Les déterminants du taux de change au Maroc : une étude empirique entre 1975 :

Les déterminants du taux de change au Maroc : une étude empirique entre 1975 : I et 2006 : III (Premier Draft) Proposé par : Abdelhamid El BOUHADI Faculté de Droit de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Marrakech. el_bouhadihamid@yahoo.fr Abdelkader ELKHIDER Faculté de Droit de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Marrakech. elkhider_99@yahoo.fr El Mustapha KCHIRID Faculté de Droit de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Marrakech. kch_mustapha@yahoo.fr Idriss EL ABBASSI Faculté de Droit de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Marrakech. idriss_elabbassi@yahoo.fr Résumé L’un des instruments les plus importants de la politique économique d’un pays ouvert sur l’extérieur, à l’heure actuelle, est le taux de change. Il est considéré aujourd’hui à la fois un moyen de régulation monétaire (une courroie de transmission « tampon ») et un outil par excellence de compétitivité extérieure d’un pays. Le Maroc compte adopter, d’ici fin 2009, un régime de change flottant. En effet, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir quel type de flottement dont il s’agira. Est-ce que le Maroc est prêt à adopter un tel régime, si bien entendu nous prenons en considération les facteurs économiques, techniques et institutionnels. A la lumière de ce constat, ce papier traitera de l’impact de la politique de change sur l’économie réelle au Maroc au travers d’un modèle empirique composite appelé « modèle de taux de change comportemental d’équilibre » (Behavioural Equilibrium Exchange Rate) développé par Clark et MacDonald (1997). Notre étude traite de l’efficacité de régime de change adopté par le Maroc et la capacité de Dirham à résister aux chocs de mésalignements et sa capacité à gérer le régime de change. Ayant utilisée la méthode de cointégration, le modèle à correction d’erreur et une analyse des chocs par la méthode de la décomposition de la variance, nos résultats confirment que la dynamique du taux de change au Maroc est déterminée par des variables telles que les termes de l’échange, les réserves de change, les créances à l’étranger et la dette extérieure. De même, en termes de fluctuations à court terme du taux de change et d’analyse des chocs, la dynamique de l’offre et de la demande du dirham semble déterminante. Mots-clés : Politique de change ; régime de change ; efficacité ; chocs de mésalignements ; cointégration ; stabilité ; dirham marocain. 1 The Exchange Rate Determinants in Morocco: An Empirical Investigation Abstract: One of the most important instruments of economic policy of the opened countries is the exchange rate. It is considered both a mean of monetary regulation and a tool of outside competitiveness. Morocco plans to adopt the floating exchange rate regime, in the end of 2009. Indeed, the question which arises today is to know what type of floating exchange rate regime will be applied. Under the economic, technical and institutional factors, we ask if Morocco is ready and able to adopt this regime. In the light of this report, this paper will deal with the impact of the exchange rate policy on the real economy in Morocco through an empirical model called « The Behavioural Equilibrium Exchange Rate » supported by Clark and MacDonald (1997). Firstly, our investigation deals with the efficiency of exchange rate policy adopted by Morocco, secondly, it deals with the capacity of Dirham to resist to the shocks caused by the mis-alignments and finely, with the Moroccan monetary authorities’ capacity to manage the existing exchange regime. Under using the cointegration method, the error correction model and the analysis of the shocks by using the method of the decomposition of variance, our results confirm that the dynamics of the exchange rate in Morocco is determined by the variables such as the terms of trade, the foreign assets and the foreign debt. Similarly, in terms of short-term fluctuations in the exchange rate and in the analysis of the shocks, the supply and demand dynamics the dirham seems determining. Keywords: Exchange Rate Policy; Exchange Rate regime; efficiency; shocks and mis- alignments; Cointegration Tests; Stability; Moroccan Dirham. JEL-Classification: F40, F47, C22, C52 1. Introduction Le processus, non achevé, de libéralisation financière au Maroc a touché aussi bien le comportement des acteurs que les techniques mises à leur disposition au cours de leur intervention ainsi que les marchés de capitaux1. Sur le plan de la finance internationale, ce processus de réforme a induit des évolutions positives quant au fonctionnement du marché de change, qui a vu le jour en 1996. L’objectif des autorités monétaires marocaines est d’améliorer l’efficacité de leur politique de change dans un double objectif bien sûr : améliorer la compétitivité de l’économie nationale et surtout de rendre stable la monnaie nationale et réduire les fluctuations et de facto le risque de change. Cette politique de prudence, dans le cadre, bien entendu, de régime de change fixe, n’a pas pu escompté tous les objectifs espérés. Le souci majeur des autorités monétaires marocaines reste a fortiori d’éviter une dévaluation du dirham, dans une atmosphère d’ouverture économique tout en maintenant sa position concurrentielle, d’au moins sur les marchés traditionnels. A l’opposé de la Tunisie, qui a opté, dès 1986, pour un régime basé sur le flottement géré 1 En se référant aux huit nouvelles mesures prônées par les autorités monétaires marocaines concernant la position de change, nous constatons un assouplissement important et une libéralisation accentuée. 2 et de l’Egypte qui a opté, depuis 2000 pour un régime de flottement généralisé ou pur ou encore accentué, le Maroc a maintenu le choix, historique et traditionnel d’un ancrage à un panier dominé par deux devises clés que sont l’euro et le dollar2. Le mérite de cet ancrage à un panier de devises sur les marchés de change internationaux est de conforter la politique de lutte contre l’inflation et d’éviter l’inflation importée qui peut être endossée aux deux régimes extrêmes (le flottement pur et l’ancrage à une seule devise-clé). Le Maroc, depuis l’instauration de l’euro, a bénéficié d’un avantage substantiel dû à l’amélioration de la valeur de l’euro face au dollar, dans la mesure où le fardeau de la dette extérieure s’est nettement amélioré. La dette est libellée et payable en dollar. De même, les importations du pétrole exprimées en dollar donnent un léger avantage au profit du Maroc, vu que la valeur de l’euro s’est amplement appréciée face au dollar et vu aussi que les recettes des exportations marocaines, les transferts des MRE, les recettes touristiques sont très majoritairement en provenance de la zone euro. En revanche, n’est-il pas dangereux, surtout dans un cadre de croissance et c’est là le paradoxe majeur, que ce type de régime basé sur l’ancrage à un panier n’aboutit pas enfin de compte à une surévaluation de la monnaie nationale accompagnée d’un renchérissement inflationniste ?. Notre objectif dans cet article est d’étudier les liens de stabilité qui peuvent exister entre le taux de change et quelques autres variables réelles et financières, à savoir l’inflation, les termes de l’échange, les réserves de change, les créances sur l’étranger, le taux d’escompte, etc. L’objectif final est de juger de l’efficacité de la politique de change au Maroc en se basant sur une étude allant de 1975-2007. Notre travail se place dans une perspective purement économétrique. Les données sont trimestrielles, elles sont issues de la base de données de IFS du FMI et des rapports de Bank Al-Maghrib. Notre article s’articule autour des points suivants : nous commençons d’abord par un aperçu sur l’évolution de la politique de change au Maroc depuis le début des années 1970, puis une présentation sommaire récente de l’économie marocaine en s’attachant à définir ses nouveaux contours à l’instar bien entendu de son ouverture (une dizaine de signatures de zones de libre-échange), puis nous présenterons une esquisse sur les fondements théoriques du taux de change comportemental ; nous effectuerons par la suite une étude préalable sur les données en utilisant des tests DF, ADF et PP, d’enchaîner par un quatrième point relatif à l’étude de la stabilité de taux de change avant de finir par la conclusion qui présentera en filigrane les principaux résultats obtenus de notre travail. 2. Evolution de la politique de change au Maroc depuis le début des années 1970 Le taux de change joue un rôle primordial dans le développement économique d’un pays. Comme le souligne Guillaumont Jeanneny S., « ils conditionnent la façon dont s’équilibrent les comptes externes (…) comme ils conditionnent les possibilités de développement »3. En effet, les pays en développement (le Maroc en fait partie) ont été amené à recourir à la politique de taux de change ajustable en tant que l’un des instruments de la politique de redressement de leurs économies et ce depuis les années 1980. Auparavant, la politique du taux de change d’un bon nombre de pays en développement était moins flexible et moins favorable au développement du commerce (surévaluation des monnaies africaines 2 Les pondérations des devises retenues ont été dévoilées au public dans le rapport de Bank Al-Maghrib de 2006. L’euro a pour pondération 2/3 et le dollar 1/3. 3 Guillaumont Jeanneny S., L’importance du taux de change dans le Tiers-monde, Economica, 1987. 3 de 75% entre 1974-1984, uploads/Politique/ determinants-des-taux-de-change-au-maroc.pdf

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