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Extrait de la publication Extrait de la publication Extrait de la publication ABELLIO LE BAPTISTE Pas de dogmes à apprendre, pas de leçons à réciter se tiendront toujours à l'écart de son œuvre tous ceux pour quiest insupportable le fardeau d'une âme et d'un esprit libres. <r Porte-toi sur tes propres épaules, nous dit Raymond Abellio. Je n'ai rien à apprendre à personne. Mais si tu souhaites un conseil, j'ai un outil pour toi la Structure Absolue. Son origine la Gnose son domaine l'histoire et le monde, l'homme et l'esprit. Son but la nais- sance de l'homme intérieur », et Abellio nous dépose, avec cette métho- de, au pied de nous-mêmes comme au pied d'un mur. Il nous promet le feu une lucidité différente, une spiritualité nouvelle. Ici naît l'homme futur, et la sagesse éternelle renaît de ses cendres. Peu de concepts échappent à l'incendie. Qu'est-ce que la or structure absolue » ? ? C'est une dialectique entièrement nouvelle, qui s'inscrit tout en voulant la dépasser dans la ligne de laphilosophie de Husserl et qui systématise en l'unifiant le structuralisme contemporain. La vision naturelle et la pensée commune nous apprennent à refer- mer sur elles-mêmes les catégories la structure absolue les fait éclater. La langue, l'organisation même du langage enseignent les formes de la causalité linéaire elle manifeste la simultanéité, l'éternel présent. Toutes les théories de la connaissance s'enferment dans la prison de la dualité (objet-sujet) hors de cette impasse, elle propose l'émergence de la conscience transcendantale. Deux pôles ne suffisent pas à organi- ser la perception, quatre sont nécessaires un organe des sens s'enlève sur un corps global, l'objet s'enlève sur le fond du monde. Deux Extrait de la publication Approches de la nouvelle Gnose couples d'oppositions composent une quaternité dialectique, pierre d'angle pour la construction logique d'une nouvelle gnose, rejoignant, sous une formulation différente et avec une nouvelle vigueur opératoi- re, la gnose de toujours. C'est un outil, nous l'avons dit, pas une doctrine. Mais un outil qui peut changer la vie. A cette question queje me pose Ma vie n'est- elle que désordre ? Puis- je m'emparer de ce désordre pour en faire apparaître le sens, l'ordre caché ?», Raymond Abellio répond oui. Il nous entraîne alors dans ce lieu en nous, où toutes les contradictions se résolvent. Ce qui nous a semblé contradictoire devient complémentaire, <r sous le soleil de l'unité ». Nos morales s'effondrent. Et nos logiques planes, linéaires, fontplace à une logique sphérique, pleine. Dans la vision vécue de l'interdépen- dance universelle, le moindre fait, le moindre signe sont transfigurés. Ce n'est pas un hasard si la philosophie occidentale a toujours été divisée en deux courants celui des philosophes de l'être (et de l'utili- té) que sont Aristote, saint Thomas, Descartes et Heidegger, et celui des philosophes de la conscience (et de la vérité) Platon, saint Bona- venture, Spinoza, Husserl. Ce sont aussi ceux de l'intériorité. Raymond Abellio se situe résolument de leur côté (V Tout se passe à l'intérieur de l'homme »). Mais, en posant, dans le même mouvement, les fondements de l'ultime conscience occidentale du monde, il résume et dépasse leurs contradictions. Sitôt qu'est intériorisé et vécu le postu- lat de l'interdépendance universelle qui fonde la structure absolue, il n'y a plus d'événement isolable, l'opposition de la cause et de l'effet se dissout. Celle du statique et du dynamique n'est plus pertinente. Les a successions », l'espace et le temps deviennent réversibles. Cessent aussi les tempêtes du libre arbitre qui agitèrent les marais de la scolas- tique. La structure absolue constitue bien, comme on l'a écrit, l'alpha de la Sagesse et l'oméga de la philosophie. Inaugurale et terminale en même temps (et donc baptismale), telle est l'œuvre de Raymond Abellio. Difficile à saisir et difficile à vivre. On l'aborde ici par différents versants la philosophie (éthique, esthé- tique, logique), la critique littéraire appliquée à des auteurs considérés ici comme des précurseurs d'un roman métaphysique toujours à venir (Balzac, Meyrink, Dostoiévski), les sciences dites ir traditionnelles » Abellio le baptiste (astrologie, alchimie, tarots), l'histoire invisible (le destin des Cathares et celui des Juifs). Bien qu'ils aient été écrits à des époques très différentes et certains même assez longtemps avant la parution de l'ouvrage précisément inti- tulé <r La structure absolue » (Bibliothèque des Idées, éd. Gallimard, 1965), la plupart des articles et des préfaces que nous avons rassem- blés dans le présent recueil, même s'ils ne se réfèrent pas expressément à ce texte fondamental, y préparent l'esprit. Mais, certes, à côté d'arti- cles de critique proprement littéraire ou historique qui restent margi- naux, les fragments les plus significatifs de ce recueil sont-ils ceux qui prennent directement cette structure pour pivot, par exemple l'intro- duction à la symbolique du Tarot et surtout l'étude du problème de la transfiguration, qui fit l'objet en 1976 et 1977 d'une série de conférences de l'auteur aux universités de Bordeaux, de Lisbonne, de Coimbra et de Porto. Autour de l'œuvre d'Abellio, des mathématiciens, des chercheurs, des philosophes se sont rassemblés. Ardente, secrète minorité. La struc- ture absolue n'est pas, pour eux, <r un point d'appui au sein d'un monde qui s'écroule », mais une œuvre inondée par la clarté des aubes futures. Ainsi se font les semailles de l'esprit. Qui sait, si, quand <r l'incendie de la nouvelle science fera irruption dans le monde », ceux-là n'auront pas, entre les mains, certaines des clefs de la t nova, novissima vita » ? ,? Philippe Camby Extrait de la publication Autoportrait Au cours de l'année 1977, la 3e chaîne de télévision (FR 3) a présenté chaque semaine une émission d'une durée d'une heure, intitulée « L'Homme en question », au cours de laquel- le un écrivain, un acteur, un homme politique, après avoir proposé son « autoportrait », répondait aux questions d'un certain nombre d'interpellateurs. Voici, tel qu'il fut diffusé en février 1977, « l'autoportrait » de Raymond Abellio, précédé d'une courte présentation du producteur de l'émission, Roger Pillaudin. PRÉSENTATION, PAR ROGER PILLAUDIN Raymond Abellio date de l'année 1943 ce qu'il a nommé sa seconde naissance. Après des activités politiques fluctuantes, voire contradictoi- res, il rencontre cette année-là un sage qui mène une vie contemplative, Pierre de Combas, dont il devient le disciple. Dès lors ses préoccupa- tions seront d'ordre strictement spirituel. Ce petit-fils de montagnards de la haute Ariège, descendant d'albigeois, exaltera à son tour une spiritualité cathare. Ayant récemment publié les deux premiers tomes de ses Mémoires, il prépare le troisième auquel il a donné pour titre symbolique le nom de la fête que les Romains célébraient au solstice d'hiver au moment de la plus longue nuit Sol invictus, soleil invaincu. Après trois romans Heureux les Pacifiques, Les yeux d'Ezéchiel sont ouverts, La Fosse de Babel, deux essais Vers un nouveau prophétisme, et La Bible, document chiffré, il publie en 1965 son Extrait de la publication Approches de la nouvelle Gnose oeuvre majeure La Structure Absolue. Aujourd'hui, dans un remarquable effort de synthèse qu'il a lui même considéré comme une véritable épreuve, Raymond Abellio entreprend dans son autoportrait, d'où il a éliminé toute anecdote, une défense et illustration de son système de pensée. Ce que je vais dire est dans une certaine mesure « subver- sif », mais je crois qu'aujourd'hui notre société a besoin du choc d'une nouvelle spiritualité, qui n'est d'ailleurs qu'une formulation particulière de la spiritualité de toujours. Que je sois à contre-courant, cela me paraît patent et même évident. Les penseurs et les littérateurs à la mode, ceux qui occupent aujourd'hui la vitrine de la philosophie et de la littérature françaises, pensent par exemple que la vie est absurde, alors qu'en ce qui me concerne je veux en découvrir partout la positivité et le sens. Ils parlent sans cesse de la mort de l'hom- me, alors que j'essaie de construire, d'édifier l'homme inté- rieur. Ils sont fascinés par la dissémination, la fragmentation des signes tandis qu'en ce qui me concerne j'essaie d'être en communion avec la montée, l'unité du sens. Ils considèrent que la grande loi de la vie c'est l'émiettement, la dispersion de la mémoire, tandis que je pense que la grande force de la vie c'est la constitution du temps en nous et la capacité d'intégra- tion de cette même mémoire. Pour conclure, ils croient en l'impossibilité de la communication entre les consciences et les êtres tandis que j'affirme et pose même comme postulat de mes conceptions philosophiques le principe de l'interdépen- dance universelle jusqu'à sa culmination dans l'intersubjecti- vité absolue. Notez d'ailleurs que cette notion d'interdépendance universelle, les savants classiques, les savants de l'ère moder- ne, l'admettent aussi mais uniquement sur le plan physique. Ils parlent de gravitation universelle. Si je tends la main, si je lève le bras, je modifie la gravitation universelle puisque je chan- ge, je déplace le centre de gravité de la terre et par conséquent je modifie la marche de l'univers jusqu'aux confins des Extrait de la publication Autoportrait galaxies. Je la modifie certes d'une quantité infinitésimale mais je la modifie quand même. Mais ce qu'ils uploads/Philosophie/aproches-de-la-gnose-raymond-abellio.pdf

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