FORCES POLITIQUES COMPAREES par Daniel-Louis Seiler (Notes du cours en IEP d’Ai
FORCES POLITIQUES COMPAREES par Daniel-Louis Seiler (Notes du cours en IEP d’Aix-en-Provence) Par « force politique » on entend Parti Politique. Le terme de « force politique » renvoie aux débuts de la science politique. Un autre terme était également employé : « groupe politique ». 1ère définition de ce qu’est une force politique : James BRYCE (de Nyce) Dans la métaphore organiciste, où le droit et les institutions sont le squelette, les nerfs et les muscles sont les partis politiques, les forces politiques. A l’époque de la genèse de la science politique, c’est l’approche US qui domine. Pour Bentley (prof US, fondateur de l’école du pluralisme) ce qui compte c’est la décision politique, comme résultat d’un processus, mettant en scène une série d’acteurs, les groupes. Ils ont des intérêts différents, visent à faire élire qu’un, ou à faire pression. Rappel : l’Etat US est un Etat faible. Les compétences sont réparties entre Etat fédéral et Etats fédérés, avec de plus l’intervention d’acteurs privés. La seule chose qui marche, c’est l’armée. Se souvenir de Tocqueville, De la démocratie en Amérique ; le système. US est différent du nôtre, il comporte une grosse tendance à l’autogestion. Pour Bentley, ce qui compte c’est l’interaction entre les groupes. Par exemple les lobbies, qui en tant que groupes de pressions efficaces contribuent à ce que les votes législatifs aux Etats- Unis ne soient pas des votes partisans. La vie politique aux USA peut se résumer à un jeu de groupes. C’est le contraire en Europe, la vie po est un jeu de forces, dans le but d’accéder au pouvoir. Ex : France, Allemagne, Grande Bretagne : le niveau parlementaire est primordial. Le cours portera donc sur les partis politiques. Pourquoi ? Parce que Daniel-Louis Seiler aime ça. C’est dans son tempérament. Question primordiale : qu’est-ce que la démocratie ? Elle n’existe pas sans les partis politiques. Aujourd’hui il n’y a pas de démocratie dans le monde sans parti politique. Inversement, la première des préoccupations des régimes autoritaires est de supprimer les partis. Un pays en transition démocratique voit réapparaître des partis po. Ex : Espagne, PECO. L’image donnée par Bryce est donc exacte. (Analyse en termes de groupes) Pour un autre auteur, J.C. Colliard, l’étude des constitutions ne permet pas de comprendre un régime. D’où l’intérêt pour les partis politique. 1 Ex : l’Allemagne et l’Italie ont tenté de s’inspirer pour leur constitution post-1945, du modèle anglais (du modèle seulement, rappelons que la Grande-Bretagne n’a pas de constitution écrite, attention, question Grand O). Quels résultats ? En Allemagne, très bon fonctionnement, alors qu’en Italie, la situation ainsi créée était instable, ce fut un échec. Pourquoi ? En Allemagne, deux grands partis disciplinés dominent la vie politique, alors qu’en Italie les partis sont très nombreux. On pourrait prendre également l’exemple des IIIème et IVème républiques françaises. Pour faire fonctionner une vie politique, la constitution n’est donc pas l’élément le plus important, il faut agir sur les partis, donc sur le mode de scrutin. Aujourd’hui l’heure est à l’intégration de l’Europe : intégration politique et intégration parlementaire. Il s’agit donc d’établir des correspondances entre les parlementaires de chaque pays et les parlementaires de l’UE. Mais il n’y a pas d’évidences dans les rapprochements qui sont faits. Ex : SPD = PS ? bof bof. En fait, on remarque plus d’affinités entre l’UMP et le SPD, surtout si on compare les hommes : Chirac et Schröder. A côté, Tony Blair incarne la droite européenne. Il n’y a pas, au niveau européen, de correspondance parti à parti, de spectre à spectre. D’où l’utilité d’une grille générale pour connaître et comprendre les correspondances politiques entre les pays. Le parlement de Strasbourg est en effet un bordel énorme, on n’y retrouve pas de correspondance entre les partis européens et des enjeux politiques réels. Deux exemples : -1973 : Royaume –Uni, Irlande, Danemark. Les conservateurs danois et anglais créent un groupe. Les deux partis irlandais correspondent à deux tronçons du même parti, le Sin Fein. C’est la même idéologie, mais les deux partis sont des frères ennemis, donc ne veulent pas siéger dans le même groupe parlementaire. Leur appartenance à un groupe parlementaire européen fut le fruit du hasard, dans l’attribution des salles. -1986 : Espagne. Plusieurs partis, lors de l’entrée du pays dans l’UE (PSOE, UCD, PP) Eh bien que croyez-vous qu’il arrivât ? L’UCD se divisa en deux, à cause de la pression exercée sur lui par une fondation allemande (en Allemagne des fondations sont rattachées à chaque parti politique). La tension entre deux fondations allemandes à l’origine a entraîné la scission d’un parti espagnol lors de l’entrée des eurodéputés à Strasbourg. On analysera donc les partis politiques: En fonction de leur identité En fonction de leur organisation En termes de groupe de partis. 2 Le cours sera orienté aux niveaux théorique et paradigmatique. Ici la neutralité axiologique est impossible, n’en déplaise à Weber. 1) ORIENTATION PARADIGMATIQUE ET THEORIQUE DU COURS 1) Qu’est-ce qu’un parti politique? Se dire parti n’est pas suffisant. Les législations sont variantes selon les pays. Doit-on considérer comme parti ceux qui ne peuvent pas se présenter aux élections pour faire élire des candidats ? Le seul parti européen qui soit organisé, c’est Les Verts. Pour les autres, c’est un mixte entre internationale idéologique et une agence de voyage. Les définitions d’un parti po sont nombreuses. Jean CHARBOT en a fait une recension : le parti po est le terme le plus défini, les définitions varient entre plusieurs éléments : -l’idéologie, les idées autour desquelles on se rassemble -les élections -la qualité d’organisation Les définitions peuvent être très anciennes : Hume, dans ses Essais, aborde la question des partis. Pour lui l’opposition entre des partis se fait sur des principes. Il distingue parti de pays et parti de la cour. Depuis le XVIIème siècle, des partis existaient en Angleterre. Pour Burke, les partis sont les « porteurs d’une vision particulière de l’intérêt général ». Pour Benjamin CONSTANT, c’est une « réunion d’hommes qui professent la même doctrine politique ». Pour KELSEN, ce sont des « formations qui groupent des hommes de même opinion pour effectuer une action réelle sur la vie publique ». Que font les partis ? Pour CONSTANT, BURKE, ce sont des communautés idéologiques. Deuxième élément : ils participent aux pouvoir. La question des moyens dont disposent les partis dépend du système. L’invariant, c’est la revendication d’une conception particulière de l’intérêt général. A quoi servent les partis ? C’est la question de la FONCTION des partis. 3 Quelle est la contribution des partis au fonctionnement d’un système ? En France par exemple, cette fonction est limitée, car les partis ne sont pas très forts. C’est l’inverse en Belgique et dans le Benelux : les partis sont très forts. Les membres du PS belge sont aussi nombreux que ceux du PS français. La raison en est qu’en Belgique le mouvement coopératif a toujours été très fort, et cette vie associative était liée aux partis politiques. Dans l’analyse des partis po, ne pas perdre de vue que le but est d’arriver au pouvoir. On peut réduire les partis politiques à une seule fonction: la médiation. Deux exemples : -en raisonnant par l’absurde : que se passerait-il sans partis politique? CONDORCET était député à la Législative et à la Convention ; il était Girondin. A ses administrés qui venaient se plaindre devant lui, il a répondu « je fais ma volonté et non la vôtre ». L’absence de parti, c’est à dire la représentation seule, empêche la médiation entre élus et électeurs. Or cette médiation est indispensable. Les USA à l’époque du président MONROE : il était du parti démocrate, qui était anti- anglais, pro-français, de doctrine continentale. A l’inverse, le parti républicain était centralisateur, de tendance monarchiste, et pro-anglaise : de doctrine atlantiste. En 1812, lors de la guerre USA/GB, le prestige du parti républicain diminue considérablement. Le président MADISON (démocrate) est réélu, le président MONROE lui succède en 1816. Comme il n’aime pas les partis, il veut les supprimer. Or dans le système US, le Secrétaire d’Etat est un personnage-clé. L’idée de MONROE, c’est de prendre un fédéraliste comme secrétaire d’Etat. C’est John P. ADAMS (cette période a été baptisée “era of good feelings » en fait ce fut un gros bordel). Aux élections de 1824, John P. ADAMS est candidat. Mais c’est le général JACKSON qui arrive en tête avec 25% des voix. C’est donc la chambre des représentants qui décide. Adams est élu, Jackson qui a été évincé reconstitue alors le système de partis po. US. Conclusion sur ce cas de figure (Condorcet et les USA, hypothèse de l’absence de partis) : les partis canalisent et globalisent l’opinion. Ils servent à assurer la réciprocité, la coopération, la solidarité dans le champ du politique, et assurent la cohérence de la décision politique. -Cas des pays issus de l’ex-Empire Britannique des Indes : Inde, Pakistan, Bengale (Bengladesh). Culturellement, il n’y avait pas de différence entre ces deux pays (qui sont devenus trois quand le Pakistan uploads/Politique/ forces-politiques-comparees-de-seiler.pdf
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- Publié le Fev 02, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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