Karl Korsch Karl Marx Traduit de l'allemand par Serge Bricianer Éditions Ivrea
Karl Korsch Karl Marx Traduit de l'allemand par Serge Bricianer Éditions Ivrea 1, place Paul Painlevé, Paris V* © Europàische Verlagsanstalt, Frankfurt am Main, 1967. © Editions Champ Libre, Paria, 1971. © Editions Ivrea, Paris, 2002. Table des matières 9 Préface de l'édition anglaise 17 Introduction de Gotz Langkau à l'édition allemande 29 i. La société bourgeoise 31 1. Marxisme et sociologie 37 2. La spécification historique 47 3. La spécification historique (suite) 54 4. Théories du développement (pseudo-développement) 59 5. Théories du développement (changement réel) 65 6. La critique révolutionnaire 80 7. La théorie révolutionnaire 89 8. La pratique révolutionnaire 95 II. L'économie politique 97 1. Marxisme et économie politique 103 2. Evolution de l'économie politique 110 3. Critique de l'économie politique 119 4. Critique philosophique et critique scientifique 125 5. Les deux phases de l'économie marxienne 131 6. La théorie économique du Capital 141 7. Le caractère fétiche de la marchandise 149 8. La loi de la valeur 154 9. Valeur et plus-value 163 10. Le « contrat social » 168 11. Résultats et perspectives 177 m. L'histoire 179 1. Nature et société 187 2. La conception matérialiste de l'histoire 194 3. Validité spécifique 201 4. Le matérialisme philosophique 208 5. Feuerbach 216 6. De Hegel à Marx (le règne de la société) 221 7. De Hegel à Marx (le développement social) 228 8. Les forces productives matérielles (le concept) 234 9. Les forces productives matérielles (la loi du progrès) 240 10. Les rapports sociaux de production 245 11. Les deux phases de la théorie marxienne de la révolution 250 12. Base et superstructure (Péconomisme) 255 13. Base et superstructure (les « actions réciproques ») 264 14. Base et superstructure (quelques mises au point) 271 15. Résultats 278 Postface de Paul Mattick 285 Index des noms cités Préface de l'édition anglaise Karl Marx, né en 1818 à Trêves, est mort en 1883 à Londres où il vivait en exilé politique. Quand il eut achevé ses études aux universités de Bonn et de Berlin et fait ses premiers pas dans la politique en qualité de rédacteur en chef de la Rheinische Zeitung de Cologne (1842-43), il se trouva coupé de presque tout ce qui le rattachait à son pays natal. Son père était mort en 1838, et Marx était « brouillé avec sa famille » depuis 1842 ; en outre, la réaction roman- tico-chrétienne, triomphante depuis l'avènement de Frédéric- Guillaume IV au trône de Prusse, avait porté un coup fatal à ses projets d'avenir. « Je ne puis plus rien entreprendre en Allemagne. On s'y corrompt soi-même », écrivait-il à Ruge en janvier 1843. Ainsi donc à l'automne de 1843, après avoir épousé la femme qu'il courtisait depuis sept ans, il se rendit à Paris puis, ayant été expulsé de France, en Belgique où il séjourna jusqu'au moment où la révolution de 1848 lui fournit l'occa- sion d'un bref retour à l'activité politique dans son pays natal, au titre de rédacteur en chef de la Neue Rheinische Zeitung (1848-49). Expulsé ensuite d'Allemagne, de France et de Belgique, Marx devait passer les trente années qui lui restaient à vivre, à Londres, en cette terre d'asile où se côtoyaient à l'époque des révolutionnaires exilés de tous les pays d'Europe. Il tenta en vain d'entretenir sa famille, qui s'agrandissait, au moyen de travaux journalistiques et 10 PRÉFACE DE L'ÉDITION ANGLAISE ne dut de subsister qu'à l'assistance inlassable de Friedrich Engels, l'ami de toute une vie. Celui-ci consacra les dix-huit années qui suivirent aux besognes fastidieuses du « com- merce maussade », en bonne partie pour aider Marx à venir à bout de son grand ouvrage scientifique, le Capital. Mais, le jour où Engels put enfin se retirer des affaires, avec suffisamment d'argent pour se mettre lui-même et son ami à l'abri des embarras financiers, il était presque trop tard. En effet, bien que les résultats principaux des études, que Marx approfondissait constamment, eussent pris une forme définitive dans le premier volume du Capital, les autres tomes ne furent jamais terminés. Les luttes et les misères incessantes, lot de tout émigré politique intransigeant, avaient fini par briser les ressorts de son extraordinaire productivité mentale. Néanmoins, Marx continua d'accu- muler des extraits et des notes pour servir à l'achèvement de son œuvre et, de temps à autre, retrouva la vigueur intellectuelle qui l'avait caractérisé dans ses meilleurs jours, dans des textes d'une tenue aussi haute que les Gloses marginales au programme de Gotha du Parti ouvrier alle- mand (1875) et que les Notes critiques sur les travaux éco- nomiques d'Adolf Wagner, datées de 1880-81 et récemment publiées. On ne saurait oublier les paroles d'Engels disant, dans des termes d'une parfaite justesse, lors des funérailles de son ami en 1883, qu'en Marx « l'homme de science n'était pas même la moitié de l'homme », que cet homme avait été « avant tout un révolutionnaire ». De fait, s'agissant de ses deux ouvrages essentiels, le Manifeste communiste et le Capital, l'un fut rédigé à la veille de la révolution de 1848, à titre de programme d'action du premier Parti interna- tional de l'avant-garde militante du prolétariat. Quant au second, il fut mis au point au moment même où, en Europe occidentale, les forces de progrès commençaient de se relever de la longue période de crise et de stagnation qui suivit la défaite sanglante de l'insurrection ouvrière de Paris en 1848 et l'échec de la révolution européenne de 1848-50 — une période qui devait trouver son illustration la plus caractéristique dans le régime totalitaire, antidémocratique 11 PRÉFACE DE L'ÉDITION ANGLAISE et antisocialiste, de Napoléon III (1850-70). Qui plus est, la dénonciation du inonde bourgeois, que Marx fit sur le plan théorique dans le Capital, alla de pair avec sa partici- pation active à la première tentative franchement déclarée, et ouverte à toutes les tendances, de réaliser l'unité de la classe ouvrière, l'Association Internationale des Travail- leurs, fondée en 1864. La théorie et la pratique révolution- naires ont donc formé de tout temps chez Marx une totalité indivisible, et c'est cette totalité qui constitue aujourd'hui l'élément vivant dans ce que Marx nous a légué. Son but réel, même dans cet ouvrage strictement théorique, fut de coopérer d'une façon ou d'une autre à la lutte historique du prolétariat moderne, auquel il fut le premier à procurer une connaissance scientifique de sa situation et de ses besoins de classe, une connaissance véritable et matérialiste des conditions nécessaires à son émancipation et en même temps, par voie de conséquence, au développement futur de la vie sociale du genre humain. Ce livre a pour objet d'exposer les principes et le contenu de la science sociale de Marx dans ce qu'ils ont d'essentiels, et cela à la lumière tant des événements historiques récents que des besoins théoriques nouveaux surgis sous l'impact de ces événements. Ce faisant, nous traiterons des idées de Marx lui-même, bien plus que des développements que devaient leur apporter par la suite d'une part les multiples écoles de marxistes, « orthodoxes » et « révisionnistes », dogma- tiques et critiques, extrémistes ou modérés, et d'autre part leurs critiques ou adversaires plus ou moins acharnés. A l'heure actuelle, la pensée de Marx donne lieu à une lutte sans merci, partout dans le monde civilisé : de la Russie soviétique, où le marxisme a été promu philosophie offi- cielle, aux pays fascistes et semi-fascistes d'Europe centrale et méridionale, d'Amérique du Sud et d'Extrême-Orient, où les marxistes se voient traqués et exterminés. Entre ces deux extrêmes se trouve la zone dans laquelle se poursuit le combat, à l'issue encore douteuse, qui oppose les idées dites marxistes aux idées dites antimarxistes, et donc la seule région du globe où l'on peut encore discuter avec une liberté relative la signification véritable des principes authen- 12 PRÉFACE DE L'ÉDITION ANGLAISE tiques de Marx, lesquels ont été dans l'intervalle adaptés, par leurs partisans comme par leurs ennemis, à une variété surprenante d'objectifs politiques, ainsi qu'il apparaît à l'examen des diverses phases historiques de la pensée mar- xiste. Ce clivage apparent de l'idéologie marxienne d'avec sa réalisation historique soulève plus de problèmes qu'il n'est possible d'aborder dans un petit livre. Le lecteur pourra à ce propos se reporter aux études que l'auteur a déjà consacrées à ce sujet. En vue d'accroître la maniabilité de cette présentation de la théorie marxienne, on s'est efforcé de donner la plus grande indépendance possible aux divers chapitres qui la composent. De la sorte, un lecteur peu au fait des auda- cieuses abstractions de l'économie politique classique pourra sauter le deuxième chapitre quelque peu ardu de la première partie 1 et en prendre connaissance après, en liaison avec la deuxième partie, alors que le lecteur moins porté sur la philosophie pourra laisser provisoirement de côté l'exposé très général de II, 4 2, relatif à l'évolution de Marx et à son passage de la philosophie à la science, pour y revenir quand il aura étudié le même problème sous l'angle plus spécifique selon lequel on l'aborde dans II, 7 3. On a établi de uploads/Politique/ karl-marx-by-korsch-karl.pdf
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- Publié le Dec 04, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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