Historique de l’UGTA Naissance de l’UGTA Aux racines du syndicalisme algérien L
Historique de l’UGTA Naissance de l’UGTA Aux racines du syndicalisme algérien La création de l’UGTA et le rôle de Aïssat Idir L’UGTA au cœur de la Révolution L’UGTA en Tunisie et au Maroc Un prestigieux organe d’information : « l’Ouvrier algérien » Sur le plan international L’UGTA, pionnière dans le développement Le premier Congrès après l’Indépendance L’UGTA, une force qui compte L’UGTA au tournant des années 1990 L’UGTA sur le plan économique, la situation est critique Sur la scène politique. L’appui du mouvement syndical international La place des femmes L’UGTA est devenu un partenaire social incontournable L’UGTA face aux grands problèmes de l’heure L’UGTA et les privatisations L’UGTA et la mondialisation L’UGTA et les Institutions internationales : FMI, Banque Mondiale, OMC Les figures de proue l’UGTA Aissat Idir, Martyr de la Révolution Abdelhak Benhamouda, Martyr de la République Sidi Saïd, le rassembleur généreux au gouvernail de l’UGTA Conclusion 1Création de l’UGTA La création de l’UGTA le 24 février 1956 est un jalon du processus de lutte et de maturation de la conscience politique et sociale des travailleurs algériens aux prises avec l’oppression politique et l’exploitation économique de la colonisation. Le mouvement syndical algérien était composé de militants aguerris par une longue expérience de combats menés sur les lieux de travail et au sein de la société contre les formes insidieuses ou manifestes d’exclusion, de discrimination et d’exploitation. Les premiers syndicats ont été formés par des Européens en 1890 dans le Constantinois, avec les syndicats des plâtriers, des forgerons, des travailleurs du livre etc.. . Le mouvement gagna ensuite les autres corporations, à l’exception toutefois de l’agriculture où, en dehors de l’encadrement constitué de colons, la masse des ouvriers agricoles se recrutait exclusivement chez les autochtones musulmans régis par le code de l’indigénat. Ces syndicats faisaient partie de la Confédération Générale du Travail (CGT), créée en 1895 et qui pouvait, conformément à la loi de 1884 sur les organisations et associations professionnelles, confédérer les divers syndicats mis en place. Ce mouvement syndical, dans lequel allaient se distinguer des militants et dirigeants algériens, sera un des vecteurs utilisé pour le long et dur combat libérateur. Il faut rappeler, à ce propos, que dans l’Algérie sous la férule coloniale, la dépossession des terres et des richesses des nationaux s’accentuait par des interdictions de toutes sortes : les Algériens n’avaient pas le droit d’adhérer et de militer et encore moins de diriger des organisations aussi bien politiques que syndicales. Le contexte des années 1920 était marqué par de grands mouvements de grève, consécutifs aux bouleversements nés de la 1ère Guerre Mondiale et de la Révolution en Russie. Une scission politique et syndicale eut lieu en France entre les partisans du réformisme et ceux de la révolution. Ces derniers se sont regroupés au sein d’une nouvelle centrale, la CGTU (Confédération générale du travail unitaire) à laquelle se sont jointes les trois unions départementales algériennes. Les organisations syndicales se sont rapprochées des organisations et partis les plus sensibles aux aspirations du peuple algérien. Les travailleurs ont adhéré en grand nombre aux syndicats et de ce fait, ils ont forcé le barrage du Code de l’indigénat. Le chemin vers l’émancipation a été marqué d’une façon éclatante par la violente grève des ouvriers agricoles de la région de Jemmapes (aujourd’hui Azzaba, dans la Wilaya actuelle de Skikda) qui fut réprimée dans le sang et l’incendie des pauvres habitats des grévistes. Le héros de cette bataille, secrétaire du syndicat des ouvriers de la terre, Rabah Boualleg, fut arrêté, condamné à 5 ans de travaux forcés au bagne où il mourut en 1938. Les grands mouvements de grève de 1936 ont été suivis avec enthousiasme par les travailleurs algériens qui les utilisent pour réclamer, avec force, la dignité et les droits qui leur étaient refusés. Ainsi, les dockers, les traminots, les cheminots, les postiers et les instituteurs avaient imposé le droit d’adhérer et de diriger des syndicats sans encourir les foudres du code de l’indigénat, à la faveur d’une part, du climat créé par la réunification des deux Confédérations, la CGT et la CGTU et, d’autre part, du développement de l’action politique menée par les organisations politiques du mouvement national. Le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale mit fin à cette évolution. En effet, dès septembre 1939, fut prononcée par décret l’interdiction de la CGT, du PPA (Parti du peuple algérien) du PCA (Parti communiste algérien) et de l’Association des Oulémas. Les militants furent alors jetés dans des camps dans le désert du Sud algérien en même temps que des militants politiques et syndicaux français opposés au régime de Vichy. Dans ce contexte, le patronat et l’administration coloniale n’hésitèrent pas à remettre complètement en cause les droits et acquis obtenus à la suite des grèves de 1936. Le débarquement des troupes alliées le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord permit la libération des prisonniers et déportés et leva l’interdiction des partis et organisations démocratiques. Le mouvement syndical fut reconstitué sur la base des structures qui étaient celles de la CGT avant sa dissolution avec notamment les trois unions départementales qui relevaient toujours de Paris et dont les trois secrétaires généraux assistaient ès-qualité aux réunions du Comité confédéral national (CCN), instance suprême du mouvement syndical. Sur le plan politique, la victoire des Alliés remettait à l’ordre du jour la question de l’aspiration du peuple algérien à son émancipation alors que dans le même temps furent connus avec horreur les massacres du 8 mai 1945 qui firent plus de 45.000 victimes. L’Ordonnance du 7 mars 1944 qui accordait aux Algériens certains droits et notamment le droit d’association, favorisa l’essor du mouvement syndical, aux prises jusqu’en 1947, avec les autorités coloniales dont la répression toucha tous les secteurs d’activité : ports, mines, chemins de fer, banques, bâtiment, agriculture… Dans ce contexte de lutte, de nombreuses revendications furent satisfaites tandis que l’on se rendait compte également de la nécessité de discuter et de négocier les questions économiques et sociales avec les représentants des travailleurs algériens. Le tissu industriel en 1950 avait atteint un niveau significatif. Ainsi, selon les statistiques officielles, il existait 32 500 entreprises dont 31 750 de moins de 5 salariés chacune. Le reste, c’est à dire quelques 500 entreprises, était constitué d’administrations (postes, enseignement...), des ports, des mines, des entreprises du bâtiment, des transports et des traminots d’où se recrutaient l’essentiel des effectifs syndicaux. Dans ces secteurs, les travailleurs d’origine européenne représentaient la majorité. En effet, on dénombrait à l’époque 500 instituteurs algériens sur 12.000, 400 postiers sur 10.000, moins de 500 cheminots sur un total de 14.000, et enfin quelques centaines de titulaires sur plus de 100.000 fonctionnaires. Ces effectifs dérisoires expliquent entre autres la faiblesse de la représentation algérienne au sein des organisations syndicales et de leurs directions. En 1947 la nécessité s’était faite sentir de réunir une conférence algérienne à laquelle participèrent les délégués élus directement par les travailleurs dans les syndicats et sections syndicales. Le comité de coordination des syndicats confédérés d’Algérie devenait une structure centrale dotée d’une commission exécutive, d’un bureau et d’un secrétariat, ce qui constituait un premier jalon vers la séparation de fait d’avec la CGT. Les structures furent algérianisées progressivement. A la direction de certaines unions telles les dockers, les hospitaliers ou les mineurs, on retrouve des Algériens qui furent appelés par la suite à des responsabilités plus importantes. Au début des années 50, le mouvement syndical algérien, algérianisé dans sa quasi totalité, fonctionnait comme une centrale indépendante, n’étant plus lié avec la CGT française que par des liens nécessaires de solidarité et d’entraide. Cette évolution s’était déroulée sans accrocs, avec le consentement de la CGT aux instances de laquelle les syndicats algériens participaient dorénavant en qualité d’invités, au même titre que les représentants des autres syndicats étrangers.L’autonomie du mouvement syndical algérien fut définitivement consacrée par sa participation au Congrès de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) qui s’est tenu en septembre 1953 à Vienne, en Autriche, où deux des dirigeants du Comité de coordination furent élus au sein de l’Organisation mondiale, l’un à son conseil général, l’autre à son comité exécutif. 2Aux racines du syndicalisme algérien La création de l’UGTA le 24 février 1956 est un jalon du processus de lutte et de maturation de la conscience politique et sociale des travailleurs algériens aux prises avec l’oppression politique et l’exploitation économique de la colonisation. Le mouvement syndical algérien était composé de militants aguerris par une longue expérience de combats menés sur les lieux de travail et au sein de la société contre les formes insidieuses ou manifestes d’exclusion, de discrimination et d’exploitation. Les premiers syndicats ont été formés par des Européens en 1890 dans le Constantinois, avec les syndicats des plâtriers, des forgerons, des travailleurs du livre etc.. . Le mouvement gagna ensuite les autres corporations, à l’exception toutefois de l’agriculture où, en dehors de l’encadrement constitué de colons, la masse des ouvriers agricoles se recrutait exclusivement chez les autochtones musulmans régis par le code de l’indigénat. Ces syndicats faisaient partie de la Confédération Générale du Travail (CGT), créée en 1895 et uploads/Politique/ historique-de-l-x27-ugta.pdf
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- Publié le Jul 07, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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