collection tempus Jean-Claude ALLAIN, Pierre GUILLEN, Georges-Henri SOUTOU, Lau

collection tempus Jean-Claude ALLAIN, Pierre GUILLEN, Georges-Henri SOUTOU, Laurent THEIS, Maurice VAÏSSE HISTOIRE DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE II. De 1815 à nos jours PERRIN www.editions-perrin.fr TABLE TOME II QUATRIÈME PARTIE ENTRE BESOIN DE REPOS ET DE ´SIR DE GLOIRE (1815-1870) par Laurent Theis Introduction .............................................................. 11 I. La Restauration, ou la patiente réintégration (1815-1830) ............................................................. 13 1. Solder Waterloo : les traités de 1815.............. 13 2. Desserrer l’étau : les congrès........................... 18 3. Se prouver qu’on existe : l’opportunité espagnole ........................................................ 26 4. Prendre l’initiative : l’occasion grecque ........... 33 II. La monarchie de Juillet et la IIe République, ou le choix de la paix (1830-1852).......................... 38 1. Tout à refaire ?................................................ 38 2. La mise à l’épreuve.......................................... 41 3. Partenariat avec l’Angleterre ........................... 51 4. Tentation autrichienne .................................... 55 5. Tout pour le pacha d’Egypte............................ 58 6. Politique de la paix et cordiale entente........... 66 7. Les mariages espagnols.................................... 76 8. Une République pacifique et réservée ............. 83 9. La première question romaine......................... 86 HISTOIRE DE LA DIPLOMATIE FRANC ¸AISE 634 III. Le second Empire, ou l’effervescence incertaine. 91 1. Objectifs et moyens de l’action extérieure....... 92 2. La question posée en Orient............................ 95 3. La réponse apportée en Crimée....................... 98 4. La France impériale chef d’orchestre européen 102 5. Faire quelque chose pour l’Italie...................... 106 6. L’aventure mexicaine....................................... 116 7. L’empereur et le chancelier ............................. 119 8. La fin commence à Sadowa............................. 124 9. La marche au désastre..................................... 127 Conclusion................................................................. 133 Bibliographie............................................................. 135 CINQUIÈME PARTIE LA PUISSANCE RECOUVRÉE (1870-1914) par Pierre Guillen et Jean-Claude Allain PREMIE `RE PE ´RIODE Du recueillement à l’expansion (1870-1898) par Pierre Guillen Introduction .............................................................. 141 1. Sous le choc de l’effondrement de 1870......... 142 2. La diplomatie française paralysée par l’Allemagne : Bismarck ou l’épée de Damoclès 149 3. La fin du recueillement. Expansion coloniale et politique européenne dans les années quatre-vingt..................................................... 156 4. Les atouts de la diplomatie française dans les années quatre-vingt-dix ............................. 177 5. Priorité à l’Europe ou à l’expansion coloniale ? 189 TABLE 635 SECONDE PE ´RIODE L’affirmation internationale à l’épreuve des crises (1898-1914) par Jean-Claude Allain Introduction .............................................................. 214 1. Le « système » Delcassé (1898-1905) .............. 215 2. L’épreuve des crises (1904-1906).................... 234 3. La gestion de Pichon (1906-1911) .................. 246 4. La résurgence du recours aux armes (1911-1914).................................................... 264 Conclusion. Sarajevo ................................................. 276 Sources et bibliographie............................................. 279 SIXIÈME PARTIE LE DEUIL DE LA PUISSANCE (1914-1958) par Georges-Henri Soutou 1. Equilibre européen ou alliance des grandes démocraties occidentales (1914-1919) ........... 287 2. La sécurité par le contrôle de l’Europe continentale (1920-1924) ............................... 307 3. L’obsession de la sécurité collective (1924-1939).................................................... 318 4. « Ordre nouveau » européen ou légitimité géopolitique mondiale ? (1940-1946)............. 347 5. Structures et processus de décision dans un monde bouleversé.............................. 367 6. La IVe République : le temps des hésitations (1946-1958).................................................... 377 Bibliographie............................................................. 411 HISTOIRE DE LA DIPLOMATIE FRANC ¸AISE 636 SEPTIÈME PARTIE LA PUISSANCE OU L’INFLUENCE ? (1958-2004) par Maurice Vaïsse 1. L’affirmation d’une nouvelle politique étrangère (1958-1962).................................... 429 2. La France « au milieu du monde » (1963-1969).................................................... 446 3. Ouverture et continuité sous Georges Pompidou (1969-1974)................................... 470 4. Le changement dans la continuité : la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981).................................................... 488 5. La continuité malgré la volonté de rupture : les présidences de François Mitterrand 1981-1995) ..................................................... 510 6. Un « volontarisme » affiché : des résultats en demi-teinte : la première présidence de Jacques Chirac (1995-2002) .... 535 7. La deuxième présidence de Jacques Chirac : depuis 2002..................................................... 549 Orientation bibliographique....................................... 559 Chronologie établie par Pierre Fournié ..................... 563 Auteurs...................................................................... 617 Index......................................................................... 619 1 La Restauration, ou la patiente réintégration (1815-1830) 1. Solder Waterloo : les traités de 1815 Le retour de Napoléon, en mars 1815, change tout. Talley- rand, à Vienne, le sait mieux que personne, et c’est sans y croire qu’il va s’employer en vain à démontrer à ses parte- naires du congrès que le traité de Paris du 30 mai précédent peut et doit demeurer en vigueur : l’aventure personnelle d’un seul homme, que la déclaration des alliés du 13 mars vient de mettre au ban de l’humanité, est extérieure à une paix conclue avec le gouvernement du roi Louis XVIII, qui est et demeure le seul souverain légitime. Cette légitimité, les quatre puissances, et surtout la Russie, ne sont pas assurées que le roi de France la détienne encore quand il prend le chemin de Gand, et qu’elle doive lui ouvrir à nouveau, une fois l’empereur immanquablement mis hors jeu, celui des Tuileries. Lorsque, le 25 mars, l’Angleterre, l’Autriche, la Prusse et la Russie signent un traité qui renouvelle le pacte de Chaumont, le plénipotentiaire français n’en est pas averti, et c’est pour la forme que le roi de France est invité à s’y associer. Un roi dont on ne sait pas alors au juste ou ` il se trouve, une France désincarnée qui, à travers et au-delà de l’infernal revenant de l’île d’Elbe, redevient l’ennemie qu’elle était un an plus tôt, et qu’il faut mettre, définitivement cette fois, hors d’état de nuire au repos du monde. Tout est changé donc. Personne ne peut croire, avant comme après Waterloo, Bourbons restaurés ou non, que la HISTOIRE DE LA DIPLOMATIE FRANC ¸AISE 14 France ne paye pas cher les Cent-Jours : sanctionnée en 1814, elle doit à présent être neutralisée. Mais tout n’est pas annihilé. Un geste de Napoléon le montre : cherchant à intro- duire la zizanie dans le camp allié, dont l’unité est déjà fra- gile, il fait communiquer au tsar Alexandre le texte du traité du 3 janvier précédent. Ce jour-là, à Vienne, l’Angleterre, l’Autriche et la France avaient passé une alliance défensive et réputée secrète en 15 articles, destinée à faire face à « des prétentions récemment manifestées », qui ne pouvaient être que celles affichées par la Russie sur la Pologne et par la Prusse sur la Saxe. En cas d’agression contre l’une d’elles, chacune des trois puissances mobiliserait une armée de cent cinquante mille hommes en sa faveur. Ce traité, qui n’eut évidemment pas à s’appliquer, et qui fait partie des péripéties conduisant à l’établissement de l’acte final du congrès de Vienne signé le 9 juin, eut l’avantage pour la France, sur le moment, d’enfoncer un coin entre les quatre alliés, en les opposant deux à deux, et l’on sait comme Talleyrand s’en félicita hautement auprès de Louis XVIII, même si les contem- porains et la postérité en ont souvent jugé autrement 1 : « Sire, la coalition est dissoute, et elle l’est pour toujours [...] La France n’est plus isolée en Europe. » De fait, il était ainsi reconnu à la France vaincue une capacité militaire d’inter- vention, qu’elle eût été d’ailleurs hors d’état de mettre en œuvre, sauf à réarmer. Six jours plus tard, le représentant français devenait membre à part entière du comité directeur du congrès. Plus significativement, le traité du 3 janvier renouait avec une tradition d’Ancien Régime, l’alliance avec l’Autriche, et introduisait une nouveauté, l’alliance avec l’An- gleterre. Ce choix fut discuté, puisqu’il amenait la Prusse en Rhénanie plutôt qu’en Saxe et écartait la Russie. Mais, lors- que le congrès de Vienne se sépara, même Talleyrand ne pou- vait pas savoir que Bismarck était né deux mois plus tôt, et, en revanche, jamais plus, depuis le 18 juin 1815, des armées françaises et britanniques ne se sont affrontées sur un champ de bataille. La France déchirée et assommée n’avait pas les 1. Du chancelier PASQUIER (Mémoires, t. III, pp. 96 et suiv.) à J.-A. de SÉDOUY, Le Congrès de Vienne, Perrin, 2003, pp. 220-221. ENTRE BESOIN DE REPOS ET DE ´SIR DE GLOIRE 15 moyens de marcher seule. Dès lors et à tout prendre, être associée minoritaire de l’Angleterre n’était pas le plus mau- vais choix. Il y avait plus à faire pour Paris avec Londres qu’avec Saint-Pétersbourg ; Castlereagh et Wellington étaient des interlocuteurs plus intéressants qu’Alexandre Ier et son chancelier Nesselrode. Ce qui, en 1815, n’était peut-être encore qu’une intuition, devint un fait avéré dans les décen- nies suivantes. L’élaboration de ce qui allait devenir le deuxième traité de Paris porte-t-elle la trace de la nouvelle configuration qui se dessine ? Le 20 septembre 1815, les quatre « alliés » de Louis XVIII présentent au chef du gouvernement de la France, Talleyrand depuis le 9 juillet, un texte aux disposi- tions sévères, propres, selon le chancelier prussien Harden- berg, à « exterminer l’exterminatrice », même si l’Angleterre et davantage encore la Russie avaient ramené à la raison, durant l’été, les gouvernements autrichien et surtout prus- sien, aux exigences démesurées et totalement inacceptables, même par un pays vaincu, occupé et sans armée. Sauf à rompre entièrement avec les coalisés qui viennent de remettre le roi sur son trône et dont les troupes sont entrées dans Paris avant lui, et à appeler la nation, à supposer qu’elle ait alors une réelle consistance, à une hasardeuse insurrec- tion, il n’existe aucune vraie marge de discussion, aucune place réelle pour l’action diplomatique. Talleyrand le sait mieux uploads/Politique/ histoire-de-la-diplomatie-de-1815-a-nos-jours 1 .pdf

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