ENVOYÉ SPÉCIAL T ranscription de l’interview de Penelope Fillon réalisée par Ki

ENVOYÉ SPÉCIAL T ranscription de l’interview de Penelope Fillon réalisée par Kim Willsher pour le Sunday T elegraph (Paris -mai 2007) T raduction Julian Simmonds Penelope Fillon : Ma mère est née (inaudible)… très longtemps. Kim Willsher : Donc, à quoi ressemblait la vie de famille à Abergavenny ? PF : Ma foi, c’était très bien. KW : Vous étiez proches dans votre famille ? PF : Oui, on était très proches. C’était une petite ville. T out le monde était amical. Elle a beaucoup changé depuis. Et ce n’est pas… comme partout. Et l’école… King Henry VIII. King Henry VIII… KW : King Henry VIII? PF : … grammar school. Oui, grammar school. KW : C’était à quel endroit ? On parle bien d’Abergavenny ? PF : Oui, oui. (inaudible) PF : … Très proches. J’avais huit ans quand mon frère est né. Mais la différence d’âge (entre ma sœur et moi) est très faible. KW : Vos parents sont morts quand vous étiez encore assez jeune ? PF : Ma mère est morte il y a cinq ans et mon père est mort il y a dix ans. KW : Puis-je vous demander votre date de naissance ? Parce que nous ne… PF : oui, vous pouvez. Je suis née en 1955. Le 31 juillet. KW : Juin ? PF : Juillet. Sept… vous avez marqué un sept ? KW : juin ? PF : Non, juillet KW : Ah oui, juillet. Désolée…vous avez étudié le français à l’école ? PF : Oui, j’ai étudié le français à l’école. J’ai passé mon bac en français, anglais et allemand. Et ensuite, j’ai étudié le français et l’allemand à l’University College London. Et c’est comme ça que j’ai rencontré mon mari, car on était obligé de passer la troisième année d’études en France. J’ai donc été envoyée comme assistante d’anglais dans une école en France, au Mans. KW : Au Mans ? Il y a différentes hypothèses sur la manière dont vous vous êtes rencontrés. Et visiblement, elles sont toutes fausses. Donc, vous avez été envoyée dans un établissement scolaire ? PF : Au Mans. KW : Un établissement d’enseignement secondaire, un lycée ? PF : Non, c’était un collège. Et… KW : Vous vouliez devenir enseignante ? PF : Non, j’ai étudié le droit après. Je ne voulais pas devenir enseignante. C’était une époque où l’on pouvait faire quelque chose par plaisir avant d’être obligé de se consacrer à quelque chose qui serait votre métier. KW : C’est à cette époque que vous avez rencontré votre mari ? Comment vous êtes-vous rencontrés ? PF : Nous avions un ami anglais commun, euh, en commun. KW : Non ami anglais commun ? PF : Et c’est grâce à lui. C’est lui qui connaissait François. Il connaissait François. Et il m’a emmenée dîner chez un ami de François qui est maintenant le maire d’un petit village, dans sa circonscription. KW : Oui, est-ce que cet ami était votre petit ami à l’époque ? PF : Non, pas du tout. KW : C’était un ami et c’est lui qui vous a emmenée à ce dîner. Et François était l’un des invités. 1 PF : Je vous prie de m’excuser, c’est probablement un de mes enfants qui veut savoir où je suis KW : J’ai un enfant de deux ans qui m’a appelée ce matin. (conversation téléphonique) PF : Allo, oui, madame B. C’est gentil. Est-ce que je peux vous rappeler dans une heure à peu près. D’accord, vous êtes chez vous. Non, non, ça ne me dérange pas, mais je vous rappellerai tout à l’heure, d’accord ? Merci beaucoup. A tout à l’heure. PF : Pardon. KW : Aucune urgence à la maison, j’espère ? Donc vous avez rencontré François à ce dîner. Vous souvenez-vous de ce dîner ? PF : Non, je crains de ne pas m’en souvenir. Mon cœur ne s’est pas arrêté de battre. Si je veux, je peux m’en souvenir. Nous avions le même groupe d’amis. Et ensuite est venu l’été. C’était l’été après ma troisième année. Je suis allée avec d’autres dans la maison de ses parents au pays basque, ils y avaient une maison. Nous y avons fait des randonnées en montagne et de l’escalade. KW : Vous n’étiez encore tous qu’amis à l’époque ? Quand vous êtes-vous rendu compte que ça allait plus loin ? PF : En fait, je ne sais pas exactement, je suppose quand je suis rentrée en Angleterre faire ma dernière année d’études. Après, j’ai commencé mes études de droit. KW : Où avez-vous commencé vos études de droit ? PF : A Bristol. KW : Il vous téléphonait ? PF : Oui, il prenait le ferry et le train de nuit pour venir me voir. KW : Mais c’est une fois que vous avez quitté la France que (inaudible)… KW : Mon mari à moi m’a pourchassée. Il n’a pas cessé de me contacter jusqu’à ce que je lui cède. PF. : Pas dans mon cas, rien de tel, les choses se sont passées graduellement. KW : Et que faisait-il à l’époque ? PF : Il travaillait comme assistant parlementaire, parliamentary assistant, pour quelqu’un qui s’appelait Joël Le Theule. KW : J’ai vu ce nom sur son… PF : A l’époque où j’ai rencontré François, en fait juste après, il est devenu ministre des T ransports. François était alors encore étudiant, il faisait son doctorat en sciences politiques. C’était à Paris, mais je ne sais plus à quelle université. Joël Le Theule était un ami de ses parents et il lui a donc demandé s’il voulait être son assistant parlementaire pendant quelques années. François a répondu oui. Et quelques années plus tard, il est devenu ministre de la Défense. Comme François avait consacré sa thèse à des questions de Défense, il a estimé que c’était une belle occasion de continuer dans ce domaine. Il a donc travaillé au ministère de la Défense. Puis, six mois plus tard ou quelques mois plus tard, Le Theule est mort soudainement d’une crise cardiaque à l’âge de 50 ans. Et là, François s’est demandé ce qu’il allait faire. Il a reçu diverses propositions du privé. Le gars qui est devenu maire de Sablé, après avoir été le premier adjoint parce que c’était Le Theule le maire, pensait qu’il était le seul à pouvoir reprendre le flambeau politique de Le Theule, ce qui a amené François à être tout d’abord conseiller municipal de Sablé avant d’être élu au Conseil général. C’était l’année où Mitterrand a été élu, en 1981. (coupure) PF : …1980 KW : Et vous avez décidé de venir vivre en France ? PF : Oui 2 KW : Connaissiez-vous déjà le pays ? Ah oui, vous y aviez passé un an pendant vos études. Des vacances scolaires ? Ou avec votre famille ? PF : Oui, plusieurs fois, mais je ne connaissais pas vraiment bien la France. KW : Oui. Et qu’avez-vous pensé de la perspective de vous installer dans un autre pays peut-être pour toujours ? PF : En effet. (inaudible)… j’aimais bien la France, j’aime la France. Au début, ça ne m’a posé aucun problème. KW : Et vous vous êtes mariés peu de temps après votre installation ou avez-vous attendu quelque temps ? PF : On s’est mariés en 1980. Quand suis-je venue ? J’ai travaillé à Paris pendant un an. KW : Que faisiez-vous ? PF : J’ai travaillé dans une maison d’édition KW : En tant que juriste ? PF : Non. Non (rires)… j’ai fait une sorte de… j’ai travaillé dans tous les départements pour voir à quoi ça ressemblait, parce que… KW : Donc vous êtes venue en France en 1980 (inaudible) ? PF : Nous nous sommes mariés… en juin. KW : 1980 ? PF : Oui KW : Qu’a pensé votre famille de votre choix d’épouser un Français ? Mon mari est Français… PF : Eh bien, ils étaient très contents… jusqu’à ce que ma sœur épouse un des frères de mon mari. KW : Ah oui, j’ai trouvé ça charmant. Et alors ils ont cessé de trouver ça formidable ? PF : Et alors notre père a déclaré que les deux autres avaient l’interdiction d’épouser des Français. Elles ne l’ont donc pas fait. Elles ont épousé des Anglais. KW : Et… je plaisante bien sûr… tous ses enfants disparaissant de l’autre côté de la manche… PF : Oui. KW : Mais il n’avait pas… ? PF : Oh non, pas du tout. KW : Mes parents, ça ne leur posait aucun problème. Pour ma grand-mère, c’était moins simple, elle me disait : ne peux-tu te trouver un gentil Anglais ? (coupure) KW : Je ne sais pas dans quel ordre sont les photos… PF : Elle, c’est Marie, qui a 25 ans. Charles a 23 ans. Antoine, 21 ans. Edward a 17 ans, presque 18. Et Arnaud a 5 ans. KW : Ah, très bien… (inaudible) PF : Non. Marie est mariée. uploads/Politique/ transcription-de-l-x27-interview-de-penelope-fillon-realisee-par-kim-willsher-pour-le-sunday-telegraph-mai-2007.pdf

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