LA PLURALITÉ DES EXISTENCES CONFORME A LA'DOCTtUNE DE LA PLURALITÉ DES MONDES O
LA PLURALITÉ DES EXISTENCES CONFORME A LA'DOCTtUNE DE LA PLURALITÉ DES MONDES OPtXtONS DES P)nt.OSOP;fES AXCiESS ET MODERNES SACRES ET PROFANES, DEPUIS LES ORIGtXES DE LA PHILOSOPHIE JUSQU'A NOS JOURS ANDRÉ PEZZANI AVOCAT A LA COUft t'HPËRtALH DE HOS ~«fef<rdet'om'ro~c)nit'tt< LES pRirfCtpES s~pÉniEURS DE MORALE, couronne par t'.teadfmtf des sct'cncM mora~a et po!ttnjttca. Je ne punirai pas éternellement, et. mes rigueurs ne dureront Pas toujours, parce que les Esprits sont ,o~ti3 lie moi et que j'ai créé les âmes..1 ()sA'tE, cap. LYt', v. d'après tti ~u~atc.) DKUXtHME HDiTtO~ PARIS LIBRAIRIE ~C~tCËjMJQUH DIDIER ET CIE, LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES GRASDS-AUGUSTIXS, 35 1865 rocs DROIT., Rt~t;r.s DE L'AME PREFACE Jean Reynaud dans son remarquable ouvrage. Te/re et ciel a fait comprendre, la liaison intime et la soli- darité qui existent entre la pluralité des mondes, vérité matérielle qui devait être démontrée par l'astronomie, et la pluralité des existences, vérité morale qui peut seule nous expliquer les problèmes de l'origine et de la destinée. Nous ferons voir qu'en effet ces deux vérités se tiennent et qu'elles ont toujours marché ensemble, soit dans les Mystères, théologie secrète de l'antiquité profane, soit dans la tradition orale mise en écrit pour partie dans le Zohar, théologie secrète de l'antiquité sacrée. C'est en entrant dans ce point de vue, qu'un astro- nome, partisan de la doctrine philosophique préconisée par Jean Reynaud, et à qui ses études spéciales et ses connaissances scientifiques donnent une autorité mé- I! PRÉFACE. ritée, M. Camille Flammarion, vient de publier le livre important de la Pluralité des mondes habités que nous analyserons au chapitre IX"de notre troisième livre, intitulé Jean Reynaud, FeK~ ~a?'K, Flam- marion. C'estaussi afin de compléter ceremarquable écrit, ou, pour mieux dire, afin d'y faire suite que nous avons com- posé ce volume Pluralité des existences. Expliquons à notre tour quelle raison nous avons eue de traiter ce sujet capital. Depuis que nous écrivons (1838), nous avons tou- jours soutenu, sans tergiversation et sans défaillance,. comme formes de l'immortalité, les vies successives, la; préexistence, la pluralité des épreuves, ce que quelques conteinporains ont appelé la loi des réincarnations. Nous avons dans tous nos ouvrages parlé le plus sou- vent au point de vue historique, c'est-à-dire que notre constante préoccupation a été de retrouver, soit dans l'antiquité, soit dans les temps modernes, la filiation de notre système sur la vie future mais nous n'avons pu accomplir que très-imparfaitement cette tâche dans des opuscules ou des livres qui ne présentent pas assez de développements et où se trouvent seulement des. aperçus fragmentaires. De là la nécessité du présent traité. Nous y suivons dans chaque pays et dans chaque civilisation la marche successive de cette grande idée, la pluralité des existences de l'âme. Quels documents PRÉFACE. III nous fournissent à cet égard l'Orient, la Grèce, Alexan- drie, la Gaule, tous les peuples, en un mot, compris ,sous la dénomination de Gentils? Quenous enseignent la théologie juive vulgaire et la théologie secrète de la même nation ? Que disént la théologie chrétienne et les pères de l'Église ? Arrivons aux temps modernes Giordano Bruno, Van-Hëlmont, Delormel, Charles Bonnet, Dupont de Nemours, Lessing, Fichte, Ballanche, Constant Savy, Kératry, Jean Reynaud, une multitude d'autres pen- seurs plus ou moins célèbres se réunissent dans cette commune affirmation de la pluralité des épreuves et dans la négation du dogme controuvé de la damnation éternelle. Pierre Leroux et CharlesFourier, malgré leurs erreurs, ont aussi préconisé l'idée palingénésique. La doctrine nouvelle du spiritisme, dont un des principes fonda- mentaux est la pluralité des .existences qu'elle désigne sous le nom de Loi de la y'Mca~a~oM, appuie sa croyance, on le sait, sur la révélation des Esprits. Nous n'avons point à discuter ici cette origine; une opinion est toujours respectable quand elle est sincère. Notre but est de démontrer que, sans sortir de l'humanité, on arrive au même résultat; ou, pour mieux dire, que l'humanité a, depuis longtemps, présenté cette grande loi de la nature, par l'organe des plus illustres penseurs de tous les siècles et de tous les pays. Leurs écrits four- PRÉFACE. IV nissent des arguments décisifs à l'appui de notre thèse, en les jugeant au point de vue exclusivement rationnel et philosophique. Nous nous attacherons à établir les propositions sui- vantes i" Les anciens n'ont jamais cru à l'éternité de leur enfer, mais toujours ils ont soutenu la renaissance sur la terre ou dans d'autres mondes, après un temps plus ou moins long .2" La croyance aux vies futures a subi dans sa marche progressive des transformations s'approchant de plus en plus de la vérité. D'abord conçue au sens grossier et vulgaire d'une dégradation possible de l'âme jusqu'aux plantes et aux animaux, elle s'est peu à'peu relevée, en traversant les siècles, à une renaissance exclusivement humaine, donnant tout exercice à l'intelligence et à la moralité, pour aboutir de nos jours avec Ballanche, Jean Reynaud et les contemporains à sa véritable formule. L'importance philosophique de ces études ne saurait donc être niée, pas plus que leur à-propos. Le premier'livre traitera de l'antiquité profane; le deuxième de l'antiquité sacrée; le troisième livre com- prendra les modernes et les contemporains; le quatrième livre enfin sera un résume de nos opinions avec des raisons décisives qui, à notre avis,'tranchent définiti- vement la question. Le tout est précédé d'une courte introduction conte- PRÉFACE. V nant le sommaire des preuves de l'immortalité de' la personne humaine. Une fois cette immortalité reconnue, quelles sont les diverses hypothèses entre lesquelles on a le choix et quelle a été la solution donnée par tous les âges? Deux courants opposés se manifestent l'un signifie immobilité dans le châtiment et dans la récompense; l'autre se résume par deux mots réhabilitation et pro- gression. Nous ferons voir l'impossibilité du premier, et la haute certitude du second, à la fois historiquement et dogmatiquement. En un mot, substituer aux notions vagues du purga- toire et aux croyances primitivement sauvages de l'enfer éternel, le dogmedes vies successives, stationnaires, expiatrices, ou ascensionnelles, selon les cas,–aussi vrai moralement que l'est matériellement le dogme de la pluralité des mondes habités dans l'univers de Dieu tel est notre but, telle est notre profession de foi que nous faisons dès l'abord et qui se confirmera par toutes les pages de notre livre. A. PEZZANI. Lyon, octobre t864. INTRODUCTION Exposé de la question. Spinosa. Hégel. Channing. Strauss. –Miche!et,de Berlin. –Réfutation. -Jules Simon.–Preuves.– Damiron. Preuve ontologique. Pelletan. Autres preuves. Porphyre. Beaucoup de philosophes reconnaissent l'immortalité du principe pensant, mais ils nient que l'identité se con- serve que la conscience, la mémoire du passé relie le nouvel être à l'ancien tels sont, par exemple, Spinosa et Pierre Leroux. D'autres philosophes distinguent entre la perpétuité de l'âme qui leur semble pouvoir être ontolo- giquement démontrée, et la perpétuité de la pensée avec conscience, qui leur semble seulement une probabilité sublime. Il est sans aucun intérêt pour notre esprit de savoir s'il est en nous un principe qui résiste à la mort. Si ce n'est plus le même être, si aucun souvenir ne le rattache au passé, si notre personne, en un mot, ne survit point au trépas, encore une fois que nous importe? C'est l'être avec conscience, avec mémoire que nous désirons sauver, le reste nous est de peu. La question a donc tou- INTRODUCTION. vin jours été mal posée, et par conséquent mal résolue. Se demander si l'âme est immortelle, en vérité c'est une pure niaiserie. Et quand donc avez-vous vu quelque chose périr? Rien ne meurt ici-bas, pas même le corps qui se dissout et va former de nouveaux composés tout est mutation perpétuelle dans la nature; la destruction n'a pas prise dans ce monde, c'est une rénovation, un change- ment de tous les jours. Aprésen t quece que nous appelle- rons la mort du corps ne puisse pas s'appliquer à l'âme, c'est ce qui est mis hors de doute par une analyse psycho- logique qui nous révèle son unité et sa simplicité. Mais, répétons-le, ce n'est pas là le problème, et il n'y a pas même de problème là où on l'a vujusqu'à présent; le pro- blème ne commence que lorsqu'on demande s'il y a con- tinuité d'être, de pensée, de personne là est la question et pas ailleurs. Ceci posé, et on ne nous le contestera pas, nous pouvons dire quelles sont les philosophies qui ont nié l'immortalité de la personne. Ce sont celles dont les principes tendaient à abolir la personnalité dans l'avenir. D'abord les matérialistes; puisque d'après eux l'homme n'est formé que d'un corps; une fois le corps dissous, il retourne aux éléments d'où il a été pris, il n'y a plus de personne, l'homme disparaît sans retour. Dans le pan- théisme naturaliste, le même raisonnement est appli- cable. Dans le panthéisme abstrait, il n'y a d'éternel, d'ab- solu, que.l'idée qui se développe et devient dans une mul- titude d'êtres qui s'évanouissent pourfaire place à d'autres. Il est évident que l'immortalité de la personne ne peut être admise dans ce système que par inconséquence. Dans le panthéisme mystique, où l'homme n'est rien, où Dieu est tout, il uploads/Philosophie/andre-pezzani-la-pluralite-des-existences-de-l-x27-ame.pdf
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- Publié le Mar 01, 2021
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