Synthèse du chapitre n°3 Comment expliquer l'engagement politique dans les soci
Synthèse du chapitre n°3 Comment expliquer l'engagement politique dans les sociétés démocratiques ? - Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée). - Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent (incitations sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques). - Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques (catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe). - Comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective (conflits du travail, nouveaux enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis politiques, syndicats, associations, groupements) et de leurs répertoires. A savoir définir Engagement politique profane Participation conventionnelle Participation non conventionnelle Vote Consommation engagée Militantisme Engagement associatif Action collective Paradoxe de l’action collective Passager clandestin Incitations sélectives Rétributions symboliques Structure des opportunités Répertoire d’actions Conflit social Mouvement social Luttes minoritaires Syndicat -Rappel des règles de construction d’une étude de document (EC1, EC2, EC3) Problématique : Depuis les années 1980, la montée de l’abstention électorale semble le signe inéluctable d’un désintérêt politique et du déclin de l’engagement politique des citoyens. Pour autant, le mouvement récent des « Gilets jaunes » nous rappelle que les formes de l’action collective et de l’engagement politique sont diverses. Mais comment expliquer l’engagement politique ? Dans quelle mesure peut-on le considérer comme un engagement désintéressé ? Quelle est la part du contexte politique dans l’engagement politique ? Pourquoi certains individus se mobilisent-ils d’avantage que d’autres ? Quant à l’action collective, comment s’est-elle transformée au cours des dernières décennies ? Peut-on réellement parler de déclin des conflits du travail ? Ces derniers ont-ils été supplantés par de « nouveaux » enjeux de mobilisation ? 1. Engagement politique et action collective : de quoi parle-t-on ? L’engagement politique désigne toute forme d’action, participation d’un individu ou groupe d’individus profanes motivée par des valeurs politiques et qui a pour but d’exercer une influence sur les détenteurs du pouvoir (id est les professionnels de la politique). Cet engagement revêt des formes variées, allant du vote à la consommation engagée, en passant par l’engagement associatif, ou le militantisme au sein d’un syndicat, d’un parti ou d’un mouvement). Cet engagement se matérialise dans des actions collectives, c’est-à-dire un ensemble d’actions concertées d’un ou de plusieurs groupes d’individus en vue de faire triompher une cause, qui peuvent différer en termes: - d’objet : aux côtés des conflits du travail, il existe également des conflits « sociétaux » ; - d’acteurs : les actions collectives peuvent être initiées par des syndicats, des partis politiques, des associations, des groupements informels… - de répertoires d’action : chaque groupe contestataire dispose d’un stock limité de moyens d’action collective, à chaque époque et dans chaque contexte (voter, manifester, faire grève, faucher des OGM, participer à un boycott de produits, envahir une centrale nucléaire, lancer une campagne de hashtags sur les réseaux sociaux…) 2. Comment expliquer l’engagement politique ? 2.1. Le rôle de la socialisation politique (et profil sociodémographique des engagés) L’analyse du profil sociodémographique des engagés fait apparaître quelques tendances. Les hommes sont plus nombreux dans les organisations plus formalisées (parti politique, syndicat). En revanche, dans les associations locales et centrées sur des objectifs concrets d’utilité sociale, on constate une répartition presque égale entre les hommes et les femmes. Le monde de l’engagement est plus éloigné des ouvriers et plus proche des cadres et des professions intermédiaires, et des catégories les plus diplômées. On trouve ici l’influence de la socialisation différentielle : - Selon le genre, avec des hommes davantage socialisés au goût pour la contestation et l’action collective, et disposant de davantage de temps libre que les femmes du fait de l’inégalité de la répartition des tâches domestiques ; - Selon l’origine sociale, avec des catégories sociales supérieures qui intériorisent davantage un sentiment de compétence politique. Les effets de la socialisation doivent cependant être étudiés dans le temps long, la socialisation secondaire pouvant parfois nuancer ou entrer en rupture avec la socialisation primaire. 2.2. Le rôle des incitations sélectives et des rétributions symboliques En 1965, Mancur Olson pointait le célèbre paradoxe de l’action collective : si un individu peut bénéficier des retombées d’une mobilisation sans assumer les coûts de la participation, il a tout intérêt à se comporter en "passager clandestin". Mais si tous font de même, l’action collective ne peut avoir lieu. Pour éviter une telle situation, certaines organisations ont mis en place des "incitations sélectives", en rendant la non- participation plus coûteuse ou en réservant les avantages obtenus par la lutte à leurs seuls membres Contre une vision d’un acte purement désintéressé et altruiste, l’engagement peut apporter des rétributions symboliques, sans que ces dernières soient cependant nécessairement perçues ou recherchées comme telles. L’engagement peut ainsi apporter une image de soi valorisante, de nouvelles relations ou des compétences potentiellement valorisables dans d’autres sphères. 2.3. Le rôle de la structure des opportunités politiques Dans une perspective plus globale, les perspectives de réussite d’une action collective et d’engagement politique des individus dépend également de la structure des opportunités politiques. Ouverture du système politique, degré de stabilité des alliances politiques, division des élites et forces relais à des positions stratégiques, capacité des institutions à développer des politiques publiques, sont autant d’éléments qui peuvent, selon la conjoncture, exercer une influence positive ou négative sur l’émergence et le développement d’un mouvement social. 3. Comment l’action collective s’est-elle transformée ? 3.1. Des conflits du travail qui se diversifient plus qu’ils ne déclinent Jusqu’aux années 1970, les conflits du travail semblent s’imposer comme un conflit central dans la société. Les syndicats y sont puissants, et trouvent des relais politiques. Les grèves et manifestations interprofessionnelles peuvent être massivement suivies par les salariés. Mais le recul des grandes entreprises industrielles (où les syndicats faisaient adhérer de nombreux salariés), ainsi que la montée du chômage et de la précarisation (qui augmente les coûts économiques de l’action collective : perte de salaire, crainte de représailles patronales) s’accompagne d’un fort recul de la grève et de la syndicalisation. Mais plus que de déclin, certains parlent de transformation des conflits du travail, avec des salariés qui privilégient des arrêts de travail de courte durée (donc peu coûteux) ou d’autres formes d’action (manifestation, pétition, rassemblement), encore moins pénalisantes financièrement et d’apparence moins risquées pour leurs participants. 3.2. Le développement de nouveaux enjeux de mobilisation A la fin des années 1960 se développent des « nouveaux mouvements sociaux » (NMS), portant moins sur des revendications matérielles que sur la défense d’identités et de valeurs : mouvements féministes, écologistes, homosexuels, régionalistes, étudiants, des droits civiques, lutte contre le racisme, etc. Une partie de ces mouvements peut d’ailleurs être qualifiée de luttes minoritaires, c’est-à-dire menées par des groupes ayant une expérience commune de discrimination. Défiants vis-à-vis du fonctionnement des structures syndicales et partisanes, les NMS préfèrent souvent des organisations plus décentralisées, laissent une large autonomie aux composantes de base. Les NMS se singularisent aussi par une inventivité dans leur répertoire d’action politique (sit-in, occupations de locaux, grèves de la faim), leur adjoignant souvent une anticipation sur les attentes des médias. Les mouvements sociaux contemporains partagent nombre de ces traits, que l’on pense au caractère décentralisé de l’organisation des Gilets jaunes, des zadistes, ou de la marche pour le climat, ou à la variété de leur répertoire d’action, qui vise la médiatisation. Exemples de sujets de bac EC1 – Mobilisation de connaissances A l’aide d’exemples, montrez que l’engagement politique prend des formes variées. A l’aide d’un exemple, illustrez le paradoxe de l’action collective A l’aide de deux exemples, expliquez pourquoi, les individus s’engagent politiquement. À partir de deux exemples, illustrez les transformations de l’action collective. Illustrez la diversité des objets de l’action collective et de ses acteurs, et de leurs répertoires. Illustrez la diversité des répertoires de l’action collective EC3 – Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire Vous montrerez que l’action collective s’est transformée en France depuis 1970. Vous montrerez que l’action collective a tendance à se diversifier. Vous montrerez que les raisons de l’engagement politique répondent à différentes logiques. Dissertation Comment l’action collective a-t-elle évolué en France ? Comment expliquer l’engagement politique ? uploads/Politique/ synthese-du-chapitre-3.pdf
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- Publié le Oct 22, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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