Contrôle continu 2 – Analyse des fluctuations Sujet : La politique monétaire pe

Contrôle continu 2 – Analyse des fluctuations Sujet : La politique monétaire peut-elle affecter les fluctuations de l'activité économique ? Le rôle de la politique monétaire est une problématique fondamentale dans l’étude des fluctuations de l’activité économique. Certains courants ont redonné un rôle majeur aux interventions publiques dans l’économie via ce type de politique alors que d’autres l’ont perçu comme inefficace sous certaines hypothèses. Nous allons voir dans ce développement quelles sont les principaux courants théoriques qui soutiennent l’efficacité de la politique monétaire dans l’explications des fluctuations. I. La distinction temporelle selon le monétarisme Friedman est l’un des principaux acteurs dans le courant monétariste, courant qui a marqué un tournant dans la macroéconomie puisqu’il s’inscrit comme la première remise en cause du Keynésianisme et de la courbe de Phillips dans les années 1960. Nous rappelons que la courbe de Phillips est une relation négative entre le taux d’inflation et le taux de chômage dans une économie. On assiste en effet à une remise en cause aussi bien théorique qu’empirique avec l’épisode de stagflation. Ce courant ajoute à la courbe de Phillips transformée une distinction entre les effets de court-terme et les effets de long-terme, ce qui donne lieu à la courbe de Phillips augmentée des anticipations. Ces anticipations en question sont dites adaptatives ; en effet on considère ici que les agents font des anticipations basées sur les réalisations passées et sur les erreurs de prévision de la période précédente. C’est pourquoi, Friedman valide l’arbitrage à court-terme puisque suite à une politique monétaire de relance, les prix augmentent rapidement et ne laisse pas le temps aux agents de négocier leur salaire nominal à la période précédente pour compenser cette hausse. De ce fait, le salaire réel baisse, ce qui se traduit par une hausse de la demande de travail et donc une baisse du chômage. Finalement, cette situation à court-terme traduit en effet une inflation élevée et un taux de chômage faible. Or, le mécanisme est différent sur le long-terme avec l’hypothèse faite sur les anticipations adaptatives des travailleurs. En effet, il explique le mécanisme suivant : à long-terme les agents ont le temps de se rendre compte de la différence entre le salaire réel effectif et le salaire réel anticipé, ils prennent conscience de leur baisse de pouvoir d’achat. C’est pourquoi pour compenser cela, d’après leurs anticipations ils négocient à la hausse leur salaire nominaux. De ce fait, la demande de travail baisse car le court supporté par les entreprises réaugmente, donc le chômage s’élève et retourne à son niveau initial. La situation est telle qu’il y a une inflation élevée et un chômage élevé en simultané. In fine, ce sont bien les anticipations adaptatives qui rendent l’arbitrage et donc la politique monétaire invalide à long terme. La courbe de Phillips est ainsi verticale à long terme. Friedman insiste sur la présence d’un chômage naturel qui ne peut dévier indéfiniment de son niveau car c’est une composante structurelle de l’économie indépendante de la conjoncture de celle-ci. II. Le caractère non anticipé dans la Nouvelle économie classique La Nouvelle économie classique principalement menée par les travaux de Lucas va introduire de nouvelles hypothèses qui vont-elles aussi considérer la politique monétaire. Il y a l’introduction de l’hypothèse d’information imparfaite (développée par Phelps) qui sous- entend que les agents ne connaissent pas le niveau général des prix et qu’ils doivent donc l’anticiper, à travers cette fois-ci des anticipations rationnelles (développée par Muth). Elles se définissent comme des anticipations formées par les agents selon les valeurs futures des variables en faisant le meilleur usage possible de l’information disponible. La politique monétaire est perçue ici comme efficace seulement s’il y a une partie de l’offre de monnaie qui n’est pas anticipée par les agents. En effet, supposons que la politique soit anticipée par les agents, ces-derniers attribuent l’augmentation de leurs prix à la hausse de la masse monétaire et n’augmente donc pas la production. Dans ce cas précédent, la politique monétaire n’a pas d’effet réel qui est neutralisé par les anticipations rationnelles. Cependant, si la politique n’est pas totalement anticipée, admettons que le niveau effectif de la masse monétaire est finalement plus élevé que celui annoncé, un effet de surprise est alors observé chez les producteurs. Voyant le prix de leur bien augmenter, ils vont augmenter leur prix relatif et donc augmenter leur production. La production effective s’écarte ainsi de sa production d’équilibre. Plus le niveau des prix s’éloigne de sa valeur anticipée plus cet écart augmente. C’est la fonction d’offre de Lucas. En conclusion, Lucas attribue un rôle pour la politique monétaire dans son modèle dès lors que celle-ci présente un aspect non anticipé, ce qui va modifier le comportement des agents. Nous rappelons que l’un des apports fondamental de Lucas est justement cette explication micro-fondée, autrement dit toute variation macroéconomique résulte des décisions individuelles optimales agrégées. Dans le prolongement, le principe d’invariance sous-entend que la Banque Centrale a donc tout intérêt à ne pas respecter ses engagements pour surprendre les agents. Le principe d’incohérence temporelle quant à lui remet en cause complètement le rôle de la politique monétaire en discutant l’optimalité d’une politique au cours des périodes. III. La politique monétaire dans la Nouvelle économie keynésienne Ce courant de synthèse va s’appuyer sur des éléments de la Nouvelle économie classique de la théorie des cycles réels et surtout d’un héritage de la macroéconomie keynésienne. C’est en quelque sorte le modèle de Keynes remis à jour avec des micro- fondations et les anticipations rationnelles des autres courants suivants. C’est pourquoi le cadre diffère de ce que nous avons évoqué précédemment. Il s’agit d’une situation en concurrence monopolistique (qui relâche donc la concurrence pure et parfaite) qui présente donc des imperfections de marché dues à des rigidités nominales notamment. De ce fait, les firmes ajustent leurs quantités (et non leurs prix) après une hausse de l’offre de monnaie et donc une hausse de la demande, la politique monétaire a donc bien un impact sur les variables réelles. C’est en effet l’hypothèse de rigidité nominale qui redonne un rôle à la politique monétaire sur les fluctuations car sans celle-ci l’ajustement se ferait par les prix et la production resterait inchangée. Ce courant va chercher à expliquer les micro-fondements de ces rigidités nominales, centrales dans le modèle. On insiste ici sur la non-neutralité de la monnaie. In fine, L’équation de détermination du prix en présence de rigidités à la Calvo, résultat du programme de minimisation des coûts de l’entreprise sert de point de départ à l’obtention de la courbe de Phillips « Nouvelle Keynésienne ». Ce courant adopte ainsi une vision plus large des sources de fluctuations économiques qui peuvent être réelles (comme la productivité globale des facteurs énoncée dans la TCR) et monétaire. Nous avons vu que le rôle de politique monétaire n’admet pas de consensus absolu. Son explication diffère selon les modèles et les hypothèses sous-jacentes. L’un des courants qui s’y oppose formellement est la théorie des cycles réels qui considère que l’essentiel des fluctuations économiques s’explique par des chocs exogène réel tel que les chocs technologiques. uploads/Politique/ exemple-bonne-copie-2021-2.pdf

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