2017 2022 le temps du bilan AUCUN ACTE DE RUPTURE N’AURA ÉTÉ POSÉ Avec ce bilan

2017 2022 le temps du bilan AUCUN ACTE DE RUPTURE N’AURA ÉTÉ POSÉ Avec ce bilan du quinquennat, le groupe LR au Sénat a souhaité prendre au mot Emmanuel Macron. « Je veux être jugé sur les actes » déclarait-il en novembre 2019. C’est chose faite. De l’immigration à l’environnement, de la compétitivité à la réforme de l’Etat, en passant par la justice ou la place de la France en Europe, tous les résultats du Chef de l’Etat ont été rassemblés, analysés, passés au crible de ses engagements de candidat. Car le macronisme doit être jugé à l’aune des promesses qu’il avait formulées. Emmanuel Macron fut élu sur un projet, non pas de continuité, mais de rupture, de « révolution » même, pour reprendre le titre du livre – programme qu’il avait écrit avant la campagne de 2017. Révolution donc, mais réconciliation également. Car telle était aussi l’ambition affichée par l’inventeur de « l’en même temps », celui qui, se revendiquant « et de droite et de gauche », prétendait abolir les clivages, réunir en lui-même les diverses traditions et aspirations politiques. Cinq ans après, ne restent de ces deux grandes promesses qu’une formidable déception. La révolution promise n’a pas eu lieu. Qu’il s’agisse de l’insécurité, du laisser-aller migratoire, mais également de l’augmentation des dépenses ou de l’explosion de la dette, rien n’a vraiment changé, tout a continué. Car Emmanuel Macron n’aura, en définitive, rien réformé. Derrière un activisme médiatique effréné, aucun acte de rupture n’aura été posé, ni sur les retraites, ni sur la justice, l’école ou même la santé. Le macronisme qui, nous assurait-on, devait être une cure de jouvence, pour libérer, pour moderniser, n’aura été que la perpétuation d’une social-démocratie finissante. Car ce sont de bien vieilles ficelles que ce jeune Président n’aura cessé de tirer. A chaque problème, une dépense. A chaque crise, les artifices d’une communication omniprésente, comme pour masquer, d’états généraux en grands débats, l’impuissance d’une politique. Quant à la réconciliation annoncée, elle s’est fracassée sur le verbe diviseur d’un Président qui, des « gaulois réfractaires » à « ceux qui ne sont rien », n’aura cessé de rabaisser, d’humilier, de fracturer. Ajoutons à cela la repentance, les concessions verbales faites au wokisme par un Président qui aura affirmé la nécessité de « déconstruire » l’histoire de France et reconnu l’existence d’un « privilège blanc », et nous avons là tous les ingrédients d’un cocktail explosif, mortifère pour l’unité française. Ce bilan dessine donc un échec. L’échec d’une politique. L’échec, aussi, d’une pratique, celle de la verticalité macronienne. Car le mépris jupitérien pour les élus locaux ou le Parlement aura montré, tout au long de la crise sanitaire, son inefficacité : les décisions uniformes, prises sans concertation dans le huis clos du conseil de défense sanitaire, n’auront fait qu’alourdir la technocratie, compliquer la gestion de l’épidémie et renforcer l’incompréhension et la colère de nos concitoyens. Un homme seul ne peut pas tout, les contrepouvoirs sont essentiels : telle est aussi la leçon que nous devons tirer de cette crise. Emmanuel Macron l’aura-t-il, finalement, retenue ? Rien n’est moins sûr tant sa verticalité n’est, en réalité, que le prolongement institutionnel de son individualisme politique. Car le projet d’Emmanuel Macron, c’était lui-même, en définitive. Lui-même et lui seul tant ce Président, se tenant au-dessus de tous, semble ne se sentir tenu par rien. Par aucune cohérence de convictions, aucune colonne vertébrale intellectuelle. En se faisant tour à tour le chantre d’une souveraineté qu’il ignorait superbement avant le déclenchement de la pandémie, le héros d’une laïcité française qu’il considérait pourtant, en 2016, comme « revancharde », ou le champion de « l’art d’être français », lui qui niait jusqu’à l’existence même d’une culture française, Emmanuel Macron aura montré, par ses revirements incessants, ses retournements opportuns, toute la vacuité de sa verticalité. L’authenticité : voilà ce qui, au fond, aura cruellement manqué au macronisme, et marqué son bilan du sceau de l’échec. Car si « l’en même temps » aura tout dit, tout promis, force est de constater qu’il n’aura mener à rien, ou si peu, prisonnier de ses contradictions, cloué sur le lit de l’impuissance à force de multiplier les contorsions et les circonvolutions politiques. Tel est le vrai bilan d’Emmanuel Macron. Tel est aussi la situation qu’il revient à la droite d’affronter, pour redresser vraiment, pour rassembler largement, dans la fidélité à ses convictions, en assumant ses valeurs, sans excès mais sans concessions. Bruno RETAILLEAU Président du Groupe LR au Sénat. 3 LES CHIFFRES DU BILAN +18% +18% C’est l’augmentation du nombre de coups et blessures volontaires entre 2017 et 2020. C’est le nombre d’étrangers que la France a accueillis entre 2017 et 2020 (immigration légale, droit d’asile et MNA). 53% 53% C’est la proportion d’enseignants qui disent en 2020 avoir déjà observé une fois une contestation des enseignements au nom de la religion. Soit 7 points de plus qu’en 2018. C’est l’augmentation de la dépense publique, hors crise sanitaire, sous le quinquennat. +60 milliards +60 milliards C’est le déficit du système des retraites prévu en 2025, faute de réforme durant ce quinquennat. C’est le déficit commercial enregistré sur les 10 premiers mois de 2021. Contre 65.2 milliards sur les 12 mois de 2020. 1 370 600 1 370 600 +10 milliards +10 milliards 63.5 milliards 63.5 milliards 4 1250 1250 C’est l’équivalent de la consommation d’énergie que la France a dû importer en 2020. Contre 25 jours en 2019. C’est la hausse du prix de l’immobilier entre mai 2017 et l’été 2021. 0 C’est le nombre de propositions sur l’Europe qui ont été acceptées par l’Allemagne et les autres pays européens. C’est le nombre d’équivalents temps plein dans la fonction publique d’Etat qui auront été supprimés entre 2017 et 2022. Contre une promesse de 50 000. C’est la proportion de lits qui restent fermés, 18 mois après le début de la crise, malgré le Ségur de la Santé. 20% 20% 43 jours 43 jours +18.5% +18.5% 5 SOMMAIRE SÉCURITÉ ET JUSTICE page 8 IMMIGRATION ET ASSIMILATION page 11 ÉDUCATION page 15 DÉPENSES PUBLIQUES page 18 EMPLOI ET TRAVAIL page 20 COMPÉTITIVITÉ page 22 RÉFORME DE L’ÉTAT ET DÉCENTRALISATION page 25 SANTÉ ET SOLIDARITÉ page 28 ENVIRONNEMENT page 32 LOGEMENT page 36 EUROPE page 40 Qu’il s’agisse des violences en bandes, des coups et blessures, des agressions sexuelles ou des menaces contre les élus, la violence sous toutes ses formes aura littéralement explosé depuis 2017 et aura touché l’ensemble des territoires. Désormais, aucun territoire n’est épargné, y compris les départements ruraux. Que ce soit la Dordogne, la Corse-du-Sud, le Lot ou encore la Meuse, ces départements sont parmi ceux qui auront connu entre 2019 et 2020 la plus forte augmentation du nombre de coups et blessures volontaires. Une explosion de violence à laquelle Emmanuel Macron a répondu par l’envoi sur le terrain de jeunes policiers, pour la plupart encore en formation et sans expérience. Une décision très discutable alors que les forces de l’ordre sont les cibles « faciles » des violences urbaines et des attentats terroristes qui endeuillent régulièrement la France. Une menace terroriste qui reste d’ailleurs vive et contre laquelle le Gouvernement a refusé de lutter efficacement en rejetant la proposition du groupe LR au Sénat de créer un dispositif judiciaire de surveillance des condamnés pour des faits de terrorisme à leur sortie de prison. A sa place, le Gouvernement a préféré un simple suivi administratif que le Conseil Constitutionnel a par ailleurs partiellement censuré. Pour endiguer les violences, il eut fallu assumer une rupture pénale, avec davantage de magistrats – la France compte 10.9 juges et 3 procureurs pour 100 000 habitants, loin de la médiane européenne, à 17.7 juges et 11.2 procureurs – et un renforcement des peines, afin notamment d’incarcérer plus tôt, dans le cadre de courtes peines, dès les premiers actes délinquants, à l’image de la politique mise en place aux Pays- Bas. Or, la politique pénale menée par les Ministres de la Justice successifs s’est inscrite dans la continuité de celle de Christiane Taubira, désarmant l’Etat et désespérant ses agents. SÉCURITÉ & JUSTICE VIOLENCES : TOUS LES INDICATEURS SONT DANS LE ROUGE LA POURSUITE DE LA POLITIQUE SOCIALISTE DE DÉSARMEMENT PÉNAL LE RETOUR DU « SENTIMENT D’INSÉCURITÉ » 20 ans après Lionel Jospin, Éric Dupond-Moretti renoue avec la politique du déni. Ainsi déclarait-il en septembre 2020 que « L’ensauvagement est un mot qui développe le sentiment d’insécurité. L’insécurité, il faut la combattre, le sentiment d’insécurité, c’est plus difficile car c’est de l’ordre du fantasme. » LES CHIFFRES Coups et blessures volontaires : + 18% entre 2017 et 2020 (contre +7% entre 2014 et 2017) Rixes entre bandes : + 60% depuis 2017 Agressions sexuelles : +38% depuis 2017 Agressions et menaces contre les élus : ×3 depuis 2019 8 En effet, Nicole Belloubet a prévu que des peines inférieures à 1 mois de prison ne puissent plus être décidées et a demandé à ce que les peines comprises entre 1 et 6 mois fassent l’objet, par principe, d’un aménagement, uploads/Politique/ le-bilan-du-quinquennat-macron-par-le-lr-bruno-retailleau.pdf

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