HISTOIRE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DE la COMPOSE!! SUR LES DOCUMENTS
HISTOIRE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DE la COMPOSE!! SUR LES DOCUMENTS INÉDITS ET AUTHENTIQUES Par J. Crétineau-Joly. OUVRAGE ORNE DE PORTRAITS ET DE FAC-SIMILE. TOME TROISIEME. h: BRUXELLES, SOCIÉTÉ DES B O N N E S L E C T U R E S , R If S DU C O H U B R C I , 13. 1845 COMPAGNIE DE JÉSUS Biblio!èque Saint Libère http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2008. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. H I S T O I R E RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DE LA. COMPAGNIE DE J É S U S DE LA COMPAGNIE DE J É S U S . CHAPITRE PREMIKR. Situation de la Compagnie de Jésus eu Europe. — Clément VIII pape. — Agitations et troubles dans l'intérieur do la Compa- gnie en Espagne. — L'inquisition favorise ces troubles. — Innovations que demandent les Pères espagnols et portugais. — Mariana et Henriquez, chefs secrets de l'insurrection. — Le père Joseph Acosta et Philippe J.Ï. — On exige une con- grégation générale.—Eul diplomatique de Claude Aquaviva à Parme.— Le père Sirmond,secrétaire de l'Ordre de Jésus.—Le pape ordonne d'assembler la congrégation générale. —Aqua- •ma obéit. — Ses travaux.—Aquaviva est justifié et approuvé. —Elle maintiennes constitutions —Complot trame pour rendre Aquaviva prisonnier des Espagnols.—Le pêteBellarmin est créé cardinal —Doctrine des thomistes et dos molinistes.— Molina et Banney, —La prédestination et la grâce. — La science moyenne et la prédétermination physique.—Congrégations De aux Mi s* —Lettres du cardinal Du Perron à ce sujet.— Décision du Saint- Siège. — Succès des Jésuites aux Pays-Bas. — Los evéques d'Arrasctdc Tonrnay opposés à la Compagnie. — 51 .m ri ce de Nassau. — Jean de Smet provoque la mission do Hollande. — Les pères Léon et Dnyst en Hollande. —Attentat contre Mau- rice de Nassau. — Pierre Panne el les Jésuites.— Achille de Harlay et le Parlement de Paris poursuivent les Jésuites pros- crits. — L'avocat général Mai ion et los familles françaises. L'université et le Parlement. — Les Parlements de Toulouse et de Bordeaux protestent contre l'expulsion des Jésuites. Ils les conservent. — Lettre du cardinal d'Ossat. — Le père H'tst, de la Comp. rie Jésus. — T. m . 1 6 HISTOIRE Coton dans le Dauphiné. — Edit de Nantes. — Le père Mag- gio et Henri IV. — Réunions du conseil à Blois et à Parts pour fixer le sort des Jésuites* — Séguier et Servit».— Les Jésuites à Met* devant Henri IV. — Le père Coton appelé par le roi.— Henri IV et Sully. — Êdit de rétablissement. — Henri IV et Aquaviva. — Le Parlement et l'université s'opposent au réta- blissement» — Achille de Harlay fait au roi les remontrances de son Parlement.—Réponse de Henri IV.—Amitié d'Henri IV pour le pére Coton,—Le roi ordonne d'enregistrer ses lettres* patentes. — Lo Parlement obéit. — La pyramide de Jean Chaste! est abattue par ordre du roi. — Le roi crée de nou- veaux collège s.—Il donne aux Jésuites sa maison de La Flèche. — Le père Armand et Henri IV. — Coton, confesseur du rot* — Attentat contre le père Coton. — Henri IV et le père Oon- thier. — Henri IV veut nommer Coton cardinal. — Il ouvre le Béarn aux Jésuites. — Il les envoie à Constantinople et au Canada. Jamais la Compagnie de Jésus ne s'était vu sou- mise à tant d'actions contraires et à une telle masse d'adversaires sortis de tous les camps, et même de celui de l'Institut. L'université de Paris triomphait des Jésuites sur les débris d'une guerre qu'elle avait organisée avec eux. Les alliés de la Ligue s'étaient transformés en ennemis, et le bannissement fulminé par le Parlement contre l'Ordre de Jésus était une expiation des décrets régicides rendus par l'univer- sité. Le calme régnait en Allemagne; mais dans la Péninsule, mais à Rome, ce n'était point par des proscriptions que Ton agitait la Compagnie. Des dis- sentions intestines y avaient éclaté depuis longtemps; la fermeté d'Aquaviva put les comprimer dans le principe; dès 1591, elles offrirent plus de dangers que les arrêts d'exil et que la persécution. Le pro- testantisme, en essayant de renverser la Société de Jésus, la consolidait : le vaisseau était construit de DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS 7 telle sorte qu'il résistait aisément h la fureur des flots. Il avait assez d'habiles pilotes pour ne pas se jeter sur les récifs; mais ce que ses adversaires n'au- raient pas osé tenter, ses amis, ses enfants allaient l'accomplir. Elle était menacée de dissolution, elle pouvait périr, parce que la discorde germait dans son sein. L'avénement du cardinal Hippolite Aldobrandini au Pontificat compliqua la situation; le 50 jan- vier 1592, il fut élu pape et prit le nom de Clé- ment VIII. Les Jésuites espagnols lui soupçonnaient des préventions contre Aquaviva; ils avaient un protecteur dans Henri de Gusman, comte d'Olivarès, ambassadeur d'Espagne à Rome, et Philippe II leur était favorable. Les inquisiteurs affectaient d'être jaloux des privilèges de l'Institut; et, pour achever de les rendre hostiles, Clément VIII, à la demande d'Aquaviva, fit une déclaration concernant te sacre- ment de pénitence, déclaration qui fut, aux yeux du Saint-Office, un empiétement sur ses droits. Les novateurs, que le général avait vaincus une première fois, formèrent un faisceau de tous ces in- cidents , ils se mirent en guerre ouverte. Les quatre chefs de cette opposition étaient les pères Jérôme Acosta et Carillo, Espagnols, Gaspard Coëlho et Louis Carvalho, Portugais. Ils n'avaient ni assez de talent ni assez de consistance pour jouer un pareil rôle; derrière eux se cachaient le père Henri Hen- riquez et le fameux Jean Mariana, l'historien de l'Espagne, l'écrivain le plus hardi de son siècle. Ma- riana avait des vertus religieuses; mais, turbulent et d'un caractère inquiet il aimait à semer le trouble afin de se procurer l'occasion de combattre. L'Ordre de Jésus comptait dans son sein quatre frères du nom 8 HISTOIRE d'Acosta : le père Joseph, le puîné, était le plus remarquable par l'étendue de ses connaissances et par une aptitude pour les affaires qui lui avait gagné la confiance du monarque. Joseph Acosla était son favori; on le lit entrer dans le complot, on l'en im- provisa même l'arc-houtant, afin de s'assurer par lui la bonne volonté de Philippe II. Joseph Acosta exer- çait de l'influence sur le roi d'Espagne; à Rome, le père Tolet était l'ami de Clément VIII ; les Jésuites espagnols cherchèrent à s'entourer de la bienveillance ou tout au moins de la neutralité de leur compa- triote. Lorsque leurs batteries furent dressées, on ne songea plus qu'à détruire l'autorité suprême du général. Pour arriver à ce point il fallait briser Aqua- viva; car, appuyé sur l'immense majorité des mem- bres de l'Institut, il se proposait de maintenir les constitutions telles qu'Ignace de Loyola et ses suc- cesseurs lui en avaient légué le dépôt. Son caractère inflexible dans le devoir ne se déguisait point; on savait que jamais il ne transigerait avec l'insubordi- nation. Les Pères espagnols commencèrent donc par des attaques souterraines ; on réveilla les ancien- nes prétentions du père Vasquez; Jérôme Acosta remit au roi un mémoire accusateur contre l'Institut et contre le général. Ce mémoire concluait à deman- der qu'au moins les Jésuites espagnols fussent gou- vernés par un commissaire spécial. A la prière d'A- quaviva, Philippe II chargea un des hommes les plus doctes de sa cour d'examiner l'affaire; le choix du prince tomba sur don Garcias Loyasa, précepteur de l'infant. Don Garcias interroge Jérôme Acosta, qui veut lui prouver que la Compagnie sera plus flo- rissante et mieux gouvernée lorsqu'elle aura modifié quelques-unes de ses constitutions. «Je ne partage DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS. 9 pas votre avis, répond Loyasa , et je tiens pour cer- tain qu'Ignace, aussi bien que saint Dominique et saint François, fut inspiré dans la fondation de son Ordre. Un seul vicaire de Jésus-Christ suffit pour diriger l'Eglise universelle; pourquoi un seul géné- ral ne suffirait-il pas au gouvernement de la Com- pagnie î » Jérôme Acosta, Carillo, Coélho et Carvalho se voyaient depuis quelques années sous le coup d'une désobéissance qui ne prenait plus la peine de se ca- cher. Carillo. cirasse de la Compagnie, était interdit par l'évéquede Ségovie comme prédicateur séditieux. Coëlho et Carvalho avaient trouvé un appui auprès du cardinal Albert d'Autriche, grand inquisiteur; mais cet appui leur manqua bientôt, le père Fon- seca, visiteur des provinces d'Espagne, lui ayant fait connaître leurs projets. Ces quatre Pères avaient ce- pendant si bien su. à force d'intrigues « brouiller les affaires et échauffer les susceptibilités nationales* que tout en les blâmant on s'attachait au plan qu'ils traçaient. Aquaviva avait ajourné la congrégation générale; ses adversaires. le père Joseph Acosta à leur tête, persuadèrent à Philippe II que le moyen le plus propre à paralyser les déchirements intérieurs était de soumettre toutes les difficultés au jugement d'une assemblée Le roi avait peu de penchant pour une pareille mesure; il savait que du choc des opposi- tions et des ambitions uploads/Politique/ histoire-religieuse-politique-et-litter-a-ire-de-la-compagnie-de-jesus-tome-3.pdf
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- Publié le Fev 06, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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