« « T T O U T C E Q O U T C E Q U I E S T N U I E S T N A A T I O N T I O N A L

« « T T O U T C E Q O U T C E Q U I E S T N U I E S T N A A T I O N T I O N A L E S T N Ô T R E » A L E S T N Ô T R E » 4 s ❙N° 2860 ❙67e année ❙Du 4 au 17 avril 2013 ❙Paraît provisoirement les premier et troisième jeudis de chaque mois ❙www.actionfrancaise.net CHARETTE ET LA CHARETTE ET LA VENDÉE VENDÉE : : ENTRETIEN ENTRETIEN A AVEC PHILIPPE DE VEC PHILIPPE DE VILLIERS VILLIERS p p. . 16 16 &’:HIKLKJ=XUYUU\:?c@i@g@k@k" M 01093 - 2860 - F: 4,00 E L'ESSENTIEL 3 ÉCONOMIE Rémunérations : taxer plus pour gagner moins . . p. 2 Medef : l'heure du bilan . . . . . . . p. 2 3 POLITIQUE François Hollande : un cataclysme ambulant . . . . . . p. 4 La langue française bannie des universités . . . . . . . . p. 4 3 SOCIÉTÉ L'Alsace cultive sa singularité . . p. 5 Bioéthique : débat embryonnaire à l'Assemblée nationale . . . . . . . p. 6 3 MONDE Défense : les armées en sursis . . . . . . . . . p. 7 L'Irak, dix ans après . . . . . . . . . . p. 7 Jean-Luc Mordoh tourne l'Europe en dérision . . . . p. 8 Chypre sortira-t-elle de l'UE ? . . p. 9 Barack Obama au Proche-Orient . . . . . . . . . . . p. 10 3 ARTS & LETTRES Querelle de la Belle Époque . . p. 11 Dans l'univers de Chagall . . . . p. 12 3 DÉBAT L'identité européenne en héritage . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13 3 IDÉES Lire (ou relire) Hippolyte Taine . . . . . . . . . . . . p. 14 Relire Maurras : une opposition radicale contre le "mariage pour tous" . . . . . . . p. 14 Big Bang UNE RÉVOLUTION est toujours un acci- dent. Elle ne s'annonce jamais. Aucun coup de tocsin ne nous avertit. Certes, les historiens se piquent d'en isoler les causes en laboratoire. Ils pointent du doigt les mécanismes, dressent les décors d'une situation pré-révolutionnaire, et nous affirment que ce qui devait avoir lieu a eu lieu. Ils sont pourtant les dupes de ce que les philosophes qualifient de « dialectique de l'effectué ». Plus simple- ment, après les bruits et la fureur, ils éla- borent une dramaturgie en creusant au milieu des cendres refroidies. L'histoire a besoin d'un sens et ils s'y attellent à la manière des vulcanologues décelant dans leur sismographe les futures convulsions du sol. Il y a aussi les politologues qui se risquent à des spéculations, des analogies dans le temps, confrontent les époques, et nous promettent un soulèvement pro- chain. Enfin, les "providentialistes" nous affirment que ces éruptions sont le signe de la colère de Dieu. En fait, gageons que la vie est une situation révolutionnaire perpétuelle ! La révolution n'est pas la guerre. Elle est un chaos provisoire, une table renversée, des cartes redistribuées. Elle devrait toujours avoir lieu car les rai- sons de se révolter sont constantes. Aussi sommes-nous sans le savoir condamnés à vivre dans les conditions alchimiques d'une révolution sans cesse grondante. Elle est la mauvaise humeur des peuples. Elle est un phénomène naturel, pourquoi pas la bonne santé d'une nation qui ne s'en laisse pas compter. Aujourd'hui, dans notre pays, les ouvriers de Goodyear ont chargé les forces de l'ordre, lors de la manifestation contre le mariage gay, des esquisses d'affrontements sonnent comme une répétition générale. Le travail et la transcendance ont été touchés. La dignité et l'aspiration au sacré ont tremblé. Beaucoup sont convaincus que nous sommes dans les faubourgs d'un soulève- ment populaire. Nous l'attendons, cette révolution qui se fait attendre. Certains, pourtant, prétendent que notre peuple est avili par le confort et qu'aucun cou- rage ne le précipitera dans la rue. Ces deux sentiments sont vains. La révolution ne se signale sur aucun bulletin météo. Les hommes n'en décident pas. Elle s'im- pose à eux. Et vient nous visiter par sur- prise, que la mer soit calme ou agitée. Elle est le mystère de la vie en société. C'est une violente crispation, une explo- sion sans détonateur, un "Big Bang" qui nous précipitent d'un univers à un autre. Elle est à l'origine du monde... ❑ Rubempré La République ne répond plus P Pa ag ge 3 e 3 LES PÉRIODES de crise ont ceci d'intéressant qu'elles permet- tent de se poser les bonnes questions. Il y a encore peu (même pendant la campagne présidentielle de 2012, le sujet était à la limite de l'incon- gruité), évoquer l'encadrement des salaires du privé faisait hurler au communisme. Aujour- d'hui, on ne se demande plus s'il faut traiter la question, mais comment la traiter ; nous tâcherons, quant à nous, d'y apporter nos éléments de ré- ponse. Ce n'est pas chose ai- sée, tant le principe de liberté d'entreprise n'a rien d'ultra-li- béral, pas plus que de poser la question de la limite de l'inter- vention de l'État dans les af- faires privées. Un fossé indécent C'est pourquoi il n'est pas in- utile, lorsque l'on aborde ce su- jet, de rappeler une réalité abrupte : certains dirigeants perçoivent un salaire équivalent à plus de cent fois celui de leurs employés les moins bien payés. Eu égard à la prise de risque – quasi nulle - de la plu- part de ces dirigeants, de telles rémunérations apparaissent dis- proportionnées, surtout lorsque l'on demande au contribuable un effort supplémentaire dont rien n'assure qu'il ne sera que temporaire. Et encore ne vi- sons-nous ici que la part fixe des rémunérations, la part va- riable permettant bien souvent de doubler ou de tripler le fixe. Le gouvernement, après avoir établi une rémunération maxi- mum dans les entreprises pu- bliques (pour les mandataires sociaux uniquement) et envi- sagé de le faire dans le privé, a finalement (et comme bien sou- vent) opté pour le compromis. Devant la difficulté à mettre en place sa taxe à 75 % et le tollé que ne manquerait pas de pro- voquer une mesure d'encadre- ment des salaires, il décide donc d'assigner cette taxe aux entreprises pour les salaires su- périeurs à 1 million d'euros. Une fois de plus, cela ne règle rien et ne satisfait personne. Reprendre paraîtra toujours plus illégitime que limiter (il en va de même pour les acquis so- ciaux...), et les entreprises ri- valiseront de toute façon d'in- génierie pour contourner la règle. Son efficacité, tant sur le plan dissuasif que fiscal, est donc plus que douteuse. On ne fera pas de nous des mé- lanchonistes pour autant, même si le rapport de un à vingt entre le plus bas et le plus haut salaire, évoqué par le patron du Parti de gauche, ne nous semble pas aberrant. Nous y apporterions toutefois quelques nuances, et en pre- mier lieu celle de ne limiter que la partie fixe du salaire, afin de laisser l'entreprise dis- poser de la part variable comme levier d'incitation et de récompense. Mais à la condi- tion que cette part variable soit, de son côté, également encadrée, par des exigences prenant notamment en compte des données sociales, mais pourquoi pas aussi – c'est notre obsession – la contribution à la richesse nationale. En d'autres termes, une rémunération va- riable qui ne dépendrait plus seulement d'objectifs financiers dont on connaît trop les tra- vers, mais de rapports entre rentabilité et création ou main- tien d'emploi, recours à des fournisseurs nationaux, ou en- core absence ou limite des dé- localisations. Cela pourra paraître à certains difficile à mettre en œuvre et à contrôler, mais à l'heure où l'on note les États sur leur pro- babilité de défaut et où l'on déploie des trésors d'imagina- tion pour réduire les alloca- tions familiales, la difficulté nous semble toute relative. Ce qui manque, c'est la sagesse politique, c'est un arbitrage in- dépendant qui n'agira pas pour essayer de renflouer ses caisses, ni pour contenter telle ou telle fraction de l'opinion, mais pour mettre un peu plus d'ordre et de justice dans la so- ciété. ❑ Pierre Marchand ❚2 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2860 – Du 4 au 17 avril 2013 Économie Directeur de 1965 à 2007 : Pierre Pujo (✟) Directeur de la publication : M.G. Pujo Directeur éditorial : François Marcilhac Rédacteur graphiste : Grégoire Dubost Politique : Élie Hatem, Aristide Leucate Société : Stéphane Blanchonnet, Jean-Pierre Dickès, Michel Fromentoux, Économie & Social : Jean-Marc Ferrand, Pierre Marchand, Guy C. Menusier Europe : Charles-Henri Brignac, Grégoire Dubost, Guy C. Menusier Monde : Élie Hatem, Philippe Maine, Pascal Nari, Maurice Perseval Arts & Lettres : Anne Bernet, Charles-Henri Brignac, Louis Montarnal Histoire : Michel uploads/Politique/ af-2860-pdf.pdf

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