Chapitre 11 : Marché du travail et politiques pour l’emploi En se limitant à un

Chapitre 11 : Marché du travail et politiques pour l’emploi En se limitant à une présentation graphique simple et en insistant sur les déterminants de l’offre et de la demande, on expliquera l’analyse néo-classique du fonctionnement du marché du travail. Pour rendre compte de la spécificité de la relation salariale, on montrera l’intérêt de relâcher les hypothèses du modèle de base en introduisant principalement les hypothèses d’hétérogénéité du facteur travail et d’asymétrie d’information. À partir de quelques exemples, on montrera que le taux de salaire dépend également du résultat de négociations salariales et de l’intervention de l’État. Acquis de première : salaire, marché, productivité, offre et demande, prix et quantité d’équilibre, asymétries d’information, NOTIONS : Taux de salaire réel, salaire d’efficience, salaire minimum, contrat de travail, conventions collectives, partenaires sociaux, segmentation du marché du travail. I) La théorie du marché du travail et l’institutionnalisation de la relation salariale II) Les politiques pour l’emploi Afin de montrer que la diversité des formes et des analyses du chômage explique la pluralité des politiques, on analysera les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, les politiques d’allégement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique, les politiques de formation et de flexibilisation pour réduire la composante structurelle du chômage. On soulignera que les politiques de l’emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l’emploi dans l’intégration sociale. On se demandera en quoi ce lien entre travail et intégration sociale est fragilisé par certaines évolutions de l’emploi. Acquis de première : chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement. NOTIONS : Flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d’emploi, qualification, demande anticipée, salariat, précarité, pauvreté. I) La théorie du marché du travail et l’institutionnalisation de la relation salariale A) L’analyse néoclassique du marché du travail Le modèle néo-classique de base repose sur la modélisation du fonctionnement du marché du travail, le travail est appréhendé comme une marchandise comme les autres. Son prix est le taux de salaire réel (salaire horaire une fois déduits les effets de l’inflation). Il se calcule en faisant salaire horaire nominal / indice des prix. Dans le raisonnement néoclassique, les agents économiques sont rationnels, ils recherchent un optimum en maximisant leur utilité (comportement d’homo oeconomicus). Théorie économique Sphère médiatique Les travailleurs… Offre de travail Demande d’emploi Les employeurs… Demande de travail Offre d’emploi NE PAS CONFONDRE OFFRE (DEMANDE) DE TRAVAIL ET OFFRE (DEMANDE) D’EMPLOI ! Page 285 L’offre de travail Offreur de travail = les ménages 2) Deux effets: • Effets de substitution: Arbitrage entre travail et loisir. Le travail est considéré comme une désutilité (aversion pour le travail) car il signifie que l’on se prive de loisir. Mais il apporte un revenu donc permet de consommer ce qui accroît la satisfaction. Dans l’univers néoclassique, les agents pratiquent un raisonnement à la marge. Ils vont comparer l’utilité que permet le salaire obtenu pour une heure de travail supplémentaire et la désutilité entrainer par le sacrifice d’une heure de loisir. Sil l’utilité est supérieure à la désutilité, ils vont décider d’offrir une heure de travail supplémentaire. Dans le cas contraire, ils ne sont pas prêts à sacrifier une heure de loisir supplémentaire. Plus le taux de salaire réel est élevé, plus les agents sont prêts à offrir une quantité importante de travail puisque la consommation s’accroît plus fortement ce qui permet de compenser la désutilité entrainée par la perte d’heures de loisir. • L’incitation à travailler est donc d’autant plus forte que le taux de salaire réel est élevé. • Effet revenu: les ménages visent un certain niveau de revenu. Quand le salaire réel baisse, ils offrent plus de travail pour gagner autant… et quand le salaire réel augmente, ils réduisent leur offre de travail. 3) L’offre de travail augmente avec le salaire réel à condition que l’effet de substitution l’emporte sur l’effet revenu ce qui est supposé être le plus souvent le cas, notamment pour les ménages ayant peu de revenu et espérant consommer plus… sachant par ailleurs que l’existence de minima sociaux ou les revenus du conjoint peuvent permettre de survivre sans travailler: DONC: L’incitation à travailler est donc d’autant plus forte que le taux de salaire réel est élevé. Demande de travail décroissante par rapport au taux de salaire réel page 284 1) La demande de travail émanent des organisations de production. 2) La demande de travail est décroissante par rapport au taux de salaire réel. Il va continuer d’embaucher tant que le coût marginal est inférieur à la productivité marginale. Il s’arrête d’embaucher lorsque le coût marginal (taux de salaire réel) est égal à la productivité marginale. Plus le taux de salaire réel est élevé, plus l’incitation à demander du travail est faible puisque le coût marginal du travail s’élève et risque d’être supérieur à la productivité marginale. Donc la demande de travail est décroissante par rapport au taux de salaire réel. Lorsqu’Offreurs et demandeurs de travail tombent d’accord entre eux, ils signent un contrat de travail: accord par lequel un salarié s’engage à mettre à la disposition d’un employeur sa force de travail pendant des horaires convenus pour effectuer une tâche particulière en échange d’un salaire convenu. Cela implique subordination. 3) Les néo-classiques pratiquent un raisonnement à la marge (c’est à dire qu’ils étudient les calculs à la marge auxquels se livrent les individus dans la recherche du maximum de satisfaction ou de profit). L’employeur compare donc le coût marginal du salarié (coût d’une heure de travail supplémentaire dans l'entreprise) avec la productivité marginale du travail (ce que le travailleur produit comme richesse supplémentaire pour une heure de plus dans l'entreprise). Rappel 1ES: la productivité marginale du travail est considérée comme décroissante à stock de capital donné. Page 286 Quantité de travail Offre de travail Salaire Réel (w/p) Doc 2 page 286: Equilibre sur le marché du travail néoclassique Demande de travail W/p* Q* Q offertes Q demandées 2) A l’équilibre, tous ceux qui veulent travailler au salaire du marché peuvent le faire! 3) A l’équilibre, tous ceux qui ne travaillent pas l’ont choisi car ils trouver le salaire trop bas… Ce sont des chômeurs volontaires! Donc de faux chômeurs… donc il n’y a pas de chômage involontaire possible. 5) La demande est supérieure à l’offre… Le niveau de salaire réel va augmenter pour rééquilibrer offre et demande. Schéma du fonctionnement du marché du travail néoclassique Comparaison ? Comparaison ? L’équilibre sur le marché du travail vu par les néoclassiques Si les conditions de la concurrence parfaite sont réunies, le marché du travail revient naturellement à l’équilibre. On dit qu’il s’autorégule. Le marché retourne automatiquement à l’équilibre à condition que les conditions de la concurrence parfaite soient respectées et que le taux de salaire réel soit parfaitement flexible. L’équilibre est le point qui égalise l’offre et la demande de travail. Il existe un niveau de taux de salaire réel qui permet cet équilibre. Sur un marché qui a de telles caractéristiques de concurrence parfaite, les agents économiques sont preneurs de prix (price taker). Cela signifie qu’en raison de la concurrence, ils ne peuvent agir sur les prix qui sont donc des données pour eux. Ils vont en revanche pouvoir décider des quantités qu’ils sont prêts à offrir et demander pour chaque niveau de prix. La flexibilité du taux de salaire réel permet d’atteindre un équilibre lorsque l’offre et la demande de travail varient. L’augmentation de l’offre de travail (pour des raisons démographiques ou sociologiques) conduit à une baisse du taux de salaire réel. La diminution de l’offre de travail (pour des raisons démographiques ou sociologiques) conduit à une hausse du taux de salaire réel. L’augmentation de la demande de travail (parce que les salariés sont plus productifs ou parce que les commandes sont plus importantes) conduit à une hausse du taux de salaire réel. La diminution de l’offre de travail (parce que les salariés sont plus productifs ou parce que les commandes sont plus importantes) conduit à une baisse du taux de salaire réel. BREF: il n’y a jamais de chômage possible si les conditions de la CPP sont réunies. Conditions de la concurrence parfaite pour le marché des biens et services Traduction pour le marché du travail Vérifiée ou non? Atomicité Quantité très grande d’offreurs et de demandeurs Beaucoup d’employeurs et beaucoup de salariés, dans tous les métiers. Plutôt oui… même si les négociations salariales se font souvent de façon collective, avec 4 ou 5 grands syndicats et un syndicats d’employeur… Homogénéité Produit unique et uniforme Le travail fourni par quiconque est strictement le même, donc tous les travailleurs ont les mêmes qualifications et compétences. NON: une heure de travail d’un salarié ou d’un autre, ce n’est pas du tout la même chose… Il y a une infinité de qualité différentes! Transparence/ Information parfaite Tous les agents savent tout sur la qualité et le prix des quantités échangées Les employeurs savent exactement quelle est la qualité de la force de travail qu’ils achètent NON: un employeur uploads/Politique/ power-point-chapitre-11-marche-du-travail-et-politiques-pour-l-x27-emploi-2018.pdf

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