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W» f 3. — lù 'ju ille t 1909. — Publication bim ensuelle paraissant le 10 et le 25. — P r ix bniCTiua : ‘Professeur DONÀTO CARTOMANCIE — CHIROMANCIE - GRAPHOLOGIE - SPIRITISME ASTROLOGIE RÉDAC TIO N E T A D M IN IS TR A TIO N SS, rue N.-D . de Recouvronce, Paris-S1 . M AG ASIN D E V EN TE 8, rue Sl-Joieph, Paris-S Le Sorcier du Bosphore a® Lire l'article page i94. L A V IE M Y S T E R IE U S E . Publication bi-mensuelle paraissant le 10 et le D lxeciaur : ProfnMur DONATO Principaux collaborateurs : PAPU 8. — Hector DURVILLE. — Gaston BODKGEAT. — L e Comte Léonce DE LARMAND1E. FABIUS DE CHAMP V ILLE . — Jules LERM INA. — PICKM AN. - MARC-MARIO. — U ' E ly STAR. — René SCHWAEBLÉ. — Ernest BOSC. - Edouard G ANCHE — Raphaël N’HUTTER - D' MESNARD. — Don BRENNUS DE MELLUM. — P r o f D’ARIANYS. — René D’ANJOU. — M - Louise ASSER. — M ERLINY — S T E L L A T A . — Ch. 8AILE, etc. '•dresser i Sommalrt du numéro. — Le Sorcier du Bosphoro, E douard Ganciik. — La Pon- ----- •<». D* El y Star. — Lo Tarot de la Heyno, M— du Maouslork. — Cours de Chiromancie, Parus. — Lo coin dos-poètes ; Nos seigneurs les Morts, H au- mgb Coriiirk. — Los Sorciors do Parle, JuLss L brmima. — Cuirasses et armes défenaivos, Ai.I'hiid Maiitkzb— Conseils pour atteindre une longuo vio, Ek- NBST Boso. - Lo Mysloro do la Mort (Un do notre onquôtc). — Lo Livre do le Mort, D' MssNAno. — Lo mouvomont psychique. — La Jalousie, MarraiSs •8 * Louise. — Courrier de la Marraine, courriers astrologique et graphologique. 'Itst ce oïl co n cern e !a B e d a e tlo n doit Mrs sdrsoi i I. it Fnfeanu H.UTO. Il, m Dua d e lecsanu», hrt-4*. C O N D ITIO N S D'ABONNEMENT ! I P o u r les Ibeueaests, U P u h lic ité , s'a d re s s e r i I. rDIUlSTUTUt de k t Ile lptédran », I II, ne loheDaae d e K eceon u ce, Parie-s*. France : Un an. B francs. Etranger : Un an. 8 — Le Sorcier du Bosphore Par ÉDOUARD GAN CEE Au soir d'une chaude journée d'été, dans la nuit commençante et parée du scintillement des étoiles, envahi et grisé de sensa tions amoureuses, je me promenais lentement au bras de Lot- chen sur la terrasse magnifique et célèbre de Saint-Germain en Laye. Pas un bruit n'était et nul souffle dans l’air. Devant nous, en contre-bas, la vaste étendue des terres apparaissait coupée par le cours sinueux de la Seine, coulant vers le lointain. A quel ques pas en arrière, la forêt profonde étalait lourdement le fouillis de ses arbres. Dans un coin d’ombre, sur un banc de pierre, nous nous as sîmes, muets et enchantés, pleins du ravissement qui nous venait de la nature féerique de jout et de nous-mêmes. L’atmosphère immobile était tiède et nous imprégnait volup tueusement. J’appuyais ma tête sur l'épaule de Lotchen et je pres sais avec adoration son beau corps contre le mien. Le firmament était endiamenté de toutes ses étoiles pour la splendeur de cette nuit enchantée. Pas un bruit n’était et nul souffle dans l'air. Zohrab était un vieux prêtre musulman. Il avait déserté la mosquée pour se livrer b l’étude et à la méditation. Son nom était célèbre dans toute la Turquie et pas un pêcheur du Bos phore ne l’eût entendu sans sourire de mépris ou s'arrêter avec respect. Les uns le délestaient, d’autres l'admiraient, tous le redoutaient un peu. Son savoir était grand, sa divination merveil leuse et les ignorants le dénommaient le sorcier. Il quittait rarement sa maison située dans un quartier de Constantinople d'où l'on apercevait le port de la Corne d’Or. La contemplation de la mer et du ciel lui était un spectacle suffi sant. Chaque après-midi il recevait volontiers tous ceux qui frap paient à sa porte. Dans une salle aux murs garnis de livres, il s’entretenait familièrement avec ses élèves et ses amis, mais restait hautain et impassible devant les étrangers qui le consul taient. Les fenêtres de sa bibliothèque s’ouvraient sur un jardin où par les soirées douces, au crépuscule, il venait se reposer et méditer. Un puit très profond et très ancien se trouvait là, et il aimait ■'asseoir près de la margelle. De cet endroit isolé il se vit, une fois, longuement .observé par une jeune fllle postée sur la terrasse d’une maison voisine. Le lendemain une femme sollicita la faveur de lui parler. Il était assis b cet instant devant sa table de travail et écrivait. Sa barbe presque blanche accentuait l'air de dignité de sa figure sévère. Une tunique bleue le drapait et augmentait la distinc tion de sa tenue. Quand il releva la tête, une jeune fijle était assise devant lui. Il reconnut immédiatement son observatrice de la veille et la considéra : — Excusez mon audace, 6 maître, dit-elle, les yeux baissés. J'habite tout auprès de votre demeure, j ’ai souvent entendu parler de vous, et plus que la curiosité un sentiment d'admira tion m'amène ici. Je veux pouvoir dire que je vous ai approché. — Tu es étrangère? interrogea Zohrab. — Je suis née b Constantinople, mais mon père est un mé decin hongrois. — Quel est ton nom ? — On m’appelle Lotchen. — Ton Age? — Quinze ans. — Lève-toi, que je le contemple. — Tu es une créature splendide, poursuivit Zohrab, et il resta un moment silencieux, savourant la pure joie de voir un aspect de la beauté. Lotchen n'avait plus regardé Zohrab et son visage s'empour prait un peu d'émotion. Elle regrettait presque d'être venue, malgré l'accueil favorable du sorcier et ses paroles flatteuses à sa nature de femme. Debout, ses regards restaient fixés sur uu objet et l’inquiétude troublait son attente. Zohrab pensait n’avoir jamais rencontré un être d'une séduc tion si particulière. Il considérait avec étonnement la force du corps de Lotchen, ses proportions harmonieuses et sa stature exceptionnelle (four sa jeunesse. Mais son charme le plus déli cieux se dégageait de sa tête, de l’expressive douceur de son visage b la carnation fraîche et saine et nuancé du reflet d’une extraordinaire chevelure crèpelue et fauve dont les longues ondu lations tombaient jusqu'aux hanches. — Regarde-moi, dit Zohrab, en s'approchant de Lotchen et lui prenant une main dans les siennes. Ahl ses yeux fauves comme su chevelure, et languides et voilés d’un vernis limpide où la lumière mettait des étincelles. Yeux dont la fascination caressante était faite pour susciter toutes les ivresses des voluptés de l’amour. — « Que tu es belle, que tu es belle », redisait Zohrab extasié. N'aie pas peur de mes paroles, le temps, liélas, me sépare b jamais de loi. Je suis cependant, toujours sensible à la beauté. Je t’admire et tu me ferais bientôt maudire ma vieillesse. Viens dans mon jardin, enfant, viens sous la pleine clarté du ciel en soleillé que je me remplisse l’ûme de ta splendeur. Assis près du puit séculaire, Lotchen demanda b Zohrab s’il pourrait lui prédire sa destinée. Cette question gêna le sorcier. — C’est vrai, dit-il, voilà la raison de ta venue, tu me la rap pelles. J’oublie la réalité devant toi. Sache, pourtant, qu’il est pré férable d'ignorer où nous irons et ce que nous ferons dans la vie. Connaître l'avenir serait funeste pour les hommes et l'his toire du passé l'atteste. Ce savoir nous ôterait les j ’oies de l'im prévu, de la réussite, de l'espoir, i) détruirait notre énergie en Nbua commencerons très prochainement : COMMENT ON DEVIENT FAKIR, par ARNOULD GALOPIN LE COXJV D E S L E C T E U R S , présentant une perspective remplie de plus de malheur que de bonheur. Tu es belle, tu dois être heureuse, pourquoi cherche rais-tu à troubler ta tranquillité actuelle par la peur de jours menaçants. — N'importe, insista Lotchen curieuse, je voudrais savoir ce qui peut m’advenir pendant quelques années. Dites-moi, maître, ce que vous prévoyez dans ma vie jusqu'à vingt-cinq ans. — Penche-toi donc sur ce puits et regarde au fond. Zohrab se leva et les bras croisés, la tête inclinée vers sa poitrine, il se livra à ses réflexions en marchant lentement. Lotchen s’était courbée sur le trou profond d’où montait une fraîcheur exquise. Elle aperçut un cercle d’eau au pourtour as sombri par la hauteur de la maçonnerie et au centre éclairé des reflets du ciel. Elle vit son image dans le miroir liquide et at tendit. Un cri et Lotchen se rejeta en arrière, pâle et effrayée. — Qu'as-tu distingué? interrogea Zohrab. — Un cercueil a passé dans l'eau. — Très mauvais présage. Regarde encore. — Je vois un homme qui uploads/Philosophie/la-vie-mysterieuse-n13-jul-10-1909.pdf
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- Publié le Jul 01, 2021
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