« J’aime beaucoup Platon, mais encore plus la réalité » - Aristote On a deux pe

« J’aime beaucoup Platon, mais encore plus la réalité » - Aristote On a deux penseurs politiques particulièrement importants et radicalement opposés : - Aristote : ancêtre de la démarche scientifique, observation et explication - Platon : tradition rationaliste et discipline normative, choix, jugements de valeur… Ces deux domaines peuvent se rapprocher : expliquer le réel peut aider à prendre des décisions et à agir sur lui. Bernard Lugan : 7 étapes Russie « Pourquoi y a-t-il un ordre politique et non pas le chaos ? » The sociologically examined life – pieces of a conversation – Michael Schwalbelo Jean-Jacques Chevallier – Histoire des institutions et des régimes politiques de la France Biblio : Yves Chaumeil – introduction à la science politique Dominique Colas – sociologie politique Jean Baudouin Le choc des civilisations – Samuel qqch Le livre noir du communisme – Stéphane Courtois Stratfor.org  geopolitical weekly L’organisation du pouvoir régulateur de la démocratie et ses effets pervers Deux thèmes : - les institutions au sens très général, cad l’organisation institutionnelle du politique – essayer de comparer comment les démocraties s’organisent (ex : système politique américain - Congrès) - les systèmes partisans La problématique démocratique comme concept et élément d’analyse On peut dire qu’en science po la démocratie est un concept à la fois incontournable et problématique. Avant toute chose, il faut avoir à l’esprit deux éléments essentiels : Parce que la question de la démocratie est un champ idéologiquement structuré, il faut prendre en compte l’évolution de la perception démocratique + cela pose la question de savoir comment le pouvoir est distribué dans les différentes sociétés. « la démocratie est le pouvoir du peuple » C’est symptomatique du fait que lorsqu’on se penche sur une réalité politique, on est souvent confronté immédiatement au problème de la définition, qu’on peut aussi qualifier de problème de circoncire l’objet politique. Chacun étant immergé dans la politique, et en ce qui nous concerne dans la démocratie, chacun estime détenir ou du moins avoir accès au savoir dans ce domaine. Aujourd’hui la démocratie est devenue le système de référence politique absolu. On est dans un champ privilégié d’expression des opinions et il semble inconvenant d’imaginer qu’en démocratie il y ait un savoir distinct de celui du peuple, que l’on qualifie aujourd’hui d’opinion publique. Il faut prendre conscience à quel point ce champ d’étude est traversé, truffé, gangrené par l’idéologie et par le principe du jugement de valeur. Il y a un premier niveau, que l’on pourrait appeler la plasticité positive : aujourd’hui ce mot à une connotation presque magique, et en même temps c’est un mot qui a un effet relativement tranquillisant : cela nous soulage de penser que nous vivons dans une démocratie, cela nous pousse à accepter des décisions du pouvoir. En anglais on parle d’hurray word. Un de ses problèmes est finalement le fait qu’elle est universellement approuvée, et donc il veut dire qqch pour chacun. Or un terme à qui chacun attribue une signification est en danger de ne plus vouloir dire grand-chose, et surtout de ne pas pouvoir constituer un concept significatif, notamment du point de vue des sciences sociales. La notion de pouvoir du peuple en elle-même n’amène pas très loin, sinon au simple plaisir de se sentir en position de pouvoir approuver ou juger tel ou tel acte. Le second niveau est la notion de carrefour idéologique. Avant d’être une réalité, la démocratie est un idéal, ou plutôt une série d’idéaux. On peut aussi dire que c’est un principe générateur d’idéologie. On peut voir l’idéologie comme un ensemble d’idées sur la structure de la société, son organisation, sur les forces qui jouent dedans, les sources de conflits, les modalités de gestion de ces conflits. On peut aussi voir cela comme une doctrine politique qui fournit une explication du réel. En général, on dit aussi que cette doctrine peut soutenir des modalités d’action, des programmes. Guy Rocher : l’idéologie peut être définie comme un système d’idées et de jugements explicite et généralement organisé, qui sert à décrire, expliquer, interpréter ou justifier la situation d’un groupe ou d’une collectivité, et qui s’inspirant largement de valeurs propose une orientation précise à l’action historique de ce groupe/collectivité. Carrefour idéologique : les idéaux de la démocratie sont le principe unique et fondamental des différentes idéologies dominantes, des systèmes de compréhension de la politique contemporaine. Ils s’expriment dans un certain nombre de concepts, de mythes aussi. La fortune et l’utilisation universelle de ces concepts et de ces mythes, qui se résument parfois dans des images, contribuent à accroitre la confusion entre fantasme et réalité. Ex de mythes qui ont contribué à la formation de la psyché politique française : - le mythe de la démocratie athénienne : l’organisation du gouvernement et de la décision à Athènes au Ve s qui est essentiellement un mythe de la démocratie directe, la participation directe de l’assemblée citoyenne au débat, et à la prise de décision. C’est un mythe extrêmement puissant, qui a tout de même été beaucoup relativisé, notamment quant à la non-participation des femmes, mais aussi en ce qu’il y avait des représentants, une médiatisation de la décision. - le mythe de la volonté générale : c’est une conception du peuple comme corps et comme énergie agissante. - le mythe de la constitution de l’an 1 et de la république : on rejoint ici la démocratie athénienne, avec la matérialisation de la démocratie directe. Constitution girondine vs. Constitution montagnarde – à chaque émeute on entend « du pain et la constitution de l’an 1 » = le retour du pouvoir au peuple. - le mythe du soulèvement populaire, d’une sorte de naissance de la nation française, contre l’Europe monarchique : cela transmet qu’il existe un peuple français capable de revendiquer ses droits et de prendre le pouvoir ; de décider lui-même quand il s’agit de ses intérêts profonds. - l’utopie communiste : ce n’est pas pour rien qu’en Europe le communisme français a été l’un des plus puissants. Cette utopie s’appuie sur des racines profondes qui précèdent Marx etc + ce qu’on va appeler la démocratie populaire : elle repose sur l’idée que l’on peut organiser la société selon le principe d’à chacun selon ses besoins, l’idée égalitaire ; en se passant de la propriété privée. Cette vision du monde s’appuie sur une vision de l’homme abstrait, de l’homme nouveau cad l’homme sans racine, sans culture, sans désir… c’est le mythe de la société globale sans classes, sans frontières, sans particularisme  « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » Lénine. Le troisième niveau est celui des significations concrètes, cad ce qu’on met derrière ce mot, qui sont extrêmement contrastées et conflictuelles. Ex : - l’idée que la démocratie est une forme de gouvernement dans laquelle le peuple tranche directement et de manière permanente. - ce serait aussi un système de gouvernement qui garantit les droits et les intérêts des minorités en instituant des moyens de contrôler et de limiter le pouvoir de la majorité. - un système de compétition pour l’obtention du vote populaire afin de pourvoir les fonctions publiques. - un système de gouvernement qui sert les intérêts du peuple, quel que soit le degré de participation populaire à la vie politique - plus récemment, la démocratie est un régime respectueux de l’Etat de droit et des droits de l’Homme ; un régime antiraciste ; un régime qui place les intérêts et les droits des minorités avant les intérêts et les droits de la majorité. On peut comprendre ces différentes conceptions selon les lieux et les époques. Il est clair que dans les 30-40 dernières années, on a beaucoup lutté sur la conception de ce qu’est la véritable démocratie. Ce constat du caractère multiple des sens de la démocratie est à la fois important et problématique. En effet, ces conceptions et ces interprétations débouchent sur des pratiques qui sont parfois fondamentalement opposées. Sur le plan académique, on peut être facilement trompé ou découragé par cette situation. Dès lors il faut rester vigilent sur l’utilisation de ce concept, mais également dans l’utilisation des catégories qui lui sont attachées. La démocratie est donc avant tout une conception de l’organisation du pouvoir en vue de vivre ensemble. Il y a des typologies qui se sont développées qui montrent les divergences de conception. On dira qu’un régime est démocratique lorsque le peuple est à l’origine du pouvoir, est le souverain. On est obligé de faire le constat de réalités différentes selon les espaces politiques, ainsi que le constat de doctrines très différentes par des groupes qui se réclament tous de la démocratie. Finalement on peut constater qu’il y a différentes conceptions du peuple, et en conséquence il y a différentes règles exprimant l’ordre politique, cad la conception de la vie en commun de ceux qui constituent le peuple. Deux questions fondamentales : - qui est le peuple ? - comment gouverne le peuple ? C’est cette dernière question qui nous intéresse. Discours de Gettysburg prononcé par Lincoln Ce qui ressort de ces textes, c’est que la uploads/Politique/ sociologie-politique.pdf

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