@ WANG Tch’ang-tche, S. J. LA PHILOSOPHIE MORALE DE WANG YANG-MING Un document

@ WANG Tch’ang-tche, S. J. LA PHILOSOPHIE MORALE DE WANG YANG-MING Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, collaborateur bénévole Courriel : ppalpant@uqac.ca Dans le cadre de la collection : “Les classiques des sciences sociales” fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi. Site web : http://classiques.uqac.ca Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi. Site web : http://bibliotheque.uqac.ca La philosophie morale de Wang Yang-ming Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, collaborateur bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca à partir de : LA PHILOSOPHIE MORALE de WANG YANG-MING par WANG Tch’ang-tche, S. J. Variétés sinologiques n° 63. Imprimerie et Librairie de T’ou-sè-wè, Zi- ka-wei, Changhai. Librairie orientaliste P. Geuthner, Paris, 1936, 218 pages. Police de caractères utilisée : Verdana, 11 et 9 points. Mise en page sur papier format Lettre (US letter), 8.5’’x11’’. Édition complétée le 20 juillet 2007 à Chicoutimi, Québec. Ouvrage numérisé grâce à l’obligeance des Archives et de la Bibliothèque asiatique des Missions Étrangères de Paris http ://www.mepasie.org/ 2 La philosophie morale de Wang Yang-ming T A B L E D E S M A T I È R E S Lexique Introduction Chapitre premier. — Le milieu et l’homme. Le milieu intellectuel et politique — L’homme — L’enseignement et les écrits. Chapitre deuxième. — L’immanence de la norme dans notre cœur. De l’aberration des Lettrés vulgaires à la doctrine de Tchou Hi sur le kô-ou — Identité du cœur et de la norme — Divergence foncière entre Wang Yang-ming et Tchou Hi — Possibilité pour tous d’acquérir la perfection ; conséquence de l’immanence de la norme. Chapitre troisième. — La notion de liang-tche. Le besoin d’élaborer un nouveau terme — Le liang-tche et ses caractéristiques — Foi en notre liang-tche — Vues élargies sur le liang-tche. Chapitre quatrième. — La réalisation du liang-tche. Une formule moins heureuse : la synthèse de la connaissance et de l’action — La formule de la réalisation du liang-tche — Réaliser le liang-tche : travail unique et universel — La supériorité de la doctrine de la réalisation du liang- tche. Chapitre cinquième. — La pratique de la réalisation du liang-tche. Obstacles à la réalisation du liang-tche : les désirs égoïstes — Quelques moyens pratiques — Quelques directives générales. Chapitre sixième. — La doctrine du liang-tche et les notions courantes sur l’en-soi du cœur. L’attitude générale de Wang Yang-ming — L’en-soi et les notions t’ong et tsing — Unité et multiplicité de l’en-soi du cœur — L’en-soi du liang-tche toujours éclairant — L’en-soi du liang-tche ne peut être diminué ni augmenté. Chapitre septième. — Faut-il cultiver l’en-soi du liang-tche ? Réaliser le liang-tche et agir selon l’intuition morale — Nié Pao préconise de travailler sur l’en-soi du liang-tche — Réponse à Nié Pao — Opinion de Lo Hong-sien — Enseignement de Wang Yang-ming. Chapitre huitième. — La bonte parfaite de l’en-soi et la pratique morale. L’Entretien de T’ien-ts’iuen — Ambition de Wang Ki — Critique de Hoang Tsong-hi — Où est la véritable pensée de Wang Yang-ming ? : Sens évident des Quatre Propositions - Y a-t-il deux pratiques différentes ? - Dans quel sens l’en-soi est-il sans bien ni mal ? - Quelle bonté attribuer à l’en-soi du cœur ? Conclusion du livre. Notices bibliographiques 3 La philosophie morale de Wang Yang-ming Explication des sigles Tableau chronologique de la vie de Wang Yang-ming Lexique des termes techniques de la philosophie morale de Wang Yang-ming Index des noms propres chinois @ 4 La philosophie morale de Wang Yang-ming INTRODUCTION Nous nous proposons d’étudier la philosophie morale de Wang Yang-ming. Tout d’abord, qu’entendons-nous par « philosophie morale » ? Nous n’allons pas énumérer ici les différents devoirs particuliers, classer les vertus et les vices, ni en discuter dans l’abstrait. Laissant de côté ces éléments matériels de l’activité morale, nous nous occuperons du problème moral fondamental que pose le devoir unique et universel, libre mais inéluctable, de faire le bien et de fuir le mal : problème que suscite la finalité suprême de l’homme, la réalisation de la valeur véritablement humaine, valeur toute personnelle, toute spirituelle, absolument indépendante des circonstances extérieures, des conditions corporelles de notre existence. L’étude d’un pareil problème mérite éminemment, à notre avis, le nom de « philosophie ». Si l’on prend ce mot dans le sens d’une recherche du Bien, et non pas d’un système d’idées ou d’une analyse du fonctionnement de notre entendement dans l’élaboration de ses concepts et dans la dialectique de ses raisonnements. En effet, pour les penseurs chinois, la plus haute activité de l’homme, c’est l’activité morale qui réalise la finalité spirituelle de l’homme. Aussi, leur première et dernière préoccupation intellectuelle, est-ce la recherche de notre perfection morale. N’est-il pas ainsi d’ailleurs des grands philosophes de tous les temps, d’un Platon, d’un Pascal, d’un Spinoza, d’un Kant pour ne pas parler d’un Augustin ou d’un Thomas d’Aquin. Tous se préoccupent du problème de la finalité de notre esprit. Ces génies profondément sincères ne peuvent oublier, encore moins renier, sinon en paroles, la primauté de ce fait tout intime et tout universel qu’est le fait moral. Même lorsque, par malheur, une scission théorique a été opérée entre 5 La philosophie morale de Wang Yang-ming leur métaphysique et leur morale, ils ne peuvent s’empêcher d’essayer, de leur mieux, d’unifier leur pensée et leur conduite, et de mettre au-dessus des idées l’activité morale fondamentale. Nous sommes heureux de constater qu’en France, ces dernières années, des intelligences pénétrantes se tournent de plus en plus vers une telle philosophie de l’esprit. Le temps où l’on croyait à un déterminisme scientiste en méprisant toute activité morale, où l’on exaltait le rationalisme conceptualiste comme la seule véritable philosophie, estimant la morale indigne des métaphysiciens, ce temps- là est bien passé. Il n’est plus permis d’étudier les lois des êtres sans étudier ce qu’il y a de plus central dans notre propre être ; il n’est plus permis d’enrichir nos activités secondaires tout en négligeant de les achever par l’activité proprement humaine. Aussi, la véritable philosophie, quoiqu’elle déborde le problème moral fondamental, doit- elle s’occuper avant tout de celui-ci et y prendre son point de départ. La véritable philosophie est toujours une activité morale réfléchie ; et la parfaite conduite morale est une véritable philosophie en action. Le moment semble donc opportun de faire connaître et apprécier un maître chinois de la philosophie morale d’une façon exacte et approfondie. Parmi les philosophes chinois, notre choix s’est arrêté sans hésiter sur Wang Yang-ming. Les raisons en sont multiples. Wang Yang-ming a donné une philosophie de « l’intuition morale », du liang-tche et a construit un système très un, solidement charpenté. Sa riche et forte personnalité de penseur et d’écrivain, de gouverneur civil et de chef d’armées — personnalité unique parmi les philosophes — nous attire. De plus, sa pensée a exercé aux XVIe et XVIIe siècles, en Chine, une influence profonde, étendue, prépondérante. Enfin, ce qui nous a surtout décidé à faire ce travail, c’est de savoir Wang Yang-ming encore si méconnu, et même presque inconnu en Europe. 6 La philosophie morale de Wang Yang-ming D’ailleurs, il faut reconnaître que l’entreprise est ardue. Ceux qui étudient Confucius ou Mencius n’ont pas besoin de connaître Wang Yang-ming ; mais ceux qui se proposent d’étudier les philosophes des époques postérieures sont bien obligés de tenir compte des penseurs qui les ont précédés, étant donné la continuité de la pensée traditionnelle chinoise. De plus, malgré sa simplicité, la pensée de Wang Yang-ming n’est pas facile à saisir au juste. On la défigure en la prenant pour un intuitionisme sentimental, pour un pragmatisme qui se refuse à raisonner, ou pour un idéalisme à la manière de l’idéalisme allemand. Comment étudierons-nous cette pensée ? D’abord négativement. De même que nous ne cherchons point de comparaison, de ressemblance, entre la pensée de Wang Yang-ming et celles des philosophes européens, comparaisons qui n’engendrent souvent qu’inexactitudes et confusions, de même nous voudrions que nos lecteurs n’essaient point d’introduire de force une pensée chinoise dans les cadres de la philosophie européenne ; qu’ils ne s’empressent point de voir dans notre exposé approbations ou négations de leurs propres systèmes ; surtout, qu’ils n’interprètent pas les termes que nous employons, selon des définitions qui n’ont rien de fondé dans la pensée de Wang Yang-ming. Par exemple, dans un manuel européen de morale, la question de la liberté de la volonté humaine ne peut manquer de figurer ; or, cette question n’est jamais traitée par un penseur chinois, quoique toujours implicitement reconnue dans le fait du devoir moral. Autre exemple : qu’on ne prenne pas les philosophes chinois pour des matérialistes, sous prétexte qu’ils n’ont point parlé de l’immortalité de l’âme ni fait d’elle une substance distincte du corps. Qu’on ne fasse pas non plus de Wang Yang-ming un bergsonien, parce que nous nous servons du mot « intuition » ; ou un kantiste, parce que nous parlons de l’« en-soi » du liang-tche. Nous voudrions que nos 7 La philosophie uploads/Philosophie/ wang-tch-x27-ang-the-la-philosophie-morale-de-wang-yang-ming-pdf.pdf

  • 18
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager