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|ra,1 lĘl ;'.l .]:" } ł$]1 CILL 3ż.l-4 (żE86), E1-188 FR.ĄNCOPF{Otr{IE : LA CONST}ŁUCTION {NUEU E D,{JNE IDENTITE COr/IPLEXE Fnanęoise hĘłssaRr-Fnnnan_n Universitó catholique de Louvain fnrRonucTtoN Dans un petit ouvrage intituló < Les identitćs difficiies >, Alfred Grosser (Grosser 1996), prćsente quelques o.uestions pouvant utilement serwir de point de dćpartl ż une analyse comrnentóe de 1'< ćtat de l'art >l sur la Francophonie (Grosser 1996 : 11). Enterrdons par lż, l'ensemblę des con- naissanees et des rćgles d'action propres i cet espace trós singulier. Un bref survol de la bibliographie consacrće ir ła Francophonie (frhncophonie ?) montre la persistance d'une rćelle inquićtude dans le discours'. I-es francophones żr travęrs leurs auteurs, irrlassablement s'interrogent : Qui somrnes-nous?, Que sommes-nous?; Comment nous dćfinir?; Que reprósentons-nous aux yeux des autres et żr nos propres yeux ? ; Que disent- ils (les autres) que nous omfl}es ? ; De quelle assignation ommes-nou l'objet ? ; Que disons-nous que sont les autres ? ; Que disons-nous que nouŚ sommes ? , Il n'est guóre possible de rópondre d ces questions de manidre ęxhaustive, C'est por-rrquoi nous avons choisi de procćder au croisernęnt de deux techniques : celle de la prise de vue panoramique et donc rnacro- scopique de la bibliographie consacrće ż la lrancophorrie pour en saisir les tendances lourdes voire en capter 1ę relief; celle, aussi, de la scanographie qui permet par le procódó de la << tomodensirrrćtrie > de sonder plus en profondeur un sujet. Nous l'avons appliquóe d des ouvrages pouvant 6tre considćrćs commę des rćfćręnces en matićre de francophonie, et ce, pour des Il est devenu courant de distinguer la francophonie (cornmunautó francophone) et la Fralicoplronie (institutionnelle devenue l'Organisation internationale de la Franco- phonie). 82 raisolls diverscs (rrotorietć de l'altrcur" de l'institurlion, du groupe ou de la tendance d laquelle il appartient, rćputation de i'o,,ńg"' lui-m6me, peńinerrce des tlrdses affirmćes, caractćre engagć ou appoń sćientifique de l'ceuvre...). Cet exercice devrait permettre d;óiablir tani les termbs ou les composantes du dćbat sur la francophonie quę son ćvolution ęt ainsi perrnettre de prćciser les contours de la < mobilisation cognitive > d son propos d partir de l'offre des inforrnations diffusóęs. t. C<rnłnrEnr DEFENIR LA FRANCoFHoNIE ? 1.1- T-a f'rancophonie comme << Enot }> : un irnage brouillóe ir partir des dictionnaires , La question la plus difficilę ż aborder en tetmes scientifiques est sans doutę celle-ci : comment dófinir ia f-rancophonie ? Car, ńu. ".r.o.r. l'occasion dę nous en apercevoir, l'identitć de ła ftancophonie est pańiculićrement diffi cile i construire. On est d'abord surpris par les informations offertes par les dictionnaires non spócialisćs et par les encyclopódies qui se contęntent de donner dęs dófinitions sommaires et, pour la plupart, confuses de la francophonie. 'Elles" ońt au moins lę rnórite de mettre i:ii-'ćłid6ińe les lrósitations manifestes dont ęllę est l'objet. Tantót il est fait rćfórence ż la langue frangaise et/ou d la culture frangaise, tńiót e la comrńiiilui?i-óe Iangue franęaise ou encore aux personnes appartenant d cette commrurautć, Le <i Petit Robeń > (l99ż) ideńtifie la francoplonie Ą l'ensemtrle des peuples francophones. L'ćnumóration qu'il en donne ne peut que laisser le lecteur coi: la France, la Suisse, la Belgique, l'Afrique,... sont en effet.mis sur ie m me pied. Les exemples repris rellvoienl donc dL un pays unilinguó. ż des Etats p7urllingues et ż un contirrent tout entier... Lę <<MicroRobert> est encorę moins loquace : les francophones sont pour celui-ci ]es p.|1sonry_9 parlant habituellęment le franęais tandis que la francophonió' a;vifit 1'ensęmbló dó's francophónes. Mais qu'entendre par i'ensernble des francophones : lęs lrabitants des pays qy le fra,qgais est L langue gffi__c_Ęllę__9!_" y"}9 qe9 langues officielles, ou encore'ioute personne pariańi iÓ'n"r,ęii.''ae-" manićre plus ou rnoins sdtisfaisante oir qr.r'elle se trouve et pourquoi pas toute personne se sentant appańenir d la commullautć Francophone ? Les dictionnaires spćcialisćs crćónt parfois quelques surprises. Ainsi, le dictionnaire de gćopolitiqrre ćlaborć sous la direction de y. Lacoste ue consacre aucune place d la francophonie en tant que telle (Lacoste-l993). Il ne s'y intćresse que de manidre indirecte ż propos .de la lusophonie. cettę 83 dernidre ęst constituóe, selon cęt ouvrage, des pays dont ię portugais est ]a langue officielle et devrait dópasser en nombre de locuteurs les francophones au sein du ńilliard de < latins > attendus pour i'an 20002, La lusophonie et la francophonie sont par ailleurs prćsentćes colnme des phónomdries irrlrovants au sein des reiations Norcl,Sud (Therien ęt Lutard 1994 :183). La prise de conscience rĆcente dę la solidaritć linguistique suscite d'autres solidaritćs. Elle favorise, apprend-on" l'inclusion de la francophonie et de la lusophonie dans lę systćme-monde par leur organisation politique au niveau inter- ćtatique. Ainsi, le regard portó << dę biais >> sur la francophonie par le dictiorrnaire de gćopolitique conduit tout ż la fois ż situer cette cotnmunautć linguistique au sein de I'espace < latin >> et ce, pour des raisons dómo- linguistiques, ż souligner son róle intęrrrational au sein des ręlations Nord- sud, d męttre l'accent sur on institutionnalisatiorr politique dans le cadre d'une organisation intergouvernementale, A suggćrer une certaine sirnilitude entre la francophonie ęt la lusophonie, et en dćfinitive ż, ne pas distinguer la <1 francoplronie > en tą+J gue communautć linguistique et Ia Francophonie en tant_,qu'organisation intęrnationale. Les dęux ensembles prennent pouftant de pius en p*].,p.. de distance l'un par rapport d l'autre. Le < Dictionnaire des relations iiiternationales >> soulignę" quant d lui, dds les premidres lignes de sa prćsentation, un ensemble de faiblesses propres ir la Francophonie, toutefois considóróe comme un axe majeur de la poiitique frangaise : < forrnće par des ńtats culturęilernent disparates ei gćographiquóment dispersćs, cette Comrnunautć de langue a engendrć de nombreu es jnstitutions intergouvernglnęntalgs ou non, dont les objectifs ont souvent ótó rnodifiós > (C.l]3igneau |998:.2l3) (C'est nous qui soulignons). L'auteur s'interroge egatefrćiii'śiii -la capicitć de Ia Frar-rcophonie < d constituer un point de ralliement et un ólćment essentiel dans ies rapports de force culturels, ćconorniques, voire politiques, ćtant donrre le nouveau contexte góopolitique et l'essor rapide des rćseaux informatiques > (Chaigneau 1998 : 213). L'exposć se termine par un relevó des harrdicaps persistants du frangais. Ces quelques rćfiórences par les interpellations qu'elles suscitent, constituent en soi une introductionjudicieuse au sujet, ' Philippe Rossillon dans un ouvragę paru en i983 s'interrogeait d propos du chiltie annoncó d'un rnilliard dę latins en l'an 2000. Aujourd'hui, on considćre que le nombre de latirrs s'elćve d pius ou moins 700 rnillions de locuteurs dont une langue latine (l'italien y compris) est la premićre langue. 7.2. La francophonie cotnłne concept : un espace cuiturel et linguistique i gćornótrie et ż intensitó variables 1.2.1. De l'iderrtitć ethnique comrnune : proximitć góographique et diaspora .-. S. Abou s'est intóressó d l'identitó ethnique cles communautćs supra- nationales (nous dirions (( transnationales >)3. Il distingue trois cas : cęlui d'ethnies originaires partagćes en deux ou plusieurs groupes par le dócoupage des ńtats (les Wallons et les Frangais, par exernple). La proximitć góograplrique de ces groupes et lęs ćchanges qui en dćcoulent perpótuent chez eux la conscience d'une appaftenance ethnique communę, alors que chacun d'ęux est,de plus en plus pćnćtrć par la culture de 1a nation dans laquelle iI ęst insóró. Lin autre cas est celui d'ethnies originaires dispersćes ir travęr le mondę par un phćnornćne massif d'exode ou d'ćmigration donnant lieu aux diasporas dont ies membres entretiennent entfe eux une rćelle solidaritć et continuent żr se rćclamer d'une idęntitó ethnique commune. Pourtant, chacun d'ęux ęst profondórnent intćgró d la culture de la nation qui l'a adoptó. Si bien que le passage i l'idęntitć culturelle nationale sera vćcu comme la transition non d'unę identitć d une autre, mais d'une identitć vócue A" Ia m me identitć ćlargie, enrichie (Abou l98l). La conscience d'un hćritage culturel est ressentie comme un apport apprćciable, dans la culturę de la nation adoptive. 1.2.ż. ... A urre identitó extraterritoriale culturelle cornmune Le troisieme cas concerne des communautćs łle langue et de culture crććes par des phćnomdnes de conqućtes et de colonisation : les espaces francophone, anglophone" hispanophone, arabophone. Ces espacesl ne fonctionnent comme des lieux d'identification ethnique que dans la mesurę ' Dans <<L'identitć culturelle >, Abou Sćlim donne sa dćfinition du groupe ethnique. Selon cet auteur, il s'agit d'rrn groupe dont les tnemlrres possódent i leurs propres yeux et aux yeux des autręs une identitó distincte enracinóe dans la conscience d'unę histoire ou d'unę origine commune, Ce fait de conscienoe est, poursuit-il, fondć sur des donnćes objectives: une langue, une race ou une religion cofillnul]e, voire un territoire, des institutions ou des traits culturels communs. Si donc l'identite ethnique repose sur des donnćes culturęiles objectives, celles-ci (( ne prennęnt leur sens qu'd 1'intćtieur de la consciencę collective qui se les approprie >. Abou Selim estirne que la langue figure parmi les quelques factęurs ethniques les plus puissants parce que << elle transcende les autres elóments dans la mesure o[r elle a le pouvoir de les nommer, de les exprirner et de ies vćlricrrler >. (Abou 1981, 32-33) oil ils sont revendiquós comme tels par les comrnunautós nationales qui uploads/Politique/ francophonie-la-construction-sinueuse-d-x27-une-identite-complexe.pdf

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