A 2,60€ samedi 29 - dimanche 30 décembre 2018 LE FIGARO - N° 23 134 - www.lefig

A 2,60€ samedi 29 - dimanche 30 décembre 2018 LE FIGARO - N° 23 134 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement 3’:HIKKLA=]UW[U^:?b@m@c@j@k"; M 00108 - 1229 - F: 2,60 E AND : 2,80 € - BEL : 2,60 € - CH : 4,00 FS - CAN : 5,40 $C - D : 3,20 € - A : 3,50 € - ESP : 2,90 € - Canaries : 3,00 € - GB : 2,50 £ - GR : 3,20 € - DOM : 3,00 € - ITA : 3,00 € LUX : 2,60 € - NL : 3,20 € - PORT.CONT : 3,00 € - MAR : 22 DH - TUN : 4,20 DT - ZONE CFA : 2.300 CFA ISSN 0182.5852 EALEX GRIMM/REUTERS ; VINCENT BENGOLD/ONB ; SEBASTIEN SORIANO/ LE FIGARO « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais lefigaro.fr EURO VINGT ANS APRÈS SON INTRODUCTION SUR LES MARCHÉS, LA MONNAIE UNIQUE RESTE UN PROJET INACHEVÉ PAGE 18 Un vent de changement s’an- nonce au Brésil avec l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, un ex-capitaine d’armée sur- nommé le « Trump tropi- cal ». Il a promis de mettre de l’ordre dans un pays miné par la corruption, la criminalité et une lourde dette financière. Alors que le Brésil veut tour- ner la page des dérives asso- ciées à l’ère Lula, cet admira- teur des dictatures, volontiers provocateur, inquiète. Sur le plan économique, le nouveau président prépare un choc li- béral qui ne sera pas facile à imposer dans un pays qui ne se remet pas de plusieurs an- nées de crise. Première édition Réponses à la question de vendredi : Redoutez-vous l’instauration du prélèvement à la source à partir de 2019 ? TOTAL DE VOTANTS : 44 931 Votez aujourd’hui sur lefigaro.fr Vingt ans après, regrettez-vous l’adoption de l’euro ? NON 39 % OUI 61 % @ FIGARO OUI FIGARO NON L e « messie » de la bossa-nova, Tom Jobim, avait prévenu : « Le Brésil n’est pas un pays pour débutants. » Les années Lula, premier président de gauche du pays, avaient sorti de la pauvreté des millions de Brésiliens. Elles ont aussi provoqué une explosion de la cor- ruption, de la dette et de la criminalité. Lassés par les fausses notes du Parti des travailleurs, qui ont accompagné le lent naufrage de la première puissance d’Amérique latine, les électeurs ont mis fin à cette samba, cédant au discours radical du champion latino de l’« antisystème » conservateur, Jair Bolso- naro, et à sa promesse de ramener l’ordre. Le défi est de taille pour cet ancien capitaine, porteur d’espoirs égalés par les inquiétudes qu’il suscite. La beauté du Brésil, ses richesses naturelles et sa musique ont été éclipsées par le désastre économique, financier et moral d’un pays ravagé par les inégalités dont les sept principales villes se classent parmi les vingt plus violentes au monde. Grand admirateur de Donald Trump, Bolso- naro s’inspire de son agenda diplomatique et économique, promettant notamment de prendre ses distances avec la Chine. Au conservatisme social, ce chrétien évangéliste ajoute une dose de libéralisme. Ses recettes : couper dans les dépenses - notamment les retraites -, réformer le système de santé, simplifier les taxes, privatiser les grandes en- treprises d’État, relancer la croissance. Mais le Brésil n’a rien de commun avec l’Amérique dont a hérité Trump. Ses marges de manœuvre sont infimes dans un pays plombé par les baronnies et une dette abyssale. Gare aux dérives ! Bol- sonaro sera tenté de compenser ses revers sur le terrain de la lutte contre la criminalité, pour tenter de satisfai- re des Brésiliens pressés de se débarrasser de leurs politiciens corrompus et des trafiquants de drogue. Provocateur aux sorties sexistes et homophobes, ce « Trump tropical » professe une alarmante admiration pour les systèmes dictatoriaux et promet de donner carte blan- che à la police pour tuer les criminels suspec- tés… Au bord du gouffre, le Brésil a fait le pari de placer son avenir entre les mains d’un diri- geant totalement imprévisible. ■ Un « Trump tropical » Le Brésil a confié son avenir à un chef imprévisible ÉDITORIAL par Patrick Saint-Paul psaintpaul@lefigaro.fr n En Inde, l’incroyable traque d’un tigre mangeur d’hommes n La chronique de Mathieu Bock-Côté n La tribune de Rémy Josseaume PAGES 14 ET 15 CHAMPS LIBRES Ventes privées du 1er janvier L’année commence en beauté ! Pour l’ouverture exceptionnelle de notre espace canapés le 1er janvier, nos ventes privées redoublent d’attrait ! Canapés, canapés-lits et fauteuils de relaxation des plus grandes marques : Burov, Diva, Duvivier, Leolux, Neology, Steiner, Stressless®... 63 rue de la Convention Paris 15e - 01 45 77 80 40. Ouvert 7j/7 de 10h à 19h y compris le 1er janvier. M° Boucicaut - P. gratuit. © Élu fin octobre à la tête de la première puissance d’Amérique latine, Jair Bolsonaro sera investi le 1er janvier 2019 dans ses fonctions de président du pays sur la place des Trois-Pouvoirs à Brasilia. OFFENBACH DES ŒUVRES MÉCONNUES REMISES EN SCÈNE POUR SON BICENTENAIRE PAGE 24 Une deuxième affaire Benalla empoisonne l’Élysée GAUCHE Raphaël Glucksmann : « Le macronisme est mort » PAGE 6 RD CONGO Un scrutin à risque pour l’après- Kabila PAGE 7 RÉVEILLON Alcool au volant : les Français peu prévoyants PAGE 9 CLIMAT Les espèces migrent pour s’adapter au réchauffement PAGE 10 RUGBY Trinh-Duc : « Le XV de France est toujours un objectif pour moi » PAGE 11 ÉCONOMIE Prélèvement à la source, fiscalité, smic... Ce qui change au 1er janvier PAGE 19 LITTÉRATURE La mort de l’écrivain israélien Amos Oz à l’âge de 79 ans PAGE 25 Un président antisystème prend la tête d’un Brésil fracturé La forte activité des derniers jours ne permet pas de sauver la fin d’année. Pénalisés par les « gilets jaunes », les commer- çants font grise mine alors que des mobilisations sont atten- dues ce week-end. Le com- merce a perdu selon les estima- tions environ 2 milliards de chiffre d’affaires. Beaucoup es- pèrent que les soldes qui com- menceront le 9 janvier leur permettront de bien débuter l’année 2019. PAGES 8, 15 ET 20 Commerce : le rush de Noël n’a pas compensé les pertes liées aux « gilets jaunes » è LE RAPPROCHEMENT AVEC LES ÉTATS-UNIS, PRIORITÉ DU « TRUMP TROPICAL » è LE CHOC LIBÉRAL, UNE PROMESSE DIFFICILE À TENIR POUR BOLSONARO è PAULO GUEDES, UN « CHICAGO BOY » AUX COMMANDES DE L’ÉCONOMIE PAGES 2 À 4 ET L’ÉDITORIAL Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a saisi le procureur de la République sur la question des passeports diplomatiques qu’Alexandre Benalla aurait continué d’utiliser après son licenciement de l’Élysée. PAGE 5 ABACA РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS samedi 29 - dimanche 30 décembre 2018 LE FIGARO A 2 L'ÉVÉNEMENT Viera, magistrat aujourd’hui à la retraite. J’ai été libéré en échange de la libération de l’ambassadeur d’Al- lemagne, enlevé par nos camarades. J’ai vécu ensuite en exil en France. Je n’apprécie pas tellement Bolsonaro, mais son gouvernement n’est pas un régime militaire. Les généraux qui l’entourent sont de droite, mais au moins sont-ils plus pragmatiques que certains idéologues qui font par- tie de son gouvernement. » Le rôle politique de l’armée bré- silienne est plus ancien que la pé- riode de la dictature, et aussi plus complexe. À Rio de Janeiro, le fort de Copacabana occupe un pro- montoire rocheux qui commande l’entrée de la baie. Sur l’immense et célèbre plage, de jeunes hommes athlétiques et bronzés et de jeunes femmes en maillot de bain mini- maliste font tous leurs efforts pour maintenir l’image d’un Brésil dé- contracté et hédoniste entre bossa- nova et caïpirinha. Dans le fortin, gardé par des mi- litaires très polis en tenue camou- flée, se trouve un petit musée qui raconte une histoire plus mouve- mentée. Si l’armée brésilienne n’a pas pris part à beaucoup de guerres étrangères, elle est en revanche in- tervenue plusieurs fois dans l’his- toire politique du pays. Une salle consacrée aux présidents militaires rappelle notamment le rôle ambigu joué par les officiers, depuis le ma- réchal Deodoro da Fonseca, mo- narchiste mais fondateur de la Ré- publique brésilienne en 1889, jusqu’au général Figueiredo, mem- bre de la junte mais qui rétablit la démocratie en 1985. « L’armée a historiquement joué un rôle important dans l’histoire du Brésil », dit Carlos Augusto Addor, historien à l’Université fédérale Fluminense de Rio de Janeiro. « Ce sont eux qui ont donné au Brésil sa devise “Ordem e Progresso”, mais en amputant au passage la formule originale d’Auguste Comte, qui était “L’Amour pour principe, l’Ordre pour base et le Progrès pour but” ! Ils ont enlevé l’amour. » « Beaucoup de Brésiliens ne connaissent pas leur histoire, pour- suit Addor, sinon ils se souvien- draient que la dictature a été une pé- riode très dure. Ce qui explique aussi que l’on continue de penser à recou- rir à l’armée quand les choses vont mal. » Ex-communiste, ancien minis- tre de la uploads/Politique/ le-figaro-29-12-2018.pdf

  • 22
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager