Dans ces cas, la vérité ne devient plus qu'un "objet" que la personne possède et façonne à sa propre image, sans se soucier d'une idéale vérité. Sous un autre angle, cette vérité que l'individu tente d'imposer, la plaçant ainsi au-dessus de toutes contestations, laisse chez lui transparaître une certaine vanité. Mais avoir raison peut également signifier que notre idée est la bonne, celle qui possède la vérité absolue, applicable pour tous. Cependant admettre que notre idée est la bonne c'est aussi admettre qu'il en existe d'autres, que notre idée peut donc être réfutée : une vérité n'est donc pas La vérité. Celui qui prône une vérité avec tolérance accepte donc ainsi les idées d'autres interlocuteurs et gagne à étendre sa vérité. Avoir raison va alors de pair avec voir sa propre idée réfutée. Parfois "paraître avoir raison" suffit à Avoir raison car si les autres pensent que l'on a raison, ils seront d'accord. Ainsi toute l'idée "d'avoir raison" prend une tournure inverse. Avoir raison peut donc avoir de multiples sens : avoir raison peut signifier imposer sa vérité à tout le monde, chercher à astreindre la vérité à son unique point de vue sans prendre en compte celui des autres ou alors au contraire accepter de voir son idée réfutée tout en élaborant une argumentation convaincante pour la valider, et ainsi avoir raison. Mais faut-il associer vérité à réalité ? Après avoir traité dans cette première partie la notion de raison et plus particulièrement la notion et vouloir et avoir raison, nous allons désormais nous intéresser aux rouages du rapport conviction-vérité. La conviction peut ainsi être une notion inflexible, sourde à la complexité du monde autant qu’à l’objection d’autrui. Socrate n’avait pas de convictions mais ne savait qu’une chose : qu’il ne savait rien. Alors, estimant qu'à tout argument puisse s'en opposer un contraire, les sceptiques de l'Antiquité étaient peut-être les plus « philosophes » d'entre nous. la sagesse était alors de suspendre son jugement, de l'interroger. « Le contraire de la vérité, ce n’est pas le mensonge, c’est la conviction », conclura Nietzsche. En effet, devant un univers de possibilités infini d'interprétations, se figer à une conviction ne peut- être que source de crispations et frustrations. Pour aller encore plus loin : être convaincu n'est-ce pas être toujours en train de se convaincre ? Essayons nous d'être convaincu dans l'unique but de ne plus avoir à supporter l'épreuve du doute ? La conviction que l'on se crée, surtout lorsqu’elle est conviction du Bien, porte alors en elle une certaine hostilité : on supporte difficilement le fait qu'autrui n'entende pas ce que l'on croit être « la vérité ». Tous les crimes de masse ont été perpétrés au nom de convictions. Aucun véritable sceptique n’a jamais tué personne. Mais c’est aussi, bien sûr, la conviction qui motive les hommes, au nom de laquelle ils déplaceraient des montagnes. Alors ? Il y aurait des convictions qui valent mieux que d’autres ? Faudrait-il attendre le jugement rétrospectif de l’Histoire pour décider de la valeur des convictions ? Une chose est sûre : si l'on interroge nos convictions en se questionnant notamment sur leurs origines sociales comme physiques, on lutte contre cette crispation de l'esprit. Ma conviction est-elle vraiment la mienne ? Ne m'a-t-elle pas été transmise par mon époque, mon milieu social, de la même manière que je cherche à la transmettre aujourd'hui ? Plus encore, quels sont les enjeux de ma conviction ? N'ai-je pas à cœur de refléter à travers elle une certaine image de moi-même ? Tâchons d'abord de débattre avec nos propres convictions : c’est un bon point de départ pour débattre avec les autres. Ainsi nous avons vu dans cette deuxième partie que les notions de convictions et de vérité pourraient être opposé ou associé. Nous allons ainsi voir dans la partie qui va suivre si la connaissance de la vérité nous permet-elle de l'imposer. Chaque individu a sa propre opinion et donc ces propres vérités, ainsi nous ne pouvons pas être sûr de trouver une vérité absolue dans une opinion venant d’une personne. Nous cherchons donc une vérité absolue. Mais comment savoir si la vérité absolue est atteinte ? Il faut trouver un critère de vérité. On peut mettre en avant celui de l’évidence, c'est-à-dire que la vérité se reconnaît d’elle-même, en s’imposant immédiatement à l’esprit. A partir de ces évidences initiales, on peut en principe reconstruire avec démonstrations, toutes les autres vérités. Mais, on peut aussi parler ici de la notion de doute car on n’est sûr de rien et donc il est possible qu’il y est de fausse évidences. Mais les évidences que l’on peut avoir peuvent être fausse, cette à dire des éléments par exemple visibles sont transmis à notre esprit mais de manière inexacte. L’esprit que nous avons peut tomber dans le piège. Ne faudrait-il pas alors prendre pour critère de vérité la majorité des esprits, pour établir une vérité qui nous semblerait infaillible. Mais d’un autre côté nous ne sommes pas sûr que cette vérité commune soit véritablement absolue et que nous ne pouvons pas en douter. Dans un premier temps nous pouvons dire que chaque vérité établie par des opinions que ce soit commun ou personnelle peut être remise en doute. Il serait possible de mettre la vérité dans une certaine catégorie, ainsi on aurait d’un côté une vérité absolue, mais dans laquelle il serait impossible de prouver que des éléments appartiennent à cette vérité car on pourrait toujours ramener le doute à cette logique. Mais, il serait possible de mettre la vérité dans un autre domaine, c'est-à-dire dans des vérités personnelles. Par exemple la réflexion que nous avons est pour nous évidente, exacte et donc elle appartient pour nous à la vérité. Mais nous ne pouvons pas dire qu’elle est une vérité absolue car nous ne sommes pas sûr que notre étude est réellement incontestable et exacte. Par conséquent après avoir aborder la notion d'avoir raison, d'expliciter le lien entre conviction et vérité ainsi que de s'être demander si le savoir nous autorisait à l'imposer aux autres, nous pouvons dire que vouloir avoir raison à tout prix révèle que dans les objets de la pensée, il est souvent difficile de faire abstraction de ses sentiments ("le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas", disait déjà Pascal). La volonté de triompher des autres nous aveugle souvent sur la vérité et vouloir avoir raison à tout prix est souvent le meilleur moyen de nous tromper. La conception moderne de la vérité est démocratique : il n'y a pas de vérité révélée, unique, héritée d'une nature ou d'un dieu. Même en science, la recherche s'effectue en groupe, la vérité n'est plus liée à l'autorité d'une personne ou à son génie. C'est la valeur de la vérité : elle doit relier les hommes, et, pour la modernité, c'est dans la raison, que se trouve la méthode. uploads/Philosophie/ devoir-philo-trente-mars.pdf

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