D É O D A T R O C H É ETUDES MANICHEENNES ET CATHARES DU MEME AUTEUR : Le Catha
D É O D A T R O C H É ETUDES MANICHEENNES ET CATHARES DU MEME AUTEUR : Le Catharisme. Edition de l'Institut d'Etudes Occitanes. Toulouse 1947. (épuisé). Contes et légendes du catharisme. Edition des « Cahiers d'Etudes Cathares» Arques (Aude). 1951. EN PREPARATION : L'Eglise romaine et les cathares albigeois (dialogues philosophiques). Etudes manichéennes et cathares (2e série) « Le Catharisme » (3 édition). DÉODAT R O C H É ETUDES MANICHEENNES ET CATHARES INITIATION SPIRITUELLE DES CHRETIENS CATHARES. — DOCUMENTS ET ORIGINE MANICHEENNE DU CATHARISME. — ST AUGUSTIN ET LES MANICHEENS DE SON TEMPS. — LA PISTIS-SOPHIA. — LES CATHARES ET L'AMOUR SPIRITUEL. — LE PROBLEME DU MAL ET DE LA REDEMPTION. — LE GRAAL PYRENEEN. — CATHARES ET PLATONICIENS CATHOLIQUES. EDITIONS DES CAHIERS D'ETUDES CATHARES ARQUES (Aude) Dépôt général : A PARIS LIBRAIRIE VÊGA 17 6. Bd St-Germain - PARIS VI A TOULOUSE INSTITUT D'ETUDES OCCITANES 1. rue Lajaille - TOULOUSE Tous droits de reproduction, de traduction ou d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright by Déodat Roché 1952 PRÉFACE Nous avons porté notre attention depuis plus d'un demi-siècle sur les gnoses, les anciennes sciences spirituelles anciennes, et particu- lièrement sur celles du manichéisme et du catharisme. Nous avons dirigé nos investigations vers tous les documents qu'ont pu nous offrir l'histoire des religions et celle des philosophies. Nous avons aussi recherché dans les principales sociétés occultes de notre temps les vestiges de traditions depuis longtemps oubliées. Il a fallu pour que nous puissions rétablir les doctrines qui nous intéressaient avoir en mains des documents manichéens et cathares et les étudier avec les méthodes précises, objectives, de l'érudition moderne, mais ceci fait nous avons considéré que tout n'est pas dit quand on a classé des livres dans une bibliothèque comme des objets sans vie, comme des cadavres dans un cimetière. Il fallait éclairer le sens de ces doctrines par une intuition philosophique qui réponde à leur esprit de synthèse, et les pénétrer, alors qu'elles sont fondées sur la connaissance directe du monde spirituel, par des comparaisons avec les données analogues d'une science spirituelle moderne et vivante. Aussi avons-nous tout d'abord publié dans la revue « La Science Spirituelle », 90, rue d'Assas à Paris, Les premières études qu'on trou- vera dans ce volume, mises au point des découvertes les plus récentes. Ce sont l'Introduction de 1925 sur « L'initiation spirituelle des chré- tiens albigeois» et l'étude de 1931-1932 sur «La doctrine des cathares sur le problème du mal et sur la rédemption». La publication que nous fîmes ensuite de notre communication du 7 mai 1937 au Congrès des Sciences Historiques, tenu à la Faculté des Lettres de Montpellier, sur le catharisme, son développement dans le Midi de la France et les croisades contre les albigeois, nous a montré combien ce problème intéresse nos contemporains, et plus encore nous l'a démontré le succès de la réédition que nous en fîmes en 1947, avec des compléments, à l'Institut d'Etudes Occitanes de Toulouse. Nous avons commencé depuis lors à écrire dans le « Génie d'Oc », des « Cahiers du Sud », et dans les « Cahiers d'Etudes Cathares », que nous éditons, des études dont on trouvera la première série dans ce volume. Nous y avons répondu à des doutes, à des incompréhensions que nous espérons dissiper chez les lecteurs de bonne foi et sans pré- jugés, tant en ce qui concerne la genèse chrétienne-manichéenne du catharisme, que sur le moyen de restituer l'essentiel des doctrines par des ouvrages qui étaient aux mains des cathares ou par la tradition orale qu'ils en ont eue. Ainsi que nous l'avons dit le 23 mai 1946 en conférence, au « Centre international de Synthèse » de Paris, depuis que les cathares ont été persécutés par les croisades et les inquisitions, on n'a guère recueilli que des débris de leurs doctrines, comme on aurait pu le faire des cen- dres et des ossements de leurs bûchers. On les a rassemblés souvent avec une érudition aussi grande qu'impressionnante, mais sans cette critique constante des témoignages qui doit être à la base des jugements de l'histoire. Nous pourrions donner maints exemples de la manière dont ies inquisiteurs, et quelques historiens, ont recueilli les opinions chao- tiques qu'ils ont attribuées aux cathares. Il en est un de remarquable dans la « profession de foi de cathares florentins » donnée en latin par J. Guiraud dans son « Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age » (Tome II, pp. 456-457). On en lira l'analyse dans l'étude sur les docu- ments cathares. On ne sait rien des deux témoins qui ont signé cette déclaration, écrite et rédigée par l'inquisiteur, sinon que l'un d'eux n'y comprenait rien. On y trouve certes des indications intéressantes, que nous reprendrons, mais il n'est pas sûr que toutes soient confor- mes aux doctrines cathares. On ne reconstitue pas des doctrines par des témoignages d'auditeurs, plus ou moins instruits, car on ne recueil- le guère ainsi que des membres épars, dont M. Pierre Breillat n'a pas vu la synthèse dans la « Revue du Languedoc » du 15 Juin 1943 (p. 130), on ne recueille que des membres épars, des « dijecta membra, dont la réunion pêle-mêle ne peut faire qu'un monstre sans existence réelle ». Nous estimons donc toujours qu'il faut procéder comme nous l'avons proposé en 1937 : Remonter le plus vite possible, en partant des indi- cations des inquisiteurs et des polémistes, aux documents qui étaient aux mains des cathares et aux doctrines qui leur avaient été transmi- ses, les pénétrer par une connaissance de la philosophie et aussi de la théosophie occidentale qui manquait trop à des historiens très érudits. mais surtout théologiens, réunir ces éléments dans un esprit de syn- thèse qui nous permette de ressaisir ce qu'il y avait de vivant et d'ef- ficace en eux. Selon le conseil que donnait Maurice Croisset, pour l'étude de la Grèce antique, le jour de l'inauguration du Centre Inter- national de Synthèse, nous écartons l'histoire conventionnelle, nous allons tout droit aux œuvres des gnostiques. des manichéens et des cathares; enfin pour nous « transporter en esprit dans leur temps et nous refaire une âme semblable à la leur », nous avons souvent médité sur les collines saintes de Montségur et de Montréalp-de-Sos en Ariège, ainsi que dans les grottes d'Ussat. Mais pour être des historiens de la vie et non des fossoyeurs, il faut nous débarrasser des fables convenues et des préjugés théologiques. Il faut considérer au moins pendant quelques instants avec une ima- gination sympathique, une religion philosophique qui se rattache aux plus grandes religions et aux plus grandes philosophies de l'antiquité. Nous avons donné dans les « Documents et commentaires » du « Catharisme » (deuxième édition) une exégèse des miracles de Saint Dominique avec de curieux exemples de ces fables convenues que des historiens réputés, comme Luchaire dans son ouvrage sur Innocent III et la croisade des albigeois, racontent comme des faits historiques, en suivant l'écrit plein de parti pris et de faux miracles du moine Pierre des Vaux de Cernay. Ce sont les prétendus miracles du livre et des épis ensanglantées attribués à Saint Dominique ainsi que celui de l'épreuve du feu dont les seuls « orthodoxes » seraient sortis indem- nes. Quant aux préjugés théologiques ils accordent peu de valeur à des doctrines dont l'inspiration était assez différente de celle du judéo- christianisme et qui s'exprimaient surtout par des mythes à la manière de Platon. Pourtant elles étaient profondément chrétiennes, ainsi que le P. Lebreton le reconnaît du manichéisme dans « l'Histoire de l'Eglise» Editée par Bloud et Gay (Tome II, chap. XI), et comme on pourra bien le voir en lisant notre étude sur la genèse de la religion cathare. Nous demandons tout simplement aux chrétiens de toutes confessions d'ouvrir leur esprit et leur cœur plus que ne le faisaient ceux du temps de Clément d'Alexandrie, ceux à qui ce Père illustre de l'Eglise reprochait dans ses « Stromates » (Livre 6, Chap. 11, paragr. 89.1) de fermer leurs oreilles, comme les compagnons d'Ulysse, de crainte d'être séduits par les sirènes et de passer ainsi dans l'ignorance des leçons des grecs, à côté du rythme et de la mélodie. Déodat ROCHÉ. I INTRODUCTION L'INITIATION SPIRITUELLE DES CHRÉTIENS CATHARES Le courant spirituel venu de l'Orient, qui a gagné la France au XI siècle, et même dès la fin du Xe siècle, s'est répandu surtout dans le Midi au XII et au XIII siècles, sous le nom de catharisme; il a laissé des traces pronfondes dans nos souvenirs. Il est vrai cependant, comme le dit S. Reinach, qu'« on cherche encore à Béziers et à Carcassonne des monuments expiatoires à la mémoire des martyrs albigeois» (1) et que la violence des croisés et des inquisiteurs a trouvé même de nos jours des apologistes. Le meilleur moyen de rendre hommage aux cathares est certainement de rétablir leur figure déformée par le fanatisme ou par l'ignorance de leurs adversaires. Les apologistes de l'Inquisition sont incapables de comprendre un tel courant spirituel. Ils uploads/Religion/ 9782402534024.pdf
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- Publié le Jan 05, 2021
- Catégorie Religion
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