1 www.comptoirlitteraire.com André Durand présente “Lettres de deux amants habi

1 www.comptoirlitteraire.com André Durand présente “Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes, recueillies et publiées par J.-J. Rousseau” (1761) titre qui devint “Julie ou La nouvelle Héloïse” roman épistolaire de Jean-Jacques ROUSSEAU (544 pages) pour lequel on trouve un résumé puis successivement l‟examen de : l‟intérêt de l‟action (page 6) l‟intérêt littéraire (page 7) l‟intérêt documentaire (page 8) l‟intérêt psychologique (page 9) l‟intérêt philosophique (page 11) la destinée de l‟œuvre (page 12) des commentaires de lettres (pages 12, 13, 14, 15) Bonne lecture ! 2 Résumé I Dans le château de Clarens, près de Vevey, en Suisse, alors que le baron d‟Étanges était à l‟armée, sa fille, Julie (qui, à seize ans, avait «l’esprit très naturel et agréable, la gaîté, l’étourderie et la naïveté») et sa cousine, Claire, avaient pour précepteur un jeune roturier de dix-huit ans qu‟elles se plaisaient à appeler Saint-Preux. Il s'était épris de Julie, qui lui avoua bientôt partager son amour. Sous l‟oeil complice de la cousine, ces deux êtres séduisants et vertueux convinrent d‟un pacte d‟amour innocent, vertueux, pur de toute union physique. Cependant, comme il était roturier, ils n'osaient espérer que le baron d'Étanges, dont le retour à Clarens était proche, consentît à les unir. Julie obtint de Saint-Preux qu'il s'éloignât quelque temps : il avait justement des affaires à régler à Sion, dans le Valais. Dans ces montagnes où, pour passer le temps, il fit de longues promenades avec un guide, il fut d'abord frappé par le paysage, puis par les usages du pays. Il sentit peu à peu la fièvre de sa passion s'apaiser sous l'influence bienfaisante de la nature et de l'altitude. À son retour, il s‟installa à Meillerie, en face de Vevey, de l‟autre côté du lac de Genève d‟où il pouvait voir, grâce à une longue-vue, le château de Clarens où séjournaient les d‟Étanges. Mais Julie, souffrant de son absence, tomba malade et Claire le conjura de revenir. Cela suffit à la faire revivre et, leur passion étant irrésistible, elle se donna à lui. Cependant, ils ne pouvaient plus se montrer ensemble. La visite d‟un ami du père de Julie, l‟aristocrate anglais Édouard Bomston, rendit jaloux Saint-Preux qui l‟avait rencontré à Sion : ils furent même sur le point de se battre en duel. Ils se réconcilièrent, et l‟Anglais recommanda à M. d‟Étanges de permettre le mariage de sa fille avec son précepteur, ce qui fit bondir cet homme qui, piqué de noblesse, ne voulut pas entendre parler d‟une mésalliance ; il avait d‟ailleurs promis la main de sa fille à un homme âgé, plutôt froid, M. de Wolmar, un gentilhomme balte qu‟il avait rencontré durant ses années de service auprès de puissances étrangères, qui lui avait sauvé la vie et qui était en exil à cause d'une sombre conspiration. Saint-Preux fut accablé : «Il faut partir, murmura-t-il. Eh bien, je partirai... N’ai-je pas asez vécu?» Claire lui annonça alors que M. d‟Étanges ne voulait même pas qu‟il revît Julie avant son départ. Le soir même, après avoir convenu avec elle qu‟ils s‟écriraient, il quitta Vevey en compagnie d‟Édouard Bomston, plus dévoué à son ami qu‟il ne l‟avait jamais été, et désolé d‟avoir bien involontairement été à l‟origine de cette cruelle séparation. II Après quelques jours, l‟Anglais écrivit à Claire pour lui donner des nouvelles de son jeune compagnon de route. Il était très agité et paraissait en proie à une profonde douleur. Il ne sortait de sa tristesse et de son accablement que pour répéter les mêmes questions, les mêmes cris de passion. Il écrivait des brouillons de lettres qu‟il jetait ausitôt au feu, ne pouvant tenir un discours sensé. Pourtant, ajoutait Édouard Bomston, il semblait avoir conservé assez de lucidité pour ne pas essayer d‟attenter à sa vie. Dans le même message à Claire étaient ajoutés quelques fragments de lettres griffonnés par le jeune homme dont Bomston demandait qu‟elle les fît parvenir à Julie. Il écrivit aussi à celle-ci un peu après, alors que, toujours en compagnie de Saint-Preux, il se trouvait encore en Savoie. En termes affectueux, il proposait à la jeune fille de quitter sa famille et son pays, et de venir habiter avec son amant le château qu‟il possédait dans le duché d‟York. Là, assurait-il, grâce aux lois britanniques, elle pourrait l‟épouser sans aucune autorisation paternelle et régulariser ainsi avec bonheur leur situation. Après avoir demandé conseil à sa cousine, Julie remercia de tout cœur Édouard Bomston de sa générosité. Mais elle ajouta qu‟elle ne pouvait que refuser un tel projet, par ailleurs si tentant. Elle n‟arrivait pas à imaginer qu‟elle pourrait abandonner un jour ses parents : «Moi, leur unique enfant, je les laisserais sans assistance dans la solitude et les ennuis de la vieillesse, quand il est temps de leur rendre les tendres soins qu’ils m’ont prodigués?» Elle écrivit à Saint-Preux pour lui reprocher d‟être sans courage et de ne pleurer que sur lui-même, alors qu‟elle aussi était bien à plaindre. Dans cette longue lettre, où elle mêlait les conseils les plus sages aux critiques les plus douloureuses, elle allait jusqu‟à dire : «Rappelle donc ta fermeté, sache supporter l’infortune et sois homme. Sois encore, si j’ose dire, l’amant que Julie a choisi.» 3 Saint-Preux, impressionné par ces marques d‟un caractère si courageux, se rendit à ses raisons. Il obéit à Bomston, qui lui conseillait amicalement d‟aller l‟attendre à Paris, où il comptait lui-même revenir, l‟été suivant, après son voyage à Rome. De là, il avait l‟intention de l‟emmener en Angleterre. Il lui donnait par ailleurs suffisamment d‟argent pour subvenir à ses besoins pendant son absence. Triste, mais consolé par l‟amitié de milord Édouard, et encore plus par les lettres pleines de tendresse qu‟il recevait de Clarens, Saint-Preux arriva à Paris et commença à fréquenter la bonne société dans laquelle il était introduit grâce à certaines relations de l‟Anglais. Il partageait son temps entre la découverte de cette ville immense, pleine de curiosités, et la correspondance presque quotidienne qu‟il entretenait avec sa bien-aimée. Il allait au théâtre, au concert, à des soupers en ville, et tirait de chacune de ces expériences nouvelles mille enseignements dont il lui faisait part aussitôt, tant pour l‟instruire que pour l‟amuser. En recevant cet abondant courrier, empreint de bon sens et même de gaieté, la jeune femme reprit peu à peu courage, elle aussi. Elle se félicitait de voir que son amant ne s‟abandonnait plus comme auparavant à ses faiblesses de caractère, qui lui avaient causé naguère tant de tort. III Cependant, Mme d‟Étanges découvrit par hasard les lettres que, de son exil, Saint-Preux avait adressées à sa fille. Quelques jours plus tard, elle tomba malade et mourut après une courte mais foudroyante maladie. Julie crut que son amour, qu‟elle jugeait coupable, était la seule cause de cette disparition brutale. Elle alla même, dans son désespoir, jusqu‟à reprocher à son amant d‟avoir entretenu une passion qui ne pouvait avoir, pour l‟un comme pour l‟autre, que de «funestes effets». Elle lui dit adieu, en lui demandant expressément de lui rendre la parole qu‟elle avait bien voulu lui donner autrefois de l‟aimer pour la vie : «Il est temps de renoncer aux erreurs de la jeunesse et d’abandonner un espoir trompeur. Je ne serai jamais à vous.» Ce mot était joint à une lettre du baron d‟Étanges, rédigée en des termes qui voilaient à peine d‟inquiétantes menaces. Tout en dédaignant l‟attitude de celui qu‟il avait toujours considéré comme son ennemi, Saint-Preux répondit par ces mots : «Je rends à Julie d’Étanges le droit de disposer d’elle-même et de donner sa main sans consulter mon cœur.» Les deux amants étaient donc séparés, cette fois, sans aucun recours, semblait-il. Mais Julie n‟avait pas encore reçu la réponse de Saint-Preux qu‟elle tombait à son tour malade de la petite vérole. Dans son délire, elle rêva qu‟il était à son chevet, désespéré de la voir dans cet état et se plaignant amèrement de ne pouvoir lui venir en aide. Au bout de quelques jours, comme elle allait un peu mieux et qu‟elle avait retrouvé assez de forces pour pouvoir écrire, elle fit part de son rêve à Claire. Celle-ci lui répondit aussitôt, lui avouant qu‟il ne s‟était pas agi d‟un rêve, mais bien d‟une réalité, aussi incroyable que cela pût paraître : son amant, averti de sa maladie et ne pouvant supporter plus de douleur, avait accouru et était venu dans sa chambre pendant une absence de son père. Il l‟avait veillée tendrement, toute une nuit, puis il était parti comme il l‟avait promis. Bomston le retrouva à Dijon. Il était tombé malade à son tour de la petite vérole qu‟il avait sans doute contractée à son chevet. Milord Édouard attendit que son ami guérisse pour l‟emmener à nouveau à Paris, puis à Londres. Là, Saint-Preux reçut, quelques mois plus tard, une très longue lettre de Julie où elle lui confirmait la triste nouvelle que Claire venait de lui annoncer peu de temps auparavant, à savoir qu‟une fois remise, elle avait dû se résigner à épouser M. de uploads/Religion/ 276-rousseau-la-nouvelle-heloise.pdf

  • 37
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jul 22, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.3393MB