Hassan Rachik Mohamed Sghir Janjar Légitimation politique et sacralité royale N
Hassan Rachik Mohamed Sghir Janjar Légitimation politique et sacralité royale N° 18 2 0 1 2 Avertissement : les informations contenues et les opinions exprimées dans ces textes n’engagent que leurs auteurs. Collection «Les cahiers bleus» N° 18 - 2012 Disponible par abonnement Dépôt légal : 2012 MO 3237 ISBN : 1113-8823 Reproduction interdite sans avis préalable prochainement : « La responsabilité des gouvernants dans la nouvelle constitution » Sommaire Le Cercle d’Analyse Politique……………………………..1 Présentation…………………………………………………..…3 Légitimation politique et sacralité royale par Hassan Rachik……….……………………..…………………7 Commentaire de Mohamed Sghir Janjar……………………………………….41 Publications……………………………………………..…….49 Aucune entrée de table des matières n'a été trouvée. Les cahiers bleus n°18 Légitimation et sacralité Royale Le Cercle d’Analyse Politique 1 Le Cercle d’Analyse Politique Le Cercle d’Analyse Politique (CAP) est un espace créé en Juin 2001, à l’initiative conjointe de la Fondation Abderrahim Bouabid et la Fondation Friedrich Ebert. Composé d’un cercle restreint de chercheurs marocains, cet espace de réflexion collective s’attache en priorité à (re)-formuler les interrogations que suggère une lecture critique et distanciée de sujets politiques. Le débat interne porte sur la discussion de la note de travail préparée par un membre, et de deux Commentaires critiques qui l’accompagnent. Les échanges, auxquels prennent part l’ensemble des membres font l’objet d’une présentation et d’une synthèse qui complètent la note de travail. Le tout rassemblé compose la présente publication appelée «Les cahiers bleus». Au plan méthodologique, le parti pris qui commande le choix des sujets et le traitement qui leur est réservé, dérive du regard que nous nous efforçons de porter sur l’actualité : un sujet d’actualité qui fait débat, nous interpelle en ce qu’il fait fond sur des questions lourdes qu’il nous appartient de mettre au jour et d’expliciter. Inversement, soulever d’emblée des thèmes de fond, dont l’examen entre en résonance et éclaire autrement l'actualité immédiate. Kristina BIRKE Anas Chaoui Les cahiers bleus n°18 Légitimation et sacralité Royale Le Cercle d’Analyse Politique 2 Les Membres du Cercle • Belal Youssef – Chercheur à l’IURS. • Bouabid Ali – Enseignant chercheur, et Directeur de la publication. • Bourquia Rahma – Présidente de l’Université de Mohammedia. • Darif Mohamed – Professeur à la Faculté de Droit de Mohammedia. • Errarhib Mourad – Fondation Friedrich Ebert. • El Ayadi Mohamed – Professeur à la Faculté des Lettres de Casablanca. • El Messaoudi Amina – Professeur à la Faculté de Droit de Rabat. • El Moudden Abdelhay – Professeur à la Faculté de Droit de Rabat. • Filali Meknassi Rachid - Professeur à la Faculté de Droit de Rabat. • Jaïdi Larabi – Professeur chercheur, Faculté de Droit de Rabat. • Laarissa Mustapha – Professeur à la Faculté des Lettres de Marrakech. • Rachik Hassan – Professeur à la Faculté de Droit de Casablanca. • Tozy Mohamed – Professeur à la Faculté de Droit de Casablanca. Les cahiers bleus n°18 Légitimation et sacralité Royale Le Cercle d’Analyse Politique 3 Présentation En abordant la question du sacré dans l’une de ses incarnations majeures, à savoir le pouvoir royal au Maroc, Hassan Rachik nous offre dans sa note de travail, une lecture des lignes de forces du processus de sécularisation du pouvoir au Maroc et de ses déplacements au gré des circonstances historiques. S’installant d’emblée dans le registre de la connaissance qui participe de l’intelligence d’un domaine, la posture de Rachik est ici résolument celle du chercheur anthropologue qui, sur la base d’une approche empirique s’efforce d’éclairer la nature évolutive et ambivalente des rapports entre la « légitimation politique et la sacralité royale ». A rebours des démarches qui s’efforcent de faire rentrer les faits dans des cadres conceptuels prédéterminés, H Rachiq procède à l’inverse en étayant une construction théorique sur un travail de repérage solidement documenté par des faits sociaux et politiques jugés significatifs. La notion de sacralité n’a de sens à ses yeux que rapportée aux usages multiples dont elle est susceptible, et non à une définition préalable qui en figerait la capacité explicative. Ainsi l’auteur s’attache à traquer patiemment ses usages et manifestations dans le temps, en focalisant son attention sur des moments historiques où se cristallisent les enjeux et « les dimensions idéologiques et pratiques du rapport entre la politique et la sacralité ». C’est dire d’emblée l’intérêt et la richesse de ce parti pris méthodologique au plan de son apport heuristique et au regard de la description et de « l’analyse des conceptions de la sacralité royale ». De ce point de vue l’éclairage que nous procure l’auteur est précieux. Le fil rouge de son raisonnement s’étire dans le temps, sur la base d’une approche chronologique ordonnée autour de quatre séquences historiques, qui sont autant de moments où l’auteur croit débusquer les signes d’une inflexion dans le rapport du religieux au politique. En somme, la question revient pour l’auteur à repérer, sur fond de la dynamique de sécularisation à l’oeuvre, les formes de recomposition, les permanences et ruptures, les continuités et discontinuités dans la forme et les usages de la sacralité en politique. L’intelligibilité de ces logiques est placée sous le signe de la dialectique enchantement–désenchantement-réenchantement qui recoupe celle de sacralisation-désacralisation-resacralisation. Les cahiers bleus n°18 Légitimation et sacralité Royale Le Cercle d’Analyse Politique 4 La première séquence que l’auteur qualifie de « profusion du sacré », correspond au Maroc précolonial. Elle est marquée par un surinvestissement dans la dimension sacrée religieuse comme base du pouvoir. L’auteur nous rappelle que « la justification essentielle du sultanat, présenté par les juristes comme un imamat et califat, est essentiellement religieuse. Le sultan devait assurer le maintien du culte en assurant la sécurité, la paix et en luttant contre le désordre ». Mais pour aussitôt ajouter que déjà « la logique de l’action politique » et administrative était susceptible de relever d’un ordre non religieux. La seconde séquence est marquée par « le désenchantement du pouvoir du Sultan » qui, par le fait du protectorat, se voit dépouillé de ses attributs politiques. L’auteur pose ici très subtilement la question de savoir « que devient un Sultan dont la sacralité ne repose plus sur la force et la violence? Cette séquence est simultanément dominée par une entreprise de sécularisation et de désenchantement de la royauté portée par l’alliance entre cette dernière et le mouvement nationaliste contre le protectorat. La royauté en sortira plus politique que religieuse nous dit Rachik. En réenchantant le politique, pourrait-on dire, l’idéologie nationaliste à désenchanté la royauté. La troisième séquence est celle où la monarchie sous le règne d’Hassan II s’efforce de réenchanter sa légitimité politique au moyen d’un réinvestissement idéologique massif de la fonction sacrale de la religion afin de justifier l’absolutisme monarchique. Confrontée d’abord aux formes séculières de légitimation du pouvoir, portée par les partis issus du mouvement nationaliste, cette resacralisation acquerra une signification nouvelle avec l’irruption des idéologies islamistes dans le prolongement de la révolution iranienne. Enfin, la dernière séquence identifiée et construite par l’auteur correspond à l’avènement du règne de Mohamed VI. L’auteur y voit les signes d’une « sécularisation sans voix » qui se distinguerait par un recours au registre de légitimation religieuse moins fréquent (réservé aux situations d’exception ou de fortes tensions) et plus circonscrit à la sphère religieuse, nous dit Rachik. Et de conclure, en énonçant la « tendance lourde » d’une sécularisation inexorable du pouvoir monarchique au Maroc. Sghir Janjar, dont le commentaire porte pour l’essentiel sur cette période, croit voir avec l’auteur dans « la disparition de la sacralité royale sur le plan normatif », (entendons la dernière la réforme constitutionnelle de 2011) l’ultime indice de cette évolution. Les cahiers bleus n°18 Légitimation et sacralité Royale Le Cercle d’Analyse Politique 5 L’auteur achève son papier par des développements sur le concept de sécularisation, et renseigne et analyse les apports de la nouvelle constitution s’agissant du double rôle du roi, en qualité d’Amir mouminine et en qualité de chef de l’Etat. Le lecteur intéressé par ces sujets trouvera utilement matière à en approfondir la compréhension en se rapportant à la livraison n°17 des « cahiers bleus » intitulée « Islam et sécularité : Réformismes et enjeux géopolitiques ». Deux observations en forme de questionnements pour terminer cette mise en bouche. Au plan du recours au concept de sacré sur fond de sécularisation. Je ne sais, si la catégorie de sacré est l’objet d’un abus métaphorique permanent qui la placerait hors de la sphère religieuse, ou est-ce que cette dimension est indissociable de son substrat religieux ? Bref, y a-t-il un sens à parler de sécularisation du sacré, et donc de son redéploiement vers d’autres sphères hors de la sphère religieuse ? Cette question me semble mériter attention dès lors que la modernité politique s’est historiquement élaborée dans un rapport étroit et équivoque à la religion. En effet, la séparation de ces deux ordres s’est opérée au prix d’emprunts par le politique le plus émancipé, aux schèmes religieux. Tout en souscrivant à la démarche méthodologique de l’auteur, je me demande dans une autre perspective, dans quelles limites peut-on donc faire l’économie d’une définition du sacré ? Si le sacré est consubstantiel au social, uploads/Politique/ legitimation-politique-et-sacralite-royale-version-francaise.pdf
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- Publié le Jan 20, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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