L' État de nature est un terme de philosophie politique utilisé dans les théori
L' État de nature est un terme de philosophie politique utilisé dans les théories du contrat social pour décrire la condition hypothétique de l'humanité avant la fondation de l'État et de son monopole sur l'utilisation de la force et violence dans un territoire donné. Dans un sens général, l'état de nature est la condition des hommes avant l'instauration de la règle de loi positive, c'est alors un synonyme d'anarchie. Dans certaines versions de la théorie du contrat social, il n'existe aucune règle dans l'état de nature, seules existent les libertés, c'est le contrat qui instaure les règles et obligations. Dans d'autres versions, c'est l'inverse : le contrat impose des restrictions sur les individus qui restreignent alors leurs droits naturels. Le contrat social est une théorie fondée sur l'abstraction de la signature, non pas réelle mais conceptuelle, d'un "contrat" passé entre les individus et le souverain ou l'État. Plusieurs penseurs libéraux, essentiellement classiques, se réfèrent à cette doctrine, essentiellement aux XVII et XVIIIe siècles. Ainsi, pour Hobbes (Léviathan, 1651) le contrat social assure la sécurité des sujets du souverain en mettant fin à l’état de nature ; pour Locke, il permet à l’État de sauvegarder la liberté et la propriété des sujets. Toutefois les sujets peuvent rompre ce "contrat" quand l’État outrepasse ses fonctions. En revanche, d'autres penseurs, majoritairement libertariens, se sont violemment opposés à la notion même de contrat social. Ils pensent, au contraire, que les droits dont les individus jouissent, proviennent de la découverte des droits naturels. Critique libertarienne : Le contrat social n'est pas un contrat. En effet, il serait impossible de définir l'identité des prétendus contractants. C'est une nouvelle définition du mot contrat. Le terme "contrat social" tente de faire croire qu'il existerait un consentement des citoyens. Cette volonté de tromper par la seule force du nom permettra à ses détracteurs de classer le terme "contrat social" parmi les mot-virus. Or il n'existe aucun consentement explicite. Il n'existe non plus aucun consentement tacite. Le concept peut d'ailleurs servir de prétexte au totalitarisme ou à la démocratie totalitaire : il en est ainsi de la conception rousseauiste du contrat social, qui repose sur un insaisissable "intérêt général" censé dépasser les intérêts particuliers, mais en réalité à la discrétion du potentat du moment, fût-il démocratiquement élu 1 1) JOHN LOCKE L’état de nature Dans le paragraphe 4, la fonction de l’état de nature est, comme tous les jusnaturalistes le disent, de découvrir à la fois en quoi consiste le pouvoir politique et quelle est sa véritable origine. Pour cela, il faut donc “considérer dans quel état les hommes sont naturellement”. Dans le par.12, il dit bien que les lois positives, établies par les hommes, ne sont justes que si elles sont fondées sur la loi de nature, “selon laquelle elles doivent être réglées et interprétées”. I- Caractères essentiels : la liberté et l'égalité 1) Cet état est d’abord un état de parfaite liberté Ie, un état dans lequel chacun peut disposer comme il veut de sa personne ou de ce qu’il possède ; mais Locke ajoute que si les hommes peuvent agir, dans cet état, à leur guise, il faut toutefois qu’ils se “tiennent dans les bornes de la loi de nature” . Cette loi de nature stipule (cf. par.6, note 1) que nous devons faire le meilleur usage de ce que notre conservation exige de nous. Par-là, Locke peut distinguer liberté et licence. Dans cet état, en effet, nous n’avons pas le droit de nous détruire nous-mêmes, ni de faire tort à quelqu’un. Cf.par. 22 : la liberté a des bornes, et c’est la saine raison, que le créateur a donnée à tous les hommes, qui les lui prescrit. Même la liberté naturelle s’entend comme soumission à des lois, qui sont bien entendu, les lois naturelles. 2) C’est ensuite un état d’égalité. Nous sommes doués des mêmes facultés. Pas de subordination. Les gens sont libres et indépendants les uns au regard des autres, car il n’y a entre eux aucune supériorité ou sujétion naturelle. 3) Il a lieu (par.87) quand les hommes vivant ensemble ne peuvent en appeler à aucun tribunal civil sur la terre, ni à aucunes lois positives. Il n’ y a pas de règlements stables, de commun juge sur la terre, pour les décisions et disputes de droit. C’est-à-dire, qu’on est alors juge et exécuteur pour soi-même. II- La loi naturelle règle cet état 1) par. 6 : nous sommes tous, dans cet état, tenus de nous soumettre et d’obéir aux enseignements de la loi naturelle, qui n’est autre que la raison. Cet enseignement se réduit à ne pas nuire à un autre par rapport à : a) sa vie b) sa santé c) sa liberté d) son bien Raison de ceci : les devoirs que nous avons envers notre créateur, qui seul a le droit de juger de ceci. 2 But du dernier chapitre (supprimé) de l’Essai : démontrer, dans le cadre de la théologie naturelle, que tous les hommes ont accès à la connaissance des devoirs moraux. La loi naturelle est donc une vérité éthique comprise par des voies rationnelles. La raison que nous avons de croire en elle, est l’existence de Dieu. Le cosmos est l’œuvre de Dieu, et une hiérarchie ordonnée ; les dispositifs politiques humains tirent toute leur légitimité du fait qu’ils réalisent les objectifs de Dieu. Affirmer l’existence de la loi naturelle, c’est affirmer celle d’un ordre normatif. Dans le cadre d’une éthique qui s’appuie sur la théologie, le jugement moral apparaît comme une question d’ordre cognitif. Mais comment peut-on connaître le contenu de la loi naturelle ? Comment les hommes en viennent-ils à connaître le caractère obligatoire et le contenu des devoirs moraux ? Héritage génétique commun, ou bien tradition ? 2) par. 7 à 12 : la nature a pour but la tranquillité et la conservation du genre humain. Or, comme toute loi doit se donner les moyens d’être effectivement observée, elle a donc donné le droit à chacun de punir la violation de ses lois, “dans un degré qui puisse empêcher qu’on ne les viole plus”. Chaque homme a le pouvoir de faire exécuter les lois de nature, et d’en punir les infractions. Ce qui implique que les hommes sont juges dans leur propre cause. III- Pourtant, le gouvernement civil est bien, pour Locke, le remède aux inconvénients de cet état 1) Toutefois, ce remède ne porte pas du tout, contrairement à Hobbes par exemple, sur ce point : en effet, comme il le dit au par.13, si on objecte que les hommes étant partiaux, et naturellement limités à leurs intérêts propres, alors, il s’ensuit que l’on ne doit pas être juge en sa propre cause, Locke répond que celui qui gouverne est lui-même un homme... L’Etat ne doit donc pas sa naissance à ce “défaut” de l’état de nature (sous-entendu : il faut qu’il soit capable d’empêcher les défauts qu’il aura pour but de gérer). 2) Première raison pour laquelle les hommes ont quitté l’état de nature : par.20, chapitre II : les hommes ont voulu avoir un supérieur commun sur la terre, afin de ne pas perpétuer l’état de guerre. Ainsi, comme il le dit au par. 89, la société civile a lieu quand les gens ont renoncé au pouvoir exécutif des lois de la nature, et l’ont remis au public. On entre dans l’état civil ou dans une société politique, quadn on crée et établit des juges et souverains sur la terre, qui ont autorité pour terminer les différends, et punir toutes les injures qui peuvent être faites à quelqu’un des membres de la société. De là il suit que sa FIN est donc de remédier aux inconvénients de l’état de nature, qui naissent de la liberté où chacun est d’être juge dans sa propre cause (par.90). Elle a pour fin d’assurer et protéger la sûreté (et conserver ce qui appartient à chacun) : on y recourt donc à la fois pour éviter les injustices et, deuxième raison, pour vivre heureusement. Pour cela, il est nécessaire (par.94) que l’autorité législative ait été placée en un corps collectif de gens. 3 Cf.résumé en 95 : la fin de la société politique est : la conservation, la sûreté mutuelle, la tranquillité de la vie, jouir paisiblement de ce qui nous appartient en propre, être à l’abri des insultes de ceux qui voudraient nous nuire. IV- Cet état de nature est-il une simple fiction, ou a-t-il réellement existé? 1) Par.14 : à ceux qui disent qu’il est impossible que cet état ait réellement existé, Locke objecte que cet état est bien réel, puisque les Etats sont entre eux à l’état de nature. Le seul accord , en efet, qui puisse vraiment rendre possible la sortie de l’état de nature, est celui par lequel on forme volontairement une société, un corps politique. 2) Prenant, de plus, en référence à Pufendorf, l’état de nature dans le sens de l’état qui lie entre eux les hommes en tant qu’ils ont entre eux une ressemblance de nature, et dans lequel uploads/Politique/ resumes 1 .pdf
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- Publié le Jul 18, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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