UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP-DAKAR FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPA
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP-DAKAR FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE LICENCE 3 PHILO 354A-Philosophie en Islam Les exposants Sous la direction de Ibrahima GADIAGA M. Boubé NAMAIWA 201808QT7 Mory SY 201707ZSY Gora KA 2019098AQ Année universitaire: 2021-2022 DOSSIER DE RECHERCHES SUJET : Les principes de bonne gouvernance dans la théocratie du Macina Historiquement, pendant fort longtemps, jusqu’à la fin du dix-huitième siècle environ, tous les Etats ont été confessionnels. Si l’on s’en tient aux grandes religions monothéistes à vocation universaliste (le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam), on constate ceci : le Judaïsme de l’ancien testament ne connait pas la distinction du spirituel et du temporel, les autorités religieuses ne sont pas nettement séparées des autorités étatiques ; la loi étatique n’est autre que la loi religieuse, le Livre. Le même trait caractérise l’Islam, qui s’inspire du Judaïsme en même temps que du christianisme ; le Coran sert de règle pour la vie sous tous ses aspects. L’Etat d’Israël et les Etats musulmans sont confessionnels par essence. L’Afrique traditionnelle, de son coté, était marquée par un fort mouvement migratoire de la population et de leurs biens pendant des périodes très troubles au point que les peuls quittent le Fouta Toro, au nord du Sénégal, pour s’installer dans la région du Macina au dix-neuvième siècle. Le clan peul des Barry se prospère de façon exponentielle dans la région et prend le contrôle du pouvoir après la bataille de 1818 contre les Ardos. C’est cette victoire qui a poussé Sékou Amadou à mettre sur pied l’empire théocratique du Macina au quatorzième siècle. Cet empire du Macina est fondé sur la loi islamique : le Coran, la Sharia et les hadiths. L’empire gagnait de l’espace et s’agrandissait avec le temps et l’idéologie musulmane se propageait dans la région sous l’influence de son armée et de ses marabouts qui s’installaient un peu partout dans la région. En effet, selon le Vocabulaire technique et critique de la philosophie, la théocratie est un gouvernement exercé par une caste sacerdotale autrement dit un régime politique dans lequel le pouvoir est exercé par ceux qui sont investis de l’autorité religieuse. Ce qui revient à dire que dans l’empire du Macina, le pouvoir était entre les mains des religieux. C’est dans cette perspective qu’il est nécessaire que nous étudions les principes de bonne gouvernance dans la théocratie du Macina. . Ainsi, ce sujet soulève la problématique suivante : En quoi consiste une théocratie ? En quel sens faudrait-il comprendre les principes de bonne gouvernance dans la théocratie du Macina ? Cette forme de gouvernance est-elle compatible avec le monde actuel ? A cet effet, pour apporter des réponses claires et cohérentes à cette problématique, nous allons organiser notre argumentation autour de trois axes. D’abord, nous parlerons des principes de bonne gouvernance dans la théocratie du Macina. Ensuite, nous montrerons les impacts de cette forme d’Etat dans le quotidien des citoyens. Enfin, nous essayerons de montrer les limites de la théocratie. Au deux neuvième siècle, un peul du clan Barry venant du fouta toro fonda la théocratie du Macina après sa victoire contre les ardos en 1818. Dans ce contexte d’effervescence de l’empire du Macina, il est nécessaire que nous étudions ce qu’était la bonne gouvernance et les principes qui la fondaient dans le régime théocratique du Macina. Avant d’aller dans le fond du sujet, nous d’abord parler de ce qu’est un régime théocratique. Un gouvernent théocratique est un gouvernement dont le dirigeant est vu comme un représentant de Dieu. La théocratie vient du latin « theos » qui veut dire Dieu, le régime théocratique se base sur la loi divine pour bien gérer la société. Dans une théocratie pure, la loi divine et humaine se confond. La « Diina » al dine en arabe, l’empire du Macina fut un régime théocratique. Malgré son régime théocratique, l’empire du Macina s’inscrit dans l’histoire à cause de sa bonne gouvernance. La bonne gouvernance consiste à diriger un peuple dans l’équité. La bonne gestion de la cité consiste à partager de manière équitable les ressources, les droits et les devoirs. Cheikou Amadou, le fondateur de la Dina, de l’empire du Macina était un homme de Dieu, un fidèle de la khadrya. Cheikou respectait les droits de tout un chacun dans la Dina. La gestion du Macina par Cheikou Amadou et ses conseillers qu’on érige comme modèle de bonne gouvernance jusqu’à présent est due par plusieurs facteurs. L’empire était doté d’une forte organisation politique, économique, sociale, juridique. Cette organisation est le principe de base de la bonne gouvernance dans la théocratie du Macina. D’abord, sur le plan politique, l’empire du Macina était administrativement structuré en différents provinces et cantons. La Dina avait une grande assemblée composée de quarante conseillers (battu mawdo) répartis en cinq groupes selon leurs appartenances régionale sans distinction d’appartenance ethnique. Ces conseillers étaient des Marabouts, des Imams qui sont retenus après une sélection. Le grand conseil était chargé de la direction du pays et avait la haute autorité sur tout. Mais le conseil privé de cheikou Amadou pouvait demander et même exiger que le grand conseil révise une position prise. En cas de conflit entre le conseil privé et le grand conseil, Cheikou Amadou faisait urwa et désignait quarante Marabouts parmi les soixante arbitres. La décision de ces quarante était souveraine. Cette cohérente organisation politique du Macina est assimilable l’organisation des Etats Démocratiques actuels. Ceci nous fait comprendre que l’islam n’est pas incompatible avec la Démocratie comme Ernest Renan le pensait, l’islam est la religion du fanatisme, du dogmatisme. Le conseil privé était de manière permanent aux cotés de Cheikou Amadou, puisqu’un jour un homme qui s’est déclaré commis l’adultère le dédit au lendemain devant le grand conseil après qu’il a subit un lavage de cerveau par Bouréma khalilou. Depuis ce jour, Cheikou Amadou ne répond plus à personne sans la présence de ses conseillers personnels. Néanmoins, Cheikou Amadou et son conseil privé ne pourront rien décider sans l’accord du grand conseil. De même, la liberté des personnes à décider d’eux - même faisait partie des principes de la bonne gouvernance dans le Macina. Puisque dès la fin de la construction de la nouvelle capitale Hamdallay , Cheikou Amadou lança un circulaire à l’ensemble des villages pour informer les piroguiers du transfert des habitants de Noukouma et environ vers Hamdallay. Mais, El Hadj Amadou de Tékétya a une compréhension critique vis-à-vis du message et l’inscrit dans le registre de l’obligation de tout piroguier de livrer de gré ou de force sa pirogue au profit de la Dina. El Hadj Amadou déclare ce- ci : « Que personne ne bouge. Cette circulaire manque de précision. Je vais demander des éclaircissements à qui de droit ». Il se rendra alors à Noukouma pour informer à Cheikou Amadou, l’erreur que comporte son circulaire. Le vieux de Tékétya fit comprendre à Cheikou Amadou qu’ils sont des citoyens libres et non des sujets de la théocratie. Cheikou Amadou remarqua son erreur de communication eut l’humilité de corriger le circulaire. Cheikou Amadou demanda alors au doyen du conseil en s’adressant à lui en ces propos : « Je vous demande d’envoyer un rectificatif à tous les villages pour dire que les propriétaires des pirogues ne sont pas réquisitionnés, mais libre de venir s’il leur plait, et qu’ils seront payés pour le service rendu ».Selon Cheikou Amadou, ce n’est pas une honte pour le dirigeant de revenir à ses décisions pour les corriger, mais c’est plus tôt une obligation. IL répondra à ceux qui le disaient qu’il est pour lui de revenir à ses décisions ceci : « le mensonge et l’injustice seuls doivent être indignes de vous et moi de revenir ». Ceux-ci expliquent l’ouverture et l’humilité qu’un véritable gouvernant doit avoir pour assurer le bon fonctionnement de la société. L’organisation de la théocratie du Macina est un exemple que l’Afrique a toujours été un peuple de liberté. Puisque la Liberté était un principe fondamental dans l’empire du Macina. De plus, la sécurité de la ville était assurée par un groupe de sept Marabouts qui appartiennent au grand conseil. Les litiges doivent être déclarés à l’un d’entre eux. De même, l’hygiène en faisait partie des principes les plus essentiels de la bonne gouvernance du Macina puisque dans les marchés ou les lieux publics ou l’on vendait de la nourriture, il était obligatoire de fermer les récipients qui contenaient la nourriture. Il était interdit dans l’empire de vendre de la viande de brousse, c’est à dire la viande des animaux sauvages. Dans la même logique, il était interdit d’uriné dans la rue ou de laisser le sang des bêtes égorgées coulé dans la rue. Du coup, Hamdallay était aussi propre au-dedans qu’au dehors, puisque chaque chef de famille était responsable de la netteté de sa concession et de ses alentours. Cela prouve que l’Afrique est le siège de la propreté et que l’islam renforce cela puisqu’elle est une religion qui oblige le fidèle à être propre de par son âme et de par son corps. Ainsi, peut uploads/Politique/examen-philo-en-islam.pdf
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- Publié le Jul 14, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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