Congo-Brazzaville : quelle orientation scientifique et économique pour un Congo
Congo-Brazzaville : quelle orientation scientifique et économique pour un Congo que nous voulons ? Constats – diagnostics – perspectives. Ecrit par BOUTA NZOBADILA Chrys Dieu-Veille Enseignant d’Histoire – Géographie (Spécialité Société et Civilisations africaines) Chercheur sur les Humanités classiques Africaines Fondateur de African Kimûuntu chrysoboutanzob@gmail.com Contexte socio-politique et ambiguïté des politiques de développement Depuis les pères de l’indépendance, au Congo-Brazzaville, on fait toujours mention de sa construction en voulant faire de lui « une petite suisse », un pays développé via la science et la technologie. Malgré les orientations dans lesquelles plusieurs dirigeants nous conduisent, il arrive souvent une période de gouffre où tout ce qui semble être construit subit une fatalité avec des putsch, des guerres dits civiles, des conflits armées sans vainqueur ni vaincu sinon qui finissent par des négociations après que le peuple ait subit le lourd fardeau et que les politiciens se soient partagés les postes au nom de soulager les souffrances du peuple qui attend toujours sa part qui ne vient toujours pas comme un bon chrétien attendant la venue du messie. Ces conflits armés chroniques sabotent tout le dispositif déjà conçu et mis en place pour un Congo meilleur. Ainsi parle-t-on de la reconstruction qui est toujours placé dans le sillage du développement. Concept qui pour les Etats africains notamment le Congo est un point d’achèvement indispensable dont on ne sait toujours pas à quel moment sommes-nous au seuil, quels en sont les minimums ou les maximums pour l’atteindre réellement. En effet, le concept développement n’a aucune définition, ni explication claire ou concrète. Il est flou, ambigu et cacophonique dans son ensemble. Concept sur lequel on se questionne si elle ne serait pas relative au point où les pays dits développés et pris pour modèle à rattraper changent de temps à autres des critères par rapport au changement de leur environnement et à l’adaptation à ce changement pour leur survie. Car faire le contraire entrainera indispensablement leur stagnation puis disparition sachant consciemment que le changement est une loi immuable dans la vie et dans la nature. En conséquence les pays qui s’assignent l’objectif d’atteindre la qualité de vie de ces pays dits développés, par rapport à leur changement rapide, n’arrivent peut-être pas à finir cette course de fond dont ils ignorent véritablement la ligne d’arrivée. Pour eux, l’indice de la ligne d’arrivée est ce qu’il voit chez ceux qu’ils veulent rattraper. Le Congo-Brazzaville en est un des cas patent. Emergence en rime avec la diversification de l’économie Le Congo-Brazzaville poursuit jusqu’aujourd’hui son projet d’atteinte du développement dont on se questionne s’il a été au centre de la conception et de la réalisation dudit projet. Il s’est fixé un gouffre objectif général pour le réaliser c’est-à-dire « l’Emergence d’ici 2025 ». Un objectif dont pense les autorités, scientifiques, intellectuels, experts nationaux et internationaux qu’il faut pour l’atteindre passer par des objectifs spécifiques telle la diversification de l’économie congolaise. La diversification de l’économie n’est pas un mal en soi et c’est une très bonne initiative quand elle est bien réfléchie. Cependant le véritable écueil est de saisir comment comprend – t-on cette diversification ? Comment le justifie –t-on ? De quelle manière voulons-nous le faire ? Avec quoi et qui allons-nous le réaliser ? Cette diversification, les mécanismes et les politiques de son exécution seront-ils bénéfiques pour le Congo et les Congolais d’abord ou à une classe, clan, groupe spécifique ? Nous estimons et pensons probablement que ces questions ont réellement été répondues par ceux qui ont conçu cette diversification économique. La diversification de l’économie est justifiée par le fait que malgré la diversité des matières premières stratégiques, la richesse potentielle du sol et après les deux ou trois premiers présidents depuis l’indépendance, le pays ne vit que des recettes de la rente pétrolière dont sur les 100 % des recettes des exportations juste 20 % servent pour l’importation des denrées alimentaires, des automobiles et des appareils électroménagers. Le reste fait à 80 % le budget du pays. Lorsque la crise survient au niveau de ce secteur, cela impacte les budgets, finances de l’Etat et ont souvent des conséquences drastiques sur la vie des populations qui attendent toujours leur part de bonheur mais qui pataugent depuis longtemps dans l’agonie et le vécue quotidien de la pauvreté. D’où faut-il diversifier l’économie congolaise afin que d’autres secteurs longtemps négligés puissent produire les dividendes et donner de l’emploi aux jeunes réduits à un chômage chronique séculaire. Ces jeunes souvent formés pour être l’auxiliaire de l’Etat posent un véritable problème. L’Etat avec l’unique fonction publique ne peut tous les intégrer comme fonctionnaires malgré qu’il les ait formés et fait appel pour en faire une élite sorti des écoles, instituts avec promesse d’emploi dès la fin de leurs formations. L’Etat n’a non plus d’autres palliatifs afin de les orienter dans autres choses. Il ne les fait que les berner. C’est ici le blocage et la désorientation de cette jeunesse qui, lentement et surement, développe des comportements déviant car oisif et à longueur de journée devant la Champions League, les jeux d’argents, des pari, dans les boites de nuit, bars et la pratique du vol, du banditisme, du sinisme,… L’Etat accentue ladite diversification de l’économie à travers les plans nationaux de développement (PND) en s’appuyant et en mettant l’accent sur le secteur privé et l’éducation. Développer le secteur privé et reformer l’éducation sont les maîtres mots de la diversification économique. Objectifs à tort ou à raison ? Dans le sillage politique, vu le tâtonnement aux niveaux des autorités, les gouvernants, pro- gouvernementaux et les pro-opposants ou les opposants s’accusent mutuellement. Certains opposants ont même été aux affaires dudit Etat et régimes politiques. Ont-ils faits des propositions de changement ? N’ont-ils pas été écoutés dans l’exercice de leurs fonctions ? Ont-ils échoué ? Si du côté du régime et des gouvernants, les ambitions politico-économico-sociales sont pour le bien-être de tous les congolais quelle qu’ils soient. Pourquoi de tels revirements vers l’opposition, la perte des cadres, intellectuels qui longtemps travaillaient tant soi peu avec eux ? Quelles sont les raisons qui ont fait qu’il y ait une sourde oreille aigue aux changements et propositions voulus par leurs compagnons d’avant aujourd’hui opposants ? Dans tout ceci, la majorité de la population congolaise notamment la jeunesse dit ouvertement ‘’y en a marre’’, ‘’Ras le bol’’, Congo ‘’Brazza, j’y crois’’ et ‘’ça suffit’’. L’Etat et les opposants oublient souvent d’avouer que l’atteinte du développement voulu par la population n’est pas un concept dont les modalités d’atteinte aient été conçues par les experts ou intellectuels congolais. Mais c’est un concept inventé, mis en place par les Nations-Unies dirigées par les puissances occidentales dont plupart sont des ex-colonisateurs, impérialistes et pratiquent une prédation économique sans précédent. Ces derniers l’ont imposé à d’autres pays via les Nations-Unies. Ces intellectuels et hauts fonctionnaires congolais ont été éduqués dans les capitales occidentales, par un système éducatif congolais calqué sur les connaissances, modèles occidentaux. Ils ont subi des formations selon les parcours, cycles, options pour défendre ou prouver la véracité de ses politiques et stratégies de développement qui ne font qu’échouer en Afrique notamment au Congo. C’est ce qui, il faut le dire sans honte, qui pousse des voix à s’élever contre nos intellectuels pour les qualifier d’aliénés ayant en possession des certifications d’aliénations qu’ils brandissent comme diplômes (Licence, Maîtrise, CAPES, CAPEPS, Master, DEA,DESS, Doctorat) obtenus dans des prestigieuses universités, écoles ou instituts bien annotés en occident et à travers le monde. On oubli de faire savoir que les Etats africains sont des petits avec un espoir déçu à l’ONU. Ils n’ont pas de voix malgré leurs pléthores. Ils se définissent non pas selon l’unité culturelle d’être africain, nègre, kemit. Mais ils s’identifient à partir de leurs langues dites officielles héritées par le biais de la colonisation. Certains pays se disent anglophones, lusophones et d’autres francophones notamment le Congo. La place de l’Afrique particulièrement du Congo au niveau internationale Le Congo comme d’autres Etats africains dits francophones n’est que une des voix qui appui son ex-colonisateur dans de nombreuses décisions à l’ONU. En retour quand certains gouvernements commettent des bavures, crimes contre l’humanité et que des plaintes sont déposés contre eux à Genève, à la CPI, aux Nations-Unies. La France étouffe parfois ces dossiers ou leurs processus d’aboutissements en jouant au sapeur-pompier. Voilà l’image de l’ONU. L’Afrique ne compte presque pas à cause de non possession du droit de véto et de prise ou d’application des décisions. Les Etats africains votent des décisions qui sont contre leurs propres intérêts. Pourtant ceux-ci peuvent bel et bien changer cette situation. Ils doivent chercher non pas la domination mais plutôt l’équilibre de force à l’ONU. Ils leur faut une arme de dissuasion politique et décisionnelle. Aujourd’hui l’ONU ne parle plus vraiment de l’atteinte du développement des pays des Tiers-monde, sous-développés ou en voie de développement comme le Congo-Brazzaville. Mais elle parle pour ses pays des politiques lutte contre la pauvreté. Or la pauvreté est la conséquence d’un vol. Derrière toutes formes de pauvretés mêmes modernes, il uploads/Politique/ pour-un-changement-ultime-de-paradigme-au-congo-brazzaville-dans-la-sortie-de-crise-dans-tous-les-secteurs.pdf
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- Publié le Jui 19, 2021
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