SCIENCES POLITIQUES INTRODUCTION La locution ‘’science politique’’ se prête à d
SCIENCES POLITIQUES INTRODUCTION La locution ‘’science politique’’ se prête à diverses interprétations. Il y a le mot ‘’science’’ et le mot ‘’politique’’, autonomes en eux-mêmes et en même temps liés par une cohérence sémantique. 1) le vocable ‘’science’’ La méthodologie de l’activité scientifique appliquée à la physique ou à la chimie, aux éléments naturels, décrite par l’épistémologie s’est imposée aux sciences sociale et en particulier à la science politique (« cul » merci Julie ^^). Cette méthodologie qui est celle de l’observation rigoureuse, de l’intuition d’une relation de cause à effet entre deux phénomènes, de l’expérimentation pour vérifier cette intuition, enfin de formalisation et de systématisation, pour établir des règles d’intelligibilité du réel s’est vue transposée de la science physique, biologique, mécanique et autre, au phénomène de société. Emile Durkheim a été le fondateur de cette transposition de la science des éléments naturels aux phénomènes sociaux. « Il faut considérer les faits sociaux comme des choses ; il faut considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent. » Pour Durkheim, les faits sociaux sont redevables de la même analyse que les faits naturels et sont donc des objets de science. Ils peuvent donc être mesurés et testés. Dans sa célèbre Etude sur le Suicide de 1895, Durkheim utilise des statistiques pour établir un lien de cause à effet entre le nombre de suicides et les catégories sociales. C’est ainsi qu’il montre que l’acte du suicide, qui à première vue ne relève que de la décision personnelle et intime de chacun, est un phénomène que l’on doit relier à d’autres phénomènes sociaux qui dépend d’autres phénomènes sociaux. Durkheim démontre par exemple que les célibataires se suicident plus que les personnes mariée, que les personnes mariées sans enfants se suicident plus que les personnes mariées avec enfants, que les protestants se suicident plus que les catholique, … Il démontre ainsi le lien, une loi sociologique, un rapport de cause à effet, entre deux variables : d’une part le suicide, d’autre part l’identité des groupes sociaux. C’est ainsi que Durkheim a contribué à la recherche scientifique sociale à travers les instruments modernes que sont les statistiques, les sondages d’opinion, les enquêtes, … L’approche de Durkheim repose sur l’analyse selon laquelle l’individu n’est lui-même que dépendant du milieu dans lequel il vit. Dans son ouvrage Les Règles de la Méthode Sociologique Durkheim écrit : « Puisque l’autorité devant laquelle s’incline l’individu quand il agit, sent ou pense socialement, le domine à ce point, c’est qu’elle est un produit de forces qui le dépassent et dont il ne saurait, par conséquent, rendre compte. Ce n’est pas de lui que vient cette poussée extérieure qu’il subit ; ce n’est donc pas ce qui se passe en lui qui le peut expliquer. » Cette approche qui privilégie les déterminations, les facteurs déterminant du comportement des individus, qui échappe pour l’essentiel à leur conscience, est aujourd’hui reconnue comme une des plus influentes ; elle est relayée par de grands sociologue contemporains comme Pierre Bourdieu. 2) Le vocable politique A l’origine, dans l’Antiquité Grecque, le mot politique désigne les affaires de la cité, et par extension, l’art de gérer la cité. Le terme politique revêt trois acceptions : l’adjectif désigne une activité particulière d’individus, des élus en particulier. Le mot au féminin : la politique : désigne un champ de compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Au masculin, le mot politique désigne le champ social dominé par des conflits d’intérêts régulé par un pouvoir qui a le monopole de la coercition. Par exemple, le chômage, n’a longtemps été qu’un problème économique avant de revêtir, à cause de son caractère massif, des implications politiques. Les trois acceptions du mot politique peuvent en définitive être ramenées à ce qui se rapporte à la gouvernance d’une société dans son ensemble. La politique est la compétition. Le domaine d’espace de la politique est la société où le pouvoir est en situation de monopole (monopole de la contrainte) et qui régule la vie en société (Le politique). 3) La distinction de la science politique avec les disciplines voisines 1) Vis-à-vis du Droit Constitutionnel La science politique avec le droit constitutionnel un certain nombre de ses objets. Par exemple le régime politique actuel intéresse la science politique en tant que système politique et il intéresse le Droit par la Constitution en elle-même. La différence entre ces deux disciplines est que la science politique connait pour connaitre et le Droit pour réagir. Le terrain de la science politique est plus vaste que celui du Droit Constitutionnel car il inclut, outre le Droit, les mécanismes, les croyances, les idéologies et les valeurs. Par exemple, si le Droit de vote et le mode de scrutin concernent bien le Droit Constitutionnel ; la science politique s’y intéresse également avec en plus l’étude des motivations des électeurs, la recherche de savoir pour quelle raison telle catégorie vote en faveur de tel parti alors que d’un stricte point de vue juridique cela n’entrainerait aucune conséquence. 2) Vis-à-vis de la sociologie Cette fois c’est la science politique qui est incluse dans la sociologie. Les deux disciplines ont une même nature, ce sont des sciences de phénomènes sociologiques. Mais la sociologie est bien plus vaste. Mais faut il alors parler d’une ‘branche de la science politique’ ? est il employé l’expression de sociologie politique ? Il existe deux thèse distingues sur ces questions, la première ayant dépassé la deuxième depuis les années 1980. Il y a d’abord la thèse selon laquelle la science politique n’est qu’une science sociale comme les autres. Il s’agit du point de vue du marxisme et des doctrines qui en sont issues : pour Marx, les faits politiques ne sont ni particuliers ni autonomes, ils sont réduit à égalité d’autres phénomènes sociaux, déterminés par des infrastructures économiques, qui déterminent la nature du pouvoir et du gouvernement. Mais cela refuse les exemples de phénomènes neutres dans lesquels le pouvoir politique ne doit pas intervenir ; c’est refuser que le pouvoir doive respecter la vie privée des individus. C’est là l’origine de la façon de voir des révolutionnaires qui pose le principe de l’indistinction du social et du politique. C’est une des sources du totalitarisme Une autre thèse affirme la spécialité du politique. Cette tendance considère que, certes les faits politiques sont des faits sociaux mais des faits sociaux particuliers dans la mesure où ils ne concernent pas l’ensemble de la vie en société mais seulement les phénomènes liés à l’exercice d’un pouvoir politique chargé de défendre et d’imposer des décisions collectives. En faveur de cette thèse on peut avancer le passage d’une catégorie à une autre (par exemple : une grève est un conflit social qui peut devenir politique en dépassant la revendication corporative et en donnant une arme aux mains d’un parti en luttant contre le gouvernement). Mais si le passage d’une catégorie à une autre est perceptible, c’est bien la preuve que ces catégories présentent bien une autonomie. 3) Vis-à-vis de l’histoire Ces deux disciplines sont étroitement liées. L’histoire analyse des faits précis, des chronologies, et la science politique s’intéresse à la généralité à la mise en modèle ou en système de ce qui ressort de l’histoire. Les deux sciences sont solidaires car la science politique se sert dans l’histoire de toutes les illustrations, de ces conceptions, es théories et l’histoire se sert de la science politique pour composer les diverses formes des phénomènes qu’elle rencontre. Selon JM Denquin « la réflexion progresse donc par un va et vient du particulier général, de l’abstrait au concret. L’abstrait ne peut être élaboré qu’à partir du concret sinon il tomberait dans l’arbitraire, sinon il sombrerait dans l’insignifiance car on ne pourrait pas comparer les phénomènes entre eux ». La distinction entre l’histoire et la science politique est donc à la fois claire et relative, ce n’est, au sens propre du terme, qu’une différence de point de vue. Chapitre 1 : le Champs du politique Le politique constitue un ordre social différencié et spécifique au sens d’un système organisé et stratifié, régie par une logique spécifique de fonctionnement, dont l’Etat moderne est la figure majeure. Le champ du politique, c’est donc le champ du pouvoir, s’exerçant à l’intérieur du groupe et dont il faut examiner successivement la légitimité (section 1), la cristallisation (section 2), et les formes qu’il revêt (section 3). Section 1 : La légitimité du pouvoir Pour Max Weber, « tout groupement politique se caractérise par un rapport de domination et le monopole de la violence physique. Une société sans coercition et sans différenciation entre des gouvernés et des gouvernants ne peut être analysée comme politique ». Max Weber définit encore comme politique : « tout groupement humain dont la direction institutionnelle, dans les limites d’un territoire donné revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la coercition physique légitime ». Weber distingue la puissance, le pouvoir, de la domination. « Puissance signifie toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des uploads/Politique/ sciences-politiques 1 .pdf
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- Publié le Aoû 04, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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