Nouveauté Continuité →Des revendications plus défensives (maintenir les acquis)

Nouveauté Continuité →Des revendications plus défensives (maintenir les acquis) →Des revendications contextualisées (moins générales, ex sauver des emplois lors d’un plan de licenciement) →Importance des conflits liés à l’emploi qui s’explique par l’importance du chômage. 15 % des arrêts de travail concernent ce thème. →Motifs juridiques en augmentation (par exemple liés au paiement des heures sup ou à des licenciements abusifs) →Diversification des moyens d’action : grèves perlées, grèves du zèle, débrayage, pétition. →Emergence de luttes dans le secteur tertiaire, notamment autour des personnels précaires et des auto-entrepreneurs qui travaillent pour les plateformes. →Le salaire reste de loin la revendication première même si la logique est défensive (volonté de maintien du pouvoir d’achat). La moitié des arrêts de travail concerne une lutte sur le thème des salaires. →Les conditions de travail restent une revendication importante. Environ 20 % des arrêts de travail concernent ce thème. →Les moyens d’action privilégiés restent la grève et la manifestation. →Le secteur industriel reste le secteur où les grèves sont les plus nombreuses. Conclusion de D.1). 1)Comment ont évolué les revendications collectives ? Il n’y a pas de réelle baisse de la combativité du monde du travail, mais un réaménagement de son répertoire d’action collective, au sein duquel la grève (ou tout au moins ses formes les plus classiques, notamment les grèves longues) a perdu sa centralité. Ce réaménagement se fait au profit de la manifestation : le succès des « journées d’action » à l’appel des syndicats se mesure davantage par la taille des cortèges que par les taux de grévistes. Ces évolutions sont dues essentiellement au fait que la perte de revenu exerce un effet dissuasif sur les salariés les plus modestes et sur la peur du licenciement ou du non-renouvellement de contrat pour les salariés précaires. Les nouveaux modes d’action seraient donc des tentatives de contourner les obstacles nombreux à l’expression de leurs revendications par la grève. Donc cela ne traduit pas une pacification des relations sociales dans les entreprises. Donc les conflits du travail perdent en visibilité, mais pas en centralité. 2). L’apparition de nouveaux objets, de nouveaux acteurs et de nouveaux répertoires d’action a) L’émergence de nouveaux acteurs à côté du couple partis-syndicats Document 7 : Le rôle des associations 1) Sans la présence d’associations, de telles actions auraient-elles été possibles ? Pourquoi ? 2) Si vous décidez de bloquer spontanément un entrepôt avec des amis, que risque-t-il de se passer ? Dans ce cas, qu’est-ce que peut changer la présence d’associations qui regroupent des milliers d’adhérents ? 3) Connaissez-vous des règles de fonctionnement qui s’imposent aux associations ? 4) Donnez d’autres exemples d’actions collectives menées par des associations. VOIR également : Un exemple de collectif : le collectif inter-hôpitaux https://www.youtube.com/watch?v=namsWFm3cvg Document 8 Les Gilets jaunes, révélateur d’une crise de la démocratie représentative Le mouvement des Gilets jaunes a troublé le jeu représentatif traditionnel fondé sur une division du travail entre partis et syndicats : la défense des intérêts catégoriels revient aux syndicats et la tâche d’articuler les revendications en propositions politiques (…) incombe aux partis. Le mouvement a agi comme un révélateur de l’effritement des organisations politiques. La protestation sociale passe par d’autres canaux. (…) Les réseaux sociaux semblent avoir réduit l’avantage structurel que les élites ont sur les populations dominées : le monopole des opinions, le contrôle de l’agenda, de l’ordre du jour de ce qui est important (…). Outre la structuration de l’opinion, le mouvement a assumé une autre fonction que les organisations politiques remplissent de moins en moins : celle de sociabilité, de solidarité et de socialisation. (…) La convivialité des ronds-points, la fraternité et l’entraide qui les animaient (…) ont aussi été le creuset d’un processus de politisation et d’apprentissage de la politique. [Cependant] les forces du mouvement (souplesse, horizontalité…) sont aussi ses faiblesses (absence d’horizon stratégique clair, de lisibilité…) (…). Propulsés sur les réseaux, les leaders revendiquent le fait de ne pas en être et sont contestés s’ils le sont trop. [Faute] de porte-parole reconnus (…) le sens du mouvement a été qualifié depuis l’extérieur : on l’a fait parler… beaucoup et souvent pour le desservir. (…) Les Gilets jaunes sont un révélateur puissant d’une crise de la démocratie représentative. (…) Ne pas être ou être devenu un parti ou une organisation : c’est à la fois la force des Gilets jaunes … et leur faiblesse (…). Les organisations restent sans doute en démocratie représentative des structures indispensables. Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique », La vie des idées, 10 septembre 2009. 1) De quoi le mouvement des Gilets jaunes est-il le révélateur ? 2) Quelles sont les forces et les faiblesses de ce mouvement ? 3) Mobilisez des arguments justifiant la dernière phrase du texte. Document 9 Vidéo black bloc . https://www.youtube.com/watch?v=jr-avojDR-I 1) Le black bloc est-il une organisation au sens d’un syndicat ou d’une association ? 2) Quels moyens d’action sont utilisés par la mouvance black bloc ? 3) Quelles sont les motivations des membres de la mouvance black bloc ? Document 10 L’engagement post-it des jeunes Les jeunes ne s’intéressent plus à la politique. Cette rengaine revient lors de chaque année électorale, comme en 2017 : (…) 20 % seulement des 18-29 ans ont voté à l’ensemble de ces scrutins et leur taux d’inscription sur les listes électorales est au plus bas. (…) Ce constat ne traduit cependant pas forcément un désengagement global de la jeunesse : on observe plutôt une reconfiguration de leurs formes de mobilisation. Le sociologue Jacques Ion avait parlé dans les années 1990, d’un « engagement post-it », un rapport plus pragmatique et moins idéologique à l’action. L’image du post-it, qu’on colle puis décolle, vient signifier un engagement plus sporadique. (…) Avec pour conséquence un multi-engagement et des changements de cause plus fréquents. « Les associations connaissent ainsi un turn-over plus important et ont des durées de vie un peu plus courtes, résume la sociologue Mathilde Renault- Tinacci. (…) Cette transformation s’inscrit également dans une remise en question du mode de gouvernance des acteurs existants. « Ils ne veulent plus se voir imposer une idéologie par un discours dogmatique (…) » nuance Laurent Lardeux. (…) Du coup, de nouvelles formes militantes émergent comme le mouvement Nuit debout lancé au printemps 2016. « Apparaissent des organisations plus horizontales avec des prises de décision issues de modèles assembléistes, fonctionnant par consensus ou consentement », explique Mathilde Renault-Tinacci (…). Autre mouvement de fond : le numérique. (…) De nombreux outils, rassemblés sous l’expression civic tech : pétition, participation à des concertations en ligne, ou encore veille sur l’activité des élus, etc. Certains connaissent un succès massif, comme change.org ou avaaz.org. Justine Delépine, « L’engagement post-it est au goût des jeunes », Alternatives économiques n°374, 1er décembre 2017. 1) Qu’est-ce que l’engagement post-it ? 2) Pourquoi les jeunes plébiscitent-ils les organisations « horizontales » ? 3) Pourquoi ces formes de mobilisation participent-elles à l’émergence de nouveaux mouvements sociaux ? b). L’émergence de nouveaux objets de l’action collective Document 11 Quels motifs pour les actions protestataires ? Document 12 Des mouvements sociaux porteurs de nouveaux enjeux ? La période d’intense contestation qu’on connue les pays industrialisés à la fin des années 1960 aurait pour résultat l’émergence de « nouveaux mouvements sociaux » (NMS) : mouvement féministe, homosexuel, écologiste… Ces mobilisation hétérogènes [mettraient en avant] des revendications « post-matérialistes », centrées sur la reconnaissance de l’identité et la qualité de vie, par opposition aux mouvements antérieurs (principalement le mouvement ouvrier) qui portaient des revendications « matérialistes » (conditions de vie et ressources matérielles). Cette apparition des NMS témoignerait de l’évolution des sociétés occidentales, mise en évidence par le sociologue américain Ronald Inglehart, qui, avec l’amélioration du niveau de vie et les progrès de l’éducation, deviendraient de plus en plus « post-matérialistes ». Si l’on peut reconnaître à ce modèle une analyse juste de certaines transformations de l’action collective (…), la coupure historique « matérialiste/post-matérialiste » est simplificatrice : les mouvements passés ne sont pas exclusivement « matérialistes » (au sein du mouvement ouvrier, l’enjeu de la reconnaissance et de la dignité collective a toujours été crucial) et les revendications matérialistes n’ont pas disparu. [Avec la crise économique] les mobilisations des années 1990 [manifestent] un « retour de la question sociale » : elles impliquent des groupes précaires ou « exclus » (chômeurs, sans-domicile, sans papiers). C’est [aussi] le cas des mobilisations de grande ampleur telles que le mouvement contre la réforme de la sécurité sociale en décembre 1995, [ceux] contre les réformes des retraites… Jean-Yves Dormagen et Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, De Boeck Supérieur, 2019. 1) Montrez que les mobilisations des NMS portent sur de nouveaux enjeux. 2) Donnez d’autres exemples de NMS que ceux évoqués dans le texte. 3) Que signifie l’expression « valeurs post-matérialistes » ? 4) Quelles sont les principales critiques que l’on peut adresser à ce modèle ? c) L’évolution des répertoires d’action collective Document 13 Document 14 Les féministes à l’assaut du Web JeSuisFéministe, #WomanTax, #FeminisTalk… Les hashtags uploads/Politique/ suite-cours.pdf

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