N°7311 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,1

N°7311 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ■ Face aux preuves matérielles, l’avocat des familles des moines de Tibhirine fi nit par admettre que «la thèse d’une bavure de l’armée algérienne est fragilisée par l’absence d’impact de balle constatée sur les crânes». ■ Cette thèse, avancée par un ex-haut gradé de l’armée française en juillet 2009, avait été jugée par ce même avocat de «crédible». MOURAD PREURE À PROPOS DES PRIX DU PÉTROLE «L’ÉPISODE BAISSIER POURRAIT DURER UNE ANNÉE» LIRE L’ARTICLE DE MOKRANE AÏT OUARABI EN PAGE 7 PHOTO : AFP PHOTO : DR PHOTO : DR LA CNLTD TOURNE LE DOS AU FFS FINALE ALLER DE LA LIGUE DES CHAMPIONS AS VITA CLUB - ESS (15H30) LA CONFÉRENCE DU CONSENSUS COMPROMISE RENDEZ-VOUS HISTORIQUE POUR L’ENTENTE L ’initiative du Front des forces socialistes (FFS) démarre visiblement mal. Lancés offi ciellement à la fi n de la semaine dernière, les contacts préliminaires avec les acteurs politiques en vue d’aller vers «un consensus national» butent sur un rejet du noyau dur de l’opposition. Il y a au moins une partie importante de l’opposition qui ne partage pas cette démarche et ne compte pas répondre favorable à une future invitation à participer à la conférence du FFS. (Suite page 5) Madjid Makedhi ■ La nouvelle du décès de la fi llette diagnostiquée, avant-hier, atteinte d’Ebola au Mali, inquiète la population de Tamanrasset ■ L’Entente de Sétif, qui retrouve une fi nale de Ligue des champions d’Afrique 26 ans après son unique sacre, est appelée à réussir un bon résultat à Kinshasa, avant la joute retour, prévue le 1er novembre prochain à Blida. ■ Les autorités se veulent rassurantes et n’envisagent pour l’heure aucun renforcement du contrôle aux frontières sud du pays. L’EBOLA DÉCLARÉ AU MALI INQUIÉTUDES DANS LE SUD ALGÉRIEN LIRE L’ARTICLE DE RAVAH IGHIL EN PAGE 7 LIRE L’ARTICLE DE LYES MECHTI EN PAGE 8 LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL KAMEL BENIAÏCHE EN PAGE 23 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 26 octobre 2014 ÉDITION DU CENTRE Baudouin se rend à l’évidence L’Egypte décrète l’état d’urgence sur une partie du Sinaï LIRE L’ARTICLE EN PAGE 4 ■ APRÈS UN ATTENTAT QUI A COÛTÉ LA VIE À 30 SOLDATS TIBHIRINE : «LA THÈSE D’UNE BAVURE DE L’ARMÉE EST FRAGILISÉE» ● Le scrutin survient trois années après l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC) qui avait mené, le 23 octobre 2011, les islamistes d’Ennahdha au pouvoir, à la tête d’une troïka constituée du Congrès de la République (CPR) du président Moncef Marzouki et de Ettakattol du président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfar. ILS SONT APPELÉS AUJOURD’HUI AUX URNES POUR ÉLIRE LEUR PARLEMENT LES TUNISIENS RETIENNENT LEUR SOUFFLE Tunis De notre correspondant L es Tunisiens sont appelés aujourd’hui aux urnes pour élire le premier Parlement de la deuxième République. Les islamistes d’Ennahdha veulent gagner pour essayer de préserver leur mainmise sur le pouvoir. Les sociaux-démocrates de Nidaa Tounes pensent, quant à eux, avoir les cartes en règles pour prendre la succession. Le bilan négatif de la troïka et les échecs du printemps islamiste, ailleurs qu’en Tunisie, pénalisent certes Ennahdha. Mourad Sellami (Suite page 3, lire également en page 2) Les arguments de Mohamed Amokrane Cherifi , membre du présidium du FFS, ne convainquent pas Ali Benfl is et les autres membres de la CNLTD ILS APPELLENT À VOTER «UTILE» POUR ÉVITER LA RÉGRESSION Les intellectuels tunisiens entre craintes et espoirs L ’ A C T U A L I T É El Watan - Dimanche 26 octobre 2014 - 2 IL FERHAT HORCHANI. Doyen de la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis «Le scrutin est décisif vu la primauté constitutionnelle des législatives» Après des années dans l’ombre sous la dictature de Ben Ali en raison de son penchant pour la liberté, le professeur Ferhat Horchani est désormais doyen de la prestigieuse faculté de droit et des sciences politiques de Tunis. Il est également président de l’Association tunisienne de droit constitutionnel. Il livre son analyse sur le scrutin législatif d’aujourd’hui. Interview réalisée par Mourad Sellami Que constitue pour vous cette échéance électorale ? Il s’agit d’un rendez-vous important, pour ne pas dire décisif pour l’avenir de la Tunisie. Il est utile de souligner que selon l’article 89 de la Constitution, le parti qui arrive en tête des élections législatives aura à gouverner la Tunisie pendant de longues années. C’est ce parti, arrivé premier, qui choisira ses alliés politiques pour former le gouvernement et gouvernera réelle- ment la Tunisie pendant au moins cinq années. Et, même si ledit parti n’aura pas un pourcentage significatif de sièges ou de voix en raison d’une éventuelle dispersion des sièges, c’est lui qui sera la première force politique du pays et aura politiquement, symboliquement et moralement l’initiative de conduire la barque. Rien ne se fera sans lui. Même s’il n’arrive pas à former un gouvernement conformément à l’hypothèse prévue par le paragraphe 3 de l’article 89, il reste symboliquement et politiquement la première force politique du pays. C’est dire l’importance des élections législatives en Tunisie, importance qui n’a pas été comprise par de larges franges de la classe politique tunisienne, qui reste formatée par l’ancien modèle de la Constitution de 1959 et les réflexes présidentialistes. Serait-ce le véritable tournant vers la démo- cratie ? Cela dépendra de beaucoup de choses et, essentiellement, des forces politiques qui auront le pouvoir après les élections, notamment le scrutin législatif. La réussite du tournant vers la démocratie dépendra de la manière de gérer deux difficultés. D’une part, aucun parti ne doit être hégémonique, surtout s’il s’agit d’un parti à référentiel religieux. D’autre part, la disper- sion attendue des voix ne doit pas conduire à un régime parlementaire instable, où ce seront les petits partis qui gouverneront. Les Tunisiens sont impatients et risquent de se lasser… Que faudrait-il faire, sur le plan constitu- tionnel, pour éviter un retour en arrière ? Il faudrait d’abord que la mise en œuvre de la Constitution (une centaine de textes doivent être adoptés) soit conforme à son esprit. Il faudrait aussi que les mécanismes de contrôle jouent pleinement (Parlement, institutions constitu- tionnelles indépendantes). Il faudrait également que le futur juge constitutionnel joue son rôle de protecteur des libertés. Il faudrait ensuite que les partis politiques prennent de la hauteur et forment une classe politique digne de la Tunisie démocratique. Il faudrait enfin que la société civile ne s’essouffle pas et continue à être active. Que pensez-vous de la polémique constitu- tionnelle concernant la nomination du chef du gouvernement ? Nous allons vivre encore une période de tran- sition où l’on va devoir attendre l’élection du nouveau président de la République pour que le gouvernement issu des élections législatives soit désigné. Cette période peut s’allonger jusqu’au mois de mars 2015, voire plus si les élections législatives (du fait du mode de scrutin) donnent un paysage politique dispersé, où aucun parti n’est véritablement dominant ! Un mot pour conclure... La Tunisie est à la croisée des chemins. Elle peut prendre le train de la démocratie ou le rater. Il y a certes de fortes chances qu’elle réussisse car malgré les difficultés et les faiblesses, la direction est bonne. Mais les risques sont encore considérables et la démocratie n’est pas une simple affaire. Et puis, il y a une autre échéance très importante, celle des élections municipales qui vont ancrer la démocratie participative au sein des collectivités locales. Ce n’est pas une mince affaire. M. S. Ferhat Horchani PHOTO : DR Tunis De notre correspondant L ’expert Cyril Grislain Karray est à classer parmi les optimistes. Il croit dur comme fer que «ce ne sont pas trois années de cafouillage qui vont mettre à genoux la Tunisie, dont la civilisation est trimillénaire». Pourtant, cet auteur a été pessimiste dans son livre La prochaine guerre en Tunisie : la victoire en 5 batailles, écrit après le 14 janvier, où il a soulevé les problèmes économiques, sociaux et éducatifs rencontrés actuellement, ain- si que les mesures (les «5 batailles») à adopter pour les contrecarrer. Tou- tefois, d’autres experts et lobbyistes pensent que le salut de la Tunisie passe par un vote utile en faveur de Nidaa Tounes. Ainsi, Karim Ben Smaïl, le directeur de la maison d’édition Cérès, affiche son soutien au parti de Béji Caïd Essebsi : «Je voterai pour la liste de Saïd Aïdi (tête de liste de Nidaa Tounes à Tunis 2, ndlr). Je suis loin d’être fan de son parti. Mais tant qu’à faire, donnons à des gens comme Aïdi le poids de la légitimité des urnes. Ils feront le renouveau de ce parti.» Pour Karim Ben Smaïl, «la victoire d’Enna- hdha signifierait des décennies de retard et de misère et, à moyen terme, la fin de l’espoir d’une démocratie». Ces mêmes craintes sont partagées par l’écrivain Abdelwahab Meddeb, qui pense que l’enjeu concerne l’avenir du pays : «Nous sommes devant le choix entre, d’une part, une société ouverte, dynamique, adaptée aux mœurs uploads/Politique/ el-watan-du-26-10-2014.pdf

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