The Project Gutenberg EBook of Souvenirs d'un sexag naire, Tome IV, by Antoin
The Project Gutenberg EBook of Souvenirs d'un sexag naire, Tome IV, by Antoine Vincent Arnault This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Souvenirs d'un sexag naire, Tome IV Author: Antoine Vincent Arnault Release Date: February 8, 2008 [EBook #24549] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK SOUVENIRS D'UN SEXAG NAIRE *** Produced by Mireille Harmelin, Eric Vautier and the Online Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net. This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) SOUVENIRS D'UN SEXAG NAIRE, PAR A. V. ARNAULT, DE L'ACAD MIE FRAN AISE Verum amo. Verum volo dici. PLAUTE. _Mostellaria_. PARIS. LIBRAIRIE DUF Y, RUE DES MARAIS-S.-G. 17. 1833. LIVRE XIII D CEMBRE 1797 MAI 1798. CHAPITRE PREMIER. Retour du g n ral Bonaparte Paris.--Sa mani re de vivre.--Il est nomm membre de l'Institut.--Il assiste une s ance g n rale.--Vers de Ch nier.--Incidens.--Anecdote. Aujourd'hui, 14 avril 1832, je reprends la plume, impatient de commencer ce volume, qui doit tre le compl ment de la premi re partie de ces M moires. Mais ce volume, me sera-t-il permis de l'achever? Un fl au non moins terrible, non moins actif que cette r volution qui fait comme lui le tour du monde, arrive ici travers cent contr es dont il a d cim les populations; il ravage, il d vaste la capitale; il porte le deuil et l' pouvante dans toutes les familles; il menace toutes les maisons; il est dans la maison voisine; il sonne ma porte! chaque heure, chaque minute, chaque jour depuis un mois, passent et repassent devant elle des voitures charg es de cercueils ou plut t charg es de cadavres, car l'activit des fabriquans ne suffisant pas aux exigences de la mort, les cadavres sont accumul s nus et p le-m le dans les cercueils roulans, comme ils seront enfouis nus et p le-m le dans la fosse commune. Pas de repos, soit le jour, soit la nuit, pour cette procession sans intervalle, pour ce _Longchamp fun bre_, comme le dit une de mes voisines, dont la vive imagination est encore exalt e par le spectacle qui s'offre ses yeux et aux miens, toutes les fois qu'ils se portent sur le terrain qui nous avoisine, et que traverse la voie si fr quent e qui m ne au dernier asile. Qui peut se flatter d' tre oubli , d' tre pargn , d' tre d daign par la faux que, plus active que jamais, la mort prom ne aujourd'hui sur toutes les t tes? qui peut se flatter d' tre celui dont il est crit: _Cadent a latere tuo mille et decem millia a dextris tuis, ad te autem non appropinquabit_: le fl au qui fait tomber autour de toi les hommes par milliers n'approchera pas de toi? (_Ps._ XV, V. 7.) Et cependant ma t te est pleine de souvenirs, mon coeur regorge d'affections, et peut- tre n'ai-je rien crit encore d'aussi digne d'int r t que ce qui me reste crire! Ce qui est au bout de ma plume ne serait pas sans valeur pour l'histoire. J'ai parler encore de l'homme le plus extraordinaire, si ce n'est le plus grand des temps modernes. J'ai peindre dans ses relations intimes, les d veloppemens de ce caract re si divers une poque o , plac entre la condition que lui assignait sa naissance, et celle o le poussait son g nie, entre le rang dans lequel nos institutions l'emprisonnaient, et celui o l'appelait sa fortune, reconnu d j pour sup rieur tous, quoiqu'il f t encore l' gal de tous, et dans une condition priv e exer ant une autorit plus r elle que celle laquelle il semblait assujetti, ce r publicain n souverain se d battait entre sa politique, qui le portait r sister son instinct, et cet instinct qui l'entra nait parfois hors de la r serve o sa politique s'effor ait de le renfermer. Admis cette poque dans son intimit , j'ai t m me d'observer loisir le jeu de cet esprit qui, aussi fin qu'il tait fort, aussi prudent qu'il tait hardi, se formait de la r union des facult s les plus oppos es, et satisfit pendant vingt ans toutes les exigences d'une destin e sans pareille dans l'histoire des hommes. Les historiens ont dessin cette grande physionomie sous l'aspect dans lequel elle se montrait au public. En dessinant celui sous lequel elle se montrait dans la familiarit , ne contribuerai-je pas la faire enti rement conna tre? Ce ne serait pas la partie la moins piquante de ce portrait. Mais il est temps d'entrer en mati re. Le g n ral arriva presqu'en m me temps que nous Paris. Il ne s' tait pas arr t long-temps Rastadt, o il avait t nomm pr sident du congr s convoqu dans cette ville pour traiter de la paix avec l'empire germanique. Une mission de ce genre avait peu d'attraits pour ce g nie minemment fait pour dicter des lois, et que fatiguaient les lenteurs et les subtilit s diplomatiques. Peut- tre aussi tait-il impatient de conna tre l'influence que sa pr sence exercerait sur la France, agit e par la secousse que lui avait imprim e le coup d' tat du 18 fructidor, et sur la capitale, inqui te entre la contre-r volution dont on l'avait garantie, et la r action r volutionnaire laquelle on semblait vouloir l'abandonner. D s que je fus instruit de son arriv e, je courus chez lui rue Chantereine, qui, d baptis e par la voix publique, venait de prendre le nom de rue de la Victoire, qu'on a eu la sottise de lui retirer. Plus heureux que la majeure partie des gens qui se pr sentaient sa porte, et pour qui sa porte ne s'ouvrait pas toujours, je fus accueilli comme un membre de sa famille, comme un soldat de l'arm e d'Italie. Soit que mon caract re et mon esprit eussent pour lui quelque attrait, soit qu'il entr t dans ses vues d'avoir sa disposition un repr sentant de la litt rature de l' poque, un homme par l'interm diaire duquel il p t conna tre l'opinion des gens de lettres et agir sur cette opinion, il me traita plus affectueusement encore Paris qu'il ne l'avait fait hors de France, et me t moigna le d sir (or le d sir avait en lui le caract re de la volont ) de me voir le plus souvent possible. Tout jaloux que j' tais de mon ind pendance, je ne cherchai pas, j'en conviens, me d rober une suj tion dont j' tais fier; et je voyais qu'il m'en savait gr , non seulement la mani re dont il me recevait, mais aux reproches qu'il m'adressait quand j'avais pris un jour de cong . On ne vous voit plus; que devenez-vous donc, _Monsieur le marquis_? Tel est le compliment dont il me saluait, moi, dont il n'a fait ni un comte ni un baron, ce qu'au reste je suis tr s-loin de lui reprocher. Sa maison m' tait donc ouverte toutes les heures, mais non pas son cabinet. Il m'admettait dans sa confiance, mais non pas toutes ses confidences; et qui les faisait-il toutes? Politique jusque dans ses affections, e t-il jamais livr quelqu'un son secret tout entier? Son secret tait pour lui une somme divisible l'infini, qu'il ne d pensait que dans le besoin, et qu'il ne distribuait que dans des mesures d termin es par son int r t et proportionn es l'utilit dont lui uploads/Politique/ souvenirs-d-x27-un-sexagenaire-tome-iv-by-arnault-a-v-antoine-vincent-1766-1834.pdf
Documents similaires
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/P45WYXDYoAuHVKa7lBJ4xmtetQv4ouFCMeMuWQ8iIAcpwrbK2FFXnzJkm7oD5QNfFWTpMXWIAmOMZ6dUwilgIW9m.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/smMDZbRzMzvndZy1hpLksgNqiF7JC9J6W6JMVO9hKEjqUlN73jByBAIW7W5ZOFliw3r8TT2PjyTLoH5RG91WsN6l.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/WiWl4KTPuwt46Pd441MQloQZIgX06QGoTBrCj78UY4v71IEGXMmZAQfavsDkhTkNm5e2sJ2XSw7M43Ke5oPsui6l.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/3tebIMUnKRsdp5vMQLVkVhyNxuHlFsaIxUO8slYzA6OU09ApkWt7BtsmHd7dwXfqI9eihA5WVLV3PkZw9yGfHzhg.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/CE9rQII4Lc2mAAMDD1E3mNa7fFU1QolHKxZeIO9wrsbAQFS1xIruvDu1iFfDTqEtk82jFRDzGR9tOqTX5OiuPRY7.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/KMNJe6DnwmyW53WQ5ZTofnyJF8AnXqqXqMftz0DiFvWqLOdDhg4HkliJ8LQWWUocCDEQWeNtWuzA6Npbb31nuLP2.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/sb0xJpEd29A5VeZD0uIP36cP5TD5qTVTs6ZgM6UtbTUZgyOC4c76pTnRnIGcR5EMUecVqlL70tCWxioUUx5kLZMo.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/FOFICLudhY8orqxA0y318sy6LKBZWIOBeK0Nb0ZYyld9oSjmV2OChbHNdWzRI3f8xv6xivP7dc8WlhTPW3G0eUdd.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/AkAINU0N7xc8yATs3a5IfN7lGqLZUm6UAo6pAmtHXMQffEwpJTTyED71EIklStwLrAZ3SnwXd8ctDQ4xyhWAtKuv.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/BNIeFN7DKqtt5MHgDXqSNKor9nAiT5Cp2mTgEh7hCYULia1snF3UokYnTEXxPbSMJ88yPLTBIhspJYjsIDefxebO.png)
-
22
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 17, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5198MB