1 UNE LECTURE DU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ACTUEL AU MAROC (Document de travail

1 UNE LECTURE DU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ACTUEL AU MAROC (Document de travail. Résumé schématique du texte en arabe) Dr Abdeslam Ballaji Président de l'Association marocaine d'études et de recherche en économie islamiques (ASMECI), Député à la Chambre des Représentants, Vice-président de la Commission des Affaires étrangères. 1. Introduction: Le contexte de l'élection du nouveau gouvernement Le Maroc a obtenu son indépendance en 1956, la loi des libertés publiques publiée en 1958 a déclaré le système du multipartisme, puis la Constitution de 1962 a explicitement interdit le système de parti unique. Depuis cette date, le Maroc a vécu un certain nombre d’événements politiques importants qu’on ne va pas détailler ici. Le parti de la Justice et du Développement (PJD) (parti de référence islamique, appelé Mouvement Populaire Démocratique et Constitutionnelle, avant de changer son nom en 1998) est devenu depuis les élections législatives de novembre 1997, une force politique essentielle dans le pays. En mai 2003, le pays a été victime d’actes terroristes douloureux. Quelques tendances politiques ont accusé injustement le PJD comme responsable moral de ces événements, d'autres ont appelé à la dissolution du parti. Après cette crise, le Maroc est entré progressivement dans une sorte d'impasse politique. Le gouvernement, dominé par certains membres de l'élite politique qui entoure le roi, a prétendu donner la priorité, comme en Tunisie et en Egypte, au développement économique et social, en détriment du processus démocratique et de l’ouverture politique, en laissant une marge étroite à la tendance islamique. Depuis les élections législatives de 2009, le gouvernement a imposé des restrictions sévères sur les droits publiques. L'impasse politique a culminé à la fin de 2010, où le Parti de la Justice et de Développement a été assiégé, une série de procès et des incarcérations ont commencé, certains de ses membres et dirigeants ont été détenus. Ainsi, la situation politique au Maroc était sur le point d’exploser avant la Tunisie, mais ce sont les révolutions en Tunisie et en Egypte qui ont surpris le monde, en faisant chuter les régimes tyranniques instaurés par Ben Ali et Moubarak. La révolution du jasmin à Tunis et le printemps arabe ont accéléré la vitesse des événements au Maroc, où les jeunes sont descendus dans les manifestations de rue le 20 Février 2011. Depuis, le mouvement qui prend le nom de « 20 Février » réclame la lutte contre la corruption, proteste contre la tyrannie condamnant l'entourage royal. La riposte du Roi Mohamed VI aux exigences est venue après deux semaines de manifestations pacifiques de la rue. Le roi a prononcé son discours le 9 Mars 2011. Il a notamment promis des réformes politiques et a précisé le calendrier pour modifier la Constitution. Le Comité de la réforme constitutionnelle instauré par le roi reflétait la diversité et multiplicité des positions des acteurs et forces politiques. La nouvelle constitution est approuvée le 1er Juillet 2011. L’autorisation des manifestations pacifiques, sans collision ni effusion de sang, et la vitesse de riposte aux exigences populaires, a permis au Maroc de s'engager dans le contexte du printemps arabe, tout en conservant un caractère pacifique, selon l'adage marocain: "La réforme dans la continuité», et le terme du: "Printemps marocain pacifique". 2. Un nouveau gouvernement dirigé par un parti dit islamique - Assouplissement des objections internes et externes envers les partis dits «islamiques» - Les élections législatives du 25 Novembre 2011 donnent la victoire au Parti de la Justice et du Développement: il se trouve au premier rang dans la Chambre des Représentants: 107 sièges sur 395 sièges (environ 28%). - Désignation du Secrétaire général du PJD comme Chef du gouvernement. - Formation du gouvernement: coalition gouvernementale en Quatuor: PJD, Parti de l'Istiqlal (conservateur libéral), Mouvement Populaire (conservateur rural), Parti du Progrès et du Socialisme (parti de gauche, ex parti communiste marocain). - Rédaction d’une Charte du travail entre les partis de la coalition. - L’approche pour élaborer le programme gouvernemental est participative 3. Les principales lignes du programme gouvernemental - La Continuité: ne pas rompre avec les précédents programmes - Maintien des partenaires économiques traditionnels (Europe et Amérique), et ouverture à d’autres partenaires 2 3 - Maintenir un niveau important de l'investissement public - Réforme fiscale: élargir l’assiette et réduire la pression fiscale - Réformer le système bancaire: ouverture envers des nouveaux produits bancaires, et les banques islamiques - L'adoption de la bonne gouvernance des institutions publiques - Lutte contre la corruption administrative et financière - Amélioration de la transparence: (exemple: publication des listes des agréments de transport des carrières, et pêche maritime, ainsi que des bourses aux associations, des aides aux journaux, etc.) - La réforme judiciaire et administrative en tant que levier d'une réforme globale et de développement - Politique de l'emploi et lutte contre le chômage - Réformer le fonds de compensation: adopter les prix réels, et subventionner le pouvoir d'achat des pauvres - Création du fonds de cohésion sociale pour l’aide aux femmes divorcées - Réformer le système de retraite - Codifier la loi de la grève - Suivre le programme de la couverture médicale universelle (RAMED) - Réforme du système éducatif (arrêt du programme d'urgence) - Adoption de nouvelles méthodes pour appuyer le logement social 4. Conclusions et recommandations: - Plusieurs défis : constitutionnels, politiques, sociaux, externes (crise économique européenne et mondiale) - Le programme du gouvernement ne constitue pas une rupture complète avec les contextes internes et externes - Le programme est un document consensuel, entres plusieurs partis dirigés par un parti de référence islamique. - Détermination du gouvernement d'introduire des réformes politiques et sociales et économiques nécessaires. - Détermination du gouvernement de poursuivre les mesures de réforme - La nécessité d’une coopération avec les partenaires principales du Maroc (Europe et Amérique). uploads/Politique/ une-lecture-du-programme-du-gouvernement-actuel-au-maroc-pdf.pdf

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