SPÉCIAL 140 E ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS (1871) · SUPPLÉMENT AU N°45 ·
SPÉCIAL 140 E ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS (1871) · SUPPLÉMENT AU N°45 · 5 EUROS L’association des Amis de la Commune de Paris 1871 a souhaité à l’occasion du 140e anniversaire de la Commune faire mieux connaître ce grand événement au travers de cette brochure. N ous organisons en cette année anni- versaire de nombreuses manifestations tant en France qu’à l’étranger. Elles prennent des formes diverses : expositions, conférences, représentations théâtrales et visites des lieux de mémoire. Cette brochure ne prétend pas procéder à un examen exhaustif de ce que fut la Commune de Paris. Elle veut rappeler que cette période peu connue de notre histoire a cherché à construire un monde démocratique, laïc et social. Elle est à l’origine du droit du travail, de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, d’un enseignement obligatoire et laïc et de bien d’autres avancées. C’est sans doute aussi dans la mise en application d’une démocratie directe et responsable au travers de mandats impératifs qu’elle est d’une actualité brûlante. Elle n’eut que soixante-douze jours pour tenter de mettre en application ses objectifs. De nombreuses avancées sociales n’ont trouvé leur aboutissement que longtemps plus tard, d’autres toujours pas. La bourgeoisie, en la personne de Thiers, a préféré pactiser avec les Prussiens pour écraser dans le sang ce vaste mouvement populaire. L’Histoire de France enseignée à nos enfants a longtemps occulté cette période héroïque où le peuple de Paris voulait « monter à l’assaut du ciel ». Notre association veut faire perdurer les idéaux de la Commune, défendre le souvenir de ceux et celles qui se sont battus et qui sont morts pour eux. Leurs objectifs, loin d’être dépassés, sont toujours d’actualité. En cette période de régression sociale et politique, de reflux des acquis sociaux, il importe d’avoir en mémoire le combat des communards et de reprendre le flambeau. DANIEL SPASSKY Histoire de la Commune (Jean-Louis Robert) 3 La Commune et la démocratie (Daniel Spassky) 6 La Commune et les étrangers (Claude Willard) 8 L’invention du droit du travail (Yves Lenoir) 9 La Commune et la laïcité (Daniel Spassky) 9 Instruction gratuite, laïque et intégrale ! (Michèle Camus) 12 Les combattantes de l’ombre (Claudine Rey) 13 Culture: un programme d’avant-garde (Georges Beisson) 15 Les services publics (René Bidouze) 17 Une profusion journalistique (Georges Chatain) 18 La province communarde (Yves Lenoir) 19 L’Association des Amis de la Commune 20 3 L e 18 mars 187 1, la troupe tente de reprendre des canons de la Garde nationale. Un vieux garde est tué, premier martyr de la Commune. Les femmes et les Gardes natio- naux affluent. Les soldats hésitent à tirer sur le peuple malgré les exhortations de leurs officiers. Deux généraux réactionnaires qui traînent dans les parages sont exécutés. Paris se couvre de barricades. Et le soir, le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de Ville. Les origines. Depuis la Révolution française, le peuple de Paris est marqué par un attachement profond à la République. Il ne peut accepter que l’Assemblée menace de restaurer une monarchie. Le peuple est aussi patriote et l’a manifesté pendant le siège. Les Parisiens ont accueilli avec mécontentement la lâcheté de Versailles. Le sentiment républicain comporte aussi de forts aspects sociaux. L’égalité est au cœur des valeurs républicaines et fonde l’espoir en une République sociale. C’est dans la Garde nationale que s’expriment au mieux ces sentiments du peuple. Depuis septembre 1870, la Garde s’est ouverte à tous. L’élection des officiers s’y généralise. Des délégués constituent le 15 mars un Comité central. Dans la Garde nationale s’exprime aussi l’exigence croissante de la liberté de Paris. La capitale est sous la férule de la Préfecture de police. Les structures capitalistes transforment la société française. Une classe ouvrière apparaît. Elle subit la loi d’airain des salaires, qui lui laisse à peine de quoi survivre, et une totale précarité. Les femmes sont surexploitées, deux fois moins bien payées que les hommes. Ces transformations sociales ont suscité des réactions. Saint-Simon s’interroge sur la propriété qui ne peut être fondée que sur l’utilité. Fourier relativise la notion de liberté : le premier droit de l’homme est celui de se nourrir. Proudhon souhaite une société fédéraliste. Le communisme fait son apparition, avec l’idée d’une propriété collective. Dans les années 1860, les sociétés ouvrières tendent à devenir des syndicats (qui restent interdits). Une conscience sociale s’y exprime. Les grèves se multiplient. En 1864, est créée l’Association internationale des travailleurs. Pendant le siège, les membres de l’AIT sont au cœur du Comité des 20 arrondissements qui formule ce mot d’ordre : « Place au Peuple ! Place à la Commune ! » Histoire de la Commune Le 4 septembre 1870, le Second Empire s’effondre. Du 18 septembre au 28 janvier, Paris est assiégé. Le 8 février une Assemblée nationale est élue. Elle se réunira à Bordeaux, puis Versailles. Thiers est nommé chef de l’exécutif. Le 1er mars, l’Assemblée ratifie le traité de Versailles. Thiers multiplie alors les provoca- tions à l’encontre du peuple de Paris. Gardes nationaux Canons parqués sur la Butte Montmartre Mais le pouvoir révolutionnaire, c’est aussi le retour des libertés : la liberté de la presse et de réunions est rétablie, les prisonniers politiques sont libérés. Avec beaucoup de finesse, le Comité central prend des mesures sociales qui vont lui assurer un large soutien du peuple, en particulier des petites classes moyennes. Il rétablit la solde des Gardes nationaux et le moratoire des loyers et des échéances. Enfin, le Comité central organise l’élection d’une assemblée communale. Le scrutin a lieu le 26 mars 187 1. La participa- tion est notable puisque 230 000 citoyens votent. Les partisans de la Commune l’emportent largement. Le 28 mars 187 1, 200 000 Parisiens proclament la Commune dans un immense enthousiasme. Du 28 mars au 1er mai. Le peuple souverain dans sa Commune. Les 90 élus de la Commune sont d’origine sociale diverse, mais ils représentent bien le peuple de Paris. Certains se définissent comme jacobins et ont ten- dance à revivre 93 en 7 1. D’autres sont des républicains révolutionnaires et donnent la primauté au politique. D’autres sont des blanquistes, partisans d’une révolution intransigeante. Ces élus constituent ce qu’on appellera la majorité de la Commune. La minorité accorde une plus grande importance à la « défense du prolétariat ». Cependant elle n’est pas homogène. Rares sont ceux qui connaissent Marx. Certains se rapprochent de l’anarchisme et se méfient du Tout-État. Mais cette division politique des élus de la Commune a un caractère artificiel au moins jusqu’en mai. En effet la Commune établit un mode de fonctionnement qui importe plus que le poids de telle sensibilité. Ainsi l’organisation de la Commune en dix commissions, constamment contrôlées par l’Assemblée communale atteste la volonté d’une vraie démocratie. Proclamation de la Commune le 28 mars LOUISE MICHEL · EUGÈNE VARLIN · LÉO FRANKEL · ELISABETH DMITRIEFF · ÉDOUARD VAILLANT · CHARLES DELESCLUZE · NATHALIE LE MEL · JEAN–BAPTISTE CLÉMENT Du 18 mars au 28 mars. Le Comité central établit le pouvoir révolutionnaire. Le 18 mars 187 1, le Comité central de la Garde nationale est au pouvoir à l’Hôtel de Ville. Ce sont des hommes du peuple. L’établissement du pouvoir révolutionnaire, c’est d’abord la prise en main de tous les lieux de l’appareil d’État. Le Comité central fait occuper aussi les fortifications et les forts autour de Paris. Ces mesures sont facilitées par la fuite de la haute administration et de l’armée. Elles sont confrontées toutefois à une manifestation des partisans de l’Ordre qui se heurte à une vive réaction de la Garde nationale. L’établissement du pouvoir communard est freiné aussi par les tentatives de conciliation de certains maires et députés de Paris. Les premiers combats ont lieu le 2 avril. Le 3 avril, les Communards tentent une marche sur Versailles qui s’achève par une défaite. Les exécutions sommaires auxquelles se livrent les Versaillais conduisent la Commune à prendre le 5 avril un décret prévoyant l’exécution d’otages en rétorsion à toute exécution d’un prisonnier par Versailles. La Commune tente aussi de réorganiser ses forces. Mais Versailles dispose en mai de plus de 150 000 hommes, suite aux accords que Jules Favre passe avec les Allemands en vue d’une libération accélérée des prisonniers de guerre. Par ailleurs, avec l’échec des Communes de province, Paris se retrouve isolé. Dans la nuit du 29 au 30 avril, le fort d’Issy est évacué par les Fédérés. Pour la première fois, la ceinture protectrice de la Ville est percée. Du 1er au 21 mai. Le temps du Comité de salut public. La situation militaire amène la majorité de la Commune à créer, le 1er mai, un Comité de salut public disposant « des pouvoirs les plus étendus sur toutes les délégations et commissions ». Ce resserrement du pouvoir n’a cepen- dant guère d’effet sur le relâchement qui gagne la Garde nationale et l’inquiétude qui gagne le peuple de Paris. Des mesures sont prises aussi à l’encontre de la presse versaillaise qui avait été tolérée jusqu’alors. Les arresta- tions d’agents de Versailles ou de suspects uploads/Politique/ histoire-commune.pdf
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- Publié le Mai 11, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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