EUROPEAN UNIVERSITY INSTITUTE ISTITUTO UNIVERSITARIO EUROPEO ROBERT SCHUMAN CEN

EUROPEAN UNIVERSITY INSTITUTE ISTITUTO UNIVERSITARIO EUROPEO ROBERT SCHUMAN CENTRE FOR ADVANCED STUDIES Fourth Mediterranean Social and Political Research Meeting Florence – Montecatini Terme 19 – 23 March 2003 Quarto Convegno di Studi Socio-politici sul Mediterraneo Firenze – Montecatini Terme 19 – 23 marzo 2003 La société civile au Maroc: signification et issues des processus de changement sociale et politique Paola Gandolfi CESD- Università Ca’Foscari –Venezia Workshop 4 Change of Regime? Change in Regime? The Dynamics of Liberalization and Democratization in the Middle East and North Africa ©Paola Gandolfi. All rights reserved. For any query or information, please contact the author(s): [Author E-Mail Address: gandolfi@unive.it] No part of this paper may be distributed, quoted or reproduced in any form without permission by the author(s). For authorized quotation(s) please acknowledge the Mediterranean Programme as follows: “Paper presented at the Fourth Mediterranean Social and Political Research Meeting, Florence & Montecatini Terme 19 – 23 March 2003, organised by the Mediterranean Programme of the Robert Schuman Centre for Advanced Studies at the European University Institute” WS 04 – Page 2 of 34 - Gandolfi Abstract: Civil Society in Morocco. Meaning and Issues of Social and Political Change Processes. After the beginning of the so called “gouvernment d’alternance” and especially after the change of the sovereign, many scholars and intellectuals talk about a Morocco “in transition”. Whom does this transition concerns? Could we talk about a transition to democracy? Our research try to go back to the meaning of the so-called “democratization processes” in the Arab world, taking into account the historical and political context which has led to them, and it means to identify, as fare as Morocco is concerned, the impact of certain measures of “democratisation” deliberated by the “top”. Within this framework, our field work postulate the importance of other change processes such as the ones realized by the civil society. We focus on the contemporary civil society in Morocco and on the dynamism of certain associations and the impact of their actions on the social framework. Besides, we ask what is the sense of “governance”, “local democracy”, “processes of political and social participation”, in all that. Could these concepts be an alternative to the governmental and institutional praxis? Could we talk about changes inside the civil society and changes from the “bottom”, rather than changes from the “top”? Trying to answer to these questions, we keep in mind the reality of associations movements in the Maghreb region but also in the international context and we postulate a consolidation of the “bottom” also by a fruitful “ from bottom-to bottom exchange”. WS 04 – Page 3 of 34 - Gandolfi La société civile au Maroc: signification et issues des processus de changement social et politique. Cet article se base sur une étude concernant les processus de changement social et politique au Maroc. A cours de notre travail de terrain, nous avons rencontré des représentants de la société civile marocaine qui nous ont donné leur avis sur les changements actuellement en cours. Cela nous a permis d’analyser les significations du changement et les concepts clés liés à ce processus. Après avoir brièvement passé en revue la situation historique et politique du Maroc, sa « phase de transition » et le concept de « processus de démocratisation » dans les pays arabes, nous proposons de voir comment la société civile marocaine traduit concrètement les concepts de gouvernance, de démocratie locale et de processus participatifs. S’agit-il d’alternatives réelles à la pratique gouvernementale ? Comment interpréter l’action de la société civile dans le panorama des mouvements associatifs et sociaux au Maroc et à l’international ? Nous estimons que le Maroc connaît aujourd’hui des véritables changements par le bas. Nous avons constaté que là où un vrai échange avec « le haut » est encore incertain, les apports et les échanges qui s’imposent sont au niveau horizontal, au niveau local, national, régional et international. Le cadre historique-politique On parle souvent d’une phase « de transition » qui concerne le Maroc contemporain et de certaines « ouvertures démocratiques » qui caractérisent les domaines sociaux et politiques. En réalité cela fait déjà une quinzaine d’années que le besoin de changement politique est l’objet d’un complexe débat au Maroc, mais ce besoin est devenu encore plus central avec l’avènement au trône du nouveau monarque.1 Les mots utilisés pour décrire ce changement 1 Pour être encore plus correct il faut considérer aussi certaines analyses pour lesquelles “ le début d’un processus significatif de changement doit être situé bien avant et précisément à l’époque de la Guerre du Golf du 1991 ». ( De l’entretien avec Abdelghani Abouani, INAU de Rabat, 4/7/2002, Rabat). A propos de cela et pour WS 04 – Page 4 of 34 - Gandolfi sont nombreux : on parle soit de « transition » soit de « succession » ( dans la mesure où le concept renvoie d’une façon intrinsèque à un changement). Mais en tout cas, il faut reconnaître que l’idée du changement n’est certainement pas nouvelle dans le champ politique marocain. Par exemple, la gauche marocaine a depuis longtemps cherché à contester la concentration du pouvoir dans les mains du monarque du même que les islamistes et les militaires dans des moments différentes et dans des formes spécifiques. Un concept clé pour la compréhension de la scène politique marocaine est celui « d’alternance », Le Roi Hassan II a cherché de répondre au besoin de changement politique en associant la gauche au pouvoir. En réalité, les ambiguïtés de cette situation étaient beaucoup et elles sont émergées surtout au moment de la gestion de certaines « dossiers » comme ceux liés à la crise financière, aux droits de l’homme, à la réduction du chômage, etc. En réalité le contenu et l'objectif du gouvernement de l’alternance n’avaient été jamais définis d’une façon très clairement claire, pas même avec l’arrivée du nouveau roi. Ainsi, le compromis politique est resté fragile et précaire, dans l’attente d’un renouvellement des élites. Dans ce contexte, il y a trois phénomènes très important qu’il faut considérer : le populisme2 du roi Mohammed VI, la modification des rapports de force, la nécessaire rédistribution des rôles à l’intérieur du jeu politique concurrentiel. A l’accession au trône du nouveau monarque les images, les représentations, les valences symboliques ont obtenu un rôle prépondérant ( à tel point que B.Etienne parle d’un effet « Caroline de Monaco » et que G. Kepel parle d’un compte de fées ). Les images, les qualifications et les actions hautement symboliques du roi dans les années 1999-2000-2001 ont comblé les carences du royaume précédente et les attentes des gens. Dans ce contexte la question la plus importante qu’aujourd’hui semble se poser au Maroc est le passage d’une démocratie « en trompe d’œil » à une effective démocratie ( Mohsen-Finan, 1997 ;2000). Bien qu’il date de 1999, l’avènement du roi Mohammed VI reste encore aujourd’hui un évènement fondamental. On peut dire (avec Mohsen-Finan) que ce avènement peut être lu de deux façons différentes : la rupture, c’est à dire un changement qui se fait « par le haut »3 et par l’intermédiaire de la création d’une nouvelle équipe de dirigeants, ou l’évolution, c’est à dire un processus beaucoup plus lent qui accompagne les états d’avancement de la société. une analyse des changements de gestion des pouvoirs politiques au niveau locale on renvoie aussi à Abouhani (2000). 2 Voir Al Amzeh(1994) à propos du populisme, du discours démocratisant et de la démocratie dans le monde arabe. 3 Voir le concept de “démocratisation par le haut” de Waterbury (1978). WS 04 – Page 5 of 34 - Gandolfi A propos de cette dernière, il faut relever que nombreuses sources affirment que la société civile marocaine a assumé un rôle très actif dans ces dernières années . En particulier, elles soulignent la façon dont la société a été capable de s’organiser, au coté des institutions, en particulier à travers la création d’associations. Selon plusieurs études, dont celle de Hammoudi (1997), la société marche a une vitesse supérieure à celle de ses élites, ce qui autorise à parler d’une « maturation de la société » et en même temps d’une « institutionnalisation encore inachevée ». Cette effervescence de la société ( qui se manifeste par allieurs par une certaine vivacité de la presse), peut être mesurée par l’essor du champ associatif, qui -comme disait déjà Bennani Chraibi (1994) traduit bien plus les transformations en acte dans la société que ne peut faire le champ politique. Une “vague générale” de démocratisation dans les pays arabes ? Avant de nous concentrer sur notre travail de terrain et sur la réalité spécifique du Maroc en tant que pays en phase de transition, nous croyons qu’il est indispensable de l’encadrer dans le contexte du monde arabe.4 Pendant les deux derniers décades on a assisté à une flambée de quête de démocratisation et à une présence nouvelle de la société civile dans plusieurs parties du monde arabe. En même temps, les forces politiques arabes se sont exprimées de plus en plus en faveur uploads/Politique/ 1445la-societe-civile-au-maroc-pdf.pdf

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