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SociologieS ContentsNext document L'Action au pluriel. Sociologie des régimes d'engagement Grands résumés L'Action au pluriel. Sociologie des régimes d'engagement Grand résumé de L'Action au pluriel. Sociologie des régimes d'engagement, Paris, Éditions La Découverte, 2006 Suivi d’une discussion par Jean-Louis Genard et Michel Grossetti Laurent Thévenot Outline | Editor's notes | Text | Bibliography | Notes | References | About the author Outline Quels apports ? Pouvoirs et oppressions Les politiques au regard du proche : l'individu autonome et son reste Économie, sociologie économique des organisations et du travail : pression sur le familier, exploitation de l'exploration et démesure du plan dans l'évaluation Droit et formes de régulation : autour des jugements et de leur réduction dans le gouvernement par le standard et l'objectif Faire entendre une voix dans la communauté : le cheminement contrarié de l'oppression à la critique Quelle conception de l'engagement ? Quatre extensions D'une promesse à l'investissement d'un pouvoir de coordination d'inégale portée : dans une cause commune, un projet d'individu, un attachement personnel au familier D'une obligation qui tient à la quête d'un bien qui maintient Du gage de la promesse aux dispositions appropriées de l'environnement et de la personne pour éprouver en réalité le bien de l'engagement De la parole donnée aux deux faces de l'assurance : clôture quiète en confiance / ouverture inquiète au doute En somme Top of page Editor's notes La discussion par Jean-Louis Genard est accessible à l’adresse : http://sociologies.revues.org/index3574.html et celle par Michel Grossetti à l’adresse : http://sociologies.revues.org/index3575.html. Full text PDF Send by e-mail 1La sociologie des engagements que présente l'ouvrage (Thévenot, 2006) ici résumé appréhende des pouvoirs, ou capacités dans un sens élargi, conçus comme pouvoirs de coordination avec soi- même tablant sur une disposition appropriée du monde environnant et ouvrant à des coordinations avec autrui. L'approche critique de pouvoirs abusifs et celle, émancipatrice, de pouvoirs bénéfiques sont réunies dans un même cadre apportant un éclairage original sur les rapports de pouvoir, de pression et d'oppression. Les engagements qui entretiennent la confiance en ces pouvoirs vulnérables entrent en tension et se conjuguent pour donner consistance à des personnalités dans leur relative continuité, ainsi qu'à des communautés dans leur relative pérennité. 2Le cœur de notre résumé précise l'approche de ces pouvoirs de coordination à partir de quatre extensions de la notion d'engagement entendue comme : a) un investissement distingué selon son inégale portée (pour une cause commune, un projet individuel, ou encore un attachement personnel) ; b) une quête d'un bien capital en ce qu'il maintient la personne dans une certaine assurance ; c) une dépendance de ce bien à l'égard de dispositions appropriées de l'environnement et de la personne requises pour éprouver ce bien en réalité ; d) une promesse reconnue dans ses deux faces, celle de la clôture quiète qui repose en confiance et celle de l'ouverture inquiète éprouvée dans le doute. 3Une première partie introduit notre démarche en indiquant des apports de cette sociologie aux différents domaines abordés par les chapitres de l'ouvrage que décloisonne le cadre d'analyse transversal : politiques publiques, économie et sociologie économique des organisations et du travail, droit et formes de régulation, protestations et participations au politique. Quels apports ? Pouvoirs et oppressions 4En complément des critiques et justifications de pouvoirs prétendant à une légitimité publique à partir de grandeurs (Boltanski & Thévenot 1987, 1991), l'architecture élémentaire de trois régimes d'engagement et de leurs pouvoirs associés étend la perspective en-deçà du public tout en forgeant une notion nouvelle pour couvrir cette extension. 5En-deçà du régime d'engagement justifiable qui assoit une grandeur prétendant participer au bien commun à partir des gages offerts par un monde d'êtres qualifiés pour ce commun, le régime d'engagement en plan assure l'autonomie d'un porteur de projet individuel. Il gage sur un environnement disposé en fonctionnalités le bien tenant à la capacité de se réaliser en accomplissant ce plan. La normalité des fonctionnalités et plans individuels favorise l'anticipation des conduites d'autrui, la coordination éventuellement contractuelle et la reconnaissance de choix et consentements d'un individu responsable. Cependant, en-deçà de ce régime implicitement présupposé par les analyses de l'individualisation, des intérêts, stratégies, enjeux et négociations, un régime d'engagement familier assure un tout autre pouvoir. L'aisance qu'il maintient correspond à un bien plus proche et plus intime, gagé par l'accommodement personnel des entours auxquels la personne se trouve attachée. Aussi, la prise en considération par autrui de ce troisième régime aux fins de coordination exige une attention de proximité. 6Cette architecture de régimes met au jour un ensemble large d'oppressions dont certaines ne sont pas accessibles aux critiques publiques et souvent laissées de côté par les sciences sociales et politiques. Il permet l'analyse du cheminement difficile et entravé de l'atteinte éprouvante d'un bien du proche, ressentie dans une humiliation muette ou éclatant en violence, jusqu'à l'éventuelle dénonciation publique d'une injustice. Les politiques au regard du proche : l'individu autonome et son reste  1 Pour ne pas redoubler mais compléter les références citées dans l'ouvrage ici résumé, les publicat (...) 7La décomposition des régimes d'engagement éclaire les pressions et oppressions résultant d'une transformation historique majeure des politiques et du politique. L'impératif de se rapprocher des personnes a bouleversé les politiques sociales, de santé et d'éducation qui composaient le cœur de l'État social dit providence. Un programme collectif sur « Les politiques du proche » (chap. 9 « Métamorphoses de la politique au regard du proche ») a éclairé la montée en puissance de l'autonomie individuelle à partir du régime d'engagement en plan, dans les politiques sociales et de santé où il est relayé par les travailleurs de ces secteurs qui œuvrent alors sous les conventions publiques de grandeur civique (Breviglieri & Stavo-Debauge, 2006), ainsi que dans les politiques d'éducation (Normand, 2011) ou les contre-politiques portées par les usages d'internet (Auray 2010) 1. 8Le propre de ce pouvoir de l'autonomie individuelle, ainsi que les pressions qu'il fait subir, n'apparaissent distinctement que par contraste entre le régime d'engagement de l'individu en plan et le régime d'engagement familier. Une fois rapportée l'aise de ce dernier aux attachements les plus intimement personnels, ressort toute la différence entre le pouvoir de l'aisance familière et celui de la réalisation de l'individu dans son plan. Ce dernier est propice à une large coordination grâce à l'explicitation d'un projet, l'expression d'un choix ou d'un consentement pour une option communicable qui se prêtent à entente contractuelle ou à négociation d'intérêts entre individus. Le plan de l'individu autonome ne peut être simplement conçu comme le singulier du collectif, voire le particulier du général. 9Les variations contemporaines sur l'individu, l'individualisation et l'individualisme ne recourent souvent qu'au collectif pour ouvrir un écart critique. On ne peut alors reconnaître le poids que fait peser l'obligation d'être un individu, au sens d'une personne engagée dans l'accomplissement d'un plan individuel, non seulement sur des engagements collectifs dans des biens plus communs, mais aussi sur des attachements familiers intimement personnels qui sont alors laissés dans l'ombre. Outre la « désaffiliation » de l'individu à l'égard des collectifs, qu'a portée au jour l'analyse critique de Robert Castel, nous avons à distinguer des oppressions diverses que l'impératif du projet individuel fait peser sur un genre d'attachement non collectif et cependant primordial aussi car il assure l'assise familière de la personne. 10Le rapport à soi-même via l'environnement familier est plus intimement attachant que le plan par lequel l'individu se projette dans un format communicable à des non-familiers. Il restreint aux plus intimes la portée de la coordination, ou à des personnes qui doivent se montrer attentionnées au familier de l'être dont elles prennent soin, éventuellement professionnellement, ce qui crée des tensions avec l'institution et le droit dont ne rend pas toujours compte la politique du care (Pattaroni, 2005). 11L'analyse des politiques qui se rapprochent ne saurait en rester au pouvoir d'autonomie individuelle et à son émancipation dans un droit libéral. Écrasant les autres engagements, l'extension du mot d'ordre d'activation fait ressortir les méfaits d'une réduction des engagements au plan. Outre des exigences de solidarité civique, le travail exercé des professionnels se soucie de l'aisance d'attachements familiers, réclamant un art de composition entre les trois régimes qui, faute de reconnaissance conceptuelle, de mise en valeur et de rémunération salariale, fait subir à cette part des « professions intermédiaires » une vive exploitation (Thévenot, 2011a). Économie, sociologie économique des organisations et du travail : pression sur le familier, exploitation de l'exploration et démesure du plan dans l'évaluation 12Les considérations précédentes sur les professions intermédiaires suggèrent déjà les apports du cadre d'analyse pour traiter du travail et des organisations. L'économie des conventions et l'assise des grandeurs ont permis de différencier des conventions de qualité en contribuant à la sociologie économique de la construction des marchés et des qualités, y compris celles du travail. L'architecture des engagements permet d'aller plus loin (Eymard-Duvernay et alii, 2006) en examinant les engagements qui se déploient en-deçà des formes conventionnelles dans des composantes de l'activité inégalement reconnues, mises en valeur et rétribuées (chap. 4 « Situer l’action en plan : le travail et son organisation » et chap. 5 « uploads/Politique/ grand-resume-de-l-x27-action-au-pluriel-sociologie-des-regimes-d-x27-engagement.pdf

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