« Femmes : Combats et débats Quel avenir pour le féminisme aujourd’hui ? » King
« Femmes : Combats et débats Quel avenir pour le féminisme aujourd’hui ? » Kinga Igloi Irène Favier 2 novembre 2005 Table des matières I Chronologie du statut de la femme en France 2 A Moyen Âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 B Époque moderne et premières revendications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 C Révolution française puis Code Civil napoléonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 D Le XIX` eme siècle progressiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 E XX` eme siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 F XXI` eme siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 II Histoire des combats féministes en France : 5 A De la révolution à la seconde guerre mondiale : Lutte pour les droits politiques . . . . 5 B Des Trente Glorieuses à nos jours : un nouveau terrain de combats . . . . . . . . . . . 7 IIIAux sources du féminisme contemporain 8 A Quelques théories fondatrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 B Les principaux courants actuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 IV Recherches actuelles : les gender studies 10 A Genèse du concept de genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 B « Brûler son soutien-gorge » ? Féminisme et gender studies face à la notion contro- versée de féminité : entre mythe à déconstruire et objet d’une quête individuelle et collective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1 Depuis Denis Diderot qui définissait la femme dans son Encyclopédie comme « la femelle de l’homme », la condition féminine a connu des évolutions spectaculaires. Les luttes menées pendant le XXe siècle sur le plan social, économique et politique font qu’on retrouve aujourd’hui les femmes hau- tement qualifiées, actives et autonomes. Mais malgré cette émancipation formidable, il suffit de jeter un coup d’œil à la répartition des tâches domestiques ou à la représentation politique pour voir que des inégalités perdurent. Le combat des femmes n’est donc toujours pas arrivé à son terme : comme le souligne l’historienne Michelle Perrot « les chemins qui mènent vers l’égalité sont interminables »... Ce dossier retrace le chemin parcouru par le mouvement des femmes au cours des siècles et essaye de montrer les enjeux des débats actuels. Les deux premières parties tracent une rétrospective historique et politique des combats des femmes. Les deux parties suivantes font le point sur les courants féministes contemporains et présentent les débats actuels sur les questions de genre ou « gender studies ». I Chronologie du statut de la femme en France (Dans toute cette partie les notations en italique renvoient aux reflux de la condition féminine) A Moyen Âge • La condition féminine est à peu près semblable dans toute la chrétienté. La répudiation est interdite et le divorce autorisé en trois cas : la stérilité, la consanguinité jusqu’au 7` eme degré ou l’ordination ultérieure d’un des époux. L’adultère est puni. De 1184 à 1680, l’Inquisition vise à éradiquer tous ceux et celles qui ne se soumettraient pas à leur roi ou à l’Eglise, elle ciblait particulièrement les femmes dont on n’était pas sûr qu’elles aient une âme. • 1405 - France : Christine de Pisan, première femme française de lettres à vivre de sa plume, dénonce dans sa Cité des Dames la misogynie des clercs et s’insurge contre les discriminations dont sont victimes les femmes. B Époque moderne et premières revendications • 1622 : Marie de Gournay, fille adoptive de Montaigne, réclame, dans son Égalité des hommes et des femmes, un meilleur accès à l’instruction pour toutes les femmes. Elle prend po- sition dans le débat naissant sur la place de la femme, soutenant que celle-ci n’est pas inférieure à l’homme par nature mais du fait de son éducation. • 1673 : le prêtre Poullain de la Barre dans l’Égalité des deux sexes soutient que la subordi- nation des femmes n’est pas fondée en nature et que l’influence de l’éducation est déterminante ; il propose l’ouverture de toutes les carrières aux femmes sans restriction. • Au XVIII` eme siècle, les premières femmes tiennent leurs salons. Ces petits comités essentielle- ment masculins se réunissent souvent sous la protection de femmes qui leur garantissent une certaine liberté. C’est dans le cadre de ces salons que les Lumières prennent leur essor en favorisant les libres débats. 2 • 1788-1789 : Convocation des États Généraux pour la 22` eme fois en 487 ans (première en 1302). Les femmes veuves ou nobles tenant fief prennent part au vote mais elles ne sont pas directement éligibles. Elles peuvent toutefois être représentées par une sorte de suppléant comme c’est le cas notamment dans les assemblées locales. Les femmes prennent également une part très active à la rédaction des cahiers de doléances. C Révolution française puis Code Civil napoléonien • 5 octobre 1789 : Marche des femmes de Paris à Versailles. Le roi est rapatrié à Paris. Michelet dira : « Les hommes prennent les Bastilles, les femmes prennent les rois ». • 1791 : ◦La loi laïcise le mariage qui devient un contrat entre les époux. ◦Olympe de Gouges réclame l’égalité politique entre hommes et femmes dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : « article 1. La femme naît libre et égale à l’homme en droits ». Elle est guillotinée deux ans plus tard, officiellement pour des écrits en faveur de Louis XVI. ◦Instauration du suffrage censitaire (environ 4,3 millions d’électeurs pour 40 000 personnes éligibles). Les femmes sont exclues du corps électoral. • 1792 : Le divorce est institué par la loi qui reconnaît par ailleurs l’égalité des époux, et le divorce par consentement mutuel. • 1793 : Instauration du suffrage « universel » ; les femmes sont toujours exclues de la citoyenneté au même titre que les mineurs, les domestiques, les aliénés et les religieux cloîtrés. • 1795 - France : les femmes sont exclues de la vie politique. • 1804 - France : instauration du Code Civil Napoléonien. Ce texte qui devient un modèle pour beaucoup d’autres pays européens, a eu de nombreuses conséquences néfastes sur le statut de la femme. Le Code Civil déclare la femme incapable juridiquement ; elle est placée sous l’autorité de son père puis de son mari (en revanche, la femme célibataire ou veuve jouit de la plénitude de ses capacités juridiques, droit de vote exclu). Tout au long du XIX` eme siècle le statut de la femme reste endigué par ce texte : ainsi, dans la plupart des pays européens la femme devra demander l’autorisation à son mari pour pouvoir exercer une profession (jusqu’en 1965 en France) et de nombreuses « obligations d’épouse » découleront de l’application du Code civil. Notamment, une femme ne pourra se présenter sans autorisation à un examen ou s’inscrire à l’université, elle ne pourra ouvrir de compte en banque, ni faire établir un passeport, passer son permis de conduire, se faire soigner dans un établissement hospitalier... D Le XIX` eme siècle progressiste • 1808 : Charles Fourier (1772-1837), à qui on attribue le terme de « féminisme », réclame le droit de vote des femmes et la liberté en amour. En parallèle, Claude-Henri de Saint-Simon plaide pour le droit de vote des femmes. Saint-Simon et Fourier sont considérés comme les précurseurs des socialistes. • 1816 : Restauration monarchique. Abolition du divorce. • uploads/Politique/ feminisme-evolution-en-france.pdf
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- Publié le Apv 12, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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