I. Présentation du sujet Le Cameroun est un pays qui a connu la domination euro
I. Présentation du sujet Le Cameroun est un pays qui a connu la domination européenne de 1884 à 19601. Ce lourd passé colonial a énormément impacté sur ses fondations étatique et sur le fonctionnement de ces institutions2. Il faut dire que les colons français et anglais quand ils se sont installer sur l’hinterland camerounais, ils ont collaboré avec les autorités autochtones pour gérer le territoire .C’est justement, pourquoi, les autochtones sur lesquels s’appuyaient les occidentaux vont hériter du pouvoir après le départ de ces derniers3. Cet état de chose va créer une rivalité entre les autochtones et les allogènes dans la quête du pouvoir politique, économique et social. C’est dans ce sillage que s’inscrit le conflit entre les kotoko autochtones et les Arabes Choa allogènes au sein du département du Logone et Chari4. En effet, si l’élite intellectuelle kotoko régnait en maitre à partir de 1960, c’est parce qu’elle était l’allié du pouvoir en place. Il est important de relever que les kotoko étaient des administrateurs à l’instar d’Ousmane Mey qui fut inspecteur fédéral en 1968 puis gouverneur de la province du Nord en 19725, poste qu’il occupera pendant une dizaine d’années. En outre détenteur du pouvoir coutumier, les kotoko étaient les leaders sur le plan social. Il faut également dire que de part leur statut social, ils étaient riche sur le plan économique car maitre du commerce et percepteur des taxes et impôts sur l’étendue de leur territoire ils vivaient dans l’aisance. Il faut relever par ailleurs qu’avec le temps les choses vont changés, car au fil des années les Arabes Choa vont infiltrés les marchés des principautés kotoko pour y commercer. C’est justement par le biais du commerce que les Arabes Choa vont séduire et assimiler les autochtones kotoko car désormais le marché est « arabisé », dans la mesure où il est constitué majoritairement par les Arabes Choa6. En outre les Arabes Choa ne se contentent pas seulement de venir faire du commerce dans les cités kotoko, ils y achètent des terres pour y vivres. Au lendemain de l’indépendance du Cameroun Occidental la population Arabes Choa étaient supérieur à celle des kotoko sur le plan numérique. Cela a fait en sorte que la langue arabe était de plus en plus parlée au détriment des langues kotoko dans la zone7. Il faut dire que le retour au multipartisme en 1990 suite à l’appel de la Baule, va basculer les choses au sein du Cameroun en général et dans le département du Logone et Chari en particulier. La rivalité entre les autochtones kotoko et leur rivaux allogènes Arabes Choa bas son plein car les deux ethnies ont été remis dans la course du pouvoir municipal et législatif pour gérer les affaires du département. Cette tension qui animer les deux ethnies les amenées à un conflit armé en janvier 1992 dans la ville de Kousseri chef lieu du département du 1 D. Abwa, 2000, Commissaires et Hauts-commissaires de la France au Cameroun ( 1916-1960). Ces hommes qui ont façonné politiquement le Cameroun, Paris, Karthala, p. 81. 2 Ibid. 3 Hamadou Adama, 2016, Patriomoines et soures de l’histoire du Nord-Cameroun, Paris, L’Harmattan, p . 32. 4 J. Boutrais, 1984 « Les Arabes Choa »,in le Nord du Cameroun : des hommes, une région, Paris, ORSTOM, p. 56. 5 Mbimba .E, 2016, «Cameroun l’ancien gouverneur Ousmane Mey est mort », PRESS, CRTV, http// : www .Camer.be, Consulté 12 janvier 2020 6 Ibid. 7 Ibid. Logone et Chari, cela fait plusieurs morts de part et d’autres8. Le 11 octobre 1992 en période des élections présidentielles, beaucoup des Kotoko vont tourner le dos au parti au pouvoir RDPC (rassemblement démocratique du peuple camerounais) au bénéfice de l’opposition cela profite aux Arabes Choa qui saisissent l’occasion pour s’allié au pouvoir du RDPC9. L’échéance électorale terminer le parti au pouvoir remporte les élections présidentielles avec le soutiens des allogènes arabes Choa, qui à leurs tours bénéficieront du support du RDPC pour rafler au kotoko les sièges municipaux et législatifs. C’est ainsi dans ce climat social, économique et politique incroyable que se dégage notre sujet « La construction du leadership Arabes Choa dans le Logone et Chari de 1954 à 2020 ». II. Les raisons du choix du sujet Dans le cadre de cette étude nous avons dégagé deux raisons qui ont orienté notre sujet de recherche, notamment des raisons personnelles et des raisons scientifiques. Les raisons personnelles Les motivations ayant conduit au traitement de ce sujet sur le plan personnel sont au nombre de deux. Il s’agit d’abord d’un constat fait sur la vie politique au Cameroun en générale et dans le département du Logone et Chari en particulier, qui présente un univers politique fortement entaché de communautarisme, de tribalisme, de clanisme et de clientélisme. Le Logone et Chari présente univers politique où l’autochtonie sur le plan local a son mot à dire. Cet état de chose à pousser notre curiosité à se poser la question de savoir comment les Kotoko autochtones de leur état ont-ils perdus le pouvoir politique face aux Arabes Choa allogènes dans le département du Logone et Chari ? C’est par ailleurs cette interrogation sur les causes ayants favoriser la débâcle des Kotoko d’une part et entrainer l’ascension des Arabes Choa d’autre part qui dicte les raisons personnelles du traitement de ce sujet, qui sont proche des raisons scientifiques. Les raisons scientifiques Il faut dire que sur le plan scientifique le traitement de ce sujet vient d’une volonté de comprendre de nos jours l’importance de l’autochtonie et la place des allogènes au sein de la société. Cela dans le but d’aborder une question qui jusque la n’a véritablement pas fait l’objet d’une étude approfondie. 8 J. Boutrais, 1984 « Les Arabes Choa »,in le Nord du Cameroun : des hommes, une région, Paris, ORSTOM, p. 56. 9 Ibid. En outre c’est analysé les moyens et facteurs politiques, économiques et socioculturels qui ont permis l’émergence des Arabes Choa allogènes au détriment des Kotoko autochtones sur les plans politiques, économiques et socioculturels dans le département du Logone et Chari. Il est question en fin d’aborder la question de l’autochtonie pour ainsi contribuer à l’Historiographie de la région en générale et celui du département du Logone et Chari. III. Cadre chronologique Dans le cadre de ce travail il est important de définir des bornes chronologiques qui vont orienter le sujet. C’est dans ce sens que nous avons définit la borne amont à 1954 et la borne avale à 2020. Ces deux bornes renseignent sur les événements et les faits historiques en rapport avec le sujet d’étude d’où le choix porté sur elles. L’année 1954 marque le début du réveil intellectuel des Arabes Choa avec la création de l’école Franco-arabe d’Amshoulga. Cette institution sera immédiatement interdite par les autorités coloniales françaises qui craignaient la montée en puissance d’un islam radial comme en Algérie avec le FLN (Front de libération nationale)10. Par ailleurs l’année 2020 représente l’année pendant la quelle l’hégémonie et la construction du leadership Arabes Choa est renforcé. En effet cette date permet de constater la duré et la force du leadership Arabes Choa marqué par leur victoire aux élections municipaux et législatifs de cette année. En outre c’est le symbole de deux décennies de domination au niveau locale, sur le plan politique, économique et socioculturel. IV. Cadre géographique L’espace géographique dans lequel s’inscrit ce travail est le département du Logone et Chari. Ayant une superficie totale de 12 133 km2, le département du Logone et Chari est divisé en dix arrondissements à savoir : Kousseri, Blangoua, Darak, Fotokol, Goulfey, ile Alifa, Zina, Makari et Logone Birni. Il existe quelques villages dans ce département dont entre autres : Bodo, Afadé Woulki, Mara, Maltam… Il faut dire que se trouvant dans une zone sahélienne le Logone et Chari regorge un climat tropical chaud. Sur le plan sociologique les 10 L e FLN est un parti politique Algérien qui est créé en octobre 1954. C’est un parti nationaliste et musulman qui a lutté contre la France pour l’indépendance de l’Algérie au prix du sang, jusqu’au 5juillet 1962 : date de proclamation de l’indépendance. populations du Logone et Chari ont des origines ethniques divers dont : les Arabes Choa, les Mousgoum, les kanuris, les kanembou, les Massa, sont entre autre des allogènes mais les populations autochtones sont les Kotoko qu’ont trouve partout dans la zone. Il est important relevé tout de même que ce sont des rapports de fraternité sous lesquels sont déguisés les ambitions et les rivalités politiques, économiques, socioculturels qui animent les différentes composantes de la zone notamment entre les Arabes Choa et les Kotoko. C’est d’ailleurs ses rapports de rivalité et de conflictualité qui régit les relations entre les Kotoko et les Arabes Choa depuis des décennies au point d’aboutir a des tensions politique socioculturel et économique d’où la nécessité de jeter un regard sur la situation problématique qui oppose les ces deux ethnies (Kotoko et Arabes Choa). V. Cadre conceptuel Pour mieux cerner le sujet d’étude il est crucial de définir et d’expliquer les uploads/Politique/ avant-projet-de-recherche-toudjani.pdf
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- Publié le Apv 19, 2022
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