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En explorant une politique publique, on croisera en effet une myriade d’acteurs, individuels ou collectifs (élu·e·s, fonctionnaires, organisations transnationales, groupes d’intérêts économiques, associations, intellectuel·le·s, etc.), dont les logiques de mobilisation, de coalition ou d’affrontement nourrissent les processus de construction des problèmes publics, de décision ou encore de mise en œuvre. C’est d’ailleurs en partie en insistant sur la logique de co-construction des politiques publiques par une multitude d’acteurs en interaction que le terme « sociologie [politique] de l’action publique » (Hassenteufel, 2011) s’est peu à peu substitué à celui d’« analyse des politiques publiques », qui renvoyait principalement au rôle de l’État, de son administration et de sa capa- cité à réguler la société. Pour autant, si tous les spécialistes de la discipline se rejoignent désormais sur le constat empirique selon lequel l’État n’est pas le seul acteur pertinent de l’action publique, ils se distinguent, voire s’opposent, sur plusieurs enjeux : le repérage, la catégorisation et la hiérarchisation de ces acteurs ; leur pertinence en tant que variable explicative des changements opérés dans l’action publique ; la manière d’analyser et de modéliser le comportement des acteurs, saisi depuis leurs intérêts, leurs croyances ou encore leurs dispositions sociales. © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) Les acteurs, enjeu théorique et enjeu de méthode Empruntant à la sociologie des organisations, le terme « acteur » induit l’idée d’un engagement délibéré, conscient et plus ou moins rationnel, dans la production de l’action publique, alors que celui d’« agent » renvoie davantage au poids des structures et des institu- tions dans les comportements individuels et collectifs. Les acteurs, tout en étant déterminés par le cadre institutionnel et leurs disposi- tions sociales, n’en gardent pas moins la possibilité d’adopter des comportements stratégiques, qui constituent alors un objet d’étude à part entière. C’est précisément autour de cet enjeu qu’est généralement iden- tifiée l’une des spécificités de l’analyse des politiques publiques « à la française », notamment par rapport aux travaux nord-américains. Cette approche repose principalement sur une sociologie compré- hensive des acteurs, et sur la mise en cause quasi unanime de leur rationalité (Ledoux et Pollard, 2015). À l’instar des travaux de Pierre Muller étudiant la manière dont les acteurs, par leur contribution aux politiques publiques, construisent et expriment un « rapport au monde », elle accorde une attention au sens que les acteurs donnent à leur action. Cette perspective explique en partie la place centrale qu’occupent les entretiens avec les acteurs, dans les démarches méthodologiques de la discipline (Pinson et Sala Pala, 2007). On trouvera toutefois dans la littérature scientifique de grandes variations quant à la manière d’étudier les acteurs, en fonction de leur « modélisation ». Les déclinaisons multiples de la théorie du choix rationnel proposent par exemple d’emprunter à la microéco- nomie la figure de l’homo œconomicus pour étudier le comportement des acteurs « réels » de l’action publique : grâce à cette figure, l’ana- lyste tente d’isoler, chez chaque acteur, les calculs stratégiques coûts/ bénéfices, les anticipations du comportement des autres selon le degré d’interdépendance ou l’exploitation des marges de manœuvre. Ces comportements « rationnels » sont considérés comme des facteurs explicatifs de l’évolution d’une politique publique, quand bien même les décisions prises peuvent sembler absurdes (Morel, 2002). 30 Dictionnaire des politiques publiques © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) Inversement, les travaux inspirés de l’institutionnalisme sociologique proposent d’étudier la part d’incorporation et de reproduction qui conditionne le comportement des acteurs. Ces derniers sont analysés comme le résultat d’un « formatage » institutionnel. Leur comporte- ment et leurs relations sont explicables par les croyances et repré- sentations du monde dont ils disposent (au sens des dispositions sociales). L’action publique est donc moins tributaire des jeux stra- tégiques que d’un chaos organisé (Cohen, March et Olsen, 1972) dans lequel les acteurs combinent plus ou moins aléatoirement leurs représentations des problèmes et des solutions. Le repérage des acteurs, sous l’influence des séquences ? Dans le travail de construction, puis d’analyse, de son objet de recherche, chaque chercheur ou chercheuse ne manque pas de mobi- liser des catégories d’acteurs préétablies, qui prennent souvent la forme de couples antinomiques : acteurs individuels/collectifs, publics/privés, nationaux/transnationaux, étatiques/non étatiques, etc. Le nombre de ces catégories ainsi que leurs délimitations parfois aléatoires illustrent toute l’ambition de l’objectif consistant à identi- fier les acteurs pertinents d’une politique publique. Dans un premier temps, ce repérage des acteurs fut largement lié au contexte de déve- loppement de la discipline dans les décennies 1950 et 1960 : celui des policy sciences, puis de la policy analysis. Ce contexte nourrit une vision à la fois très hiérarchisée, généralement stato-centrée et influencée par l’approche séquentielle de l’action publique. Les acteurs ont donc souvent été étudiés à l’aulne des séquences, dans lesquelles ils étaient présumés intervenir principalement. Il est notamment marqué par une attention particulière au pro- cessus de décision, et aux acteurs politiques et administratifs, dont l’influence serait la plus forte dans cette séquence. On la retrouve par exemple dans la notion de « milieu central décisionnel » utilisée par Catherine Grémion à propos de la réforme administrative territoriale de 1964, pour caractériser la diversité des acteurs et intérêts en pré- sence au sein de l’État qui, bien qu’appartenant au même champ Acteurs 31 © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) politico-administratif, n’en sont pas moins concurrents (Grémion, 1979). Les « cercles de la décision » identifiés par Pierre Muller ren- voient également à cette logique, puisqu’ils dessinent quatre cercles concentriques, dont les plus éloignés du centre sont aussi les moins influents sur les politiques publiques (Muller, 2013). Le premier cercle, comprenant le président de la République, le Premier ministre (chacun avec son entourage), ainsi que le ministère des Finances, prend les décisions les plus importantes qui engagent collectivement le pays. Le deuxième cercle, constitué des administrations sectorielles, procède aux ajustements, par secteur, de ces engagements politiques plus généraux. Dans le troisième cercle figurent les acteurs extérieurs à l’État (syndicats, groupes d’intérêt, organisations professionnelles). Enfin, le quatrième cercle comprend les organes juridiques ou poli- tiques (Parlement, Conseil d’État, Conseil constitutionnel, Cour des comptes), dont l’influence sur l’action publique est variable selon le contexte. En ce qu’ils exercent des fonctions dirigeantes et se situent au sommet de la hiérarchie administrative, les hauts fonctionnaires ont alors été particulièrement étudiés, notamment pour montrer que leur position d’interface avec les responsables politiques leur permettait d’exercer une influence sur ces derniers et de se dégager d’impor- tantes marges d’autonomie (Genieys, 2007). Par les positions supé- rieures qu’ils occupent, mais aussi les ressources dont ils disposent, leur expertise et leurs réseaux qui en font souvent des acteurs mul- tipositionnels, ils participent directement à la construction des choix politiques, à l’élaboration des politiques publiques et, plus générale- ment, à la décision politique. Les agents de l’administration, dits « de terrain », ont quant à eux surtout été pris en compte dans les travaux centrés sur la mise en œuvre des programmes d’action publique, permettant de démontrer que cette séquence ne se résumait pas à une simple application des décisions, « au bas de l’échelle ». Michael Lipsky a, de ce point de vue, montré combien l’étude du rôle joué par les street-level bureau- crats (les « bureaucrates au niveau de la rue ») se révélait essentielle pour analyser l’action publique (Lipsky, 1980). Les street-level 32 Dictionnaire des politiques publiques © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) © Presses de Sciences Po | Téléchargé le 16/11/2020 sur www.cairn.info via Université de Lausanne (IP: 196.65.212.13) bureaucrats, à l’instar des policier·ère·s ou encore des professeur·e·s des écoles, disposent en effet d’une marge de manœuvre conséquente en matière d’application des règlements encadrant leurs actions. En premier lieu, parce que les situations humaines et sociales auxquelles ils sont confrontés sont parfois si complexes qu’elles ne sauraient être enfermées dans un format strictement technique et bureaucratique. En second lieu, parce qu’ils disposent d’une expérience « uploads/Politique/act-eurs.pdf

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