N°6876 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,1
N°6876 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : DR PHOTO : B. SOUHIL/ARCHIVES PUBLICITÉ ◗ La voix du politologue Mohamed Hennad se joint à celles qui plaident pour l’amorce d’une véritable transition au sommet de l’Etat, qui plus est maintenant que l’incapacité de Boutefl ika à gouverner est évidente. DANS UN MESSAGE AUX CONGRESSISTES AÏT AHMED APPELLE À PRÉSERVER LE FFS SITUATION AU SAHEL LE TERRORISME DÉBORDE SUR LE NIGER C ’est à travers un message émouvant et surtout exprimant la quintessence d’une vie de lutte et de combat pour les libertés que le leader historique, Hocine Aït Ahmed, a choisi de participer au 5e congrès du Front des forces socialistes (FFS). Dans ce message confi rmant son départ de la direction du parti qu’il a créé avec d’autres braves, il y a 50 années, pour que l’indépendance de l’Algérie ne soit pas confi squée, Aït Ahmed, sur une note de regret ou avec un goût d’inachevé, constate que les Algériens en sont encore au même stade de revendiquer leurs droits les plus élémentaires. (Suite page 3) Nadjia Bouaricha ■ 24 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en l’espace de quatre mois seulement sur la bande frontalière ■ Plus du double que toutes les années précédentes. El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 25 mai 2013 Arts & lettres Tapis rouge sang LES TROIS DOULEURS DE CANNES CINÉMA Lire votre supplément en pages 15, 16, 17, 18, 19 et 20 Sous la montée des marches, se passent des descentes aux enfers. ÉDITION DU CENTRE LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR HACEN OUALI EN PAGE 2 MOHAMED HENNAD. POLITOLOGUE «BOUTEFLIKA AURAIT DÛ RENONCER AU POUVOIR DÈS 2005» LIRE EN PAGE 26 Ce soir (19h45) Bayern Munich- Borussia Dortmund PHOTO : H. LYES ■ FINALE DE LA CHAMPIONS LEAGUE ■ Le Mujao a perpétré simultanément deux attentats-suicide, jeudi passé, contre l’armée nigérienne à Agadez et contre le groupe nucléaire français Areva ■ Au Sahel, les groupes terroristes déplacent le terrain de la guerre au Niger. LIRE L’ARTICLE DE H. OUALI EN PAGE 9 D epuis janvier dernier, soit en quatre mois, des statistiques révèlent que sur la bande frontalière ouest, les services de la Gendarmerie nationale ont procédé à la saisie de 14 tonnes de résine de cannabis, ceux des Douanes 8 tonnes et 2 tonnes pour le Service régional de lutte contre la contrebande et le trafi c de drogue (police). Chahredine Berriah (Suite page 5) DROGUE MAROCAINE ENQUÊTE Les autorités dépassées par l’ampleur du trafi c Propos recueillis par Hacen Ouali L ’hospitalisation du chef de l’Etat, qui est à sa quatrième se- maine, fait planer sur le pays un climat d’incertitude politique. En tant que politologue, quelle analyse faites-vous de la situation qui y règne ? Il faut se rendre compte qu’en fait, ce sentiment d’incertitude plane depuis l’hospitalisation du Président en 2005. Il n’a cessé de croître à cause des apparitions de M. Bouteflika, les- quelles sont devenues de plus en plus rares et brèves ; ce qui a prêté le flanc à toutes sortes de rumeurs. Ce sentiment d’incertitude est né d’une opacité savamment entretenue, sachant que celle-ci est de nature à porter un coup dur au moral de la nation et lui faire craindre le pire. Décidément, l’évolution de la maladie du Président tourne au feuil- leton dont les épisodes se suivent et se ressemblent ! Or, on aurait dû traiter cette affaire le plus simple- ment du monde étant donné que M. Bouteflika, comme tout le monde, peut à tout moment tomber malade et même mourir. Seul Dieu est éternel ! Malgré les déclarations qui se veulent rassurantes, on sent une atmosphère de fin de règne et une certaine panique dans l’air. Mais où sont nos députés et sénateurs ? L ’on finira, peut-être, par se rendre à l’évidence qu’ils ne nous auront été d’aucune utilité dans cette affaire. Des acteurs politiques invoquent la nécessité d’appliquer l’article 88 de la Constitution pour engager une procédure d’empêchement. Selon vous, sommes-nous déjà dans une situation de vacance de pouvoir ? Il faut souligner que cette initiative a été envisagée avant même la dernière hospitalisation du Président et je pense que ceux qui l’avaient envisagée ne l’avaient pas forcément fait pour des raisons politiciennes, mais plutôt sur la base de considérations concrètes. Ils avaient certainement des doutes quant à la capacité réelle du Président de continuer à gouverner et craignaient, de ce fait, de voir passer les leviers de commande dans les mains de clans occultes. Lors de ses dernières appari- tions, on pouvait remarquer que l’état de santé de M. Bouteflika ne cessait de se dégrader. Officiellement, tout se faisait au nom du président Boutefli- ka, mais on ne pouvait pas s’empêcher de penser que, peut-être, rien n’était de son fait finalement. Il faut savoir que ceci est très grave pour la conduite des affaires d’un pays, notamment un pays comme le nôtre où le pouvoir est hyper-personnalisé et où l’on est encore très loin d’être rompu à l’art du gouvernement et respectueux de l’éthique que celui-ci implique. La communication officielle autour de la maladie du Président est jugée «désastreuse». Que révèle- t-elle ? Cette communication n’est pas simplement «désastreuse». En fait, elle est une non- communication et, au pire, une désinformation qui pourrait être traduite pour un manque de respect pour le malade lui-même d’abord. Les déclarations rassurantes relatives à l’état de santé du Président se suivent et se ressemblent, mais sans convaincre le plus crédule parmi nous. Dire que le Président se porte bien, qu’il est en convalescence et que «sa maladie sera bientôt un mauvais souvenir» ne saurait être considéré comme une information mais plutôt comme une consolation. L ’évolution de l’état de santé du Président devrait être constatée de visu par la population à travers des apparitions à la télévision. «Le peuple veut voir le Président !» Notre Premier ministre n’a pas trouvé mieux pour rassurer ses hôtes laghoua- tis que de leur dire que «le Président suit de très près les affaires du pays !» et que «le mardoud de Laghouat lui manque beaucoup». Plus que cela, il vient de déclarer, à propos de la diffusion de «fausses informations» concernant la santé du Président, que «c’est en fait l’Algérie qui est visée dans ses fondements républicains, son développement et sa sécurité». Mais qu’est-ce qu’il raconte, notre Premier ministre ? Ce genre de propos ne peut venir que de quelqu’un qui aime se moquer des gens ou de quelqu’un qui est telle- ment pris de panique qu’il ne se rend même pas compte de ce qu’il dit. Que ceux qui nous gouvernent permettent une information sérieuse et le tour sera joué contre toute velléité de nuire à l’Algérie et contre toute surenchère informationnelle qui se nourrit for- cément de black-out. Enfin, je vois aussi un côté superstitieux dans cette attitude cachottière puisqu’elle semble indiquer qu’il faut craindre le pire dans tout dire vrai. Etes-vous d’avis que les tracta- tions pour la succession sont désor- mais engagées ? Evidemment ! Je dirais même que ces tractations ont commencé il y a longtemps. Je pense qu’un «plan B» a été prévu dès la première hospitalisa- tion du Président, en 2005. Vous savez, dans pareille situation, on essaie de ne rien laisser au hasard tant l’enjeu est vital pour ceux que la succession concerne directement. Cependant, les vents peuvent ne pas souffler dans la direction souhaitée. Qui sait, il pour- rait y avoir une dynamique capable de chambouler l’ordre des choses, de fond en comble ! Beaucoup de voix réclament une période de transition pour enga- ger un processus démocratique. Au regard du climat politique interne et du contexte régional, les décideurs seraient-ils contraints de se sou- mettre à cette exigence ? D’abord, il vaudrait mieux pour ces voix de s’entendre entre elles sur l’essentiel avant d’exiger quoi que ce soit de qui que ce soit. Ensuite, nous n’avons pas besoin d’être convaincus que les décideurs ne sauraient se sou- mettre à l’exigence du changement sans y être contraints. Ils ont eu l’occa- sion de le prouver à maintes reprises. Force est de constater que, pour le moment, l’Algérie ne connaît pas des revendications politiques compa- rables, par leur intensité, à celles que continuent de connaître les pays de la région. Cependant, l’on peut aisé- ment envisager que, vu leur ampleur, les revendications socio-économiques brandies partout en Algérie ne man- queront pas de se transformer en des revendications politiques dès qu’on s’apercevra qu’on est en train de perdre du temps pour rien parce qu’on a, finalement, à faire à un mode de gouvernement peu sou- cieux de la chose publique et qui se suffit de réagir sous la pression au lieu d’anticiper les problèmes. Ceci étant et vu l’évolution de son état de santé depuis son hospitalisation en 2005, le président Bouteflika aurait dû renoncer pour permettre une transition bénie par lui-même et avec plus de chances de réussite. uploads/Politique/ pdf 1 .pdf
Documents similaires
-
18
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 10, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
- Taille du fichier 1.4119MB