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+ Février 2005 Fraternité Sacerdotale Saint Pie X Lettre n° 9 Bulletin mensuel

+ Février 2005 Fraternité Sacerdotale Saint Pie X Lettre n° 9 Bulletin mensuel de liaison des membres de Tradition de la Confrérie M Ma ar ri ie e R Re ei in ne e d de es s C Co oe eu ur rs s  56, rue d’Inkermann F-69006 LYON  04.78.52.27.61. Le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie selon le Père de Montfort. LE MOT DE L’AUMÔNIER Chers membres et amis, Au sujet du Triomphe du Coeur Immaculé de Marie, beaucoup d’âmes rêvent de voir, un jour de grisaille, les nuages du ciel terrestre se dissiper pour laisser place à un cœur tout brillant, ceint d’épines et entouré d’angelots, projetant des éclairs d’une lumière toute divine qui pénètrent toutes les âmes pour les convertir sur-le-champ. Mais cela n’est qu’imagination… En fait, ce triomphe doit s’entendre premièrement de la conversion de la Russie1 par la consécration au Cœur Immaculé de Marie. Cependant, un dominicain explique que les consécrations collectives, qui portent sur les réalités politiques et qui font appel à la Couronne de puissance de Marie, ne sont que des préambules du triomphe de la Mère de Miséricorde dans des âmes par la grâce : « La royauté prépare cette communication vitale, d’abord sur le plan collectif et par voie de conséquence dans le domaine personnel, et elle en favorise le développement jusqu’à cette consommation où tous les élus règneront avec le Roi et la Reine »2. Ainsi, le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie, inauguré par les consécrations des nations, des paroisses ou des familles, doit ultimement aboutir au Triomphe du Cœur Immaculé dans les âmes. Et un des grands moyens de faire triompher le Cœur Immaculé dans une âme, c’est de lui faire accomplir la Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée par les mains de Marie3 de Saint Louis Marie Grignion de Montfort. Dès le début de son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, le saint rappelle que le Triomphe du Cœur Immaculé est tout intérieur : « Marie est la Reine du ciel et de la terre par grâce, comme Jésus en est le Roi par nature et par conquête. Or, comme le royaume de Jésus-Christ consiste principalement dans le coeur ou l'intérieur de l'homme, selon cette 1 Fatima, joie intime, évènement mondial [FJE], par le Fr. F.-M. des Anges, p. 220, Editions CRC, Saint-Parres-lès-Vaudes, 1993. 2 Le poème de la consécration à Marie, par le Père Poupon, o.p. Bellecour, Lyon, 1947, p. 226. 3 Amour de la Sagesse éternelle, n°223 à 227. parole : Le royaume de Dieu est au-dedans de vous (Luc 17, 21), de même le royaume de la très Sainte Vierge est principalement dans l'intérieur de l'homme, c'est-à-dire dans son âme, et c'est principalement dans les âmes qu'elle est plus glorifiée avec son Fils que dans toutes les créatures visibles, et nous pouvons l'appeler avec les saints la Reine des Cœurs »4. A la fin de son Traité, le Père de Montfort donne une description de ce Triomphe intérieur du Cœur Immaculé qui arrivera nécessairement si l’âme est bien fidèle à vivre sa consécration par le recours constant à Marie : « L'âme de la sainte Vierge se communiquera à vous pour glorifier le Seigneur; son esprit entrera en la place du vôtre pour se réjouir en Dieu, son salutaire, pourvu que vous vous rendiez fidèle aux pratiques de cette dévotion : Que l'âme de Marie soit en chacun pour y glorifier le Seigneur ; que l'esprit de Marie soit en chacun, pour s'y réjouir en Dieu (saint Ambroise). Ah ! Quand viendra cet heureux temps, dit un saint homme de nos jours qui était tout perdu en Marie, [...] où la divine Marie sera établie maîtresse et souveraine dans les coeurs, pour les soumettre pleinement à l'empire de son grand et unique Jésus. Quand est-ce que les âmes respireront autant Marie que les corps respirent l'air ? Pour lors, des choses merveilleuses arriveront dans ces bas lieux, où le Saint-Esprit, trouvant sa chère épouse comme reproduite dans les âmes, y surviendra abondamment et les remplira de ses dons, et particulièrement du don de sa sagesse, pour opérer des merveilles de grâces. [...] Ce temps ne viendra que quand on connaîtra et on pratiquera la dévotion que j'enseigne »5. Ce temps du Triomphe du Cœur Immaculé de Marie sera alors le temps du Triomphe du Sacré-Cœur de Jésus : « Pour qu’arrive le Règne de Jésus, qu’arrive le Règne de Marie ! »6. Abbé Guy Castelain+ 4 Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge [VD] n°38, Editions du Seuil, 1966. 5 VD 217. 6 VD 217. Voir aussi la Lettre de sœur Lucie au P. Gonçalves, 18 mai 1936, FJE p. 220. Le Traité de la vraie dévotion… …commenté Par le Père Plessis, s.m.m. Vraie dévotion N°17, suite. [Rappel du plan : N°1 à 13, introduction du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge. Partie I, De la vraie dévotion en général. Chapitre I, Nécessité de la vraie dévotion. Article I, Nature de la vraie dévotion (14-15). Article II, Fondement de la nécessité de la vraie dévotion : la volonté divine (16). Section I. Avant l’Incarnation. Section II. Dans l’Incarnation. 1ère question : conduite de Dieu-le- Père. Pouvoir de produire le Fils : en quel sens cela est-il vrai ?].  Mais de quelle façon Marie participe-t- elle à la fécondité du Père ? Elle n’eut évidemment aucune part à l’acte par lequel Dieu-le-Père engendre son Fils, ni avant, ni pendant, ni après l’Incarnation, bien que cet acte soit éternel, et par conséquent permanent. Il s’agit simplement, d’une participation à la fécondité du Père qui lui permettait de produire dans le temps et selon une naissance temporelle, le même Fils qui procède du Père dans l’éternité et par une naissance éternelle. Ce n’est donc pas dans la naissance, cause de la filiation, que Dieu le Père et Marie sont associés, c’est dans le terme de cette double naissance : tous deux ont le même Fils. Mais en tant que Dieu, ce Fils n’a pas de Mère ; en tant qu’homme, il n’a pas de Père. Une telle association cependant est souverainement honorable pour Marie : le même Fils, commun à l’un et à l’autre, est le nœud inviolable de son alliance avec Dieu-le- Père et le gage éternel de leurs affections mutuelles(8). L’acte générateur du Père étant éternel, et se reproduisant à chaque instant, au moment de l’Incarnation cet acte coïncida avec l’acte générateur de Marie. Et, à cet instant comme à celui de la Nativité, l’un et l’autre a pu dire au même Jésus : « Tu est mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui même »(9). Ainsi, Marie est associée en quelque manière(10), et autant qu’en est capable une pure créature, à la génération éternelle du Verbe. De plus, la génération temporelle du Verbe étant la réplique de sa génération éternelle(11), le Verbe Incarné est l’image parfaite de son Père dans sa divinité et l’image parfaite de sa Mère dans son humanité. Et ainsi Marie reçoit de Dieu-le- Père le pouvoir de reproduire à son image dans la nature humaine un Fils qui lui préexiste dans la nature divine ; de le reproduire seule et sans le secours d’aucun autre principe ; de le reproduire avec une telle perfection, que, dès le premier instant de sa conception, il ne manquait rien à sa nature humaine, et que la fécondité de Marie, sans être épuisée par cette conception, n’a cependant produit aucun autre fruit ; de le reproduire sans porter atteinte à sa virginité, mais bien plutôt en la consacrant : « Matris integritatem non minuit, sed sacravit »(12) ; de le produire dans la joie, et comme cause de joie pour elle-même et pour le monde ; de ne pas s’en séparer en le produisant, comme par une sorte de circuminsession(13), d’abord pendant les neuf mois de la gestation, puis pendant les trente ans de la vie cachée, enfin pendant toute l’œuvre de la Rédemption, jadis, et, maintenant, de la sanctification des âmes. A suivre…  (8) Voir BOSSUET, 1er Discours sur la Nativité. (9) Ps. II, 7. (10) BOSSUET, loc. cit. (11) SAINT ALBERT LE GRAND, Mariale, ch. 38. (12) « Il n’a pas diminué mais il consacré l’intégrité de sa Mère ». (13) Attribut divin par lequel le Verbe ne quitte jamais le sein du Père et chacune des Personnes divines est présente dans l’autre. Bénédiction de saint Pie X aux lecteurs du Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge. Accédant à vos prières, nous recommandons fortement le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge si admirablement composé par le bienheureux de Montfort et nous accordons avec amour à ses lecteurs la bénédiction apostolique. Saint Pie X, le 27 décembre 1908.  Lettres reçues   « Je suis très heureuse d’avoir fait cette consécration montfortaine [...]. C’est avec joie que je fais partie de cette confrérie sous la protection de notre très Sainte Mère. Je uploads/Religion/ 09.pdf