BREXIT : Ses causes et ses conséquences C'est fait : l'apprenti sorcier David C

BREXIT : Ses causes et ses conséquences C'est fait : l'apprenti sorcier David Cameron, qui avait fait la promesse électorale et électoraliste d'un référendum sur le maintien ou non de la Grande Bretagne dans l'Union Européenne, doit faire face au séisme qu'il a lui même déclenché et que, bien entendu, il est parfaitement incapable de maîtriser. Le comble est qu'il le fait en se débinant lâchement : sa démission, prévue en Octobre, a été agrémentée d'un commentaire : "ce n'est pas à moi de gérer cette merde". C'est le contraire de Churchill qui, en véritable homme d'état, avait accepté de prendre en charge une situation dont il n'était pas responsable. Mais l'anti-Churchill de Downing Street est malheureusement à l'image de tous les dirigeants européens. Du coup, panique chez tous ceux qui voudraient bien continuer à profiter des privilèges et avantages exorbitants que, depuis le "I want my money back" de Margaret Thatcher, la Grande Bretagne avait soutirés à l'Union : une pétition, qui a recueilli plus de 2 millions de signatures, circule pour demander un nouveau référendum. Sur quelles bases légales s'appuie cette demande, qui est bien dans la ligne des pratiques européennes vis à vis d'un mode d'expression populaire que les dirigeants aborrent (soit faire revoter jusqu'à obtention du résultat voulu, soit, comme Sarkozy, passer à pieds joints sur la volonté du peuple en faisant ratifier par voie parlementaire) ? On n'en sait rien, mais il faut préciser que cette pétition soutient que le résultat d'un référendum ne peut être considéré comme valable que si le nombre de voix en faveur de l'une ou l'autre option dépasse 60% et que le taux de participation dépasse 75%. Cette façon fallacieuse de redéfinir les règles comme cela les arrange disqualifie les signataires de cette pétition. Nous ne pouvons qu'espérer que l'Europe ne se laissera pas prendre au piège de la tenue d'un deuxième référendum qui, s'il y a lieu, montrera simplement une chose que nous devrions savoir depuis longtemps : que la Grande-Bretagne est une planche pourrie à laquelle on ne peut se fier. Ce que suggèrent, par contre, certains signes avant-coureurs, c'est que ce vote pourrait être le prélude à l'éclatement du Royaume-Uni. La question du Brexit a fait de la Grande Bretagne la "maison divisée contre elle même, qui ne peut rester debout". Les écossais et les ulsteriens, qui ont voté pour le maintien dans l'Union, n'entendent pas se plier aux quatre volontés des 50 millions d'anglais. Cela signifie, pour l'Ecosse, le retour en force de la question indépendantiste avec, en filigrane, la possible tenue d'un nouveau référendum. Pour l'Ulster est évoquée la possibilité d'une réunification de l'Irlande, mais pour l'instant, ce n'est qu'une proposition du Sinn Fein qui appelle à un référendum sur le sujet. Plus anecdotique, mais pas moins significatif de la tempête qui gronde dans les boites craniennes britanniques, une pétition circule à Londres en faveur de l'indépendance de la ville; elle a déjà obtenu 100000 signatures ! Mais que les signataires se rassurent : en Grande Bretagne, le ridicule ne tue pas plus qu'ailleurs ! D'un autre côté, si le prochain occupant de Downing Street devait être Boris Johnson, il vaudrait peut-être mieux pour lui, vues les manifestations d'hostilité qu'il déclenche sur son passage, que sa capitale ne soit pas à Londres. Aussi, qu'il se soit dégonflé lui aussi au bout de quelques jours n'a rien de surprenant. L'Angleterre offre ainsi le spectacle lamentable d'un pays où personne ne veut assumer la responsabilité de ses actes. Il ne faudra pas s'étonner si cela provoque un éclatement du Royaume "Uni". En effet, Beaucoup de londoniens semblent avoir perdu leur flegme légendaire. Aussi, qu'il se soit 1 dégonflé lui aussi au bout de quelques jours n'a rien de surprenant. L'Angleterre offre ainsi le spectacle lamentable d'un pays où personne ne veut assumer la responsabilité de ses actes. Il ne faudra pas s'étonner si cela provoque un éclatement du Royaume "Uni". Beaucoup de londoniens semblent avoir perdu leur flegme légendaire ; Si l'on en croit les journaux, il y a de quoi ! Déjà, 48 heures après l'annonce du Brexit, un sondage montre que le taux d'électeurs favorables à l'indépendance de l'Ecosse est passé de 45% (résultat de précédent référendum) à 59%. Le gouvernement Ecossais se prépare donc à présenter une loi pour autoriser la tenue d'un nouveau référendum et envisage déjà des négociations pour le maintien de l'Ecosse dans l'Union Européenne. La menace d'un éclatement du Royaume Uni n'est donc pas virtuelle. Mais il y a quelques difficultés, révélées par les prétentions écossaises lors du référendum de 2014, la plus grave d'entre elle étant que les écossaisvoulaient conserver la livre sterling. On peut le comprendre, une adhésion à la zone euro n'a rien de bien tentant : vues les tempêtes qui traversent celle-ci et les politiques d'austérité qui, contre tout bon sens économique, en sont la conséquence, les écossais ne manifestent aucun empressement à adopter les critères de Maastricht et la politique économique et sociale aberrante que la Commission Européenne, forte de son illégitimité auprès des peuples, continue à vouloir imposer aux pays membres. Mais, fort logiquement, le gouvernement anglais est opposé au maintien de la livre en Ecosse et nous affirmons aussi qu'une éventuelle adhésion des débris du Royaume Uni à l'Union Européenne ne doit pas reproduire ces dérogations et régimes de faveurs qui ont permis aux britanniques, pendant des décennies, d'avoir le beurre et l'argent du beurre, avec le reste de l'Europe dans le rôle de la crémière. Sur le plan international, le Brexit et ses conséquences sur l'unité du Royaume Uni risque d'avoir des conséquences sismiques, qui se font déjà sentir : la dégringolade de la livre Sterling (-10%) sur les marchés est déjà une réalité, ainsi que celles des bourses de Singapour et de Hong Kong. Par la simple réévaluation du poids de sa monnaie, la Grande Bretagne a perdu un rang dans le classement des puissances économiques. Et selon l'homme d'affaire George Soros, ceci n'est qu'un début. Les prévisions du FMI n'ont rien d'encourageant en termes de commerce extérieur. Les projections annoncent un assèchement des ressources fiscales avec un manque à gagner annuel de 20 à 40 milliards d'euro, même en tenant compte de l'arrêt de la contribution britannique à Bruxelles, ce qui pourrait pousser les agences de notation à dégrader la note du Royaume Uni, qui a toujours été AAA. La place de ce qui resterait du Royaume Uni en tant que cheval de Troie du commerce vers l'Europe est également menacée et, dès avant l'annonce du résultat référendaire, les principales banques américaines envisageaient de transférer une importante partie de leurs activités hors du pays, avec à la clé des centaines d'emplois financiers qui disparaitraient. Les conséquences politiques ne sont pas moins importantes. La perte d'influence de la Grande Bretagne va poser un grand nombre de questions comme, par exemple, une éventuelle contestation du statut de membre permanent du conseil de sécurité. De fait, comme le dit Thomas Copeland dans une interview à Médiapart, "le Royaume-Uni va découvrir qu'il est une nation insignifiante". 2 Et les conséquences pour l'Union Européenne ? A court terme, l'euro a lui aussi subi le contrecoup de la décision référendaire, avec une baisse de 3%. A long terme, cela dépendra de la façon dont cette crise sera gérée. Jacques Julliard, éditorialiste de Marianne, estimait que le Brexit pouvait engendrer une crise salutaire pour l'Europe, à la condition que la France et l'Allemagne s'entendent pour créer une Europe du premier cercle. Un billet de ce blog manifestait son approbation à cette idée, tout en exprimant des réserves qui subsistent aujourd'hui. Michel Rocard, ancien premier ministre, disait lui aussi que "l'Europe ne pourra être relancée sans que les anglais en sortent" et Frédéric Cuvillier, maire de Calais, voit dans le Brexit une chance pour l'Europe. Ceci est rapporté dans un autre billet de blog, qui dresse également une historique des relations britanniques avec l'Europe. Même "son de cloche" sur Médiapart : dans un article intitulé "Bréxit, une catastrophe bienvenue", le journal voit dans le Brexit l'occasion d'une clarification pour une Europe "qui a été confisquée à ses citoyens [...] par une classe politique hors sol, vivant selon le principe d’irresponsabilité et d’impunité, aimant à dire et à faire une chose dans son pays puis son contraire dans la « bulle bruxelloise". Cette "confiscation" est personnalisée par celui que nos chefs d'état ont eu la bêtise de coopter à la présidence de la Commission Européenne :"premier ministre du Luxembourg durant seize ans, confetti dont il fit un prospère paradis fiscal au cœur de l’espace européen, président de l’Eurogroupe durant huit ans, sa nomination à la présidence de la commission européenne fut le fruit de tractations entre les chefs d’État et de gouvernement. Imagine-t-on ce que peut penser un citoyen britannique, polonais, français de la légitimité démocratique de l'insubmersible et irresponsable M. Juncker ?" On ne peut pas mieux dire que la Commission de Bruxelles n'a aucune légitimité démocratique et, pourtant, c'est elle qui confisque les souverainetés nationales. Au dela uploads/Politique/ resume-sur-brexit.pdf

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