1 sur 68 Histoire des idées Jeudi 15 Septembre Politiques Semestre 5 Par politi

1 sur 68 Histoire des idées Jeudi 15 Septembre Politiques Semestre 5 Par politique, il faut entendre ce qui est relatif à la cité grecque, donc la polis en grec, c’est à dire le cadre dans lequel les hommes évoluent. Va découler de ce sens global un sens plus précis, qui va renvoyer cette fois au droit de cité (citoyenneté) et au régime politique (qui peut être contenu dans le cadre d’une constitution). Lorsqu’on parle de cité, on pense au regroupement humain. Ce sont également des rapports de force entre les différentes composantes de la cité; cela peut très bien être entre citoyens et organes politiques, ou bien entre organes politiques entre eux. Ce concept générique du politique est finalement essentiel, car il répond d’une question importante; il est indissociable du genre humain car les hommes de tout temps se sont po- sées les questions suivantes : - Pourquoi se constituer en groupe ? - Qui doit gouverner ce groupe ? - Peut-on concilier le projet collectif avec l’intérêt individuel ? Les idées politiques, se sont les réponses apportées à ces questions par des écri- vains, des philosophes, des auteurs, des gouvernants, des hommes politiques en tant que tel, etc. Si le politique (le gouvernement) peut contrôler l’idée, parallèlement il apparait que l’idée peut également influer sur le politique. Exemple : Jean Bodin va dire que le Roi est souverain de manière absolue, perpétuelle et indivisible. De la même manière, une idée peut conditionner le politique c’est à dire que fi- nalement une idée peut dépasser le contexte qui l’a vu naitre pour finalement s’appliquer à d’autres types de régimes, de gouvernements, à d’autres contextes. L’Etat ce n’est pas le Roi, on va dépersonnaliser la souveraineté, l’Etat, et de fait permettre une certaine continuité et unité Etatique. Bodin va donc nous livrer des concepts qui dé- passent le XVIème siècle. Aujourd’hui, le souverain c’est la Nation qui est souveraine, perpétuelle et indivisible. Une idée, quand bien même elle emprunte de son contexte, elle peut aussi dépasser ce contexte; on va donc considérer l’actualité des pensées politiques. On va partir de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Aout 1789. On va considérer l’essence et l’origine des grands thèmes/principes de cette décla- ration, ainsi que leur portée. La raison du choix de la DDHC est la suivante : > C’est un texte révolutionnaire, et donc c’est un texte qui repose sur une logique de rupture par rapport à un ordre antérieur dont on ne veut plus. On rompt avec les ordres et les privilèges. A ce titre, par sa nature même, la DDHC de 1789 se réclame des Lumières, et de pensées plus lointaines encore (Antiquité notamment). > C’est un texte qui a divisé le monde des idées, notamment des juristes, surtout en ce qui concerne son origine. > Choisir la DDHC présente un intérêt essentiel car cette déclaration va servir de base aux réflexions politiques des siècles suivants, et de fait alimente le débat intellec- tuel, le débat politique, et conditionner les législations, les constitutions, et plus globalement toute décision politique. Téléchargé par Thao Nguyen (courrier.thaonguyen@gmail.com) lOMoARcPSD|3128034 2 sur 68 Histoire des idées Jeudi 15 Septembre Politiques Semestre 5 La DDHC est un texte fondateur du droit interne. En effet, l’article 2 dit que le but de toute société est de garantir ces droits naturels (Liberté, Propriété, Sureté, la résistance à l’oppression). Elle pose les jalons de la démocratie libérale et finalement tout les grands concepts de droit public actuel (la souveraineté, la séparation des pouvoirs). Il faudra attendre la deuxième moitié du 20ème siècle pour que la DDHC entre dans le droit positif, en parvenant au bloc de constitutionnalité. Désormais, l’on se réfère au texte de la déclaration. Autre chose, on peut dire également que cette déclaration est essentielle parce-qu’elle va trouver ses prolongements internationaux. C’est le cas de la Déclaration univer- selle des Droits de l’Homme qui ne s’impose pas aux Etats. > Avec la déclaration de 1793, on va pour la première fois consacrer des droits sociaux, ce qui suppose un interventionnisme de l’Etat. Cette constitution n’a pas été appliquée. L’influence de ce texte de 1793 va être essentiel au long du 18ème puisqu’on va trouver ses prolongements dans les théories socialistes du 19ème. > Enfin, auparavant l’individu en temps que tel n’existait qu’au travers du groupe. Le collectif déterminait donc sa vie sociale. On est dans ce qu’on appelle une société Hol- liste, et non pas dans une société individualiste. Avec la DDHC et la Révolution Française, l’individu est reconnu comme une entité à part entière, titulaire de droits naturels, individuels, antérieurs à la société. Mais cette individu sous l’ancien régime était sujet du roi. Or, avec la révolution, il passe du statut de sujet au statut de citoyen, il est membre de la communauté souveraine. Cette déclaration dans tout ses aspects va mettre en exergue le but et les conséquences du passage de l’Etat de nature à l’Etat social. PARTIE 1 : LES FONDEMENTS DU LIEN SOCIAL Le but de cette partie est d’introduire les principales notions qui vont être abordées dans le cours, en permettant d’appréhender la formation de la société civile et politique, et le fondement de la vie commune. C’est initialement dans le cadre restreint de la cité qu’apparait la société civile et politique, il ne s’agit pas ici de quelque chose d’abstrait puisque c’est le préalable indispensable pour connaitre les thématiques actuelles. > Cela va nous permettre de déterminer le lien intime qui unit l’homme au territoire, et donc l’attachement identitaire qui peut en résulter. > Cela va nous permettre ensuite de déterminer quelle va être la place de l’homme au sein de la société civile et politique, de même que le but qui est assigné au gouver- nement. En effet, de tout temps, les auteurs se sont intéressés sur le fondement du lien social; ils se sont posée la question suivante : « Pourquoi se constituer en société ? ». => Pour les anciens, et notamment pour Aristote, la société politique et avant elle la société civile, est une donnée naturelle. => Avec la chute de l’Empire Romain, l’église va se nourrir de l’archaïsme des royautés franques pour accompagner le pouvoir et surtout pour asseoir son autorité politique. Il est donc évident que cette évolution structurelle et politique va emporter un Téléchargé par Thao Nguyen (courrier.thaonguyen@gmail.com) lOMoARcPSD|3128034 3 sur 68 Histoire des idées Jeudi 15 Septembre Politiques Semestre 5 nouveau regard sur le fondement du lien social puisque certains théologiens es- timent que la société civile et politique existe du fait de la volonté divine. Il y a également des conceptions plus modernes qui vont être appelées à connaitre une grande prospérité : - Les thèses contractualistes - Les thèses économiques - Les thèses solidaristes I/ La société civile et politique : prolongement naturel de l’Homme C’est au cours du 8ème siècle avant JC qu’apparaissent les premières cités grecques, c’est à dire des petites communautés indépendantes qui forment une véri- table société politique. Cette naissance repose sur tout un tas de raison matérielle (dé- mographique, économique, etc.). Mais les auteurs de l’Antiquité estiment que cette nais- sance est également du à des raisons intrinsèques à l’Homme. A/ Les doctrines => ARISTOTE Dans son ouvrage « Les politiques » va théoriser la Cité comme une donnée naturelle. Il part d’un postulat selon lequel l’Homme est un animal social. A partir de là, il considère que la Cité est une réalité naturelle parce-qu’elle est le prolongement des Hommes et de leur famille. • Il est dans sa nature d’être social, de communiquer. Aristote nous dit que pour com- muniquer, la sphère familiale n’est pas suffisante et qu’il faut une sphère territoriale plus large pour communiquer : la Cité. • Aristote va plus loin et il estime que parce-que les Hommes aiment communiquer, ils aiment aussi débattre. De fait, les individus sont également des êtres politiques. C’est encore une fois dans le cadre de la Cité qu’ils vont pouvoir exercer leur nature poli- tique. • Aristote va plus loin et il va estimer que l’Homme n’existe que dans le cadre de la Ci- té. Autrement dit, hors de la Cité il n’est rien car privé de sa nature sociale et poli- tique. • Pour terminer, par la Cité et bien l’Homme devient un être moral, et en dehors de la Cité c’est un être perdu. B/ Les apports de cette pensée C’est une pensée qui va marquer tout le moyen-âge et même les siècles suivants. Exemple d’actualité : Les Révolutionnaires de 1789 semblent avoir été marqués par la pensée d’Aristote. En effet, la Cité antique est un petit Etat, mais les Révolutionnaires vont emprunter aux caractéristiques de la Cité Antique des éléments qu’ils vont ac- coler au monde urbain c’est à dire à la ville. Téléchargé par Thao Nguyen (courrier.thaonguyen@gmail.com) lOMoARcPSD|3128034 4 sur 68 Histoire des idées Jeudi 15 Septembre Politiques Semestre 5 Les révolutionnaires estiment que la commune, la ville, est le prolongement naturel des citoyens, c’est le uploads/Politique/ cours-histoire-des-idees-politiques.pdf

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