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ESSAI SUR L ’ORIGINE DES LANGUES – ROUSSEAU PRÉSENTATION 1) Auteur : Rousseau e

ESSAI SUR L ’ORIGINE DES LANGUES – ROUSSEAU PRÉSENTATION 1) Auteur : Rousseau est un écrivain et philosophe de langue française du XVIII° siècle, mais rien n’indique qu’il soit français ; les Suisses le réclament aussi, et avec plus de raison puisqu’il est né en Suisse et y a passé une partie de sa vie. Également musicien, il a été sollicité pour composer la plupart des articles de l’Encyclopédie consacrés à la musique. Il va à l’encontre des pensées classiques ; selon lui la langue a une place importante liée à la musique. Cet écrivain majeur du XVIII° se détache de la plupart des rationalistes du siècle des Lumières ; il est idéaliste (attache beaucoup d’importance à l’âme, aux grandes idées…). Non seulement romancier, il a écrit « Julie ou la Première Héloïse », il est l’auteur de la première autobiographie en français : « Confessions » (1782). Particulièrement attaché au domaine artistique il développe d’autres types d’écrits (pas que philosophique comme les autres écrivains, il écrit des récits, des autobiographies…) Ce que Rousseau écrit ne lui apporte quasi rien ; il se fait aidé par ses amis, doit laisser ses enfants à l’Assistance publique faute d’argent. Ne vit pas richement contrairement à Voltaire qui, lui, fait des placements dans les traites négrières. Protesté par Voltaire (brouille vers 1960), l’individu doit « gambader dans la nature » et apprend la vie. Il écrit très bien et gagne sa vie en recopiant des partitions : gagne sa vie chichement. Son seul opéra composé s’appelle Le Devin du Village (1752)  très bon musicien. On peut voir dans ses textes qu’il a une oreille musicale et particulièrement dans ses essais : phrases très longues, rythmes binaire/ternaire. C’est aussi un très grand orateur ; le 9 juillet 1750 l’Académie de Dijon attribue son 1er prix à Jean – Jacques Rousseau pour son Discours sur les sciences et les arts. Il est dit dans le chapeau qu’il s’oppose au matérialisme  Zadig est très matérialiste avec le Grec qui s’égare, réduit la philosophie grecque au matérialisme. Ce siècle est matérialiste (comme la plupart des philosophes du XVII, matérialistes très en vogue) et se bat contre la superstition. Alors que Rousseau (n’étant pas superstitieux) refuse l’idéologie rationaliste, c – à – d celle qui ne jure que par raison, esprit et surtout pas par sentiment et âme. Rousseau est idéaliste. Cependant il a le souci de la justice sociale, ce qui le rapproche de Montesquieu et de Voltaire. 2) Œuvre est caractéristiques : L’essai sur l’origine des langues composé entre 1758 et 1761 mais publié à titre posthume en 1781 traite de l’origine des langues et de la musique. La réflexion que propose l’auteur dans ce texte prend très rapidement une dimension polémique ; il montre qu’il s’oppose clairement à la thèse matérialiste et soutient l’idée que l’Homme a un langage car c’est un être de passion. 1 Nous sommes dans un essai, un texte qui poursuit donc une argumentation directe. Extrait très court : 2 paragraphes. Il rectifie la thèse adverse matérialiste disant que la parole vient des besoins et non des sentiments selon lui (thèse refusée  arguments  exemples  persuade (ou convainc) THÈME : autre vision du langage, de la parole REGISTRES : polémique (registre dominant ; il réfute sa thèse) + lyrique vers la fin + didactique indirectement + comique flagrant dans la 2ème partie POINT DE VUE : le narrateur parle (« me » l. 3, « j’y » l. 23) ANALYSE 1 ère partie (opposition exagérée, hyperboles) : Réfutation dès le départ de la thèse laboriste, dénigre la thèse : - « on » désigne les philosophes matérialistes. ; l’auteur les généralise tous - l’auteur prend ses distances face à la thèse opposée et la remet en question  « prétendre » l. 2 - « insoutenable » l. 3 montre clairement l’impossibilité à l’adhésion à la thèse : préfixe in = opposition et suffixe able = capacité, possibilité - le titre « Que la première invention de la parole ne vient pas des besoins, mais des passions. » annonce déjà la couleur, sa thèse puis l’explicite l. 1 « On ne commença pas par raisonner, mais par sentir ». Passion  sentiments, affection  Raison sentir d’emblais - « besoins » l. 3 montre (l’Histoire l’a aussi prouvé) que l’on est bêtes et bestiaux L’essayiste oppose 2 concepts : raisonner et sentir : l’opposition se manifeste dans l’article de la l. 5 à 7 + relation de cause à effet « que » l. 5 et « et que » l. 6. Marques d’opposition (thèse adroitement présentée par opposition, son raisonnement est construit sur elle) : 1) antithèses : « écarter » l. 4  « rapprocher » l.5 ; « s’étendre » l. 6  « entassé » l. 7 2) 3) développe le matérialisme par des oppositions : « amour »  « haine » l. 15 ; « faim » l. 15  « s’en nourrir » l.17 4) champ lexical des besoins moraux l. 12 à 13  passions dites par Rousseau (ce que nous, nous appellerons les sentiments) 5) l. 18 et 19 « émouvoir » et « cœur » permettent de sentir le sentiment, les sens de la passion 6) l’opposition créée l’essentiel ; le temps polémique est donné dès le départ grâce à celle – ci  Rousseau montre sa propre vision de l’Homme de passion 7) opposition sémantique du mot : différence entre besoin et passion  antonymes + dualisme physique et émotionnel : le corps s’oppose à l’âme pour ceux qui considèrent que l’âme existe + mélange des sentiments 2 (amour, haine -> durables) et des émotions (peur, colère -> beaucoup plus éphémères) l. 15 8) opposition syntaxique reprise 2 fois l. 1 et 15  connecteurs logiques d’opposition « mais » et « ni… ni  mais » (séparation entre ceux qui raisonnent et ceux qui sentent puis entre la faim, la soif et le « baise main » émotionnel) 2 ème partie : Dans le 2nd paragraphe on voit qu’il expose sa thèse l. 13 à l .14 « T outes les passions … force à se fuir ». Il a déjà dénigré la thèse matérialiste qu’il qualifie d’absurde (qui n’a pas de sens selon lui, qui est contraire à la raison) l. 11  d’abord « insoutenable » l. 3 maintenant « absurde » l. 11. Il dit donc que ce sont eux qui sont contraires à la raison  art de détournement (parfois de mauvaise fois) et art de la rhétorique. « Évidence » l. 9, début du 2ème paragraphe, renvoie à sa propre thèse qui s’oppose à l’absurde et qui va être soulignée par des procédés syntaxiques vers la fin du texte : « voilà » (présentatif) l. 20 – 21 créé à la fois le rythme et souligne l’importance de ce qui a déjà été expliqué. Argumentation introduite par une question rhétorique l. 12 « D’où peut donc venir cette origine ? » suivie d’un phrase nominale courte. Rousseau utilise le mot « passion » dans sa plus large définition philosophique c – à – d états affectifs et phénomènes ( dans la théorie classique passion = amour, pas ici !). Il relie la passion à la vie de l’esprit et de la vie corporelle. Vision morale pour l’opposer davantage aux éléments du matérialisme. La conception que Rousseau réfute est que l’Homme est fait de besoins physiques et moraux  conception idéaliste valorisée par un vocabulaire mélioratif : « chantantes et passionnées » l. 21 – 22  « simples et méthodiques » l. 22 qui met en valeur la théorie de passion de l’auteur. « Méthodique » est contraire à la littérature ; utilitaire, pratique, la langue devient pragmatique. Il persuade et non convainc (avec les sentiments et non avec la raison). Il veut également séduire par sa vision grandement poétique. Superlatif qui valorise la conception idéaliste de sa théorie ; « les plus anciens mots » l. 20 souligné par le présentatif « voilà »  donne une musicalité. Ce texte court a une fin musicale (phrases musicales) + crescendo l. 15 – 16 « faim, soif… ». Rythme soutenu par des énumérations. « Les fruits ne se dérobent point … proie dont on veut se repaître » l. 16 à 18 = définition du langage. La langue vient de l’émotion l. 20 « la nature dicte des accents, des cris, des plaintes … voilà pourquoi les premières langues furent chantantes »  tout cela évoque l’univers sonore, musical. Ensuite on arrive à des mots, on construit le langage par des sonorités ; l. 16 à 22 : longue phrase complexe qui est construite sur un rythme binaire « voilà – voilà » et sur un rythme ternaire l. 20  contribuent à la musicalité, donnent davantage de lyrisme et d’envol au texte. Il y a incontestablement un registre lyrique dans cette vision poétique séduisante qui sert à persuader le uploads/Philosophie/ rousseau-analyse.pdf