Année académique : 2020/2021 ÉTHIQUE FACE A L’INGÉNIEUR Chargé de cours Masters

Année académique : 2020/2021 ÉTHIQUE FACE A L’INGÉNIEUR Chargé de cours Masters – Executive MBA Enseignant à l'IUC Jules MVÉTIMBO TAMBO Page | 1 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION.................................................................................................................................3 PREMIÈRE PARTIE : LES DÉFINITIONS....................................................................................4 1.1 L’ÉTHIQUE, « SCIENCE DE LA DÉCISION ET DE L’ACTION »..................................4 1.2 L’ÉTHIQUE EN ENTREPRISE........................................................................................5 1.3 LA DÉMARCHE ÉTHIQUE EN ENTREPRISE...................................................................6 1.4 LA DISTINCTION : ÉTHIQUE, MORALE, DÉONTOLOGIE..........................................10 1.5 PEUT-ON PARLER D’ÉTHIQUE EN GESTION ?............................................................11 DEUXIÈME PARTIE : LES ENJEUX DE L’ÉTHIQUE EN ENTREPRISE................................12 2.1 LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALE.....................................................................12 2.1.1 Les pressions de l’environnement sociopolitique..........................................................12 2.1.2 Le rôle fondamental de la réputation et de la confiance................................................12 2.1.3 L’adaptation à l’environnement technico-économique.................................................13 2.2 LA DIMENSION ORGANISATIONNELLE......................................................................13 2.2.1 Les nécessités stratégiques internes..............................................................................13 2.2.2 Le besoin d’une référence culturelle commune.............................................................14 2.2.3 La volonté de guider ou de contrôler les comportements..............................................14 2.3 COMMENT INTÉGRER L’ÉTHIQUE DANS L’ENTREPRISE...........................................15 2.3.1 L’importance de la direction générale...........................................................................15 2.3.2 L’interface entre environnement et contexte organisationnel interne............................16 2.3.3 Le processus de formalisation de l’éthique...................................................................16 2.4 RÉFLEXIONS ET QUESTIONS A SE POSER POUR MIEUX APPRÉHENDER LE RÉFÉRENTIEL ÉTHIQUE DE VOTRE ENTREPRISE.................................................................17 2.4.1 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le référentiel éthique de votre entreprise.....................................................................................................................................17 2.4.2 Quelques questions à se poser pour mieux appréhender les relations avec les États.......17 2.4.3 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le risque juridique lié à l’éthique de votre entreprise.........................................................................................................18 2.4.4 Quelques questions à (se) poser pour mieux appréhender le rapport à la corruption de votre entreprise............................................................................................................................19 2.4.5 Quelques questions à (se) poser pour mieux apprécier le périmètre de l’éthique dans votre poste.............................................................................................................................................19 2.4.6 Quelques questions à (se) poser pour décortiquer le discours sur la responsabilité de l’entreprise en terme d’éthique....................................................................................................20 TROISIÈME PARTIE : ÉTHIQUE ET CULTURES.....................................................................21 3.1 ÉTHIQUE ET CULTURE D’ENTREPRISE.....................................................................21 3.1.1 La culture d’entreprise – Définition de la culture Organisationnelle par SCHEIN (1984) 21 Jules MVÉTIMBO TAMBO Cours d’Éthique des affaires Chargé de cours Masters – Executive MBA Page | 2 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS 3.1.2 L’influence de la culture d’entreprise sur le comportement éthique..............................22 3.1.3 La notion de climat éthique : le modèle de développement moral de KOHLBERG.....23 3.1.4 Schéma des facteurs qui affectent les comportements individuels dans l’organisation. 25 3.2 ÉTHIQUE ET CULTURE NATIONALE......................................................................26 3.2.1 LES USA : Business ethics : La vision Américaine..........................................................26 3.2.1.1 Fédéral Guidelines For Sentencing Organisations (1991)................................................28 3.2.2 L’Asie : Le JAPON : Une éthique communautaire.........................................................29 3.2.3 Perception de la démarche éthique dans l’environnement des entreprises Camerounaises. .....................................................................................................................................................32 QUATRIÈME PARTIE : LE MANAGEMENT ÉTHIQUE.............................................................33 4.1 DÉFINITIONS ET PRINCIPAUX CONCEPTS...................................................................33 4.2 LA THÉORIE DE LA SÉPARATION.................................................................................33 4.3 LA THÉORIE DES PARTIES PRENANTES T.P.P..........................................................34 4.3.1 Définition FREEMAN (1984, p 46).............................................................................34 4.3.2 Le MANAGEMENT DES PARTIES PRENANTES.......................................................35 4.4 LA RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES – R.S.E...........................................36 4.4.1 DÉFINITIONS ET CLARIFICATIONS......................................................................36 4.4.2 LES STANDARDS INTERNATIONAUX DE LA RSE..............................................38 4.4.3 LE PACTE MONDIAL DE L’ONU..............................................................................38 4.4.4 LE BILAN SOCIÉTAL DES ORGANISATIONS.......................................................39 4.4.5 LES CRITIQUES DE LA R.S.E...................................................................................40 CINQUIÈME PARTIE : UNE TYPOLOGIE DE LA POLITIQUE ÉTHIQUE FORMALISÉE....42 5.1 Les dimensions de la réflexion éthique des affaires..............................................................42 5.2 TYPOLOGIE DES DOCUMENTS ÉTHIQUES..................................................................47 ANNEXE 1 : Questionnaire d’auto-évaluation sur la pratique de l’Éthique en entreprise proposé par l’ADAE..................................................................................................................................50 INTRODUCTION L’éthique est une notion large. Dans la philosophie antique on discutait l’éthique sous le terme de la morale. Jules MVÉTIMBO TAMBO Cours d’Éthique des affaires Chargé de cours Masters – Executive MBA Page | 3 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS Considérée au Moyen-Âge par Saint THOMAS D’AQUIN notamment, elle est apparue plus précisément comme une science de la morale avec les travaux de DESCARTES. Finalement, c’est KANT qui posera les bases de l’éthique telle qu’on la considère aujourd’hui, une étude sur « les conditions de possibilité de la morale », qui s’appuie notamment sur des notions telle que celle du DEVOIR. Aussi, on peut définir largement l’éthique comme la recherche du bien dans l’agir de l’homme. « ..se soumettre à ce qui ne peut être imposé », c’est ici qu’il faut rechercher la dentition de l’éthique. On fait le bien pour des raisons qui nous sont personnelles, non pour se conformer au jugement d’autrui, ou parce que la société nous condamnera si l’on transgresse ses lois. Aussi peut-on atteindre l’harmonie sans le garde-fou des principes moraux ? L’éthique des affaires a pour spécificité de faire partie de ce que l’on a pu nommer « l’éthique appliquée », qui regroupe des considérations modernes sur les questions sociales, industrielles, commerciales et environnementales. Plus précisément, l’éthique des affaires pose la question des principes moraux dans le domaine des affaires, ainsi que celle des devoirs qui s’imposent aux personnes qui font des affaires. Si la morale privilégie le rapport à soi, l’éthique lui se soucie des rapports aux autres. Un comportement éthique est basé sur l’altruisme (il s’agit des qualités de respect, d’écoute, de souci de l’autre, de solidarité, de générosité, de désintéressement). Ainsi que sur la loyauté (concepts d’honnêteté, de sincérité). Ou bien encore sur l’universalité (notamment via l’équité de traitement). Et aussi sur le concept de responsabilité (par rapport aux autres). PREMIÈRE PARTIE : LES DÉFINITIONS 1.1 L’ÉTHIQUE, « SCIENCE DE LA DÉCISION ET DE L’ACTION » L’éthique est définie comme l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. Il s’agit donc des critères qui permettent, dans une situation donnée, de décider et d’agir librement, en cohérence avec ses convictions personnelles. L’éthique, comme toute discipline philosophique, demande une forme d’entrainement et d’exercice pour Jules MVÉTIMBO TAMBO Cours d’Éthique des affaires Chargé de cours Masters – Executive MBA Page | 4 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS trouver une solution pleinement libre. L’enjeu de l’éthique est alors de prendre, face à une situation donnée, la meilleure décision. La difficulté principale de l’éthique réside dans les tensions entre différents niveaux de réalité ainsi que les définit le Professeur Claude Riveline. Le premier niveau est celui des contraintes techniques qui ne souffrent pas de discussion : la matière. Le deuxième est celui lié à la personnalité des acteurs, à ce qui dépend des personnes impliquées, à leur perception et à leur compréhension de la situation. Le troisième est celui des règlements écrits qui autorisent ou interdisent certaines choses : les institutions. Le quatrième est celui du sacré, que Claude Riveline appelle les « évidences partagées ». Ce dernier niveau regroupe l’ensemble des normes culturelles qui structurent les modes de décision des acteurs sans qu’elles soient écrites ou même explicites. L’éthique est donc la capacité de chacun à analyser comment les ordonner et à prendre une décision permettant, au maximum, de les satisfaire. Ces différents niveaux de réalité se confrontent à la situation présente. Pour être capable, face à une décision donnée, d’identifier les critères contradictoires issus des différents niveaux, de les hiérarchiser et de prendre une décision, il est indispensable de s’y préparer en se formant et en s’y entraînant. L’éthique est donc bien une science, ou un art de la décision et de l’action. Figure 1 : représentation des différents niveaux de réalité définis par Claude Riveline Jules MVÉTIMBO TAMBO Cours d’Éthique des affaires Chargé de cours Masters – Executive MBA Sacré Institutions Personnes Matière « Concept d’Humanité » Page | 5 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS Figure 2 : niveaux de la réflexion éthique, d’après Bernard Bougon 1.2 L’ÉTHIQUE EN ENTREPRISE L’association de l’éthique et de l’entreprise aboutit très fréquemment à parler de l’éthique de l’entreprise. Il devient indispensable de formaliser « l’éthique de l’entreprise » et de s’assurer que « l’éthique de l’entreprise » se diffuse en interne. L’éthique est alors vue comme une émanation de la responsabilité sociale ou de la politique de développement durable de l’entreprise. 1.3 LA DÉMARCHE ÉTHIQUE EN ENTREPRISE Pour structurer et promouvoir l’éthique dans son organisation, l’entreprise va donc développer une démarche éthique. Celle-ci comprend le plus souvent une charte, des formations, des délégués éthiques et vise, officiellement, à prévenir des comportements contraires aux « valeurs de l’entreprise ». Ces démarches se déclinent le plus souvent en trois axes complémentaires qui visent à promouvoir, dans l’entreprise, une « éthique » tant par le comportement de ses salariés que par les actions qu’elle entreprend en tant que personne morale. Nous regroupons ainsi les actions mises en œuvre par l’entreprise en trois domaines :  Assurer le respect de règles légales qui s’appliquent à elle (la conformité) ; Jules MVÉTIMBO TAMBO Cours d’Éthique des affaires Chargé de cours Masters – Executive MBA Système de valeur Groupes Lois Niveau personnel Page | 6 Institut Universitaire de la Côte ÉCOLE D’INGÉNIEURS  Inciter les collaborateurs à se comporter de manière éthique dans leur travail (l’éthique au sens strict) ;  Doter l’entreprise d’une « personnalité éthique » en montrant qu’elle ne recherche pas exclusivement son profit personnel (les actions de responsabilité sociale et de développement durable). Les questions éthiques soulevées au sein des organisations dépendent très fortement du secteur, de l’implantation géographique et des relations établies avec des parties prenantes clefs : associations, États, clients, fournisseurs. Figure 3 : constituants de la démarche éthique de l’entreprise Ces trois dimensions de la uploads/Philosophie/cours-ethique-des-affaires-master-cca.pdf

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