Encore mal connu en Occident, l’islam suscite de nombreuses interrogations. Tro

Encore mal connu en Occident, l’islam suscite de nombreuses interrogations. Troisième religion monothéiste après le judaïsme et le christianisme, avec Abraham comme figure commune, elle est à l’origine d’une civilisation majeure, qui s’est répandue à travers le monde en prenant une multitude de visages. En décrivant l’histoire, la foi et la pratique, ce livre présente l’islam dans toutes ses dimensions. Il permet ainsi d’accéder aux textes fondateurs (Coran, hadiths…), de découvrir le cœur du message islamique et de mieux comprendre la culture musulmane. Fondements Courants Spiritualité TAYEB CHOUIREF est docteur en islamologie. Traducteur d’ouvrages classiques majeurs, il possède par ailleurs une longue expérience de l’enseignement de la langue arabe dans le secondaire et à l’université. Spécialiste de la mystique musulmane et des hadiths, il a publié une anthologie commentée intitulée Les Enseignements spirituels du Prophète (2008). Cet ouvrage, plusieurs fois primé, est traduit en différentes langues. Il est également l’auteur de Citations coraniques expliqués, paru aux éditions Eyrolles. Tayeb Chouiref L’ISLAM EXPLIQUÉ Histoire, foi et pratique Éditions Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com Mise en pages : Istria En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. © Éditions Eyrolles, 2022 ISBN : 978-2-212-56722-9 SOMMAIRE Introduction Partie 1 Fondements et doctrines Chapitre 1 Le Messager de Dieu et ses héritiers Que sait-on réellement de Muhammad ? Les grandes étapes de la vie du Prophète De la naissance au mariage du Prophète Les débuts de la révélation du Coran Les difficultés de la période mecquoise L’hégire et la fondation de la cité de Médine Le « Serment de l’Agrément divin » et le retour à La Mecque La fin de vie et le « Sermon d’adieu » Les Compagnons du Prophète Les quatre « califes bien guidés » Les grands transmetteurs de hadiths La Grande discorde Les générations suivantes Chapitre 2 Les Textes fondateurs Le Coran Le processus de révélation La collecte des versets et les recensions du Coran Structure, style et grands thèmes du Coran Le Hadith La collecte des hadiths L’authentification des hadiths : méthodologies et pratiques Les usages du Hadith Chapitre 3 L’islam d’hier à aujourd’hui Sunnisme et chiisme Qu’est-ce que la « charia » ? Les Écoles juridiques L’École juridique d’Abû Hanîfa L’École juridique de Mâlik L’École juridique d’al-Shâfi‘î L’École juridique d’Ibn Hanbal Les autres Écoles juridiques Le soufisme Origine et nature du soufisme Le soufisme à travers l’histoire Les Écoles théologiques Le mutazilisme La naissance de l’asharisme La théologie mystique L’essor des sciences profanes L’astronomie Les mathématiques La médecine La philosophie Les arts islamiques Les autorités dans l’islam classique Le pouvoir exécutif L’autorité judiciaire L’enseignement religieux Peut-on parler de déclin culturel (XVIIe – XIXe siècle) ? Salafisme et wahhabisme L’irruption de la modernité et le réformisme L’École traditionnelle La notion de renouveau spirituel (tajdîd) Partie 2 Les éléments de la foi Chapitre 4 Le double témoignage de foi L’Unicité divine L’ultime messager du Ciel Chapitre 5 Les six éléments du credo Dieu Les anges Les livres révélés Les prophètes et les messagers L’Au-delà Le destin La question du djihad Le djihad : entre réalité et fantasme Est-il question de « guerre sainte » dans le Coran ? Les premiers combats de la période médinoise Les relations avec les Gens du Livre dans le Coran Le pacifisme conditionnel du Coran et de la Sunna La non-violence dans l’islam contemporain Chapitre 6 Le modèle prophétique et les nobles vertus Le détachement Le contentement La patience La gratitude La confiance en Dieu La générosité La sincérité La compassion La bienveillance L’amour Partie 3 La pratique au quotidien Chapitre 7 Les rites de l’islam La purification rituelle La prière L’aumône légale Le jeûne de ramadan Le pèlerinage à La Mecque Les fêtes religieuses L’imploration L’invocation (dhikr) Chapitre 8 Les liens humains Le mariage La parentalité Le voisinage La vie professionnelle Chapitre 9 La spiritualité au quotidien La question des interdits en islam La question vestimentaire et celle du « foulard islamique » Apprendre de chaque situation Sortir grandi des épreuves Aimer Dieu à travers toutes les créatures Index général Bibliographie essentielle INTRODUCTION De plus en plus nombreux sont ceux qui appellent de leurs vœux une meilleure connaissance de l’islam dans les sociétés occidentales. Mais des obstacles divers et anciens se dressent devant ce noble objectif. Pour mieux les saisir, il nous faut remonter le fil de l’Histoire. On ne peut pas dire que la rencontre entre l’islam et l’Occident débuta sous les meilleurs auspices puisqu’elle eut lieu durant la période médiévale dans un contexte largement marqué par les Croisades. Pour la Chrétienté médiévale, les musulmans étaient avant tout des infidèles qu’il fallait chasser de Terre sainte. Chez les théologiens chrétiens et les penseurs occidentaux de l’époque, la connaissance de l’islam se réduisait à quelques préjugés, faute d’accès direct aux textes sacrés de l’islam. La première traduction latine du Coran fut commandée par l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, et réalisée par Robert de Ketton, prêtre et diplomate anglais, en 1143. Mais cette traduction circula peu, avant de bénéficier d’une impression en 1543, à l’initiative de Théodore Bibliander, un humaniste luthérien. Quant à la première traduction du Coran en français, elle est l’œuvre d’André du Ryer, consul de France à Alexandrie, et fut publiée en 1647. Malheureusement, cette traduction n’est pas intégrale et de nombreux versets ont été tronqués ou complètement supprimés. Au XIXe siècle, le regain d’intérêt pour les cultures non occidentales et l’essor des « études orientalistes » en Europe ont suscité de nombreuses recherches approfondies sur l’histoire de la révélation coranique, la vie du prophète Muhammad, la jurisprudence islamique, etc. Ces études ne sont pas dénuées d’intérêt scientifique, mais elles sont souvent marquées par un fort préjugé antimusulman. Ce préjugé est nourri par la foi dans le « progrès » si prégnante dans la culture européenne du XIXe siècle. Cette culture se percevait elle-même comme l’apogée de la « civilisation », et il semblait acquis que les autres cultures se devaient de suivre le même chemin, de gré ou de force… Il ne faut pas oublier que l’orientalisme fut pendant longtemps « l’une des disciplines appartenant aux sciences coloniales ». C’est pourquoi nombre d’ouvrages orientalistes avaient « pour objectif de chercher à comprendre la mentalité islamique pour faciliter l’administration des peuples musulmans colonisés »1. Les atrocités des deux guerres mondiales, les horreurs du stalinisme et les ravages du technoscientisme ont mis à mal la mythologie du « progrès » et de la « civilisation » qui régna en maître durant tout le XIXe siècle. Par ailleurs, le fort mouvement de décolonisation – qui s’intensifia à partir des années 1950 – amena la fin des empires coloniaux. Tout cela a concouru à la disparition du vieil orientalisme qui a cédé la place à ce que l’on appelle, depuis le dernier tiers du XXe siècle, l’islamologie. Cette discipline est certes plus scientifique que son ancêtre, mais elle ne saurait prétendre à une objectivité totale car elle est aussi « fille de son temps ». De fait, elle est souvent orientée par des considérations liées à l’actualité, ce qui peut l’amener à manquer de recul. Cela étant dit, il faut souligner qu’il y eut toujours de notables exceptions. Ainsi, le mystique catalan Raymond Lulle (vers 1233-1315) reconnaît tout ce qu’il doit aux spirituels musulmans dans la composition de son Livre de l’Ami et de l’Aimé. À la même époque, Frédéric II (roi de Sicile) ne cachait pas son grand intérêt pour l’islam et la culture musulmane. Entre autres initiatives, il subventionna de nombreux savants afin qu’ils pussent traduire des textes depuis l’arabe. Goethe, célèbre poète et homme d’État allemand, évoque les thèmes centraux de la spiritualité islamique (soufisme) dans son Divan occidental-oriental (1819). Il y rend un vibrant hommage à Hafez, le grand poète persan du XIVe siècle. Dans le même ordre d’idées, on peut citer le célèbre éloge du prophète Muhammad que fit Lamartine dans son Histoire de la Turquie, en 1853. Écrivant en pleine colonisation de l’Algérie, Lamartine n’hésite pas à dire du Prophète : « Jamais homme ne se proposa volontairement ou involontairement un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la divinité dans ce chaos des dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie. Jamais homme n’entreprit, avec de si faibles moyens, une œuvre aussi démesurée aux forces humaines… » Avant Lamartine, Gérard de Nerval écrivait dans son Voyage en Orient (1835) que le Prophète « ne s’est pas donné pour un Dieu, mais pour un homme plein de l’esprit de Dieu, et n’a prêché qu’unité de Dieu et charité envers les hommes ». Bien d’autres exemples d’appréciation positive du message de l’islam et de la mission du Prophète pourraient être donnés ici. Mais uploads/Religion/ l-x27-islam-explique.pdf

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  • Publié le Aoû 12, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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