Le totalitarisme HISTOIRE GEOGRAPHIE GEOPOLITIQUE Bachar Oussama | CPGE IBN GHA

Le totalitarisme HISTOIRE GEOGRAPHIE GEOPOLITIQUE Bachar Oussama | CPGE IBN GHAZI | 15/10/2019 PAGE 1 Introduction : Qu'est-ce que le totalitarisme ? Nom donné par un opposant de Mussolini (1920). Sens large repris pour désigner des régimes autoritaires portés par une idéologie qui cherche à bâtir un homme nouveau, dénoué de tout lien, de toute culture. Homme machine au service de l’Etat et de l’idéologie qui s’en sert. Pas de liberté, pas de pluralisme, pas d’initiative ou de création. Régime soutenu par les masses et la propagande, culte de la personnalité, système de terreur et de répression des opposants politique. L’homme est le pion du système, il existe pour le système et non le système pour lui. 3idéologies concernées : communisme, nazisme, fascisme. 3 pays : Russie, Allemagne, Italie. Tous les 3 ont la même origine, les mêmes bases, mais naissance et déroulement différents. 1/ ETYMOLOGIE Nom formé à partir d'un terme latin :"totus" qui signifie "tout entier " et trois suffixes :  "-itas " (qui a donné en français "-ité ") servant à former des noms ; cela donne" totalitas" en latin (totalité) ;  "-aris" ( "-aire" en français) suffixe servant à former des adjectifs ; cela donne totalitaire ;  "-ismum", suffixe de formation tardive renvoyant à l'idée d'appartenance à un groupe ou à un système de pensée (pour désigner des professions ou des opinions). D'après son étymologie, ce mot signifie donc " système tendant à la totalité, à l'unité " . 2/ DEFINITIONS Il est clair que le terme de « totalitarisme » désigne l'utilisation de « tous les moyens » pour parvenir au but que s'est assigné l'État. Dès lors, tout totalitarisme implique l'existence des autres caractéristiques, quelle que soit son ambition, qu'il s'agisse d'assurer un despotisme politique, de contraindre des intérêts divergents à une politique économique définie par l'État, d'imposer des normes idéologiques uniformes, fussent-elles démocratiques. Le totalitarisme concerne tous les aspects de la vie sociale, l'État, au nom d'une idéologie, exerçant sa mainmise sur la totalité des activités individuelles.  Définition selon Hannah Arendt* Le totalitarisme désigne, pour Arendt, un type de régime politique inédit apparu à l’ère moderne, destiné à organiser la vie des masses. A ce titre, l’auteur le réfléchit comme un événement. Mais cet événement n’est pas un événement de plus au sens où l’emploie l’historien pour désigner ce qui scande un pas supplémentaire dans le cours normalisé de l’histoire, il définit une sorte d’événement au carré, un événement d’un type nouveau, qui rompt avec tout autre type d’événement, et avec l’histoire elle-même comme séquence d’événements plus ou moins marquants. Le mot de crise est sans doute celui qui traduit le mieux le phénomène que veut désigner ici Hannah Arendt et à ce titre on peut avancer que le totalitarisme définit la crise globale de la civilisation occidentale. Il est donc une sorte de brèche dans l’histoire en général et dans l’histoire du politique en particulier, ce qui pourrait se traduire comme suit : le totalitarisme constitue une rupture radicale avec tous les régimes possibles ou ayant existé, et en particulier ceux qui peuvent en être rapprochés, qu’ils soient despotiques, tyranniques ou dictatoriaux. * : une politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine, connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l'histoire. PAGE 2 3/ La naissance du régime totalitaire Stalinisme, Fascisme, Nazisme sont le résultat d’une crise économique profonde ainsi que d’un pouvoir politique incapable de surmonter les difficultés, à commencer par la misère et le chômage de masse. •En Russie (1917), la majorité de la population est rurale, cependant les terres sont entre les mains de l'aristocratie et de l’Église. Seule la partie occidentale a commencé à se moderniser. Le pouvoir politique est quant à lui, aux mains du Tsar qui est entouré d’un conseil de nobles appelé la Douma. La guerre appauvrit encore un peu plus le pays et des troubles sociaux éclatent dans les grandes villes industrielles comme Petrograd, à l’initiative des Bolcheviks. •En Italie (début des années «20 »), le pays est au bord de la guerre civile. La sortie de guerre est difficile, « victoire mutilée », crise économique qui frappe durement le pays. Militants bolcheviks, et arditi s’affrontent. Les 1ers occupent les usines, les grands domaines agricoles appelés latifundia, les seconds cassent le mouvement en brisant les grèves et occupations illégales. Les arditi vont rejoindre en grand nombre les faisceaux de combat créés en 1919 pat un ancien journaliste, Benito Mussolini. Le roi Victor Emmanuel III semble dépassé par les événements. •En Allemagne (début des années «30 »), le pays est confronté à la grave crise économique démarrée en 1929. 6 millions d’Allemands se retrouvent au chômage. La rue est livrée aux affrontements incessants entre bolcheviks et nazis (leur parti s’appelle le NSDAP, créé en 1920 et dont le dirigeant n’est autre que Adolf Hitler. La République dirigée par le président Hindenburg est incapable de rétablir l’ordre. 4/ La prise de pouvoir C’est dans un contexte de crise profonde, de discours populiste que Stalinisme, Fascisme et Nazisme vont conquérir le pouvoir. •En Russie (1917), le basculement a lieu lors de la révolution d’octobre. Les bolcheviks, menés par Lénine rentré d’exil, installent leur domination sur les décombres du tsarisme. Cependant, entre 1918 et 1921, période appelée le « communisme de guerre », le pays est plus que jamais confronté à la misère. Les bolcheviks installent un régime dictatorial dans ce contexte de guerre civile. En 1921, la situation se rétablit quelque peu. Lénine décide de réformer le pays et d’encourager l’économie privée. En 1924, sa mort, met un terme aux PAGE 3 réformes engagées. Une lutte sans merci s’engage entre ses successeurs, notamment Trotski et Staline. Ce dernier triomphera définitivement en 1928, Il deviendra alors le maître incontesté de l’URSS (qui a remplacé la Russie en 1922) jusqu’à sa mort en 1953. •En Italie (1922), Le Parti fasciste, créé officiellement l’année précédente, n’a pas triomphé aux élections législatives. Une épreuve de force est alors tentée en octobre 1922 : « la marche sur Rome ». Elle réunit plusieurs milliers de fascistes (les chemises noires) qui veulent faire pression sur le roi afin de nommer Mussolini 1er ministre. Victor-Emmanuel III finit par céder. Mussolini devient légalement le nouveau chef du gouvernement le 30 octobre 1922. Après avoir dirigé pendant un court moment un gouvernement de coalition, Mussolini met en place les lois fascistissimes en 1924. La mort du député socialiste italien Matteotti signifie bien que la dictature fasciste est en place. •En Allemagne (1933), la misère d’une grande partie de la population débouche sur une progression constante du NSDAP aux différentes élections organisées. Les mesures radicales proposées par Hitler séduisent une grande partie des électeurs livrée au désespoir. « Les chemises brunes » créent un climat de terreur et les affrontements avec les communistes sont incessants. On ne peut rien faire contre les nazis, on ne peut rien faire sans eux. Après de nombreuses tractations, Le président Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933. En moins d’un mois, la dictature s’appliquera au pays : Interdiction du parti communiste, élections truquées. En mars, les 1ers camps de concentration s’ouvrent. Il faudra attendre la mort du Président Hindenburg le 2 août 1934 pour que Hitler cumule la totalité des pouvoirs. Il sera alors le Reichführer. PAGE 4 5/ L’architecture du totalitarisme Les systèmes totalitaires, qui ont surgi au XXe siècle, se distinguent des anciens systèmes despotiques dans leur rapport au droit. Montesquieu, pour qui le principe de l'État despotique était la crainte, le voyait comme un système presque sans lois. L'État totalitaire, au contraire, légifère avec surabondance et dans tous les domaines. Par exemple : les pouvoirs du « guide », l'organisation du parti, la Charte du travail, l'âge du mariage, la littérature, la « race ». Par ailleurs, si le bon plaisir du despote est une raison suffisante, le « guide », lui, se réfère à une idéologie érigée en vérité fondatrice, et dispose d'un appareil de pouvoir, le parti unique. 5.1. Le chef Le chef charismatique se donne pour l'incarnation de la nation, dans son être et dans son devenir même, puisqu'il imprime le mouvement en avant de tout l'organisme social. Le parti n'est pas premier. Le parti fasciste italien était à la dévotion du Duce comme le parti national-socialiste allemand était aux ordres de son Führer. Quant à Staline, il ne se fit appeler Vojd (le guide) qu'après avoir supprimé toute opposition à l'intérieur du parti communiste de l'Union soviétique, au moment de lancer, avec la collectivisation forcée et l'industrialisation accélérée, ce qui détermina le caractère propre de la planification et de tout le système soviétique. 5.2. Le parti C'est que le parti est un relais pour le pouvoir du chef (une « organizzazione capillare del regime »), capable de diffuser sa volonté dans toutes les cellules. « Grâce au Grand Conseil fasciste, disait un dignitaire du régime italien, la volonté d'un homme extraordinairement doué devient une institution organique et pérenne. [...] Ce qui pourrait uploads/Politique/ le-totalitarisme-doc.pdf

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