27.10.20 16(44 Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : lʼaccord de Dhahran de décembr

27.10.20 16(44 Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : lʼaccord de Dhahran de décembre 1915 (4/4) Page 1 sur 7 https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Saoud-et-la-Grande-Bretagne-l-accord-de-Dhahran-de-decembre-1915-4-4.html https://www.lesclesdumoyenorient.com/2510 Accueil / Repères historiques / Analyses historiques Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : l’accord de Dhahran de décembre 1915 (4/4) Par Yves Brillet Publié le 10/10/2017 • modiFé le 08/04/2020 • Durée de lecture : 10 minutes 27.10.20 16(44 Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : lʼaccord de Dhahran de décembre 1915 (4/4) Page 2 sur 7 https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Saoud-et-la-Grande-Bretagne-l-accord-de-Dhahran-de-decembre-1915-4-4.html Edward Grey Secretary of State for Foreign Affairs. Source : Encyclopaedia Britannica. https://www.britannica.com/biography/Sir-Edward-Grey-3rd-Baronet Yves Brillet est ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, agrégé d’Anglais et docteur en études anglophones. Sa thèse, sous la direction de Jean- François Gournay (Lille 3), a porté sur L’élaboration de la politique étrangère britannique au Proche et Moyen-Orient à la !n du XIX siècle et au début du XXème. Il a obtenu la quali!cation aux fonctions de Maître de Conférence, CNU 11 section, a été membre du Jury du CAPES d’anglais (2004-2007). Lire les parties précédentes : Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : l’accord de Dhahran de décembre 1915 (1/4) Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : l’accord de Dhahran de décembre 1915 (2/4) Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : l’accord de Dhahran de décembre 1915 (3/4) La suite de la négociation et la conclusion du traité du 26 décembre 1915 Considérant l’urgence de la situation, le Government of India, répondit le 21 janvier 1915 et donna un accord de principe à la conclusion d’un traité d’alliance avec Ibn Saoud. Néanmoins, un document détaillé, selon les indications suggérées par Ibn Saoud lui-même, était susceptible d’entrainer des di"cultés lors de la négociation concernant les droits de juridiction sur les sujets musulmans de la Grande-Bretagne, la question des délimitations territoriales ainsi que le problème de la garantie dynastique. Le Government of India !t donc savoir qu’il souhaitait baser l’accord avec Ibn Saoud sur le modèle du traité passé avec 27.10.20 16(44 Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : lʼaccord de Dhahran de décembre 1915 (4/4) Page 3 sur 7 https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Saoud-et-la-Grande-Bretagne-l-accord-de-Dhahran-de-decembre-1915-4-4.html l’Afghanistan. La Grande-Bretagne acceptait ainsi de reconnaitre l’indépendance et l’autorité de l’émir de Riad sur le Nedjd, Hasa et Qatif ; en cas d’agression non provoquée par une puissance étrangère, le gouvernement était disposé à lui venir en aide en usant des moyens qu’il considérait comme les plus appropriés ; Ibn Saoud s’engageait à ne pas entretenir de relations avec d’autres puissances que la Grande- Bretagne ; la Grande-Bretagne et Ibn Saoud convenaient de négocier un traité complémentaire dans les meilleurs délais (1). Le vice-roi transmit ses observations à l’India O"ce le 25 janvier, soulignant que l’attitude britannique à son égard au printemps 1914 expliquait sa dé!ance vis-à-vis des promesses de la Grande-Bretagne ainsi que son insistance à obtenir un traité en bonne et due forme. Le vice-roi ajouta cependant qu’Ibn Saoud n’avait rien entrepris de remarquable qui justi!e un engagement formel de Londres. Reprenant les commentaires de Cox, il remarqua que l’émir de Riad ne pouvait s’engager aux côtés des autorités britanniques sans la conclusion d’un traité formel garantissant sa sécurité, et que si la signature n’intervenait pas rapidement, il se verrait contraint de donner des gages à la Turquie : en conséquence, le Government of India estimait que les assurances présentées le 3 novembre étaient conditionnées par sa participation aux côtés du Koweït et de Mohammerah aux opérations pour la libération de Bassora et qu’en l’absence d’engagement e#ectif ces garanties devenaient caduques, sauf en cas de conclusion d’un traité entre les deux parties (2). Le vice-roi résuma le 29 janvier les conclusions du Government of India concernant les propositions faites par Ibn Saoud en insistant sur l’urgence de parvenir à un accord et en soulevant les di#érents points à réexaminer dans le cadre de la négociation. Le gouvernement britannique reconnaissait l’autorité et l’indépendance d’Ibn Saoud sur le Nedjd, Hasa et Qatif et admettait le principe d’une reconnaissance dynastique à condition que le mode de succession se fasse avec l’aval des tribus et l’accord des autorités britanniques. La Grande-Bretagne était seule juge des moyens mis en œuvre pour assister Ibn Saoud dans le cas d’une agression non provoquée. Ibn Saoud ne devait pas entretenir de relations avec d’autres puissances sans l’assentiment de Londres, ni accorder aucune concession sans l’avis de Londres qu’il sera tenu de suivre. Le vice-roi ajouta que Cox estimait qu’un texte rédigé selon ces lignes serait accepté par Ibn Saoud pour qui la garantie dynastique était un élément essentiel. Le Government of India estimait nécessaire de faire remarquer à Ibn Saoud que la Grande-Bretagne ne pouvait en l’état lui allouer des moyens militaires mais que la situation de la Turquie dans la zone du Golfe le garantissait pratiquement contre toute attaque. Cox considérait en outre (tel 26/01 concernant le texte du traité du 15 mai 1914 trouvé dans les archives turques à Bassora) que le déclenchement des hostilités par la Turquie contre un Etat favorablement disposé à son égard constituait une condition su"sante pour la dénonciation de l’accord et la conclusion d’un autre traité avec la Grande-Bretagne (3). Le 30, l’India O"ce !t part au Foreign O"ce de ses observations sur la situation dans le Golfe et sur le projet de traité. Selon l’India O"ce, Ibn Saoud n’était pas prêt à s’engager avant la signature d’un traité. L’India O"ce reconnaissait qu’il n’avait pas apporté de soutien direct à la Grande-Bretagne au cours des opérations militaires sur Bassora, mais qu’au lieu de se mettre à la disposition de la Turquie, il avait mené des actions contre Ibn Rashid, ce qui impliquait qu’il avait apporté un soutien indirect aux forces britanniques. L’India O"ce ajoutait que la conclusion d’un traité était justi!ée non seulement par les exigences du moment, comme prix à payer pour son amitié, mais aussi en prévision de la situation générale dans le Golfe, dans l’hypothèse d’une défaite de la Turquie qui laisserait Ibn Saoud à la fois maitre de l’intérieur de la péninsule mais aussi d’une partie du littoral du Golfe. Dans l’intérêt de la paix et du maintien de l’ordre, il était essentiel pour la Grande-Bretagne en tant que puissance dominante dans le Golfe de parvenir à un arrangement avec l’émir de Riad pour les services qu’il pouvait rendre. Dans cette perspective, l’India O"ce indiquait que les objections d’Ibn Saoud aux modalités de la garantie successorale 27.10.20 16(44 Ibn Saoud et la Grande-Bretagne : lʼaccord de Dhahran de décembre 1915 (4/4) Page 4 sur 7 https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ibn-Saoud-et-la-Grande-Bretagne-l-accord-de-Dhahran-de-decembre-1915-4-4.html exposées dans l’avant-projet britannique ne constituaient pas un motif de rupture de la négociation. L’assurance de protection contre une agression non provoquée devait selon le Secrétaire d’Etat, Lord Crewe, être formulée de telle manière que la Grande-Bretagne demeurait seule juge de la nature et de l’ampleur des moyens à mettre en œuvre. En dernier lieu, l’India O"ce s’en remettait au Foreign O"ce et à Grey pour décider si le traité devait inclure une clause additionnelle sur l’obligation de non intervention dans les a#aires du Qatar, de Bahreïn et du Koweït (4). Le 1er février, le Foreign O"ce informa l’India O"ce que Grey souscrivait aux termes de la communication du 30 janvier (5). Le même jour, le Secrétaire d’Etat pour l’Inde informa le vice-roi de l’accord du Foreign O"ce en reprenant les éléments abordés dans la communication du 30 janvier. L’India O"ce indiquait également que Moubarak demanderait probablement à béné!cier de la même disposition garantissant les modalités de succession obtenues par Ibn Saoud et le Cheikh Khazal de Mohammerah (6). Le 6 février, le Résident politique dans le Golfe reçut les consignes du Government of India concernant le texte du traité à rédiger et à soumettre à Ibn Saoud selon les modalités exposées dans les documents du 30 janvier et du 1er février : reconnaissance de l’autorité d’Ibn Saoud sur le Nedjd, Qatif et Hasa, succession dynastique avec approbation des populations et accord de la Grande-Bretagne, appui en cas d’agression non provoquée à la discrétion des autorités britanniques, absence de relations avec des puissances tierces et concessions soumises à l’approbation du gouvernement (7). Cox rédigea un projet de traité comprenant 7 articles selon les modalités énoncées ci-dessus. Les articles 3 et 4 spéci!aient qu’Ibn Saoud renonçait à entretenir des relations diplomatiques avec toute autre puissance que la Grande-Bretagne et à céder, hypothéquer ou accorder des concessions à une puissance étrangère sans l’aval de la Grande-Bretagne. Il lui incombait d’assurer la sécurité des pèlerins se rendant à La Mecque et s’engageait à ne pas intervenir dans les a#aires de ses voisins (8). Le Government of India approuva les propositions de Cox le 28 février 1915 (9). Le 24 avril, Ibn Saoud !t savoir à son tour qu’il avait reçu le texte du traité rédigé par Cox et informa les autorités britanniques qu’il désirait que certains changements soient apportés aux articles portant sur la garantie dynastique et l’absence de provocation en cas d’agression, souhait jugé irrecevable par Cox. Ibn Saoud désirait également que le district de Jubail soit mentionné dans le préambule et que la clause concernant la cession uploads/Politique/ ibn-saoud-et-la-grande-bretagne-l-x27-accord-de-dhahran-de-decembre-1915-4-4-pdf.pdf

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