Politis Politis L’homme augmenté, c’est déjà demain n° 1263-64-65 ≥ du 25 juill
Politis Politis L’homme augmenté, c’est déjà demain n° 1263-64-65 ≥ du 25 juillet au 28 août 2013 3’:HIKNOG=VUYXU^:?b@c@g@n@k"; M 03461 - 1263 - F: 4,30 E - RD livre « I am Spartacus ! », de Kirk Douglas entretien Leïla Shahid politique Une rentrée sous tensions Un dossier illustré par Enki Bilal Abonnez-vous gratuitement à la newsletter d Sur Culture 38 Musique Entretien avec Patrick Lavaud, directeur des Nuits atypiques de Langon Silence Yourself, de Savages 39 à flux détendu 40 théâtre Chatte sur un toit brûlant, de Tennessee Williams 41 cinéma Michael Kohlhaas, d’Arnaud des Pallières 42 livre I am Spartacus !, de Kirk Douglas Idées 44 portrait Nils Andersson 46 hommage Henri Alleg Médias 48 Menaces sur l’audiovisuel européen 49 De bonne humeuR 50 Courrier En couverture : « Kuanos », extrait de Mécanhumanimal, Enki Bilal, éditions Casterman. 18 La semaine 6 politique Une rentrée sous tensions multiples 9 L’économie à contre-courant par Dominique Plihon 10 Énergie Entretien avec Stéphanie Lacomblez, d’Enercoop 12 environnement Dopés à l’alternative 13 tribune « Prêts toxiques, risque majeur pour les territoires », par Patrick Saurin 16 PALESTINE Entretien avec Leïla Shahid Kerry sauve la face 18 AMÉRIQUE LATINE Brûlantes cicatrices de l’histoire 20 BRÉSIL Entre révolte sociale et angélisme Dossier Société L’homme augmenté, c’est déjà demain 22 à 37 Entretien avec Enki Bilal Sciences et fictions : rêve ou réalité ? Google, une firme singulière sommaire Kenya Umoja, la cité des femmes : un village-refuge qui accueille des victimes de violences domestiques révèle aussi sa part d’ombre. Liberté de l’information Affaire Bettencourt : Mediapart censuré, la presse réagit. Idées Henri Alleg : « La colonisation : un crime contre l’humanité ». Entretien de septembre 2005 Monde La visite du président birman à Paris inquiètent les défenseurs des droits. Recevez gratuitement la newsletter de Rendez-vous sur www.politis.fr et cliquez sur newsletter. Duarte/afp Pistolesi/GETTY IMAGES ASIAPAC/AFP GUILLOT/afp KARUMBA/afp M. soudais 2 Politis 25 juillet 2013 2 Politis 25 juillet 2013 éditorial par Denis Sieffert 25 juillet 2013 Politis 3 A cte premier : nous sommes à Trappes, en plein ramadan. Il fait chaud. Tout est calme. Le quartier des Merisiers est comme assoupi. Une femme portant niqab attend l’autobus avec sa mère et son mari, quand trois policiers en patrouille aperçoivent le voile prohibé. Leur sang ne fait qu’un tour. Il n’y a rien de plus urgent, pensent-ils, que de faire appliquer la loi républicaine sous cet abribus. Rudoiements, insultes, échanges de coups, l’affaire tourne au grabuge. Le mari est traîné au poste. Acte deux : il fait nuit sur Trappes, et à présent des centaines de jeunes caillassent le commissariat où ils ont appris que le mari était toujours gardé à vue, des poubelles s’embrasent, des renforts de cars de police affluent, toutes sirènes hurlantes ; des gendarmes mobiles har- nachés tirent au Flash-Ball sur les manifestants, éborgnent un adolescent ; un hélicoptère survole le quartier à basse alti- tude, la colère gagne les com- munes alentour ; des voitures y sont incendiées… Vous avez dit « ordre républi- cain » ? On pourrait presque sourire de cette incroyable politique de Gribouille, s’il ne s’agissait du nième épisode d’un drame qui remet une fois de plus en lumière l’abandon de nos banlieues. En vérité, c’est bien la loi d’avril 2011, qui interdit le voile intégral, qui est en cause. Des policiers l’avaient dit au moment de son adoption. Elle requiert tant de discernement et de précaution dans une entre- prise qui peut rapidement tourner à l’humiliation, que l’on ne peut que s’interroger sur la loi elle- même. Que penser d’un texte dont ses parti- sans idéologiques espèrent secrètement qu’il ne sera pas appliqué ? Ordre républicain Retrouvez l’édito en vidéo sur Sophie Steinberger Retrouvez l’édito en vidéo sur À nos lecteurs À la veille de notre habituelle interruption du mois d’août pour cause de vacances, nous vous proposons un dossier sur le transhumanisme. Quand les avancées les plus audacieuses de la science côtoient les périls les plus effrayants, quand le corps et le cerveau humains deviennent objets d’expérimentations au nom de la performance. Vous verrez, ce n’est plus ni utopie ni science-fiction. Pour l’illustration de ce dossier, nous avons pu puiser dans l’univers onirique d’Enki Bilal. Qu’il en soit remercié, ainsi que les éditions Casterman. Alors bonne lecture, et bonnes vacances. Et rendez-vous le 29 août. On voit bien par là l’absur- dité de la situation. Elle devrait sauter aux yeux. Ce n’est hélas pas le cas. Après les événements de Trappes, une partie de la droite (Guaino, Hortefeux, Ciotti, Le Pen) a immédia- tement entonné avec jubi- lation l’air connu de la menace « communauta- riste » et de la voyoucratie banlieusarde. Ceux-là sont bien dans leur rôle. Mais qu’en pensent les socia- listes, au-delà des effets de menton de Manuel Valls ? Ils ont sans doute longtemps pensé qu’il est plus facile de verbaliser une femme en niqab sous un abribus que de donner du travail aux jeunes chô- meurs de Trappes. Les évé- nements des 20 et 21 juillet démontrent que ce n’est pas si simple car, en vérité, les deux questions sont étroite- ment liées. Le mécréant qui écrit ces lignes a toujours été convaincu qu’il y a une forte interaction entre le religieux et le social, et qu’il n’est pas possible, en politique, de trai- ter la religion comme un phé- nomène en soi, indifférent à la condition de ceux qui la pratiquent. On pouvait être « bouffeur de curé » quand l’Église était toute-puissante dans la société française, qu’elle tenait les écoles, les hôpitaux, le pouvoir, la morale, la culture ; il faut agir avec plus de circonspection avec une religion – en l’occurrence l’islam – qui est souvent, chez nous, celle des pauvres. Depuis 2003 et le premier débat sur le voile (le hijab, cette fois), nous affirmons dans ce journal qu’il n’est pas nécessaire de faire de la religion un objet supplémentaire de discrimi- nation dans la vie de ceux qui sont déjà trop souvent objets de discrimination. Autrement dit, on peut-être hostile au voile intégral avec tout ce qu’il représente pour nous – mais pas forcément pour les femmes qui s’en vêtent – d’assujettissement et d’archaïsme, et ne pas considérer que son interdiction est une priorité dans une société qui souffre de tant d’autres maux. L’immense majorité des musulmans pensent d’ailleurs la même chose. Ils détestent le voile intégral, mais dans un contexte d’is- lamophobie généralisée, ils n’aiment pas cet acharnement faussement républicain. De même, les jeunes émeutiers de la nuit de Trappes ne sont pas des adeptes du wahha- bisme. Leur réflexe de solidarité mêle le social au religieux. C’est bien pourquoi le réduire à un « communautarisme » est une erreur, ou une arnaque. Que s’est-il donc passé dans le quartier des Merisiers au moment de l’intervention des policiers ? La mère de la femme au niqab a-t- elle été bousculée, le mari a-t-il été insulté ? A-t-il tenté d’étrangler un policier, comme ça, sans qu’il y ait eu au préalable des mots ou des gestes déplacés ? Nous n’y étions pas, mais on imagine l’engrenage. Le problème, c’est qu’en pareille circonstance certains policiers choisi- ront de passer leur chemin, considérant qu’ils ont délinquants plus redoutables à poursuivre qu’une femme voilée, alors que d’autres, au contraire, ajouteront à leur intervention un supplément de zèle. C’est parce qu’elle laisse libre cours à cet arbitraire que la loi est mau- vaise. Certes, le port du voile intégral heurte notre culture et notre conscience, mais pas plus que le seuil de 30 % de chômeurs dans certaines cités de Trappes. Et il y a certai- nement d’autres moyens de le combattre. L’immense majorité des musulmans détestent le voile intégral, mais dans un contexte d’islamophobie, ils n’aiment pas cet acharnement faussement républicain. 25 juillet 2013 Politis 3 C’est sans doute la rançon – onéreuse politiquement – du gouvernement italien, qualifié par tous de « contre-nature » car regroupant des dirigeants berlusconiens et du Parti démocrate. Le 11 juillet, Angelino Alfano, bras droit de Berlusconi et aujourd’hui ministre de l’Intérieur, a autorisé l’arrestation de la femme et de la petite fille de 6 ans de l’un des principaux opposants au pouvoir du plus qu’autoritaire Président du Kazakhstan, très « ami » avec… Silvio Berlusconi. Toutes les deux ont été renvoyées par avion dans leur pays, où le pire les attend. Choqués, certains parlementaires du Parti démocrate ont bien tenté de faire voter une motion de défiance contre le ministre, mais la direction du parti a tout de suite mis un terme à l’initiative. L’information est un combat Philippe, le nouveau roi des Belges, le pape François en visite au Brésil, et, last but not least, le « royal baby » de Kate et William… Aurions-nous, en plein cœur de l’été, le journalisme que nous méritons ? La venue au monde du nouveau-né de la princesse de Cambridge a donné lieu à un suspense que uploads/Politique/ politis-1263-64-65-abo 1 .pdf
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- Publié le Dec 18, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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