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r Maurice Rajsfus L DANS LA COLlABORATION L' U.G.I.F. 1941-1944 Préface de Pierre Vidal-Naquet Madame Emplo;,60 de J.'u .. .0.1.P. Ay dnll p••• zt_.. lnqutit" ,nu qu11lllé dr. Juif t"l 11,rr• 1u1u ea dehors d fvtntutllu 1111'-\UrN d'Jnt11nemcnl, Cc.Ile protection "'••ltnd à u f•mtllt drmeur■nl avec 1111. e U1lllmallon ttt •tlott du AnlOrilb De 1941 à 1944, certains notables juifs français ont-ils servi la politique de Vichy ? Ont-ils facilité la politique d'extermination conduite par les nazis ? Ces deux questions trouvent une réponse dans ce livre dont l'auteur, alors adolescent, a vécu cette période drama tique qui devait voir ces notables « bienfaisants.- parti ciper à la mise en place d'une organisation (l'UGIF), qui permettra l'intensification de la répression antijuive. Au nom de la politique du moindre mal, les dirigeants de l'UGIF vont accepter la loi raciste et appliquer les directives de Vichy. Pendant ces dures années de l'occu pation, ce sera la recherche constante du compromis tant avec le régime de Pétain qu'avec· les Autorités nazies. Pour ces légalistes, la loi ne devra jamais être remise en cause. Cette politique dont le but essentiel était d'çviter que la répression ne frappe les juifs frM çais permettra, dans un premier temps, d'isoler les Juifs étrangers et de mieux les désigner aux coups des nazis et de la police française. Par la suite, cette attitude ira jusqu'à la collaboration active, pour certains, sans pour autant protéger les principaux animateurs de cette orga nisation qui seront, à leur tour, arrêtés et déportés. Après la « Libération », l'affaire sera étouffée et le procès public évité. Un jury d'honneur sera pourtant constitué mais il se réunira à huis clos et ses conclusions ne seront jamais connues. Près de quarante ans après ces événements, il n'est que temps de rouvrir le dossier de l'UGIF : non pour juger 1es J:mmmes mais surtout pour tenter de comprendre leur motivation. Maurice RAJSFUS, journaliste, est né en 1928 de parents juifs polonais morts en déportation à Auschwitz. Il avait qua torze ans à l'époque des faits. ( Atelier Pascal Verckcn ) Diffusion Maspero/ CDE-SODIS 1 Maurice Rajsfus D ·LA 11' COLLABORATION 11 L'U.&.I.F. 1941-1944 ·cJJ Préface de il Pierre Vidal-Naquet Ma.dame .. r- Emplovêe de ....... --• • - . - J ........................................... .l.! .. U .•. G .•. I •. F ...................................... ne doit pns être lnqutlté en s quallll de Jt,if et sera tenu en dehors d ventuelles mesure5 cl'internement. Cette protection s'c'•tend à sa famille demeurant avec lui. J.11 1·é ·arte de Létitimatlo·n est robatiori des Autontn Copyrigth by E. D. I. Paris 1980 Etudes et Documentation Internationales ISBN 2-851-39057-0 Maurice RAJSFUS DES JUIFS dans la COLLABORATION L'UGIF (1941-1944) précédé d'une courte étude sur les Juifs de France en 1939 Préface de Pierre VIDAL-N AQQET .... // J Paris 1980 ÉTUDES ET DOCUMENTATION INTERNATIONALES « ... Rétrospectivement, il ap paraît très clairement que seul un refus total de collaboration de la part des Juifs aurait pu contraindre Hitler à une solution différente. Cette conclusion n'est pas une condamna tion des Juifs morts ou vivants mais une constatation empirique de l'his toire. Le nier ou l'ignorer, c'est ris quer d'ouvrir la voie à l'extermina tion d'autres races ou d'autres grou pes minoritaires ... " Bruno BETTELHEIM, dans Survivre. « ... La collusion avec les Alle mands des notables juifs constituant le Judenrat est un fait connu qui se comprend aisément : en tous temps, en tous pays - à de rares excep tions près - les notables collaborent avec les vainqueurs affaire de classe ... » Simone DE BEAUVOIR Préface à Tréblinka de J. F. STEINER. A la mt!moire de mon père et de ma mère livrés aux assassins nazis, en 1942, par la police française. PRÉFACE LA CORDE ET LE PENDU par Pierre VIDAL-NAQ!IET Le livre de Maurice Rajsfus n'est pas de ceux qu'on se « réjouisse » de présenter au public. Dès le moment où son auteur - que je ne connaissais pas - m'a donné le titre de \'On ouvrage, Des Juifs dans la collaboration et son sujet : « L'Union générale des Israélites de France », l'UGIF, il m'a paru clair qu'il allait au devant de risques terribles et pas seulement celui d'être mal compris, celui au contraire d'être trop hien compris; c'est dans la mesure où il s'agit d'un ouvrage non gratuitement injurieux mais compromettant, au sens fort du terme, que j'ai accepté - en dépit de certaines divergences sur lesquelles je reviendrai - d'écrire quelques pages au seuil de .ion ouvrage. La loi du 29 novembre 1941 a donc créé dans les deux ::.ones de la France d'alors, une « Union » qui était censée représenter face aux pouvoirs publics - c'est-à-dire les occupants nazis en zone nord et le gouvernement de Vichy dans les deux zones - l'ensemble de ceux, français ou étrangers, <tu'on appelait les « Juifs ». Le fait lui-même n'est pas original. Partout où s'établissait leur pouvoir, les nazis ont créé de tels organismes : ce fut le Judenrat (Conseil Juif) à Varsovie, dont le premier président, l'ingénieur Adam Czerniakow se suicida le 23 juillet 1942, lorsqu'il eut compris que ce Conseil était un instrument de la machine exterminatrice, ce fut le Joodsche Raad de Hollande et l'Association des Juifs de Belgique à Bruxelles. Ce qui distingue cependant l'UGIF de ses associa tions-sœurs, si l'on peut dire, est qu'elle fut créée, après de longues négociations où intervinrent aussi bien les notables juifs que les nazis, par un texte français publié au Journal Officiel. /,ors de son procès, en décembre 1947, Xavier Vallat put présenter à bon d,:oit l'UGIF comme sa fille. Cet étrange « éta blissement public », qui ne disposait pourtant que de ressources privées, devait fonctionner jusqu'à la Libération de 1944, date à laquelle son dernier président, Georges Edinger, fut incarcéré 10 DES JUIFS DANS LA COLLABORATION à Drancy par les hommes de la Résistance juive. Etrange « fonctionnement » pourtant que celui d'un organisme dont les instances dirigeantes ont vécu dans la menace très réelle et très effective de la déportation à Auschwitz. Le plus connu de ces dirigeants, André Baur, devait aussi disparaître en 1943. Les hommes de la Résistance n'ont guère eu de doute sur ce que représentait l'UGIF : les nombreux tracts et journaux clandestins que cite Maurice Rajsfus le prouvent abondamment ils ont perçu l'UGIF comme une des formes du piège dans lequel les nazis ont enfermé les Juifs et ses dirigeants comme des « Collaborateurs » auxquels des comptes devraient être demandés après la Libération. De fait, lors de l'arrestation symbolique de G. Edinger, de tels comptes ne furent pas exigés, ni l'accusation ni la défense n'eurent la possibilité de s'exprimer pleinement. Des plaidoyers furent rédigés, dont fait largement et honnêtement part l'auteur de ce livre, ils ne furent pas publiés. Les archives de l'UG!F demeurèrent pratiquement inviolées au Centre de documentation juive contemporaine. Ce livre est le premier ouvrage à en avoir entrepris l'exploitation systématique. Entre-temps, l'opinion avait évolué. En témoignent par exemple ces phrases de Georges Wellers dans son beau livre, L'Etoile jaune à l'heure de Vichy (1) : « Il est légitime de se demander si, en 1941, il fallait obéir aux ordres et fonder cette organisation. A l'époque, je n'hésitais pas à prendre catégori quement une position hostile mais, pendant les années de ma détention, j'eus connaissance d'un nombre considérable de cas où l'UGIF avait agi avec courage et abnégation en faveur des gens traqués, sans moyens et qui autrement eussent été irrémé diablement perdus. Il est très regrettable qu'après la Libération une enquête honnête et sérieuse n'ait pas été faite, pour tirer au clair le rôle de l'UGIF pendant ces quatre années de persé cution féroce, mais aujourd'hui je ne suis pas absolument sûr que ce rôle ait été réellement favorable aux Allemands. » Maurice Rajsfus a voulu mener à bien cette « enquête honnête et sérieuse » que réclamait Georges W ellers, et ses conclusions sont, c'est le moins qu'on puisse dire, beaucoup moins optimistes que celles, anticipées, de Georges Wellers. Elles rejoignent dans le cas particulier de la France, les conclu- (1) Georges WELLERS, L'Etoile jaune à l'heure de Vichy, de Drancy à Auschwitz, Paris, Fayard, 1973, pages 57-58. Les expressions soulignées le sont par moi. PRÉFACE ,·ions générales qu'avaient déjà tirées Raul Hilberg ou Hannah Arendt : La politique hitlérienne d'extermination a été facilitée par la coopération d'une fraction des Juifs - les notables sin gulièrement - à leur propre destruction (2). Savoir si un autre comportement aurait été possible et efficace est une hypothèse d'école : en tout état de cause, la France n'était pas le Danemark et il n'était pas possible d'em harquer en une seule nuit la quasi-totalité des Juifs pour les diriger sur la Suède. Du jour où les Allemands étaient à Paris et où les Juifs ne disparaissaient pas sous terre, il était inévitable qu'il y ait des « contacts » entre les bourreaux et leurs futures victimes; le tout est uploads/Politique/ des-juifs-dans-la-collaboration-l-x27-ugif-1941-1944-by-maurice-rajsfus.pdf
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- Publié le Oct 28, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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